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L'ACTION DU SAINT-ESPRIT DANS LA PRIÈRE - John Owen


J’ai récemment lu "The Work of the Holy Spirit in Prayer "(L’action du Saint Esprit dans la prière) de John Owen, conciliant ainsi mon désir à la fois de mieux connaître ce théologien et de renforcer ma vie de prière.

Ce traité de 116 pages est en fait le septième des neuf “livres” de son œuvre majeure "Pneumatologia : A discourse concerning the Holy Spirit" (Pneumatologie : Un discours sur le Saint-Esprit).

Owen a intégré, dans le cadre général de sa pneumatologie, un traité plus précis sur la prière. Je vous en propose ici un extrait.


Au chapitre six, après avoir traité la question de la prière, Owen s’attaque au rôle de l’Esprit dans la façon de prier. Il relève quatre manières spécifiques par lesquelles l’Esprit nous aide à prier comme il convient. Bien entendu, fidèle à son style owenien (et puritain), il égrènera quelques sous-points tout au long ces quatre points !


À partir d’ici, je vais paraphraser Owen, ou directement le citer (toutes les citations proviennent du volume 4 des Œuvres d’Owen).



1- L’Esprit travaille nos désirs [wills] et nos affections


Non seulement l’Esprit permet de prier, mais il procure aussi les affections correspondantes à nos sujets de prière :

C’est de cette action de l’Esprit que jaillissent cette ferveur et ce plaisir inexprimables, que jaillissent des désirs et une activité intenses, [toutes ces manières de prier] qui traversent les prières des croyants, particulièrement lorsque ceux-ci prient sous la puissance d’une influence qui les dépasse (p. 288).

Owen se fonde sur Romains 8:26-27, où Paul décrit l’intercession de l’Esprit pour nous par des soupirs inexprimables. Owen l’interprète comme étant “rien moins que son œuvre en nous, son influence active sur notre disposition de cœur, créant en nous des désirs si ardents, si pressants, qui s’expriment par une intensité et un état d’esprit si profonds qu’ils sont inexprimables” (p. 288).

Le sujet de l’intercession de l’Esprit est peut-être plus vaste que cela, mais ne contredit en rien la thèse générale d’Owen.



2- L’Esprit travaille dans l’âme en “faisant pression à l’intérieur du coeur et de l’esprit”, c’est-à-dire en créant un “désir et un effort saints et surnaturels”


Ce point développe quelque peu le premier. En fait, Owen s’attache ici à distinguer l’œuvre d’intercession de l’Esprit (Romains 8:26-27) de l’œuvre d’intercession de Christ en Romains 8:34.

Mais je pense qu’ici, Owen a l’intention de décrire le travail de l’Esprit comme ce qui nous fait prier avec le plus grand sérieux, tandis que le premier point avait plus à voir avec les affections elles-mêmes.

Pensez au premier point comme ayant à voir avec le genre d’affections dont nous avons besoin, et le deuxième point avec l’intensité de ces affections.



3- L’Esprit permet au croyant “de faire de Dieu ses délices et l’objet de sa prière”


Owen a maintenant à l’esprit un genre très spécifique d’affection, et tout à fait nécessaire. Il le caractérise comme une “joie immense et sainte en Dieu, filiale […] comme les enfants en éprouvent envers leurs parents quand ils leur manifestent leurs affections” (p. 291). C’est ce que Paul veut dire quand il décrit comment l’Esprit nous fait crier “Abba, Père”.

Ce genre de plaisir intense est important, selon Owen, parce que “sans lui, ce devoir qu’est la prière n’est habituellement pas agréé par Dieu ; et il sera vécu comme une tâche pénible et stérile par ceux qui l’accomplissent” (p. 290-291).


Owen aborde ensuite trois sous-point compris dans cette joie.


1 - “Une perspective de Dieu comme étant assis sur un trône de grâce” (voir Hébreux 4 : 16)

Owen précise que cette vision provient d’une “illumination spirituelle” ou “foi”, et que le trône de la grâce est le lieu saint dans lequel nous entrons avec assurance par le sang de Jésus (voir Hébreux 10:19) : Dieu, par conséquent, sur un trône de grâce, est le Dieu prêt, par Jésus-Christ, à dispenser grâce et miséricorde en réponse aux supplications des pécheurs.

