Avant ma conversion
Je suis né dans une famille musulmane pratiquante à ***(1). Cette ville est considérée selon la tradition comme un des hauts lieux saints de l’islam après la Mecque. Elle est gardée et nourrie selon la tradition musulmane par 333 saints enterrés dans la ville et tout autour d’elle. Ces saints sont vénérés et consultés tous les vendredis dans les cimetières, afin de recevoir d’eux bénédiction, protection et guérison. Tout cela plonge ses habitants dans une perpétuelle crainte des esprits et dans un fanatisme sans égal pour l’islam. Ayant été élevé dans une telle ambiance religieuse, devenir chrétien ne m’effleurait pas l’esprit. Je voyais le christianisme comme la religion des Blancs et l’islam comme la religion des Noirs, ignorant par là même, que l’islam et le christianisme sont originaires du Moyen-Orient. Chaque fois que je me trouvais en face d’un chrétien, j’éprouvais de la haine mêlée de pitié envers ce dernier, le voyant comme un « cafre », un blasphémateur, quelqu’un qui ne connaît pas Dieu et déjà voué à l’enfer. Je pensais ainsi parce que c’est ce que nous disaient nos marabouts dans leurs prédications. Certains nous disaient même qu’il ne fallait pas nous laisser toucher par un chrétien, sinon les parties de notre corps en cause seraient coupées au jugement dernier et jetées en enfer. Toutes ces choses racontées par nos marabouts ont contribué à me vacciner contre les chrétiens et leurs ouvrages.
Ma conversion
Le Coran appelle les chrétiens : le peuple du Livre. En 1978, un de mes cousins germains, en fin de cycle pastoral, vint dans ma ville pour s’y installer. Malgré ma méfiance, je décidai de m’approcher de lui dans l’espoir de le ramener à l’islam. Dès mes premières visites, j’ai été surpris de voir qu’il connaissait Dieu, la plupart de ses conversations tournant autour de Dieu et du Messie Jésus-Christ. De plus, il ne mangeait jamais sans avoir auparavant loué et remercié Dieu pour sa bonté et son amour envers ses créatures. Il faisait cela dans ma langue maternelle, le tamasheq. Cela m’a beaucoup touché et ébranlé au point que je suis parti voir mon marabout pour lui demander des explications à ce sujet. II m’a répondu : « Les chrétiens, selon le Coran, ne doivent jamais être traités de « cafres » par les musulmans car ils connaissent Dieu et le craignent. Ils ont avec eux les Écritures Saintes descendues bien avant le Coran et sont appelés le peuple du Livre. Ils sont honnêtes dans les affaires et ne jettent jamais de mauvais sorts à leur prochain. »(2) II a ajouté que c’est tout à fait normal pour un musulman, en cas de confusion, de demander des éclaircissements auprès des gens du Livre, c’est-à-dire des chrétiens.(3) Il m’a dit encore que ce sont les musulmans non avertis qui qualifient les chrétiens de cafres et qu’il est possible de manger avec des chrétiens et même de se marier avec eux.(4) Il a terminé en disant que la seule chose qu’il reprochait aux chrétiens était d’avoir falsifié la Bible en refusant de croire au Coran. Après analyse de tout ce que mon marabout venait de me dire, mon attitude à l’égard de la Bible changea et je commençai à m’y intéresser tout en retenant qu’elle pouvait comporter des falsifications, selon les dires de mon marabout. À l’insu du pasteur, je commençai à faire des recherches : chaque fois qu’il sortait, je partais à sa bibliothèque pour faire des lectures dans la Bible, en commençant par la Genèse, l’Exode et aussi dans les Évangiles.
