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CULTE DOMINICAL : Le jour où vous devez choisir...

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Imaginez que vous vous réveillez ce dimanche matin avec l’habitude rassurante du rituel : le café, les vêtements du dimanche, le trajet familier vers l’église. Mais aujourd’hui sera peut-être différent. Aujourd’hui, vous allez peut-être découvrir que ce que vous pensiez être une église est devenu autre chose… une franchise spirituelle vendant un produit contrefait sous l’emballage de l’Évangile.

Et si c’est le cas, je vais vous dire quelque chose que vous n’entendrez probablement pas depuis la chaire : sortez. Immédiatement. Sans vous retourner.

Si vous vous rendez à l’église ce dimanche, ou si en sortant du culte vous réalisez que ce qui a été prêché ressemble davantage à un séminaire de marketing multiniveau qu’à l’Évangile du Christ crucifié, permettez-moi de vous dire quelque chose de radical : fuyez. Oui, fuyez. Pas par lâcheté, mais par fidélité.


Les cinq hérésies qui exigent votre départ :


Voici les signaux d’alarme. Pas des désaccords théologiques mineurs sur lesquels des chrétiens sincères peuvent diverger. Non. Ce sont des déformations si graves qu’elles empoisonnent l’eau du puits spirituel lui-même.


  • Première hérésie : Si votre pasteur vous promet que l’alliance d’Abraham garantit votre enrichissement personnel : levez-vous et partez !!!

Abraham a quitté sa fortune. Il a vécu dans des tentes. L’alliance concernait la bénédiction des nations à travers le Messie, pas votre prochain investissement immobilier. Utiliser Abraham comme figure emblématique de la richesse chrétienne, c’est soit de l’ignorance biblique criminelle, soit de la manipulation délibérée. Dans les deux cas, c’est disqualifiant.


  • Deuxième hérésie : Si on vous enseigne que Jésus a souffert sur la croix pour que vous puissiez conduire une Mercedes : partez avant la fin du sermon !!!

Le Christ est mort écrasé par le poids de nos péchés, pas de nos dettes et de nos cartes de crédit. Son sang a coulé pour notre réconciliation avec Dieu, pas pour notre promotion professionnelle. Réduire Golgotha à une transaction financière cosmique est un blasphème si obscène qu’il devrait nous faire trembler. Si votre pasteur ne tremble pas en prêchant cette perversion, c’est que quelque chose en lui s’est endurci et vous ne devez pas rester pour voir jusqu’où va cette sclérose spirituelle.


  • Troisième hérésie : Si la “confession positive” devient une formule magique où vous êtes invité à “déclarer votre victoire financière” : fuyez cette sorcellerie déguisée !!!

Appelons les choses par leur nom : transformer les paroles humaines en incantations qui obligent Dieu à obéir, c’est de la magie, pas de la foi chrétienne. C’est exactement ce que les prophètes de Baal faisaient sur le mont Carmel. Élie s’est moqué d’eux. Nous devrions en faire autant. Sauf que maintenant, les prophètes de Baal portent des costumes italiens et citent des versets bibliques hors contexte.


  • Quatrième hérésie : Si on vous dit que votre cancer, votre pauvreté ou votre échec prouvent votre manque de foi : courez vers la sortie !!!

Cette théologie fait de Job un pécheur, de Paul un échec spirituel, et de Jésus lui-même ( qui n’avait nulle part où poser sa tête ) un raté cosmique. Elle transforme la compassion en jugement et la croix en réussite commerciale. Pire encore, elle charge d’une culpabilité écrasante ceux qui souffrent déjà, leur murmurant que leur agonie est de leur faute. C’est de la cruauté spirituelle, point final. Et la cruauté n’a jamais été un fruit de l’Esprit.


  • Cinquième hérésie : Si votre église célèbre votre pouvoir personnel plus que la souveraineté de Dieu : vous n’êtes plus dans une église chrétienne !!!

Vous êtes dans un séminaire de développement personnel avec un vernis religieux. Le christianisme authentique commence par l’annihilation de notre orgueil, pas son exaltation. “Que ta volonté soit faite”, pas “que ma volonté soit faite”. Toute spiritualité qui place l’homme au centre plutôt que Dieu n’est pas chrétienne, quels que soient les cantiques qu’elle chante ou les versets qu’elle cite.



La Machine à Fabriquer des Victimes :

Voici ce que l’évangile de la prospérité fait réellement, derrière ses promesses dorées et ses témoignages soigneusement sélectionnés :

Il transforme Dieu en un vendeur de rêves cosmique, toujours disponible pour améliorer votre situation si seulement vous payez le bon prix… généralement sous forme de “semences de foi” déposées dans les caisses de l’église.

