J’ai eu le plaisir de participer à la conférence « the Gospel Coalition » aux États Unis au printemps de l’année passée. Lors de celle-ci, j’ai choisi de participer à l’un des ateliers qui avait comme titre « Walking with God in the season of Motherhood » donné par Melissa Krüger. Cet atelier m’intéressait, car je suis mère de 5 enfants adultes et grand-mère de toute une jeune troupe d’enfants, 18 en tout. Je connais les joies et les difficultés de la maternité.
Melissa a débuté la conférence en nous posant cette question :
Quel est le but de votre vie en tant que femme et mère ?
Prenez une minute pour y réfléchir avant de continuer à lire. Quelle serait votre réponse ?
Avec justesse, Melissa nous a rappelé, comme l’affirme le crédo de Westminster, que le but de chaque chrétien est de glorifier Dieu tous les jours de sa vie et de jouir de lui pour toujours.
Est-ce cela votre réponse ?
Mais comment atteindre un tel but dans un monde déchu ? Si nous regardons autour de nous, nous constatons la discorde, la douleur, le racisme, l’égoïsme et un manque d’amour. Nous constatons également que nous-mêmes n’arrivons pas à ce que nous aimerions être :
Des mamans toujours patientes envers nos enfants
Des femmes aimantes envers nos voisins
Des femmes épanouies, joyeuses, contentes de notre sort.
Nous avons un problème. Toute la souffrance que nous voyons dans ce monde est le reflet du péché. Adam et Ève voulaient être comme Dieu, au lieu de se contenter de refléter sa beauté. Nous avons tendance à rechercher prioritairement notre intérêt au lieu d’écouter Dieu et sa Parole.
Si cela est vrai de l’état de notre cœur, alors comment réaliserons-nous notre idéal ? Sommes-nous corrompus au-delà de tout espoir ?
La réponse est non. Christ fait toutes choses nouvelles. En tant que chrétiens nous avons l’assurance que Jésus-Christ nous a libérés de la puissance du péché. Nous péchons encore, (malheureusement) mais nous ne sommes plus sous l’esclavage du péché.
Après avoir mis notre foi en Christ, nous désirons vivre selon Son Évangile chaque jour et à chaque instant. Voilà notre objectif de vie personnel et l’espoir que nous avons en tant que mamans.
Notre ambition n’est pas de faire de nos enfants
Des sportifs qui réussissent
Des érudits qui se distinguent
Des musiciens de renom
Des personnes qui grimpent l’échelle sociale
Notre but n’est pas qu’ils nous apportent la gloire, mais que leurs vies glorifient Dieu. Et cela change toute notre manière de vivre.
Melissa a cité un récent sondage fait aux Etats Unis à l’intention des femmes chrétiennes.
J’ai trouvé ces statistiques intéressantes et je me suis demandé quel serait le résultat ici en France et en Suisse face à un tel sondage. Il mettait en lumière ceci :
73% des femmes interrogées se disaient être des femmes engagées dans la foi.
et
53% disaient que la vie familiale était leur priorité de vie.
16% disaient que leur foi avait la priorité dans leur vie.
et
62% disaient que leur rôle prioritaire était celui de mère
13% disaient que leur rôle le plus important était être disciple de Jésus Christ.
Nous sommes tous d’accord, nos priorités sont déterminées par ce qui nous tient le plus à cœur. Si nous accordons la priorité à notre rôle de mère au détriment de notre but ultime, nous faisons fausse route.
Le rôle de mère n’est pas notre priorité absolue. Ce rôle ne constitue pas notre identité.
Melissa met les jeunes mamans en garde : si toute notre attention tourne autour de nos enfants, nous ajoutons beaucoup de stress à leur vie. Être le centre de l’univers est un poids trop lourd à porter pour une seule personne.
Quelle est donc notre priorité en tant que mère ?
Une fontaine qui ne s’approvisionne pas se dessèche. Notre téléphone portable ne fonctionne plus si nous ne le rechargeons pas de temps à autre.
En tant que maman nous avons besoin d’oxygène, nous avons besoin d’être ressourcées.
Pour reprendre les images citées, je dirai plutôt : en tant que mamans, nous avons besoin de nous approvisionner, nous avons besoin de nous recharger.
Ps.1.1 : Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs,
Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison.
Pour nous toutes il est donc important de se recharger dans la Parole. Comment faire ?
Voici le conseil de Melissa décliné en 4 P :
Planifier : un temps régulier avec le Seigneur
Participer: dans la communion avec d’autres
Persévérer: même dans la difficulté
Purger: revois tes priorités
Dieu nous parle à travers sa Parole et nous répondons par la prière:
Nous ne pouvons pas toujours comprendre nos enfants; Dieu peut.
Nous ne savons pas toujours ce qui est le mieux pour nos enfants; Dieu sait.
Nous ne pouvons pas amener nos enfants au salut; Dieu seul le peut.
