IL ME CONDUIT DANS LES SENTIERS DE LA JUSTICE...
- L.GILMAN
- 5 févr. 2018
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Dernière mise à jour : 2 juin

À cause de Son nom !
Notre monde est un théâtre d’injustices. Il suffit d’écouter les nouvelles ou d’observer les murmures du quotidien pour constater que l’équité est un idéal bien lointain. Nous aspirons à être guidés par des âmes droites et intègres, mais la réalité nous rattrape : trop souvent, ce sont les puissants ou les corrompus qui règnent. Les malfaiteurs déambulent librement, tandis que des travailleurs honnêtes croupissent en prison pour des motifs indignes. Des criminels, libérés avant l’heure, replongent dans leurs méfaits avec audace. Des aînés, vulnérables, sont dépouillés par des escrocs sans scrupules. Des âmes, rejetées pour leur apparence ou leur condition, se retrouvent sans emploi, marginalisées par un système impitoyable. En un mot, la société semble murmurer une vérité cruelle : si tu es riche, séduisant, issu d’un milieu privilégié, les portes s’ouvrent à toi ; mais si tu es pauvre, si ton visage ne plaît pas, l’ombre de la rue te guette. Ce constat, aussi amer soit-il, est celui d’un monde où l’injustice, frappante et paralysante, nous révolte. Nous rêvons de l’arrêter, mais sa puissance nous dépasse. Chacun, à sa mesure, tente d’adoucir cette dureté : par un regard plus bienveillant, par une main tendue aux démunis, par un geste de solidarité. Pourtant, notre cœur soupire après un changement profond, un monde où le regard porté sur l’autre serait transformé, où le racisme s’effacerait, où les inégalités – comme ces salaires injustes entre hommes et femmes pour un même labeur – ne seraient plus qu’un souvenir.
Mais dans l’intimité de nos foyers, sommes-nous irréprochables ? Nos décisions sont-elles toujours justes ? Regardons-nous nos enfants avec une objectivité sans faille, ou fermons-nous parfois les yeux sur leurs écarts tout en jugeant sévèrement ceux qui viennent de l’extérieur ? Ne pardonnons-nous pas plus aisément les fautes des nôtres que celles de la belle-famille ? Nos émotions, nos attachements nous rendent vulnérables à l’injustice, et nous devons l’admettre. Cette fragilité obscurcit notre compréhension de la justice divine et nous éloigne d’une relation authentique avec le Père, par méconnaissance de Sa véritable nature. Trop souvent, nous façonnons un dieu à l’image de nos blessures, un reflet déformé par les injustices subies. Cette image erronée nous retient de chercher Sa présence pour découvrir qui Il est vraiment. L’ennemi, tapi dans l’ombre, se délecte de cette méprise. Avec une malice subtile, il ravive nos plaies, jour après jour, dans l’unique dessein de nous enfermer dans une vision faussée d’un Dieu juste et bon.
Mais Dieu n’a pas dit Son dernier mot. Il nous promet que Sa justice, implacable et souveraine, viendra en son temps, et rien ne pourra Lui résister. Son jugement sera une lumière pour Ses enfants, mais un verdict ferme pour ceux qui auront fermé leur cœur. Par la voix d’Ésaïe, Il nous exhorte : « Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est juste ; car Mon salut ne tardera pas à venir, et Ma justice à se manifester » (Ésaïe 56:1). Oui, le monde est injuste, mais cette réalité ne doit pas nous autoriser à emprunter ses chemins. Ambassadeurs de Christ, nous sommes appelés à refléter Sa lumière partout où nous allons. Peu importe si l’on nous traite avec mépris ou injustice : nous ne devons ni rendre le mal par le mal, ni chercher à nous faire justice nous-mêmes. Car Lui seul, le Juste Juge, rendra à chacun selon ses actes. Comme le chante le psalmiste : « Mes ennemis reculent, ils chancellent, ils périssent devant Ta face. Car Tu soutiens mon droit et ma cause, Tu sièges sur Ton trône en juste juge » (Psaumes 9:3-4). Étrangers sur cette terre, notre mission est de témoigner de l’amour de Dieu, manifesté en nous par Jésus-Christ et la présence de Son Esprit. Sa justice dépasse l’entendement humain, et combien d’entre nous ont été émerveillés de voir Sa main rétablir l’équité là où nous avions cessé d’espérer, simplement parce que nous avions choisi de Lui faire confiance ?
