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QU'ENTEND LA BIBLE PAR "CROIRE" EN DIEU ?


Les Écritures enseignent que la foi ne provient pas de la volonté humaine, mais qu’elle est un don de Dieu accordée souverainement. Jésus a dit : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6:44) et : « Nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père » (Jn 6:65). Act 3:16 mentionne « la foi qui est par lui » (darby). Nous trouvons également dans Ph 1:29 : « car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, … de croire en lui ». Pierre écrivit également aux croyants comme « à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre » (2 Pi 1:1). Comment pouvons-nous donc savoir que la foi est le don de Dieu ? Si tous ne dépendait que de nous, nous serions incapables de croire : « « Nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu » (Rom 3:11). Nous trouvons également dans Rom 9:16 : « Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » C’est Dieu qui attire le pécheur à Christ et lui donne la faculté de croire ; Il nous est donc impossible de comprendre le Sauveur et de nous approcher de lui sans une telle foi inspirée par Dieu. 1 cor 2:14 nous enseigne : « Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » C’est précisément la raison pour laquelle, lorsque Pierre proclama sa foi en Christ comme Fils de Dieu, Jésus lui dit : « tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; ça ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux » (Mat 16:17). La foi est donc donnée aux croyant par Dieu lui-même, dans sa miséricorde.


Puisqu’elle est un don de Dieu, la foi n’est ni éphémère ni impuissante. Elle est dotée d’une qualité inhérente qui garantit qu’elle persévérera jusqu’au bout. Les paroles d’habakuk 2;4, que nous connaissons bien : « le juste vivra par la foi » (voir Rom 1:17; Gal 3:11; He 10:38) font référence à une confiance active et continue en Dieu plutôt qu’à un acte de foi passager. Hébreux 3:14 souligne la permanence de la véritable foi : « nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin assurance que nous avions au commencement ». La foi que Dieu accorde ne peut jamais disparaître, pas plus que l’oeuvre du salut ne peut être annulée. Paul écrit, dans Philippiens 1:6 : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. » (Voir aussi 1 Cor 1:8 "Qui aussi vous affermira jusqu’à la fin, pour être irrépréhensibles en la journée de notre Seigneur Jésus–Christ."; Col 1:22-23).


La foi que Dieu nous donne dans sa grâce produit à la fois la volonté et la faculté de se soumettre à sa volonté (voir Ph 2:13 : "car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir"). La foi ne peut donc être séparée de l’obéissance.

Berkhof voit trois aspects à la véritable foi :

  • un élément intellectuel (notifia), soit « la reconnaissance certaine de la vérité »,

  • un élément affectif (assensus), qui comprend « une profonde conviction quant à la vérité (et une affirmation de cette vérité) »,

  • et enfin un élément volontaire (fiducia), qui fait appel à « une confiance personnelle en Christ comme Sauveur et Seigneur, et qui comprend la soumission à Christ ».

La théologie populaire moderne tend à reconnaître "notifia", et souvent aussi "assensus", mais à éliminer "fiducia". La foi n’est cependant pas authentique si cette attitude de soumission à l’autorité de Christ lui fait défaut.


Dans son commentaire, sur le verbe « obéir », W.E. Vine remarque :

Peitho etpisteuo, qui signifient « avoir confiance en », sont proches du point de vue étymologique; la différence de sens étant que celui-là fait référence à l’obéissance produite par celui-ci ; voir Hébreux 3:18-19 où il est dit que la désobéissance des Israélites était la preuve de leur incrédulité .. Lorsqu’un homme obéit à Dieu, il donne la seule preuve possible que dans son coeur il a cru en Dieu… Peitho, dans le Nouveau Testament, fait allusion au résultat réel et extérieur de la persuasion intérieure et de la foi qui en résulte.


Ainsi le croyant a le profond désir d’obéir. Puisque nous gardons les vestiges de la chair pécheresse, personne n’obéira jamais parfaitement (voir 2 Co 7:1; 1 The 3:10); toutefois, le désir de faire la volonté de Dieu sera toujours une réalité pour les véritables croyants (voir Rom 7:18). Nous trouvons donc là la raison pour laquelle la foi et l’obéissance sont si étroitement associées dans l’ensemble des Écritures.


Tout concept de la foi impliquant qu’elle ne conduit pas à une soumission de la volonté déforme le message du salut. Paul mentionna l’Evangile comme une chose à laquelle on obéit (Rom 10:16; 2 The 1:8). Il décrivit la conversion en ces termes : « après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur » (Rom 6:17). Lors de son ministère d’évangélisation, le but auquel il tendait était « l’obéissance, par la parole et par les actes » (Rom 15:18), et c’est à Plusieurs reprises qu’il emploie l’expression « l’obéissance de la foi » (Rom 1:5; 16:26).


Il est donc évident que le concept biblique est que la foi doit conduire à l’obéissance.


Dans Jean 3:36, nous trouvons que le verbe « croire » est employé comme s’il était synonyme d’« obéir » : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » Act 6:7 nous montre comment l’Église primitive concevait le salut : « une grande foule… obéissait à la foi ». En fait, l’obéissance est si étroitement associée à la foi qui sauve, que dans Hébreux 5:9 le terme est utilisé comme synonyme de foi : « après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel ». Le chapitre 11 de l’épitre aux hébreux, le grand traité sur la foi, fait de l’obéissance la conséquence nécessaire de la foi : "C’est par la foi qu’Abraham.. obéit " (Heb 11:8), et non pas seulement pour Abraham. Tous les héros de la foi mentionnés dans ce chapitre 11 démontrèrent la réalité de leur foi par l’obéissance.


L’obéissance est la manifestation nécessaire de la véritable foi. Paul en avait parfaitement conscience lorsqu’il écrivit à Tite au sujet de « ceux qui sont souillés et incrédules… Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres » (Tit 1:15,16). Aux yeux de Paul, leur désobéissance continue était la preuve de leur incrédulité. Leurs actions reniaient Dieu bien plus que leurs paroles ne le proclamaient. Une telle attitude est caractéristique de l’incrédulité, et non de la foi, car la véritable foi produit toujours des oeuvres de justice. Comme les Réformateurs aimaient le dire, nous sommes justifiés par la foi seule, mais la foi justificatrice n’est jamais seule. Pour reprendre les paroles de Spurgeon : « Bien que nous ayons la certitude que les hommes ne sont pas sauvés en raison de leurs oeuvres, nous sommes tout aussi convaincus que personne ne peut être sauvé sans elles ». La véritable foi n’est manifeste que dans l’obéissance.


Les fidèles (ceux qui croient) sont fidèles (obéissants). « la fidélité, la constance, la fermeté, l’assurance, la confiance et la croyance » font toutes partie intégrante du concept de la foi. Une vie droite est la conséquence inéluctable de la véritable foi (Rom 10:10).


Cela ne revient bien sûr pas à dire que la foi a pour aboutissent une pure perfection. Tous les croyants véritables comprennent l’appel désespéré du Père de l’enfant démoniaque : « Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité ! » (Mc 9:24). Ceux qui croient ont le désir d’obéir, même si parfois ils suivent le Seigneur de façon imparfaite. La prétendue foi en Dieu qui n’a pas pour résultat un tel désir sincère de se soumettre à sa volonté n’a rien à voir avec la foi. Tout état d’esprit qui rejette l’obéissance n’est qu’une pure et simple incrédulité.



John MacArthur




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