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BAPTÊME ET PLÉNITUDE DU SAINT-ESPRIT


•Le baptême du Saint-Esprit

•Nouvelle naissance et don du Saint-Esprit

•La plénitude du Saint-Esprit


Le texte qui suit est le fruit d'une étude approfondie de la Parole de Dieu que le Seigneur m'a permis d'entreprendre, après de longues années d'incertitude et d'hésitation, au sujet de la doctrine du Saint-Esprit. Mon voeu est que ces réflexions, qui sont un témoignage et une profession de foi personnels, puissent aider le lecteur à parvenir à une ferme conviction fondée, non sur le sable mouvant des expériences, mais sur le roc de l'Écriture, seule norme de référence en matière de foi.

Le baptême du Saint-Esprit Sa première mention dans le Nouveau Testament se trouve dans Matthieu 3:11: « lui, (Jésus-Christ) vous baptisera d'Esprit saint et de feu ». Textes parallèles : Marc 1:9; Luc 3:16; Actes 1:5 et 11:16. Ces textes font allusion à un baptême que seul Jésus-Christ peut donner: le baptême du Saint-Esprit. Quand et à quel moment de la vie chrétienne est-il accordé ? Le baptême de l'Esprit est l'acte par lequel Dieu nous fait membre du Corps de Christ (1). « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps ». (1 Corinthiens 12:13) Cette parole, adressée aux Corinthiens qui étaient « ... charnels, des enfants en Christ » (1 Corinthiens 3:1), prouve que le baptême de l'Esprit n'est pas en rapport avec l'état spirituel du chrétien, mais avec sa position. (2) Nouvelle naissance et don du Saint-Esprit Selon la thèse pentecôtiste-charismatique Jésus lui-même aurait reçu le baptême du Saint-Esprit lors de son baptême dans le Jourdain. J'ai aussi utilisé ce récit pour justifier cette doctrine. Mais une lecture attentive des textes s'y rapportant, nous montre qu'il n'y est pas question du baptême de l'Esprit. Jésus n'avait nul besoin d'être baptisé de l'Esprit pour être ajouté à son propre corps. Dieu est Esprit et Jésus fut Dieu avant sa venue sur la terre. L'Esprit qui descendit sur lui sous la forme d'une colombe fut essentiellement un signe pour ceux qui l'entouraient, et surtout pour Jean-Baptiste. Cet événement devait aussi marquer le début de son ministère. Nul ne peut naître de nouveau autrement que par la réception du Saint-Esprit (Jean 3:5-6). « Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8:9). « Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit » (Éphésiens 1:13). Ici les deux verbes « croire » et « sceller » parlent d'un seul événement. Le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit vont de pair. (Tite 3:5) Et le verset 6 ne dit pas « il le répandra sur nous si nous remplissons telle ou telle condition... » mais « IL L'A RÉPANDU sur nous avec abondance par Jésus-Christ ». Lorsque l'apôtre Paul parle aux chrétiens du baptême de l'Esprit, le verbe est au passé et concerne tous les croyants. « Nous avons TOUS été baptisés dans un seul Esprit ». (1 Corinthiens 12:13). « Ayant été ensevelis avec Lui (Christ) par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en Lui et avec lui ». (Colossiens 2:12)... Tout le contexte montre bien qu'il s'agit là du baptême de l'Esprit dont le baptême d'eau est un témoignage visible. Il ressort de ces quelques textes - et d'autres encore - que tout vrai croyant a reçu le baptême de l'Esprit au moment de sa nouvelle naissance. « Prétendre que l'on peut être régénéré sans avoir été baptisé de l'Esprit est une entreprise hasardeuse que rien dans le Nouveau Testament ne nous permet d'affirmer. Tous les croyants sont unis à Christ, par conséquent ils le sont aussi à son Esprit ». (3) La doctrine