Verset 1 à 3
Jésus part de son côté pour prêcher et enseigner dans les villes. Les disciples partent accomplir leur mission et Jésus continue la sienne.
Depuis que Jésus a démarré son ministère, Jean a été mis en prison et sa vie a basculée. Et s'il s'était trompé ? Jésus est-il réellement le Messie ? Il est bien normal de se poser cette question. Seul dans sa cellule, il doit repenser à toute sa vie, et forcément, à sa rencontre avec Jésus, à son ministère qui a pris fin et puis des doutes s’installent : et s’il s’était trompé ?
N’avons-nous pas personnellement, eu ces doutes à certains moments, même juste un instant ? Il m’est déjà arrivé de me dire « Et si je me trompais ! » et puis, l’instant d’après je pensais à tous les miracles, à sa présence et cette pensée disparaissait. Nous ne voulons pas nous tromper et quoi de plus naturel que le sentiment qu’éprouve Jean ? N’oublions pas qu’il y a l’Esprit et qu’il y a la chair et que nous ne sommes pas à 100 % dans l’Esprit. Par moment, nous sommes plus faibles et c’est ce qui a du se passer pour Jean.
Jean savait par sa mère, qui était Jésus (Luc 1:42-45) et il a ensuite appris les œuvres qu'il faisait, et malgré cela il lui fait demander s’il est celui qu’ils doivent attendre ou s’il y en aura un autre. Peut-être que Jésus est un envoyé de Dieu qu’il n’attendait pas. Jean s’attendait peut-être aussi à autre chose, c'est-à-dire un Messie plus étincelant, plus glorieux sur la Terre. Plutôt que de croupir dans sa prison, il s’attendait peut-être à ce que Jésus vienne l’en délivrer. Il doit très certainement se sentir bien seul et les pensées doivent aller dans tous les sens. Quoi de plus humain ?!
Verset 4 à 6
Alors Jésus lui répond par la parole des prophètes que Jean connait bien. Jésus leur dit : « dites lui… » Car il sait qu’il n’aura plus de doutes par cette réponse. Oui Jésus fait ce qu’avait annoncé Esaïe 61 :1 « Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance ». En lui disant cela, il sait qu’il sera rassuré, le Messie fait ce qu’il devait accomplir, tel que les écritures l’avaient annoncé et non tel que les hommes auraient souhaité le voir venir. D’ailleurs il dit une phrase très claire : « heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle », dans le grec « celui qui n’est pas scandalisé par moi », c'est-à-dire une occasion de chute. Jésus étant venu, nous n’avons plus à l’attendre, et si nous ne croyons pas en lui, nous manquons le but, nous ratons la cible et nous tombons dans le piège de l’ennemi. Il n’y en a pas d’autres et il n’y en aura pas d’autres. Il lui rappelle d'ailleurs ce que disent les écritures « il sera une pierre qui fait obstacle, un rocher propre à faire trébucher pour les deux communautés d’Israël,… beaucoup parmi eux trébucheront ». En donnant à Jean l’accomplissement des deux paroles d’Esaïe, il sait que celui-ci ne pourra plus douter.
Verset 7 à 10
Alors Jésus parle de Jean à la foule pour leur dire qui il est réellement. Il leur dit en quelque sorte : « ce n’est ni un fou, un illuminé, ni un homme emporté à tout vent de doctrine qui ne sait pas ce qu’il dit, ni un homme qui impose par sa présence, c’est un prophète et pas n’importe lequel, c’est celui que Dieu a envoyé pour préparer la venue du Messie. »
Je pense que Jésus leur parle de Jean parce qu’ils se demandent peut être pourquoi il n’est plus là et pourquoi, c’est Jésus maintenant qui est à sa place. Il leur confirme que Jean est un véritable envoyé de Dieu et qu’il a rempli sa mission comme il fallait.
Nous pouvons parfois être surpris de certaines directions dans le ministère de l’un ou de l’autre, parce que cela dérange nos codes, mais nous savons que bien que l’arrêt de Jean fut brutal, il fait parti néanmoins du plan de Dieu.
