CONDUCTEUR OU PASSAGER, LEQUEL ES-TU ?
- Daniel GILMAN
- 8 juin 2020
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 mai

Introduction : Méfiez-vous des contrefaçons !
Le mot « chrétien » est utilisé à toutes les sauces, un peu comme le verbe « aimer » en français. On dit aimer la moutarde, aimer ses enfants, aimer une chanson… De la même manière, le terme « chrétien » est appliqué à des réalités si différentes qu’il en perd son sens. Certains portent ce nom par tradition, d’autres par conviction profonde. Mais qu’est-ce qui distingue un vrai chrétien d’une imitation ? Si « chrétien » était une marque déposée, il y aurait l’original – le disciple authentique, façonné par Dieu – et la contrefaçon – une pâle copie, fabriquée par l’homme, souvent estampillée « veau d’or ».
Les imitations peuvent être si bien réalisées qu’elles trompent même les plus avertis. Un vase en or véritable brille par sa pureté, tandis qu’un pot peint en doré n’est qu’un trompe-l’œil. De même, il y a ceux qui jouent au chrétien, avec les apparences et les discours, et ceux qui le sont véritablement, transformés par l’Esprit de Dieu. Mais comment discerner le vrai du faux ? L’expert, c’est Dieu. Le menteur, c’est le diable. Et nous, humains, risquons souvent de nous tromper si nous jugeons par nous-mêmes.
Posez-vous cette question : quel est votre bilan spirituel ? Êtes-vous un original ou une copie ? Conduisez-vous votre vie, ou laissez-vous Jésus prendre le volant ? Il y a quelques années, un prédicateur, lors des vœux du nouvel an, a interpellé son assemblée : « Qui a conduit votre vie l’année dernière : vous ou Jésus ? Et dans quelle proportion ? » Cette question m’a bouleversé. En faisant mon bilan, j’ai réalisé que Jésus était mon Sauveur, mais pas mon Seigneur. J’étais au volant, et lui, simple passager, spectateur d’une vie guidée par mes désirs charnels. Une autre question a surgi : « Suis-je né de nouveau, et comment le savoir ? » Ce message vise à répondre à ces questions, avec des repères clairs pour éclairer votre marche et, je l’espère, raviver votre premier amour pour Christ.
1. Les trois types de chrétiens
Pour illustrer cette réflexion, imaginons une voiture, avec un conducteur et un passager. Votre vie est cette voiture, et la question est : qui tient le volant ? Trois types de chrétiens émergent.
1.1 Le conducteur tiède
Le conducteur tiède est toujours au volant. Il est le propriétaire incontesté de sa vie, refusant de céder le contrôle à quiconque, même à Jésus. Il affirme haut et fort que Jésus est son passager, son conseiller, son GPS spirituel. Il voyage avec lui sur certaines routes – celles qui lui conviennent – mais jamais sur toutes. Il proclame sa fierté d’avoir Jésus à ses côtés, vantant ses conseils avisés, tout en restant maître de ses décisions. Ce chrétien aime Jésus comme Sauveur, mais refuse secrètement qu’il devienne son Seigneur.
Il n’admettra jamais qu’il conduit mal. Au contraire, il met l’accent sur le bonheur d’avoir un passager aussi prestigieux. Pourtant, en coulisses, il ignore souvent les directions de Jésus, choisissant lui-même la marque de sa voiture, ses équipements, ses destinations. Sa voiture ? Marque « Veau d’or », modèle « Religieux croyant ». Il arbore fièrement la panoplie du chrétien – autocollant en forme de poisson sur le coffre, Bible sous le bras – mais il n’est pas né de nouveau. Il est un mort spirituel qui se croit vivant, incapable de mourir à lui-même pour prendre la place du passager. Ce conducteur tiède fait illusion, mais son cœur reste attaché à ses propres désirs.
1.2 Le passager bouillant
Le passager bouillant, lui, ne conduit plus. Il a renoncé à sa vieille voiture – sa vie d’avant – et l’a remise à Jésus, qui lui a offert une nouvelle voiture, flambant neuve, marque « Dieu de la Bible », modèle « Enfant de Dieu mature ». Il a déchiré son permis de conduire, confiant pleinement le volant à son Seigneur. Il ne cherche pas à connaître la destination, car il a une confiance absolue en Jésus. Ce chrétien a pris conscience que sa conduite passée était dangereuse, destructrice, et offensante pour Dieu et les autres. Face à cet état, il a choisi de changer de place pour devenir passager à vie.
