Un chrétien charnel et endormi n’aura pas à soutenir une grande lutte spirituelle : il est déjà parmi les vaincus. Mais plus un croyant sera rempli de l’Esprit, plus il voudra avancer dans la sanctification, et plus il aura à subir les assauts de l’ennemi.
Dieu ne se moque pas de nous. Il ne nous revêtirait pas de son armure, si elle n’était pas capable de résister aux coups de l’adversaire. Il ne nous lancerait pas non plus dans la bataille, si la victoire n’était pas possible.
Il n’y a pas une position dans laquelle un saint se trouve, où il ne puisse chercher la présence de Dieu pour être secouru.
Le chemin le plus difficile, celui qui nous mène aux plus rudes combats, n’est que le chemin de la victoire et du repos, nous faisant avancer dans la connaissance de Dieu. C’est le chemin dans lequel on est en communion avec Dieu, lui qui est la source de toute joie ; ce sont les arrhes et l’avant-goût du bonheur éternel et infini.
L’Esprit et la Parole sont le tout de la vie spirituelle. Munie de cette force, la foi va en avant, fortifiée par la Parole encourageante de notre Dieu. Dieu a un chemin dans le monde où Satan ne peut nous atteindre. C’est le chemin où Jésus a marché. Satan est le prince de ce monde, mais il y a un chemin divin pour le traverser et il n’y en a pas d’autre. C’est là qu’est la puissance de Dieu. La Parole en est la révélation.
L’habitude constante de juger la chair dans les petites choses est le secret pour être gardé de chutes.
Les moyens par lesquels Dieu nous délivre du péché ne consistent pas à nous rendre de plus en plus forts, mais à nous rendre de plus en plus faibles. C’est sûrement une manière plutôt singulière de nous amener à la victoire, direz-vous ; mais c’est le chemin de Dieu. Dieu nous affranchit du pouvoir du péché, non pas en fortifiant notre vieil homme, mais en le crucifiant ; non pas en l’aidant à arriver à quelque chose, mais en le mettant hors d’action.
Souvent le chrétien cherche à oublier sa faiblesse, il veut la vaincre, en être délivré. Dieu veut, au contraire, que nous en soyons conscients, que nous la sentions profondément ; il veut que nous y demeurions et même que nous nous réjouissions en elle. Le chrétien gémit de sa faiblesse, mais Christ enseigne à ses disciples à dire : « Je me glorifierai très volontiers plutôt dans mes infirmités ». Le chrétien la considère comme le plus grand obstacle qui l’empêche de vivre pour son Dieu ; et Dieu nous dit qu’elle est le secret de la puissance et du succès. C’est notre faiblesse, franchement reconnue, qui nous donne droit et accès à la force de Celui qui a dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité ».
Le Seigneur ne supprime pas le sentiment de notre faiblesse ; au contraire, chose merveilleuse, en laissant et même en développant en nous le sentiment d’une totale impuissance, il nous donne, en même temps, conscience d’une grande force en lui. « Nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous ». La faiblesse et la force marchent de front ; si le sentiment de l’une augmente, le sentiment de l’autre augmente aussi, jusqu’à ce qu’enfin nous puissions dire avec l’apôtre Paul : « Quand je suis faible, alors je suis fort. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi ».
Acceptons, par la foi, ce plan admirable de Dieu : en nous, rien que faiblesse ; en Christ la toute-puissance. Ne regardons plus à nous-mêmes, mais seulement à Christ, et nous pourrons dire alors : « Je puis toutes choses en Celui qui me fortifie »
Marc Tapernoux