« Jean rendit encore ce témoignage et dit: … celui sur qui tu verras l’esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du saint-esprit. » Jn 1:32-33
La prédication de Jean-Baptiste parlait de Christ comme de « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde », et comme de « celui qui baptiserait ses disciples du Saint-Esprit et de feu » (Jean 1: 29. Luc 3: 16). Le sang de l’Agneau et le baptême de l’Esprit : voilà les deux vérités centrales de la profession de foi et de la prédication de Jean-Baptiste; elles sont en effet inséparables.
Le péché n’entraînait pas seulement culpabilité et condamnation, mais corruption et mort. Non seulement il faisait perdre à l’homme la faveur de Dieu, mais il le rendait indigne de communion avec Dieu, et sans cette communion intime, l’amour divin qui avait créé l’homme ne pouvait pas être satisfait. Dieu voulait réellement nous avoir tout à lui; il voulait que notre cœur, nos facultés aimantes, et tout ce qui constitue notre individualité lui fussent une demeure où pût habiter son amour, un temple où il fut adoré. La prédication de Jean-Baptiste embrassait donc la rédemption tout entière, du commencement à la fin. Le sang de l’Agneau devait purifier le temple de Dieu, et rétablir son trône dans le cœur de l’homme, mais ensuite il ne fallait rien moins que le baptême du Saint-Esprit, que son habitation dans le cœur, pour satisfaire soit Dieu, soit l’homme.
« Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit ». Cette parole s’adresse à nous, aussi bien qu’à Jean. Tout ce que Jésus nous donne, il a commencé par le recevoir lui-même et se l’approprier personnellement; et tout ce qu’il a acquis est à nous, il veut que nous le possédions, nous aussi. « Celui sur qui nous voyons l’Esprit s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit ».
Ce baptême, c’est l’Esprit même de Christ qui vient demeurer en nous avec la suprême puissance de sa nature glorifiée; c’est « l’Esprit de vie de Jésus-Christ qui nous affranchit de la loi du péché et de la mort » (Rom 8: 2); c’est l’affranchissement du péché que Christ nous a acquis par la rédemption. Demandons au Père de nous révéler tout ce que son amour a encore à nous donner, demandons-le lui jusqu’à ce que notre cœur soit tout plein de cette promesse: « C’est lui qui baptise du Saint-Esprit ». Demandons-le en renonçant à nous-mêmes.
Pendant trois ans Jésus a préparé ses disciples à ce baptême, et ce n’est qu’après cette école préparatoire que cette grâce leur fut accordée. Soyez, vous aussi, son disciple obéissant et docile, confiez-vous en lui, et vous serez ainsi préparé à recevoir le baptême de l’Esprit.
Seigneur Jésus ! De tout mon cœur je t’adore, toi qui es assis sur le trône de Dieu et qui baptises du Saint-Esprit. Du haut de ta gloire, daigne te révéler à moi et me faire connaître tout ce que je puis attendre de toi. Je te remercie de m’avoir appris par ta propre vie quelle est la préparation nécessaire pour être rempli du Saint-Esprit. Pendant ta vie terrestre à Nazareth, l’Esprit était toujours avec toi; mais ce n’est qu’après avoir voulu « accomplir tout ce qui est juste » (Mat 3: 15), qu’après avoir reçu le baptême de Jean, qu’après t’être ainsi solidarisé avec les pécheurs que tu venais sauver, que tu as reçu du Père une nouvelle effusion du Saint-Esprit. Ce baptême fut pour toi le sceau de son amour, la révélation de sa présence en toi, la force nécessaire pour le servir. Et a présent toi, sur qui est descendu l’Esprit, toi, en qui il demeure, tu fais pour nous ce que le Père a fait pour toi. Nous t’en bénissons. Amen.
Que notre foi saisisse toujours les deux vérités inséparables que Jean-Baptiste a prêchées: Jésus, l’Agneau qui ôte les péchés, Jésus, l’Oint de Dieu qui baptise du Saint-Esprit. C’est parce que Jésus a versé son sang qu’il a reçu la puissance de communiquer le Saint-Esprit. Ce n’est que là où on prêche la croix de Christ, que le Saint-Esprit opère. Ce n’est qu’en croyant au sang qui purifie de tout péché, ce n’est qu’en ayant la conscience purifiée par le sang de Christ, que je puis recevoir l’onction de l’Esprit.
Andrew Murray