Désormais, il dépend de Christ pour tout : ses choix, ses actions, sa direction. Libéré de l’emprise de son ancienne vie, il vit selon la volonté de Dieu. Né de nouveau, il ne lui viendrait plus à l’idée de reprendre le volant. Si la tentation surgit, la voix de Jésus lui rappelle son engagement. Ce passager bouillant est un disciple authentique, transformé par l’Esprit, qui glorifie Dieu par son abandon total.
1.3 Le chauffeur en alternance
Le chauffeur en alternance est entre deux sièges. Il a remis sa vie à Jésus, qui lui a offert une nouvelle voiture, marque « Dieu de la Bible », modèle « Enfant de Dieu adolescent ». Mais il n’a pas encore déchiré son permis. Parfois, il se laisse guider par Jésus, acceptant de jouer le passager avec confiance. D’autres fois, il reprend le volant, car il aime encore contrôler. Dans ces moments, Jésus redevient passager, mais garde un œil sur la route, comme un moniteur d’auto-école prêt à intervenir. Après tout, la voiture appartient à Christ.
Ce chrétien est en chemin. Il a pris conscience que son ancienne conduite était dangereuse, mais il lutte encore pour abandonner totalement le contrôle. Il aspire à dépendre pleinement de Christ, mais il lui faut du temps pour mûrir. Né de nouveau, il progresse dans la sanctification, apprenant à laisser Jésus conduire sa vie. Son objectif ? Devenir un passager bouillant, libéré de l’emprise de son ancienne nature.
2. Ne pas confondre conducteur tiède et chauffeur en alternance
Dans l’Église, les tensions naissent souvent de la diversité des membres. Les conducteurs tièdes sèment le trouble, car ils imitent si bien les chauffeurs en alternance qu’il est difficile de les discerner. Leur apparence pieuse – prières éloquentes, service actif, discours spirituels – peut tromper. Mais un mort spirituel, même bien déguisé, finit par révéler son vrai visage. Ayant moi-même traversé ces trois étapes, je peux témoigner de la complexité de cette distinction. Nos pasteurs ont besoin de sagesse et de discernement pour accompagner chaque brebis.
Les conducteurs tièdes se croient souvent nés de nouveau, car ils ont cessé certaines mauvaises habitudes ou adopté des comportements chrétiens. Mais le monde regorge de personnes moralement irréprochables qui ne connaissent pas Christ ! La différence fondamentale réside dans le cœur : le tiède cherche à mériter son salut par ses efforts, vivant sous la loi ; le chauffeur en alternance reconnaît sa nature pécheresse et s’appuie sur la grâce imméritée de Dieu, vivant par la foi.
Un test biblique permet de les distinguer : Matthieu 18:15-17. Si un frère pèche, reprends-le en privé. S’il t’écoute, tu l’as gagné. S’il refuse, prends des témoins, puis adresse-toi à l’Église. Un né de nouveau, même chauffeur en alternance, accepte la correction avec humilité, car l’Esprit le convainc de péché. Un tiède, lui, s’offusque, accuse les autres de légalisme et rejette la repentance. Ce test est redoutable : un enfant de Dieu se repent ; un enfant du diable s’enorgueillit.
Pourquoi une telle différence ? Parce que le Saint-Esprit convainc le né de nouveau de son péché, tandis que l’esprit de rébellion pousse le tiède à accuser les autres. Le tiède vit sous le régime de la chair, croyant en Jésus sans mourir à lui-même. Les démons aussi croient en Christ (Jacques 2:19), mais cela ne les sauve pas. La nouvelle naissance exige un renoncement total, une mort à soi-même pour que Christ vive en nous.
3. Six repères pour discerner le tiède du né de nouveau
Pour clarifier la distinction entre un conducteur tiède et un né de nouveau, voici six repères, tirés de l’Écriture et de mon expérience. Ces repères regroupent les idées essentielles, en éliminant les redondances, notamment autour du péché, pour offrir une vision concise mais complète.
Identité spirituelle :
Le tiède n’est pas né de nouveau. Il se croit vivant, mais reste mort spirituellement, adoptant le langage et les apparences du chrétien sans transformation intérieure. Il parle de Christ sans mentionner sa mort à lui-même.
Le né de nouveau proclame qu’il est mort à sa propre vie pour que Christ vive en lui (Galates 2:20). Son identité est centrée sur Jésus, pas sur lui-même.
Motivation des œuvres :
Le tiède participe activement à l’Église pour être vu ou reconnu, pensant que ses œuvres prouvent sa foi. Il cherche l’approbation des hommes.
Le né de nouveau s’efface pour que Christ accomplisse ses œuvres à travers lui (Éphésiens 2:10). Ses actions, guidées par l’Esprit, glorifient Dieu, pas son ego.
Rapport au péché :
Le tiède minimise ou tolère le péché, le triant pour en excuser certains. Aveuglé, il justifie ses fautes, parfois en déformant les Écritures, et vit dans un état de péché chronique.