du baptême de l'Esprit comme deuxième expérience est de nature à troubler les croyants et provoquer de graves divisions dans l'Église. C'est en 1975 que j'ai commencé à admettre pour vraie la doctrine pentecôtiste-charismatique du baptême de l'Esprit. Ce que je pensais être un pas important vers une vie plus riche et plus épanouie fut, au contraire, le commencement d'une longue période d'instabilité spirituelle et de tensions inutiles avec des frères en Christ. Je ne puis que m'humilier et implorer la grâce de Dieu pour ces égarements et les souffrances causées à autrui. Quand je parle de divisions dans le Corps de Christ, je n'exagère rien, car lorsque l'on pense avoir fait une « expérience » que d'autres n'ont pas faite, on se croit supérieur, au-dessus des autres chrétiens que l'on regarde avec une condescendance teintée de mépris. La Parole de Dieu appelle cela de l'orgueil, et l'orgueil spirituel mène à la ruine. (Proverbes 16:18) « Dieu résiste aux orgueilleux ». (1 Pierre 5:5) Le retour à l'enseignement des Écritures à ce sujet m'a permis de retrouver la paix intérieure et, par voie de conséquence, la paix avec les autres chrétiens. Dans sa prédication un pasteur disait : « Un nouveau-né porte en lui dès sa naissance toutes ses facultés physiques et intellectuelles. Elles devront croître et se développer selon les lois naturelles, mais il n'y sera rien ajouté comme s'il lui manquait quelque chose. Ainsi en est-il du chrétien. Dès sa nouvelle naissance il a: « tout pleinement en Christ » (Colossiens 2:10), mais il devra « croître dans la grâce ». (4) « L'oeuvre de l'Esprit consiste à appliquer, non à compléter, ce que le Christ a déjà obtenu par son oeuvre sur la croix ». (5) La doctrine pentecôtiste fait état de deux catégories de chrétiens : « S'il est suffisant d'être né de nouveau pour être sauvé, il est indispensable d'être baptisé du Saint-Esprit pour faire partie du Corps de Christ ». (6) Que dit l'Écriture ? « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps ». (1 Corinthiens 12:13). Nous devenons membres du Corps de Christ à la nouvelle naissance. Non, il n'y a pas deux Corps, celui des sauvés seulement et celui des baptisés de l'Esprit: « il y a un seul Corps et un seul Esprit ». (Éphésiens 4:4) La doctrine pentecôtiste est extrêmement dangereuse pour l'Église et la vie des chrétiens. Elle est la cause de grands schismes dans l'Église et elle a provoqué de graves dégâts dans de nombreuses vies. Celui qui ne partage pas les vues de ce mouvement et qui n'avance pas à fond et sans discuter dans ce que l'on appelle faussement « la vie de l'Esprit », se trouve rapidement marginalisé, et finalement exclu. C'est sur la base d'une étude sérieuse de l'Écriture sur ce sujet que j'ai été amené à prendre une position ferme et décisive car, en ce domaine / comme en d'autres, il n'est pas possible d'« hésiter entre les deux côtés » (cf. 1 Rois 18:21) indéfiniment. J'ai donc décidé de mettre fin à une trop longue période d'hésitation pour revenir à la doctrine biblique du Saint-Esprit en me désolidarisant de l'enseignement charismatique. La plénitude du Saint-Esprit Est-ce à dire que nous pouvons maintenant nous satisfaire sans désirer un renouveau spirituel pour nous ou pour l'Église ? Écoutons ce que dit le pasteur Kayayan : « Que l'Église ait besoin d'un renouveau spirituel, cela est incontestable. Cette oeuvre de renouveau doit être permanente... Mais tout renouveau authentique ne peut se concevoir et s'effectuer que dans et par une rigoureuse fidélité à la révélation écrite ». (7) Si aucun texte de l'Écriture n'exhorte le chrétien à rechercher