LA CRAINTE DE DIEU : UN APPEL À LA RÉVÉRENCE
- L. GILMAN
- 8 sept. 2017
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Une Question Divine qui Résonne à Travers les Âges
Dans Malachie 1:6, Dieu pose une question poignante aux prêtres d’Israël, une question qui transcende les époques et s’adresse directement aux chrétiens d’aujourd’hui : « Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l’honneur qui m’est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qui m’est due ? » (Mal 1:6)
Cette interrogation divine révèle une vérité fondamentale : Dieu attend de son peuple une révérence profonde, une crainte empreinte de respect et d’adoration. Pourtant, dans nos églises modernes, la notion de « crainte de Dieu » est souvent reléguée à l’arrière-plan, voire mal comprise. Pourquoi ? Parce que beaucoup ont façonné un Dieu à leur image : un « papa » indulgent qui tolère toutes les dérives par amour. Mais l’amour de Dieu n’est pas permissif ; il est juste, saint et ancré dans une justice parfaite.
Qu’est-ce que la Crainte de Dieu selon la Bible ?
Dans l’Ancien Testament : Une Alliance de Vie et de Paix
Le livre de Malachie nous donne un aperçu clair de ce que signifie craindre Dieu. En Malachie 2:4-6, Dieu évoque son alliance avec Lévi :
« Vous saurez alors que je vous ai adressé cet ordre, afin que mon alliance avec Lévi subsiste, dit l’Éternel des armées. Mon alliance avec lui était une alliance de vie et de paix, ce que je lui accordai pour qu’il me craignît ; et il a eu pour moi de la crainte, il a tremblé devant mon nom. »
Lévi, en tant que prêtre, vivait dans une révérence profonde. Il « tremblait » devant le nom de Dieu, non par une peur paralysante, mais par une reconnaissance de la majesté et de la sainteté divines. Cette crainte se traduisait par une vie de droiture, de vérité et d’obéissance, détournant beaucoup d’hommes du mal.
Les termes hébreux utilisés dans ces versets sont révélateurs :
Yirah (יָרֵא) : Craindre, respecter, révérer, mais aussi éprouver une peur sainte.
Rhatat (חָתַת) : Être terrifié, trembler, s’épouvanter devant la grandeur de Dieu.
Mora (מוֹרָא) : Crainte, terreur, respect profond, souvent associé à une action divine redoutable.
Ces mots ne laissent aucun doute : la crainte de Dieu inclut une dimension de peur révérencielle, une prise de conscience de sa sainteté et de notre indignité face à lui.
Dans le Nouveau Testament : Une Crainte qui Transforme
Certains pourraient penser que la venue de Jésus a aboli cette notion de crainte. Pourtant, le Nouveau Testament la réaffirme avec force. Voici quelques exemples éloquents :
Actes 2:42-44 : « La crainte (phobos) s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. »
Actes 9:31 : « L’Église… marchait dans la crainte (phobos) du Seigneur, et elle s’accroissait par l’assistance du Saint-Esprit. »
2 Corinthiens 5:11 : « Connaissant donc la crainte (phobos) du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes. »
Le terme grec phobos (φοβος) signifie crainte, frayeur, respect, voire terreur. Il ne s’agit pas d’une simple admiration, mais d’une attitude qui façonne la vie du croyant, le poussant à vivre dans l’obéissance et la sainteté.
Pourquoi la Crainte de Dieu est-elle si Rare Aujourd’hui ?
Dans nos assemblées modernes, la crainte de Dieu est souvent éclipsée par un accent exclusif sur l’amour et la grâce. Si ces vérités sont essentielles, elles ne doivent pas occulter la sainteté de Dieu. Voici quelques raisons de cette mécompréhension :
Une Image Déformée de Dieu : Beaucoup imaginent Dieu comme un père permissif qui ferme les yeux sur le péché, oubliant qu’il est aussi un juge juste (Hébreux 12:29 : « Notre Dieu est un feu dévorant »).
Une Théologie Déséquilibrée : Certains enseignent que l’amour de Dieu surpasse sa justice, minimisant les conséquences du péché et de la désobéissance.
Une Culture de Légèreté : La crainte de Dieu est perçue comme archaïque, incompatible avec une foi « moderne » centrée sur le bien-être et l’épanouissement personnel.
Pourtant, la Bible est claire : la crainte de Dieu est le fondement de la sagesse (Proverbes 9:10) et le moteur d’une vie qui plaît à Dieu.
La Crainte de Dieu : Une Réponse Naturelle à la Grâce
Grâce au sacrifice de Jésus, nous avons reçu une « alliance de vie et de paix » (Mal 2:5), bien plus glorieuse que celle de Lévi. Cette grâce ne supprime pas la crainte de Dieu ; au contraire, elle l’amplifie. Pourquoi ? Parce que la grandeur de l’amour de Dieu, manifestée à la croix, nous pousse à révérer celui qui a tout donné pour nous.
Un disciple authentique ne craint pas Dieu par peur d’un châtiment, mais par amour et reconnaissance. Cette crainte se manifeste par :
Une peur de lui déplaire : Sommes-nous affligés lorsque nous péchons ? Redoutons-nous de ne pas être alignés avec sa volonté ?
Un respect profond pour sa Parole : Prenons-nous la Bible au sérieux, ou la manipulons-nous pour justifier nos désirs ?
Une vie de sainteté : Marchons-nous dans la droiture, comme Lévi, pour refléter la gloire de Dieu ?
Un Appel à l’Examen et à la Repentance
La Parole de Dieu nous exhorte à nous examiner (2 Corinthiens 13:5). Avons-nous cette crainte révérencielle dans nos cœurs ? Tremblons-nous devant le nom de Jésus, comme Lévi tremblait devant YHWH ? Ou avons-nous laissé place à la légèreté, ouvrant la porte à la compromission et à l’apostasie ?
Si nous constatons un manque de crainte, il est encore temps de nous repentir. Voici quelques étapes pratiques :
Méditer sur la sainteté de Dieu : Relisons des passages comme Ésaïe 6:1-5, où le prophète, face à la gloire de Dieu, est saisi de crainte.
Prier pour un cœur renouvelé : Demandons à l’Esprit-Saint de nous donner une révérence plus profonde.
Vivre dans l’obéissance : La crainte de Dieu se traduit par des choix concrets qui honorent Dieu dans tous les aspects de notre vie.
Conclusion : Trembler devant le Nom du Seigneur
La crainte de Dieu n’est pas une option pour le disciple de Jésus ; elle est au cœur de notre relation avec lui. Elle nous rappelle que Dieu est à la fois notre Père aimant et notre Maître souverain. Grâce au sang de Jésus, nous avons un accès audacieux au trône de la grâce (Hébreux 4:16), mais cette audace doit s’accompagner d’une révérence profonde.
Que le nom de Jésus, le nom au-dessus de tout nom, nous fasse trembler d’émerveillement et de respect. Que notre amour pour lui nous pousse à vivre dans une crainte sainte, pour sa gloire et pour l’avancement de son royaume. Comme l’écrit l’apôtre Paul : « Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2:12). C’est là le chemin d’une foi authentique et transformative.
L. Gilman
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