C’est l’un des meilleurs écrits d’Owen centré sur l’Évangile. Il montre comment les trois personnes de la Tri-unité collaborent dans nos prières.

L’Esprit donne accès auprès du Père par le Fils (voir Éphésiens 2 : 18) : C’est l’œuvre de l’Esprit exclusivement qui, dans et par Christ, nous révèle Dieu, et nous rend capables de le reconnaître [discern] comme il convient. […]… Tout ce que nous savons de Dieu, nous vient par pure grâce, par la révélation venant de l’Esprit en nous (p. 292).


2- “Cette joie intense provient de notre sentiment d’être lié à Dieu comme un enfant à son père.” (voir 2 Corinthiens 6:18, Éphésiens 2:18 et Romains 8:16)

“Il n’y a rien de plus essentiel” au devoir de prier que cela :

Nous nous adressons à Dieu en tant que Père, à savoir le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et en lui, notre Père. Sans cela, nous ne pouvons pas éprouver ce plaisir saint et intense dans ce devoir nécessaire en nous. Faute de quoi, tout le but de la prière est généralement gâché.

En d’autres termes, sans ce plaisir intense d’être à Dieu comme un enfant à son père, plaisir nourri par la foi, la prière est gâchée. Mais l’unique façon d’éprouver cette joie filiale en Dieu nous est donnée par l’Esprit saint.



3- Ce plaisir intense se signale aussi par notre assurance (voir Hébreux 10:19, 22)

Cette assurance de la foi comprend à la fois : “la liberté d’expression” (2 Corinthiens 3:17) et “la confiance d’être accepté”.

1 - “La liberté d’expression” est la capacité du cœur à “exprimer toutes ses préoccupations à Dieu comme un enfant le fait à son père” ;

2 – Par “confiance d’être accepté”, Owen n’affirme pas que toutes nos prières seront exaucées, mais évoque plutôt la “conviction sainte que Dieu prend plaisir” à nos prières et qu’il nous accepte quand nous nous approchons de son trône.



4- L’Esprit garde les croyants qui ont les yeux fixés sur Jésus-Christ “comme le seul moyen d’être accepté par Dieu” (Voir Jean 16:16 ; Éphésiens 2:18 ; Romains 5:2 et Galates 4:6)


L’Esprit de Dieu est “l’Esprit du Fils”.

Il a été envoyé pour glorifier Christ dans nos cœurs. Et c’est à cause de son œuvre dans nos cœurs que nous appelons Dieu “Père”. D’où le fait que les croyants renouvellent sans cesse en eux cette expérience. Et rien ne leur laisse un meilleur goût, rien n’est plus savoureux pour leur âme que d’avoir exercé leur foi à rendre le cœur et l’esprit proche de Christ, le médiateur de leurs prières (p. 296).



Conclusion


Alors, comment travaille l’Esprit lorsque nous prions ?

  • Il incline nos désirs et suscite nos affections pour Dieu ;

  • Il nous fait rechercher Dieu avec le plus grand sérieux ;

  • Il suscite en nous un plaisir intense envers Dieu en tant que Père, ainsi que l’assurance de nous approcher de son trône de grâce ;

  • Il garde nos yeux fixés sur Christ comme le seul moyen de s’approcher de Dieu.


Par conséquent, si vous désirez évaluer votre vie de prière, essayez de répondre à ces questions :

  • Est-ce que je m’appuie sur l’Esprit pour incliner mon cœur vers Dieu ?

  • Fais-je confiance en l’Esprit pour me faire prier avec sérieux ?

  • Est-ce que je m’approche du trône divin de la grâce avec l’assurance gratuite d’un enfant faisant ses délices de son père et se sachant accepté ?

  • Ai-je une confiance exclusive en Christ pour me faire accéder à Dieu ?


Fred Mondin


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