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METTEZ EN OEUVRE VOTRE SALUT

Dernière mise à jour : il y a 5 jours


salut


Version Genève Ph 2:12-13 Ainsi, mes bien–aimés, comme vous avez toujours obéi, mettez en oeuvre votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.


À première vue, l’exhortation de Paul à « travailler à votre salut » peut sembler troublante. Certains y voient une suggestion que le salut pourrait être perdu si l’on ne « travaille » pas assez. Rien n’est plus loin de la vérité ! Le mot grec traduit par « travailler », katergazomai, signifie littéralement « mettre en œuvre » ou « accomplir ». Paul ne nous appelle pas à gagner notre salut, mais à le manifester activement dans notre vie. Ces versets révèlent un partenariat divin : nous mettons en œuvre ce que Dieu, par sa grâce, produit en nous.



Pas une menace, mais une invitation


Une mauvaise lecture de Philippiens 2:12 peut alimenter la peur de perdre son salut. Pourtant, le contexte est clair : Paul s’adresse à des croyants déjà sauvés par la grâce, à travers la foi (Éphésiens 2:8-9). Le salut dont il parle ici inclut la justification (être déclaré juste devant Dieu), la sanctification (grandir en sainteté), et la glorification (la vie éternelle). « Mettez en œuvre votre salut » ne signifie pas que vous devez le mériter ou le préserver par vos efforts, mais que vous êtes appelés à vivre de manière cohérente avec la réalité de votre rédemption.


Pensez à une graine plantée dans un sol fertile : elle est déjà vivante, mais elle doit croître pour porter du fruit. De même, votre salut, assuré par le sacrifice de Christ, est une réalité établie. Paul vous exhorte à le « mettre en œuvre » en cultivant une vie d’obéissance, d’amour, et de sainteté. Mais il ajoute une précision essentielle : faites-le « avec crainte et tremblement ». Cette expression, souvent négligée, mérite toute notre attention.



La crainte et le tremblement : une attitude essentielle mais négligée


L’expression « crainte et tremblement » peut sembler intimidante, voire déconcertante, dans une culture chrétienne moderne qui met souvent l’accent sur la grâce et l’amour de Dieu. Pourtant, elle est au cœur de l’appel de Paul. En grec, phobos (crainte) et tromos (tremblement) ne décrivent pas une peur paralysante ou une terreur de la condamnation, mais une révérence profonde et une humilité devant la majesté de Dieu. C’est une attitude qui reconnaît :


  • La sainteté de Dieu : Nous servons un Dieu trois fois saint (Ésaïe 6:3), dont la grandeur dépasse notre compréhension. Cette réalité devrait nous remplir d’un saint respect, nous rappelant que notre salut est un privilège immérité, offert par la grâce.

  • Notre dépendance totale : Sans l’œuvre de Dieu, nous serions incapables de grandir spirituellement. « Crainte et tremblement » exprime une conscience aiguë de notre petitesse et de notre besoin constant de sa grâce.

  • La gravité de la vocation chrétienne : Vivre pour Christ n’est pas une entreprise légère. Comme Paul le dit ailleurs, nous devons « achever notre course » avec persévérance (2 Timothée 4:7). Cette attitude nous garde vigilants contre le laxisme ou la désobéissance.


Pourquoi est-elle négligée ?


Dans notre contexte moderne, plusieurs raisons expliquent pourquoi « crainte et tremblement » est souvent mise de côté :

  • Une vision déséquilibrée de la grâce : Certains chrétiens, en mettant l’accent sur l’amour de Dieu, oublient que sa grâce ne nous dispense pas de la révérence. Comme l’écrit Hébreux 12:28-29, nous devons servir Dieu « avec piété et avec crainte, car notre Dieu est un feu dévorant ».

  • Une culture de confort : Vivre avec « crainte et tremblement » demande une introspection et une discipline qui peuvent sembler inconfortables dans une société qui valorise l’autonomie et le bien-être personnel.

  • Une mauvaise compréhension de la crainte : Beaucoup associent « crainte » à la peur de la punition, ce qui est contraire à l’assurance du salut (1 Jean 4:18). Pourtant, la crainte dont parle Paul est une crainte filiale, comme celle d’un enfant qui respecte et aime son père, non une crainte servile.


Comment vivre avec crainte et tremblement ?


