Je ne suis pas vendeuse. Je ne suis pas indemne aux critiques, je ne suis experte ni en logistique, ni en rhétorique. Mais apparemment, pour aider les gens à connaître Jésus, je n’ai pas besoin de ces qualités. J’ai appris que les meilleurs vendeurs doivent dégager un intérêt authentique, avoir de la compassion envers leur interlocuteur et croire en ce qu’ils disent. Cette description me correspond beaucoup plus. Je peux aimer, je peux croire, je peux prier. Mais je dois aussi ouvrir ma bouche et parler.
C’est bien ce dernier aspect qui n’est pas mon point fort. Je regorge d’idées quant aux conversations d’évangélisation, pourtant je n’arriverai jamais à être comme ces surdoués qui, dans la conversation, passent subtilement des graffiti à Jésus.
Quand c’est moi, c’est tout le contraire, ma langue est pétrifiée et ce n’est que plus tard que la révélation arrive et que je me dis : c’est ça ce que j’aurais dû dire. Je suis la reine des mains moites, des silences embarrassants et des réponses vagues.
Je viens tout juste de comprendre que cela ne doit pas être si difficile. L’évangélisation n’est pas une capacité obscure qu’il faut maîtriser. Je ne dois pas imiter quelqu’un d’autre pour y arriver. Ce n’est même pas quelque chose que je “fais” ou un supplément à ma foi. Il s’agit tout simplement d’être moi-même, de parler de thèmes qui m’intéressent. C’est pourquoi je ne ferai pas allusion aux grandes lignes de l’évangélisation ou de l’apologétique, même si tous deux sont indéniablement utiles. Au contraire, je partagerai avec vous les 10 techniques qui ont transformé mon expérience d’évangélisation.
1. Stop au double discours
Quand je suis avec des chrétiens, je suis décontractée et ouverte : je partage mes combats au quotidien et ce que Dieu m’apprend à travers eux. Quand je suis avec d’autres, je suis prudente et réservée, je pèse mes mots et je m’attends à recevoir des regards méprisants. C’est fatiguant. J’en ai assez d’être deux personnes à la fois. Il est temps de mettre fin au dédoublement de la personnalité.
Il est temps d’avoir le même discours avec les chrétiens et les non-chrétiens.
Il y a sans doute quelque chose d’attrayant chez les croyants qui parlent avec enthousiasme de leur foi. Et puis finalement, qu’est-ce que j’ai à perdre ?
2. N’aies plus de préjugés quant à la réaction de tes auditeurs
J’ai cru pendant des années que les gens allaient me rejeter si je parlais de Jésus. Que, sans doute, ils s’ennuieraient, seraient offensés, voire mal à l’aise. Il est évident que ces préjugés me rendent nerveuse, et c’est ainsi que la réaction tant redoutée survient : si je suis mal à l’aise, eux, ils le seront aussi. Mais, à ma grande surprise, les gens s’intéressent souvent à ma foi. Une fois, une femme a même voulu lire la Bible avec moi ! Il m’a fallu des années avant que j’ose lui poser la question ! Maintenant, je m’en veux de ne pas avoir pris mon courage à deux mains plus tôt.
3. Parle à ta façon
Je ne sais pas d’où vient ma notion d’ « évangélisation ». Une chose dont je suis sûre, c’est qu’elle ne me ressemble pas. Elle est masculine et argumentative – peut-être parce que la plupart des bouquins ont été écrits par des hommes. L’évangélisation est extravertie et éloquente, comme mes amies douées en la matière. Lionel Windsor dit que « chaque personne présentera l’évangile de façon différente ». Quel soulagement ! Je suis introvertie, sociable et réfléchie, donc ces caractéristiques vont se refléter dans ma présentation de l’évangile, et ceci me convient tout à fait.
4. Parle de ta vie avec Dieu (et ce, depuis le début)
« Je suis en train de prier pour toi » ; « Nous sommes allés à l’église ce week-end » ; « J’étais en train de réfléchir sur… » : il y a tellement de façons toutes simples de parler de Dieu sans avoir à expliquer tout le message de l’évangile. Certains interlocuteurs iront plus loin, d’autres pas. Je suis en train d’apprendre à insérer ces petites phrases, puis à attendre pour voir si la personne prend la perche que je lui tends. Il est important de le faire dès le début afin d’éviter le constat embarrassant : « Zut ! Je ne lui ai jamais fait savoir que j’étais chrétien ».