J’ai moi-même connu mon lot d’injustices. Pendant des années, même en tant que chrétienne, je répondais par ma propre justice, animée par la colère ou le besoin de réparer. Mais aujourd’hui, j’ai appris à tendre l’autre joue, à bénir ceux qui me maltraitent. Car notre combat, comme Paul nous le rappelle, n’est pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances invisibles des ténèbres. Lorsque nous fixons nos yeux sur l’invisible, nous ne voyons plus l’homme qui nous blesse, mais l’esprit qui, à travers lui, cherche à nous ébranler. L’injustice est l’arme de l’ennemi, conçue pour nous pousser à répondre par la chair, à trébucher dans la colère. Mais lorsque nous comprenons cette réalité spirituelle, nous changeons d’armes. Le véritable combat se mène par la prière, l’amour, la patience. Répondre par nos propres moyens, c’est offrir une victoire éphémère à l’ennemi, même si notre orgueil s’en réjouit un instant. L’amour, lui, est victorieux. Il pardonne, supporte, espère, ne cherche pas son intérêt. Si nous voulons répandre l’Évangile, quoi de plus puissant que de laisser Jésus rendre justice à notre place ? Il n’a jamais promis que ce serait aisé, mais Il nous a ordonné de le faire, par obéissance et par amour pour Lui.
La justice de Dieu peut prendre du temps – des années, parfois – ou survenir avec une rapidité surprenante. Mais là n’est pas l’essentiel. Ce qui compte, c’est de comprendre que nous n’avons pas à usurper Son rôle. Il est la Justice, Lui seul tranche et agit. Nous soumettre à cette vérité, c’est choisir l’obéissance, mais aussi la voie la plus sage, infiniment plus efficace.
À ceux qui traversent des épreuves avec leur conjoint, leurs enfants, leur famille, leurs collègues ou personnes qui vous entourent, je veux adresser un encouragement : continuez de les aimer tels qu’ils sont, et pardonnez-leur. Sur la croix, Jésus n’a-t-il pas murmuré : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » ? Ceux qui vous blessent sont souvent aveuglés, prisonniers de leur propre obscurité. La lumière peut les atteindre, mais votre rôle est de prier pour que Dieu illumine leur cœur, pour qu’ils voient leur péché en face. Aimer ceux qui vous font souffrir, c’est désarmer l’ennemi. Il ne peut résister à l’amour, notre arme la plus redoutable contre l’injustice. Pardonner une trahison est une douleur profonde, mais c’est vous qui sortirez victorieux de cette épreuve. Bénissez vos ennemis, non par faiblesse, mais par la puissance de l’Esprit. Paul exhortait les Corinthiens : sans amour, nos dons, nos œuvres, nos ministères ne sont rien. La justice de Dieu, c’est d’aimer sans distinction, quelles que soient les blessures reçues.
Toutes nos actions sont inscrites dans les livres célestes. Un jour, ces livres s’ouvriront, et chacun rendra compte de ses œuvres (Apocalypse 20:12). Celui qui aura aimé et pardonné recevra sa récompense ; celui qui aura refusé l’amour sera jugé selon ses actes. Laissons donc tout entre les mains du Seigneur et réjouissons-nous de Sa justice parfaite, qui n’oublie rien. Notre confiance en Lui est mise à l’épreuve, mais, comme le prophète l’annonce, « c’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (Esaïe 30:15).
La justice de Dieu, implacable et miséricordieuse, viendra pour tous. Soyons confiants et n’ayons qu’une ambition : aimer, à cause de Son nom !
L. Gilman
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