Concrètement, cette attitude se manifeste par :

  • Une adoration empreinte de révérence : Lorsque vous priez ou lisez la Parole, prenez conscience de la majesté de Celui à qui vous vous adressez. Ésaïe, en voyant la sainteté de Dieu, s’écria : « Malheur à moi ! » (Ésaïe 6:5). Cette humilité transforme notre relation avec Dieu.

  • Une vigilance dans la marche chrétienne : Examinez régulièrement votre cœur pour éviter de glisser dans le péché ou le laxisme (1 Corinthiens 10:12). La crainte de Dieu nous pousse à fuir le péché, non par peur de la condamnation, mais par amour pour Lui.

  • Une dépendance confiante : Reconnaissez que chaque progrès spirituel vient de Dieu. Comme Paul le dit au verset 13, c’est Lui qui produit « le vouloir et le faire ». La crainte et le tremblement nous gardent humbles, nous rappelant que nous ne pouvons rien sans Lui.

En négligeant cette attitude, nous risquons de banaliser notre foi, de traiter le salut comme un acquis, ou de tomber dans une piété superficielle. Au contraire, vivre avec « crainte et tremblement » nous conduit à une foi profonde, sérieuse, et ancrée dans l’humilité.



Dieu, la source de tout progrès spirituel


Le verset 13 élimine tout doute sur notre capacité à « travailler » seuls : « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » Le verbe grec energeo (produire) souligne que Dieu est la force motrice derrière chaque pas de votre marche chrétienne. Il suscite en vous le désir (le vouloir) de Lui plaire et la capacité (le faire) de vivre pour Lui. Votre salut ne repose pas sur votre performance, mais sur la grâce souveraine de Dieu.


Cette vérité est libératrice : vous ne risquez pas de « perdre » votre salut, car c’est Dieu Lui-même qui le soutient. Comme Jésus l’a promis, « personne ne les arrachera de ma main » (Jean 10:28). Cependant, Dieu ne vous transforme pas sans votre participation. Il vous invite à collaborer avec son Esprit, à dire « oui » à son œuvre en vous, en mettant en œuvre ce qu’Il a déjà accompli, avec une attitude de crainte et de tremblement.



Une œuvre personnelle et communautaire

Philippiens 2 s’inscrit dans un appel à l’humilité et à l’unité, inspiré par l’exemple de Christ qui s’est abaissé pour nous (Philippiens 2:5-11). « Mettre en œuvre votre salut » ne se limite pas à une quête personnelle. Cela inclut la manière dont vous vivez en communauté : en pardonnant, en servant, en édifiant vos frères et sœurs. Votre croissance spirituelle est liée à celle de l’Église. En reflétant l’amour et l’humilité de Christ, vous manifestez collectivement la réalité du salut – toujours avec cette révérence qui vous garde ancrés dans la dépendance à Dieu.



Comment mettre en œuvre votre salut ?


  1. Vivez avec révérence : Approchez votre foi avec sérieux et humilité, en cultivant une « crainte et tremblement » qui honore la sainteté de Dieu. Méditez régulièrement sur la Parole pour ancrer votre cœur dans sa grandeur.

  2. Agissez intentionnellement : Identifiez un domaine de votre vie (prière, générosité, patience) où vous pouvez grandir, et engagez-vous activement, avec une vigilance contre le péché.

  3. Faites confiance à l’Esprit : Quand vous vous sentez faible, priez pour que Dieu ravive en vous le désir et la force d’avancer. C’est Lui qui produit tout progrès spirituel.

  4. Investissez-vous en communauté : Impliquez-vous dans une Église locale. Votre salut s’épanouit lorsque vous marchez aux côtés d’autres croyants, dans l’humilité et la révérence.



Une assurance qui motive


« Mettez en œuvre votre salut » n’est pas un fardeau, mais une invitation à vivre pleinement la vie que Christ a acquise pour vous. Votre salut est sûr, scellé par la grâce de Dieu. Pourtant, Dieu vous appelle à le manifester avec audace, non pour le gagner, mais pour refléter sa gloire – et cela, avec « crainte et tremblement ». Il est à l’œuvre en vous, transformant vos désirs et équipant vos actions. Alors, avancez avec assurance, dans la révérence et la joie, sachant que le Créateur de l’univers vous soutient à chaque pas.



L. Gilman



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