Le né de nouveau hait la racine du péché, le détecte grâce à l’Esprit, et le combat avec repentance. Il peut tomber, mais ne vit plus dans le péché, cherchant la sanctification (Romains 8:13, 1 Jean 1:9).
Réaction à la correction :
Le tiède rejette la réprimande, y voyant une accusation. Il déteste parler de ses fautes et préfère juger les autres.
Le né de nouveau accueille la correction avec humilité, car elle le libère et le rapproche de Dieu. La repentance est son mode de vie (Proverbes 15:31, Hébreux 12:10).
Vie de prière et d’étude :
Le tiède passe peu de temps avec Jésus, priant par devoir pour demander des bénédictions. Il lit la Bible occasionnellement, souvent pour les promesses.
Le né de nouveau vit dans l’adoration, étudiant la Parole pour connaître son Seigneur et progressant dans la prière pour s’aligner sur sa volonté (Colossiens 4:2, Psaume 119:11).
Visibilité et contrôle :
Le tiède peut être le plus actif dans l’Église, paraissant spirituel, mais refuse l’abandon total à Christ, voulant tout contrôler.
Le né de nouveau est discret, laissant Christ agir. Ses œuvres sont vivantes, fruits de l’Esprit, et il cherche à glorifier Dieu, pas à briller (Jean 15:5).
4. Les pièges du diable dans l’Église
Pourquoi tant de tièdes dans nos Églises ? Parce que l’Évangile est dilué. La repentance, la mort à soi-même, le renoncement et la croix ne sont plus au cœur de nombreux messages. À la place, une « méthode douce » attire les foules : un Évangile édulcoré, une croix en plastique sans clous ni sacrifice. On promet le salut par une simple prière, des bénédictions sans engagement, un Jésus protecteur sans Seigneur. Cette approche, adaptée au monde moderne, privilégie le bien-être au détriment de la vérité.
Jésus, lui, n’édulcorait rien. Il dénonçait le péché et appelait à la repentance (Luc 13:3). Il est mort sur une croix pour nos péchés, pas pour nous offrir une vie confortable. Pourtant, certains pasteurs, par peur de choquer, retardent la vérité, pensant qu’elle est trop dure pour notre époque. Ils attirent les âmes avec des promesses d’amour, de guérison et de vie éternelle, mais omettent la croix. Cet Évangile à bas prix produit des tièdes, pas des disciples.
Le diable exploite ce piège, semant un faux Évangile au cœur de l’Église. Il convainc les tièdes qu’ils sont sauvés grâce à un Jésus sauveur, une prière rapide et des œuvres charnelles. « Dieu est amour, il pardonne tout », disent-ils. Mais Jésus annonce la croix, le renoncement et la persécution (Matthieu 16:24). Sans repentance, pas de nouvelle naissance. Sans croix, pas de salut.
Pourquoi les tièdes croient-ils être nés de nouveau ? Parce que cet Évangile édulcoré ne les confronte pas. On ne reprend plus les péchés, par peur de juger. Pourtant, la correction est une preuve d’amour (Hébreux 12:6). Beaucoup de membres lisent peu leur Bible, prient rarement et se contentent du culte hebdomadaire. Le diable s’en réjouit, formant des tièdes pour introduire des loups dans la bergerie.
5. Conclusion : Choisis la croix !
Ce message est un appel à l’examen de conscience. J’ai moi-même traversé ces trois étapes : conducteur tiède, chauffeur en alternance, puis passager bouillant. Le chemin n’est pas facile, mais il est libérateur. Recevez l’Évangile authentique, celui de la croix. Vérifiez chaque enseignement à la lumière de la Bible, comme les Béréens (Actes 17:11). Étudiez la Parole dans son ensemble, en tenant compte du contexte. Impliquez-vous dans la recherche des vérités de Dieu.
Si vous vous reconnaissez tiède, réjouissez-vous : ce constat est un signe de l’Esprit à l’œuvre. Si vous aspirez à plus de Jésus, plongez dans la Parole et cherchez un pasteur fidèle. Si votre Église prêche un Évangile édulcoré, priez pour vos leaders et proclamez la vérité avec amour. Le test de Matthieu 18:15-17 reste une boussole : un né de nouveau accepte la correction ; un tiède la rejette.
Le tiède crée un veau d’or à l’image de Jésus, cherchant à briller par ses œuvres.Le né de nouveau s’efface pour que Christ agisse, adorant son Seigneur et dénonçant les idoles.
Qui es-tu, chrétien ? Cède le volant à Jésus. Deviens son passager, et laisse-le conduire ta vie vers la gloire de Dieu !
Daniel GILMAN
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