Il crée une économie spirituelle perverse où les pauvres donnent leur dernier sou en espérant un miracle qui ne vient jamais, pendant que les prédicateurs accumulent des richesses. Quand le miracle n’arrive pas, ce n’est jamais la faute de la doctrine… c’est toujours la faute du fidèle qui n’a pas eu “assez de foi”.

Il établit une hiérarchie spirituelle obscène : les riches sont bénis, donc justes ; les pauvres sont maudits, donc pécheurs. C’est exactement l’inverse de ce que Jésus a enseigné. Exactement l’inverse.

Il vide la croix de son scandale et de sa puissance. Le message central du christianisme ( qu’un Dieu innocent est mort dans une agonie atroce pour des coupables ) devient un détail embarrassant qu’il faut minimiser pour ne pas décourager les prospects.


L’Évangile réel est bien plus dangereux :

Le vrai Évangile ne promet pas de résoudre vos problèmes financiers. Il promet de vous crucifier et de vous ressusciter. Il ne garantit pas le confort. Il garantit la transformation. Il n’offre pas un Dieu domestiqué que vous pouvez manipuler avec les bonnes formules. Il révèle un Dieu sauvage, imprévisible, qui appelle Abraham à sacrifier son fils, Job à tout perdre, et ses disciples à prendre leur croix.

Ce Dieu-là dérange. Il n’est pas rentable. Il ne remplit pas les stades avec des promesses de richesse. Mais il est réel. Et il transforme véritablement les vies au lieu de simplement vider les portefeuilles.

L’apôtre Paul avait raison : le message de la croix est une folie pour ceux qui se perdent. Le problème, c’est que l’évangile de la prospérité a remplacé cette folie sacrée par une sagesse humaine qui a l’air sensée mais qui mène à la mort spirituelle.


Pourquoi vous devez partir maintenant :

“Mais c’est ma communauté. Ce sont mes amis. J’y vais depuis des années.”

Je comprends. Partir est douloureux. Mais rester est toxique.

Vous ne sauverez pas l’église de l’intérieur en restant silencieux dans les bancs. Votre présence donne de la légitimité à l’hérésie. Votre dîme finance la déformation du message. Votre silence dit aux nouveaux venus que tout cela est acceptable.

Ce n’est pas de la loyauté que de rester. C’est de la complicité.

Le CNEF français l’a compris en 2012. Des théologiens évangéliques du monde entier tirent la sonnette d’alarme depuis des décennies. Ce n’est pas un débat académique réservé aux érudits. C’est une urgence spirituelle qui détruit des vies réelles.


Ce dimanche, vous avez un choix :

Si vous entendez l’une de ces cinq hérésies depuis la chaire aujourd’hui, vous avez exactement deux options :

  • Option 1 : Restez assis, rationalisez, vous dites que ce n’est pas si grave, que le pasteur a sûrement mal formulé, que vous pouvez filtrer les mauvaises parties et garder les bonnes. Cette option est confortable à court terme. Elle est dévastatrice à long terme.

  • Option 2 : Levez-vous. Sortez. Trouvez une église où la croix est encore centrale, où on vous dit la vérité même quand elle fait mal, où Dieu reste Dieu… terrifiant, mystérieux, mais infiniment digne de confiance. Cette option est inconfortable à court terme. Elle est vitale à long terme.


La vraie question n’est pas : “Puis-je me permettre de partir ?”

La vraie question est : “Puis-je me permettre de rester ?”

Parce qu’au final, vous n’êtes pas appelé à être loyal envers une institution, un bâtiment ou un pasteur charismatique. Vous êtes appelé à être fidèle au Christ. Et parfois ( souvent ) fidélité rime avec départ.

Ce dimanche pourrait être le jour où vous redécouvrez ce que signifie réellement suivre Jésus. Pas le Jésus domestiqué des prédicateurs de prospérité, mais le Jésus dangereux des Évangiles. Celui qui renverse les tables, qui appelle les riches à tout donner, qui promet la persécution à ses disciples, et qui offre en échange quelque chose qu’aucune carte de crédit ne peut acheter :

La vie. La vraie vie. La vie éternelle.

Pas un meilleur niveau de vie. Une vie transformée.

Et cette vie-là, personne ne peut vous la vendre. Elle ne peut qu’être reçue, gratuitement, de mains percées par des clous.

Alors oui : fuyez l’hérésie. Mais courez vers la vérité.


Philippe Tarabon

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