Verset 11
Parmi les prophètes, Jean est le plus grand, parce qu'il a vu Jésus. Cependant Jean Baptiste annonce le Royaume et n'a pas vécu avec Jésus, mais nous, nous bénéficions déjà des bienfaits du Royaume, parce que Jésus est toujours avec nous.
Verset 12
Ce sont vraiment ceux qui en veulent qui s’emparent du Royaume.
Il y a dans la racine « hazak » חָזַק la notion « d’attachement, de devenir puissant, de rester ferme, de vouloir l’emporter, d’être passionné ». Ce qui traduit le verset de manière plus intense : « Depuis Jean le Baptiste jusqu’à ce jour, le Royaume des cieux est saisi dans la violence, la force et la puissance et il s’étend sur les forts, les courageux, les affermis, ceux qui le prennent avec force. »
Luc dit « chacun en lui pénètre de force ». Cela démontre une volonté intérieure, c’est personnel, nous n’avons pas à attendre des autres d’une part, et cela se passe vraiment à l’intérieur de nous.
Le Royaume n’est pas pour les mous, les paresseux (que Dieu déteste) et les tièdes (qu’il va vomir). Dieu aime ceux qui ont soif de le connaitre, ceux qui sont zélés pour lui, ceux qui sont prêts à vivre pleinement pour lui, ceux qui renoncent à tout pour lui. Le Seigneur attire par sa grâce, mais l'homme a sa part, celle de courir la course jusqu'au bout. Nul ne peut gagner le prix, sans avoir couru de toutes ses forces pour le remporter.
Verset 13 à 15
Tous les prophètes avaient annoncé la venue du Messie, et Jean-Baptiste est celui qui prépare sa voie, comme Malachie l'avait annoncé « je vous enverrai le prophète Elie avant que n’arrive le jour de l’Eternel ». Jean Baptiste n'est pas Elie réincarné, mais sa puissance et son esprit qui vient pour préparer le chemin du Seigneur il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Lc 1:17
Verset 16 à 19
Jean Baptiste n'est pas pris au sérieux par les juifs et Jésus n'est pas accepté, mais rejeté. Ni l'un ni l'autre ne rentraient dans les critères que les religieux s'étaient fixés.
Le veau d'or du désert n'a jamais cessé de quitter le coeur des hommes dans toute l'histoire et encore aujourd'hui. Combien acceptent le "Jésus" de la Bible ? Il n'est pas comme la plupart se l'imaginent et c'est pour cela, qu'il y a tant d'interprétations et de dénominations.
Si nous ne voulons pas nous tromper, étudions la Parole avec un coeur d'enfant. Dieu l'a écrite pour tous, sans exception, mais nous, nous sommes tellement paresseux, compliqués et remplis de préjugés, que nous nous créons un Jésus à notre image. Un enfant connait son Père et son frère mieux que quiconque. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Jn 17:3 C'est le signe de son appartenance à la famille de Dieu.
Verset 20 à 24
Jésus reprend très sévèrement toutes les villes où il y a eu des miracles à foison. Ils ont vu la puissance de Dieu, mais les gens ont continué à vivre comme avant, sans jamais se préoccuper du Royaume de Dieu. Les miracles attirent parce que c’est égoïste ! Ils veulent leur bénédiction et c'est tout ! La repentance ? Ils n’en veulent pas ! C’est pourquoi l’évangile dilué est une véritable catastrophe. Combien d’églises, et surtout en Amérique, attirent beaucoup de monde, mais ce ne sont pas des disciples, ils ne veulent pas souffrir et dès qu’une épreuve arrive un peu trop difficile, ils abandonnent. Combien en France se proclament chrétiens, mais ne se sont jamais repentis. La repentance est la clé du salut, sans elle, c’est la mort assurée ! Qui dit repentance, dit style de vie ! Il y a la première repentance, celle où on reconnait que l’on a besoin de Dieu et que l’on est pécheur, mais ensuite la repentance ne nous quitte plus, elle fait partie de notre vie. Notre cœur ne peut plus supporter le péché, nous avons changé et nous avons décidé de vivre pour le Seigneur et cela se voit, même s’il nous arrive encore de chuter. C’est pourquoi je dis « Amen » à tous ces miracles physiques, mais je dis encore bien plus « amen » à toutes ces vies transformées de l’intérieur. C’est le plus beau miracle qu’un être humain puisse connaitre ! Il y a la surface et il y a la profondeur et c’est à cela que je comparerais les miracles physiques et les vies transformées.
