À la vue des foules, il en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de bergers. Mat 9:36
Nous ne devons ni craindre ni mépriser nos émotions, car c’est ainsi que Dieu nous a créés. D’ailleurs, la vie humaine dans toute sa plénitude serait impossible sans elles !
Le sentiment de pitié ne naîtrait jamais dans le coeur de l’être humain s’il ne résultait pas d’une image mentale de la détresse d’autrui, et sans l’impulsion émotionnelle de mettre la volonté en action, il n’y aurait aucun geste miséricordieux. Nous sommes faits ainsi, et ce que je dis. n’est pas nouveau. Toute mère, tout chef d’État, tout meneur d’hommes, tout prédicateur de la Parole de Dieu sait qu’il faut présenter une image mentale à l’auditeur avant que celui-ci soit poussé à l’action, même dans son propre intérêt.
Dieu a voulu que la vérité nous incite à l’action morale. L’esprit reçoit des idées, des images mentales des choses telles qu’elles sont, et qui éveillent des sentiments. À leur tour, ces derniers poussent la volonté à agir selon la vérité. C’est ainsi que les choses devraient se dérouler et se dérouleraient si le péché n’était pas intervenu et n’avait pas causé des dégâts dans notre être intérieur. À cause du péché, la simple séquence vérité-sentiment-action est susceptible de se fractionner dans l’une ou l’autre de ces trois articulations.
Le chrétien qui fixe trop longtemps son regard sur les plaisirs charnels de ce monde ne peut échapper à un certain sentiment de sympathie pour eux, et ce sentiment conduira inévitablement à un comportement mondain. Exposer notre coeur à la vérité et refuser ou négliger systématiquement d’obéir aux impulsions qu’elle suscite, c’est bloquer les mouvements de la vie en nous ; à persister dans cette voix, on attriste le Saint-Esprit et on le réduit au silence.
A. W. TOZER