le baptême de l'Esprit, il en est un en tout cas qui nous dit clairement: « Ne vous enivrez pas de vin... mais soyez au contraire remplis de l'Esprit ». (Éphésiens 5:18) La plénitude de l'Esprit n'est pas une expérience unique et définitive, contrairement au baptême de l'Esprit qui a lieu une fois pour toutes lors de la conversion... Pour être rempli de l'Esprit il faut que le coeur soit débarrassé de tout ce qui attriste l'Esprit. Tout péché doit être confessé et pardonné... Alors « le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché ». Et encore: « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité ». (1 Jean 1:7 et 9) Être rempli de l'Esprit ne signifie pas que l'on soit élevé au niveau du miraculeux. Dans Éphésiens 5:20 l'apôtre a simplement en vue le cours ordinaire de la vie. « Le chrétien qui veut atteindre un degré supérieur de vie, y parviendra en cherchant la maturité spirituelle dans la vie ordinaire et une consécration toujours plus grande ». (8) L'apôtre décrit ensuite ce que sera la vie du chrétien dans le couple, la famille et la société (Éphésiens 5:20), comme conséquence de la plénitude de l'Esprit. La transformation éthique (comportement et qualité de vie), selon l'ensemble du Nouveau Testament, est la preuve irréfutable de la plénitude de l'Esprit. À cela on peut ajouter une plus grande assurance dans le témoignage selon 2 Timothée 1:7-8. Le parler en langues n'est nullement mentionné comme preuve de la plénitude du Saint-Esprit. Le don des diverses langues était un signe donné aux premiers jours de l'ère apostolique, mais il n'est jamais requis pour prouver le baptême de l'Esprit ou sa plénitude. Le seul signe démontrant qu'une personne est remplie de l'Esprit de Dieu est une vie transformée et la marche quotidienne dans l'obéissance et la soumission aux commandements de Dieu. Nous n'avons pas la garantie que le baptême de l'Esprit, ou sa plénitude / nous assure une vie triomphante dans toutes les épreuves, ni que tous nos problèmes seront résolus immédiatement. L'Écriture ne nous promet pas forcément des guérisons instantanées, la sainteté absolue et la joie parfaite. (2 Corinthiens 4:6-10) Nous avons cependant la certitude sereine : Dieu nous a accueillis, nous autres, hommes et femmes misérables. Par grâce il a fait de nous ses enfants pour l'Éternité, comme il a fait de nos corps le temple de Son Esprit. Dieu soit béni éternellement pour cette grâce merveilleuse ! « Notre sainteté... n'est pas une transformation subite, mais une longue marche avec crainte et tremblement, dans l'assurance aussi que celui qui a commencé cette bonne oeuvre en nous... la rendra parfaite... pour sa seule gloire et pour notre plus grand bonheur ». (9)


En conclusion, au lieu de courir dans tous les sens pour rechercher des expériences extraordinaires, entrons dans, le repos de Dieu (Hébreux 4:9-11) car « nous avons tout pleinement en Christ ». (Colossiens 2:10)


À DIEU SEUL LA GLOIRE

J.-L. Rouge


Références :

1 - R. Pache : « La personne et l'oeuvre du Saint-Esprit »; p. 68.

2 - R. Pache : « La personne et l'oeuvre du Saint-Esprit »; p. 68.

3 - A.R. Kayayan : « Essais sur le Saint-Esprit »; p. 164.

4 - S. Olyott citation de mémoire.

5 - A.R. Kayayan: « Essais sur le Saint-Esprit »; p. 176.

6 - A. Hofer: « Église où es-tu ? », cité par A. Kuen dans « Le Saint-Esprit, baptême et plénitude »; p. 80.

7 - A.R. Kayayan: « Essais sur le Saint-Esprit »; p. 52.

8 - A.R. Kayayan: « Essais sur le Saint-Esprit »; p. 171.

9 - A.R. Kayayan: « Essais sur le Saint-Esprit »; p. 174.




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