5. Sois à l’écoute
Comme dirait mon ami Ben Pfahlert : « Écoute deux fois plus que tu ne parles ». Mon cas me donne du fil à retordre ! Bien trop souvent, je dis ce que je pense avant même de demander l’avis de l’autre, et, ce faisant, je mets fin à la conversation. La prochaine fois que quelqu’un me dira qu’il vient d’un arrière-plan catholique charismatique (ce qui m’est arrivé il n’y a pas longtemps), j’espère avoir le bon réflexe de lui demander de me raconter de quoi il s’agit, puis de lui demander aussi pourquoi il n’en fait plus partie et à quel stade il se trouve à présent.
6. Anticipe les questions quotidiennes !
Nous connaissons parfaitement les questions qui reviennent souvent : « Comment vas-tu ? » ; « Qu’est-ce que tu fais ? » ; « Quels sont tes projets ?». Et si nous anticipions les sujets de conversation afin d’inclure Dieu dans nos réponses ? C’est un peu bête, mais il m’arrive souvent de répéter les réponses, à haute voix, quand je suis toute seule : « Mon beau-père est décédé, mais je sais qu’il est parti pour être avec le Seigneur ». Quand je le répète ou quand j’y pense en avance, ma langue n’est plus tortueuse.
7. Vis différemment et sois prêt à expliquer pourquoi
Voici une anecdote personnelle pour décrire ceci. J’étais en train de discuter avec une amie quand elle s’est exclamée : « Je ne peux pas croire qu’il y ait encore des parents qui surprotègent leurs filles au point de ne pas les laisser sortir avec des mecs ! ». Etc. Et à ce moment-là, une phrase me trottait dans la tête : « Bon, en fait, cette position qu’elle critique, c’est exactement celle que nous autres, chrétiens, adoptons ». Mais je n’ai rien répondu, j’ai plutôt rigolé honteusement.
J’ai compris plus tard que notre mode de vie à contre-courant est une bonne chose, car il nous donne l’occasion de présenter les raisons pour lesquelles nous agissons ainsi.
8. Détends-toi !
Une de mes connaissances a avoué qu’elle avait l’air anxieuse et hors d’elle quand elle parlait de sa foi. C’est loin d’être agréable ! Vous obliger à vous détendre, c’est comme si vous essayiez en ce moment même de ne PAS penser à un hippopotame violet. Tentez de le faire. Vous n’avez probablement pas réussi, mais c’est une méthode qui m’est très utile. J’essaie de me rappeler que je ne suis pas dans une arène romaine : c’est juste une occasion de partager quelque chose qui m’est cher. Je respire profondément, je souris et je croise le regard de la personne concernée. Il peut être utile aussi d’avouer qu’on est un peu nerveux, puis de demander si ça ne gêne pas la personne de parler de ce sujet.
9. Acquiers de l’expérience et fais plein d’erreurs !
Je pense qu’une des raisons pour lesquelles j’ai du mal à évangéliser, c’est parce que je ne le fais pas souvent. J’ai pris du temps pour pouvoir diriger une étude biblique : alors pourquoi ce serait différent avec l’évangélisation ?
Plus j’en parlerai, plus ce sera facile de le faire. Je fais plein d’erreurs, mais au lieu de culpabiliser, j’apprends de mes erreurs, je demande pardon (en cas de besoin) et je fais mieux la fois suivante.
En même temps, il ne faut pas oublier que Dieu est souverain : il est celui qui a choisi que je fasse partie de la vie de ces gens-là.
10. Recentre tout sur Jésus
Au bout du compte, c’est Jésus que je veux présenter aux gens. C’est l’Évangile, la Bonne Nouvelle de sa vie, de sa mort et de sa résurrection, qui va les mener vers lui. Alors je veux que mes conversations aboutissent sur ce message. Si je pouvais ramener chaque question à parler de Jésus, si je pouvais parler de l’espoir que j’ai en lui, si je peux lire l’Évangile avec un ami : c’est déjà un bon début. Tout ce qui vient après dépend du travail du Saint-Esprit dans le cœur de chacun.
traduit par Yadira C.(la Rébullition)
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