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GÉRER NOS ÉMOTIONS



On peut attribuer deux causes à l’influence abusive de l’émotivité chez les chrétiens :

  • La 1ère c’est que, ne comprenant pas ce qu’est la marche par l’esprit et ne s’étant jamais astreints à en faire l’essai, ils n’ont pas d’autre alternative que de marcher d’après leurs sentiments. Parce qu’ils n’ont jamais appris à réprimer leur agitation, ils sont saisis par son tourbillon, et agissent sans discernement. Leur esprit élève bien quelques objections, mais ces chrétiens-là sont si démunis spirituellement qu’ils ignorent l’objecteur et n’écoutent que leurs sentiments. Comme un cœur qui bat toujours plus vite et toujours plus fort, ils finissent par être subjugués. Ils font ce qu’ils ne devraient pas faire, et s’en repentent aussitôt.

  • La 2ème cause de cette influence tyrannique des sentiments résident dans une contrefaçon. Avant de devenir spirituel, le chrétien est submergé par la puissance de ses sensations ; mais une fois devenu spirituel, il confond souvent son sentiment avec son sens spirituel. Il n’est pas facile de distinguer l’un de l’autre. Faute de connaissance, ces croyant-là se laissent aller à des mouvements charnels…

Nous devons nous souvenir que dans notre marche selon l’esprit, tous nos actes doivent obéir à des principes, puisque l’esprit a ses propres lois et ses propres principes. Marcher par l’esprit, c’est obéir aux lois de l’esprit…


Quelqu’un qui agit sous l’empire de ses sentiments ne se soucie ni de principes ni de raisons ; il ne s’inquiète que de ce qu’il ressent. S’il est heureux ou se sent en forme, il peut-être tenté d’entreprendre ce qu’habituellement il considérait comme déraisonnable. Mais quand il se sent froid, mélancolique ou diminué, il n’accomplira même pas son devoir élémentaire, parce qu’il ne s’y sent pas porté. Si les enfants de Dieu observaient avec un peu d’attention leur vie émotive, ils remarqueraient le caractère changeant de leurs sentiments et le danger qu’en découle si on se laisse conduire par eux. Si souvent leur attitude est la suivante : quand la Parole de Dieu s’accorde avec leur sentiment, ils l’observent ; sinon ils la rejettent. Quels ennemis nos sentiments peuvent devenir pour notre vie spirituelle !


Une qualité particulière au chrétien spirituel, c’est le calme qu’il conserve quelles que soient les circonstances. Il peut arriver n’importe quoi autour de lui, on peut le prendre violemment à partie, il accepte tout calmement et fait preuve d’une nature inébranlable. Il peut exercer un contrôle sur chacune de ses sensations, parce que son émotivité a été abandonnée à la Croix et que sa volonté et son esprit subissent l’ascendant du Saint-Esprit. La pire provocation est incapable de l’émouvoir. Mais celui qui n’a pas accepté le traitement de son émotivité par la Croix se trouvera facilement influencé, stimulé, dérangé ou même gouverné par le monde extérieur. Il sera instable, car rien n’est changeant comme les sentiments…


Si le chrétien voulait seulement se souvenir que Dieu ne montre pas le chemin à quelqu’un d’agité, il s’épargnerait bien des erreurs. Ne prenez jamais une décision, n’entreprenez jamais rien tant que vos sentiments sont déchainés…


Si un croyant ne domine pas ses sentiments, il se trouvera sérieusement limité dans l’influence spirituelle qu’il pourrait avoir. Il ne pourra ni exercer un contrôle sur lui-même ni accomplir ce que Dieu a le plus à cœur. …


L’homme intérieur a besoin de l’émotivité pour exprimer sa vie : il a besoin de sentiments pour déclarer son amour et sa sympathie à ceux qui souffrent. Il a aussi besoin de la faculté émotive pour l’aider à percevoir les mouvements de son intuition… Un Chrétien spirituel a un amour plus grand que celui des autres ; ce qui prouve qu’il n’est pas dépourvu d’émotivité ; cependant, il est différent d’un homme ordinaire.


En livrant notre âme à la Croix, nous devons nous souvenir que ce que nous perdons, c’est la vie de notre âme et non pas sa fonction. Nous ne devons pas perdre de vue ce fait fondamental : perdre la vie de son âme signifie renier résolument, obstinément et continuellement nos aptitudes naturelles, pour avoir exclusivement recours aux ressources divines. C’est ne plus obéir au moi, mais se soumettre sans restriction à la volonté de Dieu. La Croix est inséparable de la résurrection : « car si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection » rom 6 :5


Les sentiments, l’intelligence et la volonté de l’âme ne sont pas éteints en passant par la Croix. Ces facultés ne font que laisser leur vie naturelle dans la mort du Seigneur, pour être remises en action dans Sa vie de résurrection.


Watchman Nee


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