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LE DANGER DE RETOMBER




Heb 6:4-8 Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint–Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie. Lorsqu’une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu’elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu ; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu.


Tendons à la perfection ! Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés et qui sont tombés, soient encore renouvelés. Avertissement d’une solennité indicible ! Dans la vie chrétienne, comme dans d’autres domaines, il y a danger à ne pas avancer. Qui n’avance pas recule. Ralentir le pas avant d’avoir atteint le but, c’est laisser échapper la victoire. L’unique preuve de la réalité de notre piété, de la sincérité de notre amour pour Christ, c’est la constance de notre effort pour le connaître mieux. Ils se comptent pas dizaines de milliers, ceux pour qui la perte de la sainte ambition d’avancer a été le premier pas vers la ruine. La conclusion suprême de tout cet avertissement ne peut être que : « tendons à la perfection ».


Pour en bien saisir la force, relevons deux points à propos de ceux qui sont tombés : la hauteur à laquelle ils ont parvenus, et la profondeur de l’abîme dans lequel ils se perdent irrévocablement. Cinq expressions marquent cette hauteur : « Ils ont été une fois (litt : une fois pour toutes) éclairés, ils ont goûté le don céleste, ils ont eu part à l’Esprit- Saint, ils ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir ». Et quant à cet abîme : « Ils crucifient pour leur part le fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie » et « il est impossible qu’ils soient encore renouvelés et amenés à la repentance ».

Cette déclaration semble remettre en question la doctrine de la persévérance des saints, qui a été, pour tant de chrétiens spirituels, une source de précieuses consolations. En parlant de Ses brebis, le Seigneur Jésus déclare Jn 10:28-29 Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main. Mon père, qui me les a données est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Lorsque Dieu donne à une âme la vie éternelle, cette âme ne peut pas la perdre.


C’est là le côté divin de la vérité. Mais chaque vérité a deux faces, qui demandent à être examinées, toutes deux, bien à fond !


Il faut donc aussi considérer le côté humain. L’Ecriture avertit solennellement quant à la possibilité de recevoir en vain la grâce de Dieu, de bien commencer, puis de déchoir de la grâce (2 Cor 6:1; Gal 5:4). Le Seigneur parle plus d’une fois de ceux qui reçoivent la Parole avec joie, mais qui n’ont pas de racine en eux-mêmes; ils ne croient que pour un temps. Beaucoup de ceux qui avaient été vivement touchés dans un réveil sont retournés plus tard en arrière : ILS N'ÉTAIENT PAS RÉELLEMENT NÉS DE NOUVEAU; ILS N'AVAIENT PAS REÇU LA VIE ÉTERNELLE. C’est de croyants de cette espèce qu’il s’agit dans notre texte. On peut éprouver des émotions, être même profondément ébranlé, sans que le coeur soit véritablement changé. Les dons spirituels ne sauraient remplacer le fruit de l’Esprit. La joie d’être illuminé dans son intelligence ne prouve pas que l’âme ait reçu la vie divine. Voilà comment il se fait que des gens qu’on a pu prendre pour de vrais croyants sont tombés, sans espoir de retour.


Mais alors, comment reconnaitre les vrais croyants ?


Il n’y a pas de signe qui permette à l’homme de rien affirmer avec certitude. La seule preuve irrécusable que nous sommes des élus sera notre persévérance dans la sainteté et dans l’obéissance. « nous sommes sa maison, nous sommes participants de Christ, SI nous retenons jusqu’à la fin… »


L’assurance du salut n’est pas quelque chose que je puisse emporter avec moi pour m’en servir à l’occasion comme un billet de chemin de fer ou un billet de banque. Non, le sceau dont Dieu a scellé mon âme, c’est le Saint-Esprit ; je suis conduit par l’Esprit que l’Esprit rend témoignage à mon esprit et que je puis crier : Abba ! Père (Rom 8:14-16). Jésus ne donne pas seulement la vie, mais Il est Lui-même notre vie. Mon assurance du salut ne se trouve que dans une communion vivante avec le Sauveur vivant, et cela dans l’amour et dans l’obéissance.


C’est ce que nous voyons dans les versets 7 et 8 lorsqu’une terre est abreuvée par la pluie et qu’elle produit une herbe utile, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais, si elle produit des épines, elle est réprouvée. L’âme qui se contente de jouir égoïstement de la pluie et qui demeure stérile, a toutes les raisons de craindre. Il faut croître, porter du fruit, persévérer à choisir et à faire le bien, pour être certain d’avoir la vie éternelle.


« La parole de Dieu est plus tranchante qu’une épée à deux tranchants ». Laissons-nous transpercer par elle. Céder tant soit peu à la paresse spirituelle, se contenter des débuts, est inexplicablement dangereux. Il n’y a qu’une voie de salut : nous empresser d’entrer dans le repos, et de tout notre coeur tendre à la perfection.


Le commandement de tendre à la perfection ne s’adresse pas seulement à une élite; il s’adresse à tous, et plus particulièrement aux faibles et aux retardés. Repoussez tout raisonnement qui pourrait en atténuer la vigueur ou vous dispenser d’y obéir aussitôt. Que notre seule réponse soit : « Oui, Seigneur ». Ouvrez vos yeux et votre coeur pour voir autour de vous ceux qui, par paresse et par amour de leurs aises, restent en arrière, et aidez-les !


Andrew Murray



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