Cela met très en colère Jésus car beaucoup sont attachés au spectaculaire, ils veulent les bénédictions mais ne cherchent pas Dieu !
Et nous voyons que Dieu peut réellement bénir n’importe qui, il n’y a pas de conditions réelles et Jésus le fera durant tout son ministère, mais béni ne veut pas dire « sauvé ».
Verset 25 à 27
3 vérités importantes ici :
Le Père a caché volontairement la compréhension des choses spirituelles aux sages et aux intelligents (à ceux qui pensent tout savoir et tout connaitre)
il les a par contre révélées aux enfants, c'est à dire à ceux qui reconnaissent leur pauvreté spirituelle Mat 5
C'est Jésus qui révèle le Père à qui il veut. (Tout en sachant que nul ne peut venir au Fils, si le Père ne l'attire Jn 6:44). Donc en résumé, le Père attire celui qu'il a prédestiné à Jésus, puis Jésus lui fait ensuite connaitre le Père.
Ici, on voit une cohésion parfaite entre le Père et le Fils. Comment nier la souveraineté totale de Dieu et sa trinité ?
Dieu a endurci le coeur des juifs (Rom 11:8-10), parce qu'ils se sont rebellés contre lui pendant trop longtemps. Dieu hait l'orgueil, c'est pourquoi tous ceux qui se croient supérieur et sages, qu'ils soient juifs ou païens, sont délaissés par Dieu que nul ne s’abuse lui-même : si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit : Il prend les sages dans leur ruse. Et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu’elles sont vaines.
Verset 28 à 30
Non seulement, Dieu nous propose d’être un Père, mais en plus il veut porter nos charges, toutes nos inquiétudes et nos problèmes. « Je vous donnerai du repos ». La vie sur cette Terre est très pesante, mais si nous nous abandonnons réellement dans ses mains, elle devient légère ! Ne pas s’inquiéter est anormal pour la majorité des gens ! Si un souci arrive et que nous sommes confiants, même certains chrétiens pensent que c’est de l’inconscience.
Et pourtant, Jésus dit tout le contraire dans bien des passages :
Matthieu 6:25 Voilà pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez.
Matthieu 6:34 Ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain : le lendemain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.
Matthieu 10:19 Lorsqu’ils vous livreront, ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là,
S’inquiéter, c’est de l’incrédulité ! C’est ne pas faire confiance en Dieu tout simplement, c’est clairement lui dire : « tu n’arriveras pas à résoudre mon problème ! » et c’est pour cela que malheureusement nous voyons des tas de chrétiens fatigués psychologiquement, abattus par les soucis et les tracas, parce qu’ils portent tout et ne se déchargent pas sur Jésus.
Jésus nous propose de porter son joug afin d’être léger. Le joug de Jésus, c’est d'obéir à sa Parole. Le joug sert au bétail à rester assembler et à travailler ensemble au même rythme. Si nous sommes unis à Christ, nous travaillons avec lui, nous faisons tout comme lui. Nous travaillons à notre salut avec crainte et tremblement (Php 2:12)
Marcher avec lui, c’est respecter sa Parole et l’accomplir avec joie. Le psalmiste a dit : « Je fais mes délices de tes commandements, je les aime », voila ce qui fait la joie du Seigneur et voila la seule attitude qui nous gardera dans la paix ! Jean résume très bien cela 1 Jean 5:3 Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles.