J’aimerais vous parler de la profonde angoisse d’un homme très pieux.
Pouvez-vous deviner de qui il s’agit ?
Il a dit : « Je suis l’homme qui a vu l’humiliation sous le bâton de son courroux. Il m’a conduit, il m’a fait aller dans les ténèbres, et non dans la lumière… Il m’a emmuré, pour que je ne sorte pas ; il a fait peser des chaînes sur moi. J’ai beau crier et appeler au secours, il ferme tout accès à ma prière (…) Elle est perdue, ma confiance, mon espérance en l’Eternel. » (Lam 3:1-18).
Est-il possible qu’un homme juste prononce de telles paroles ? Qui était cet homme qui a perdu tout espoir, et qui disait que Dieu n’exauçait pas la prière ? Il n’est autre que le prophète Jérémie : « tu t’es enveloppé d’une nuée, pour que la prière ne te parvienne pas » (Lam 3 : 44). Il s’agit aussi de vous et de moi, quand nous sommes en crise, qu’il nous semble que Dieu a fermé les portes des cieux et que nos prières se sont égarées en chemin. Vous écriez-vous comme Jérémie : « Je fais face à des difficultés. Je suis dans une situation impossible » ?
Si vous ne croyez pas que le Saint-Esprit a un horaire bien précis,
vous ne comprendrez jamais pourquoi l’exaucement de nos prières
semble souvent retardé.
Chaque promesse divine sera alors pour vous comme une mise à l’épreuve, jusqu’à ce que vous vous reposiez uniquement sur l’horaire divin. La bible dit de Joseph qu’il resta en prison sans pouvoir rien faire « jusqu’au temps où sa parole (c’est à dire la parole de Dieu) s’accomplit, et où la déclaration de l’Eternel lui fit surmonter l’épreuve » (Ps 105: 19). Ce verset, qui nous parle de l’horaire du Saint Esprit, est placé entre ces deux phrases : « on serra ses pieds dans des entraves, on le mit aux fers » (v18) et « le roi donna l’ordre de le relâcher, le maître des peuples le fit délier » (v20). L’épreuve de l’attente lui a brisé le coeur. Ecoutez la supplication pathétique que Joseph a adressée à l’échanson, après qu’il eut révélé qu’il serait restauré et libéré de sa prison : « Mais souviens-toi de moi, quand tu seras heureux, et agis, je te prie, avec bienveillance envers moi; rappelle-moi au souvenir du pharaon et fais-moi sortir de cette maison (…) je n’ai rien fait pour être mis au cachot » (Gen 40:14-15)
Certains vont probablement demander si Joseph avait vraiment la foi. Il était si proche de Dieu qu’il pouvait interpréter les rêves et les mystères. Il était saint et connaissait une communion intime avec le Seigneur. Alors pourquoi ne l’a-t-il pas prié et ne lui a-t-il pas fait confiance ? Comment peut-on expliquer cette pitoyable supplication : « Parle au Pharaon à mon sujet, aide-moi à sortir de cet enfer ?" La parole le mettait à l’épreuve. Vous pouvez la lire, l’étudier, la prêcher, mais tant qu’elle n’est pas mise à l’épreuve en vous, elle ne produira pas la vie. La parole met sévèrement à l’épreuve certains d’entre vous, en ce moment. Dieu a exaucé un grand nombre de vos prières, mais actuellement, vous vous trouvez devant une prière de longue date qui n’a toujours pas reçu de réponse. Vos cris, vos larmes, vos mains levées, rien ne semble y faire et aucune réponse ne pointe à l’horizon. Ce qui semblait être un miracle donne maintenant l’impression d’une marche arrière.
Voici ce qu’il va falloir faire pour remporter la victoire dans les derniers jours. Nous devons nous tenir sur chaque promesse, croire chaque promesse et faire avec foi une prière fervente, sans douter puis attendre et se reposer, en faisant confiance au Seigneur, se disant qu’il va faire ce qui est juste, son heure et à sa manière. De nos jours, peu de chrétiens attendent avec patience que Dieu oeuvre en eux, à son heure. Plus la réponse tarde, plus certains se mettent en colère. D’autres finissent par abandonner, croyant que Dieu ne les exaucera pas. Pouvez-vous dire avec Habaquq : « sans bouger je frémis d’attendre le jour de la détresse (…) car le figuier ne fleurira pas, point de vendange dans les vignes; la production de l’olivier sera décevante, les champs ne donneront pas de nourriture, le petit bétail disparaitra de l’enclos, point de gros bétail dans les étables. Mais moi j’exulterai en l’Eternel, je veux trouver l’allégresse dans le Dieu de mon salut. L’Eternel, mon Seigneur, est ma force (…) Il me fait marcher sur les hauteurs » (Hab 3:16-19).
Ne croyez pas que Jérémie soit resté plongé dans le désespoir. Comme David, il est arrivé à l’endroit où règnent espoir et victoire. Il s’est souvenu que Dieu est plein de compassion et de miséricorde : « Voici ce que je veux repasser en mon coeur, ce pourquoi j’espère ; c’est que la bienveillance de l’Eternel n’est pas épuisée, et que ses compassions ne sont pas à leur terme; elles se renouvellent chaque matin. Grande est ta fidélité ! L’Eternel est mon partage, dit mon âme c’est pourquoi je veux m’attendre à lui. L’Eternel est bon pour qui espère en lui, pour celui qui le cherche. Il est bon d’attendre en silence le salut de l’Eternel (…) Car le Seigneur ne rejette pas à toujours. Mais, lorsqu’il afflige, il a compassion selon sa grande bienveillance » (lam 3:21-26, 31-32).
Dans le psaume avec lequel nous avons commencé, David dit : « … Car l’Eternel a entendu la voix de mes pleurs; l’Eternel a entendu mes supplications, l’Eternel accueille ma prière » (Ps 6:9-10). Il a gardé chaque larme, reçu chaque cri, écouté attentivement chaque prière. Vous pouvez être certain que si vous traversez l’affliction, il restera à vos côtés, Dieu a un but pour tout ce qu’il permet dans votre vie, et il vous donne une grâce particulière pour chaque épreuve difficile ?
David Wilkerson