Planifier : Planifier ce n’est pas tomber dans le légalisme. Melissa nous a cité un exemple tiré de son expérience de vie. Alors que son mari et elle étaient très occupés, ils ont eu recours à leur agenda pour planifier un temps en tête à tête. Ils savaient que ce temps ensemble était primordial. Ils avaient besoin de ce temps pour construire leur relation de couple.
De même, nous devons planifier du temps avec la Parole de Dieu si nous voulons connaître et aimer Dieu.
Quand les enfants sont plus grands, il faut planifier un temps pour l’étude de la Parole. Réfléchissez quel livre vous voulez étudier. Cherchez conseil, achetez une Bible d’étude.
Dieu ne m’aime pas parce que je prends du temps régulier avec lui, mais il aime quand je prends du temps pour lui.
Je sais d’expérience que quand nos enfants sont petits, il est très difficile de passer un long moment dans la lecture biblique. Souvent, nous avons des ambitions trop grandes et nous nous arrêtons découragés. Alors que les enfants sont petits, il faut se contenter de petits passages, de quelques versets. Je conseille de lire une épitre plus courte à petite dose. J’aime aussi les psaumes. On peut lire un ou deux versets et méditer pendant les tâches domestiques, les courses ou les trajets scolaires. Apprenez à choisir le meilleur moment de la journée. Pour moi, le meilleur moment était à midi lorsque les enfants faisaient la sieste.
J’ai observé que des mamans ont appris à leurs enfants très jeunes à lire un livre pendant cinq minutes dans leur chambre, afin qu’elles soient tranquilles et qu’elles puissent lire la Bible.
Le temps passé dans la présence de celui qui a dit « Je suis la Vérité » nous aide à discerner et lutter contre les mensonges de ce monde.
Priez tous les jours pour vos enfants. Parlez avec Dieu, déchargez-vous sur lui.
Participez : vous avez besoin de l’Église et vos enfants aussi. L’Église est un lieu de ressourcement spirituel et amical. La prédication nous stimule, nous interroge et nous enseigne. L’échange avec l’un et l’autre nous coupe de la solitude que l’on peut éprouver alors que les enfants sont petits. Parfois vous trouvez quelqu’un qui s’intéresse à votre développement spirituel et est prêt à vous écouter. Je lance là un défi aux aînés : ayez ce regard bienveillant pour une jeune maman surchargée et aidez-la de temps à autre de façon pratique.
Persévérez : si vous vous êtes découragées, recommencez ! Faites comme vos enfants qui apprennent à marcher. Ils tombent, se relèvent et reprennent leur marche, parfois avec larmes, mais ils continuent jusqu’à ce qu’ils puissent courir. Imitez-les !
Purgez : revoyez vos priorités. Votre mari peut peut-être vous aider ; les conjoints sont souvent de bons conseillers.
Une mise en garde de la part de Melissa :
Attention, le temps passé dans la Parole ne va pas essuyer toutes vos larmes et ne fera pas de vos enfants des enfants obéissants, doux, faciles à manier.
Le résultat ne sera pas non plus que vos enfants aimeront Dieu de tout leur cœur.
Jérémie 17,7 dit : Béni soit l’homme qui se confie dans l’Éternel, Et dont l’Éternel est l’espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux, Et qui étend ses racines vers le courant; Il n’aperçoit point la chaleur quand elle vient, Et son feuillage reste vert; Dans l’année de la sécheresse, il n’a point de crainte, Et il ne cesse de porter du fruit.
MAIS …..
Quoi qu’il arrive dans notre vie, nous avons un fondement inébranlable en Dieu.
La confiance en Dieu portera son fruit. Le fruit viendra en sa saison, fruit de paix, de patience, de bonté, de fidélité, de douceur, de tempérance de joie et d’amour. Galates. 5.22
Alors que nous passons du temps avec le Seigneur, il nous transformera petit à petit. Notre discernement grandira, s’approfondira.
Le rôle de mère peut nous effrayer parfois. Nous regardons nos enfants se disputer et nous nous demandons comment nous allons réussir à faire d’eux des adultes aimants, reflétant la beauté de Dieu. À travers la Bible nous entendons souvent ces mots « Ne crains pas, Je suis avec toi, toujours. »
Nous n’avons nulle part la promesse que notre route sera facile, que nos enfants seront des chrétiens parfaits. Nous avons la promesse que quoi qu’il arrive, Dieu est avec nous.
Pour conclure :
La charge d’une mère est d’éduquer un être éternel.
Le devoir d’une mère est d’éduquer l’enfant dans la connaissance de Dieu.
La difficulté d’une mère est d’éduquer l’enfant dans un monde qui rejette Dieu pour qu’il reflète Sa gloire.
L’encouragement d’une mère est l’assurance que Dieu est avec nous dans toute situation.
Le soulagement d’une mère est de se décharger sur un Dieu qui entend sa prière.
L’espérance d’une mère est de rencontrer son enfant devant le trône de grâce pour passer l’éternité ensemble.
Sylvia Evans