Je n’ai pas rencontré durant mes lectures, un seul passage qui insulte Dieu comme le disent certains de nos marabouts, mais, au contraire, des textes qui exaltent le nom de Dieu. Jésus est fort, fort…
Néanmoins, malgré ces découvertes, je gardais un cœur endurci ne voulant pas abandonner ma position de défenseur de l’islam, la religion de mes parents. J’ai défié le pasteur, en lui disant que, grâce à mon pouvoir de marabout, j’allais devenir invisible et prendrais sous ses yeux certains objets de sa maison, ainsi que des livres comme preuve de supériorité de ma puissance sur le nom de Jésus. Le pasteur m’a dit de ne pas même essayer, car le nom de Jésus est le nom qui est au-dessus de tous les noms et en qui réside toute la puissance de Dieu. J’ai insisté pour faire pourtant cette expérience, ayant une confiance totale en ma formule et je me suis retiré pour me préparer en conséquence. J’ai alors récité ma formule et je me suis mis en marche vers la chambre du pasteur que j’ai trouvé assis. J’ai tendu ma main, pour lui enlever les livres et objets comme prévu trois fois de suite, il m’a vu et m’a dit de laisser ces objets à leur place. Je me suis mis à trembler comme une feuille et je n’ai pu prononcer que ces mots : « Jésus est fort, fort, il est fort ! » Le pasteur m’a alors expliqué que Jésus est vivant, contrairement à tous les prophètes qui sont morts, et que pour cette raison, il accomplit encore aujourd’hui des miracles dans la vie des êtres humains. Le pasteur m’a lu un passage de la Bible dans Marc 16.15-20. Cela m’a beaucoup parlé et intéressé. En tant que musulman, je n’avais pas de certitude quant à mon salut et je ne pouvais dire, que « peut-être, si Dieu le veut, je serai sauvé ». Or, ce passage affirmait: « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». J’ai donc demandé au pasteur : « Es-tu sûr de ton salut ? » Sans hésitation, il m’a assuré que s’il venait à mourir, il avait l’assurance d’aller au paradis et il m’a cité encore deux passages de la Bible dans Éphésiens2.8-9 et 1 Jean 5.12-13. Son assurance m’a rempli de confusion. Le lendemain, je me suis rendu chez mon marabout pour lui parler de mes découvertes. Lorsque je lui ai parlé de la puissance du nom de Jésus, il m’a cité un texte du Coran (5/110) où il est dit que Dieu a donné à Jésus la puissance d’opérer des miracles et il m’a affirmé : « II est indiscutable que les chrétiens ont reçu de Dieu toute la puissance dont ils ont besoin grâce au livre que Dieu leur a donné dans lequel il y a : la Thora de Moïse (le Pentateuque), le Zabure de David (les Psaumes) et l’Injil de Jésus (les Évangiles). » Lorsque je lui ai parlé au sujet de l’assurance du salut, il m’a dit que même Mahomet a dit dans le Coran qu’il ne savait pas ce que Dieu ferait de lui et ce qu’il fera de ceux qui le suivront.(5) Il a ajouté que, même avec les bonnes œuvres, il y a toujours le problème du destin qui fixe dès la naissance notre destination future : enfer ou paradis. Ainsi, m’a-t-il dit, on peut être un bon pratiquant de la foi et se retrouver en enfer car tout dépend de la décision de Dieu.
J’avais besoin de lumière !
À partir de ce jour, j’ai été troublé en ce qui concerne mon éternité et j’ai commencé à me poser toutes sortes de questions, le cœur rempli de doutes et de soucis, me demandant où était la vérité dans tout cela. C’est ainsi qu’à chacune de mes prières musulmanes, j’invoquais Dieu afin qu’il se révèle à moi :
« Oh Dieu, dirige-moi ! C’est de tout mon cœur que je te demande de m’éclairer. Si c’est l’islam qui est le chemin qui mène à toi, permets que je reste musulman toute ma vie. Si c’est le Christ, fais-en sorte que je devienne chrétien. »
Cette prière est conforme au texte du Coran 1/5 : « Guide-nous sur le chemin droit. » C’est alors que Dieu m’a parlé par une formule que chaque fidèle musulman doit réciter, au début comme en fin de prière : « Que la paix de Dieu et sa miséricorde soient sur Mahomet et sur sa famille. » Dieu m’a interpellé par cette formule : Comment moi qui cherche la paix avec Dieu au nom de Mahomet, dois-je demander cette paix en faveur de Mahomet et sa famille ? Je suis donc allé poser cette question à mon marabout qui m’a répondu ceci : « Cette formule de bénédiction et d’intercession n’est pas seulement citée par Mahomet mais doit être aussi adressée pour tous les prophètes de Dieu qui sont des hommes comme nous avec leurs fautes et leurs faiblesses. » Je lui ai demandé, si Jésus faisait exception et il m’a répondu que non. J’ai été surpris de sa réponse et lui ai dit : « Jésus a-t-il péché comme les autres pour qu’il ait besoin de prière ? » « Non, m’a-t-il répondu, car, comme le Coran le dit, Jésus est saint dès le sein maternel et n’a jamais cédé à Satan. »(6)
En lisant le Coran, j’ai découvert Jésus.
Compte tenu de tout ceci, j’ai dit à mon marabout que j’allais devenir chrétien en acceptant Jésus comme mon Sauveur. Il a aussitôt essayé de m’en dissuader en me disant que le temps de Jésus et de la Bible était révolu et qu’aujourd’hui, c’était le temps de l’islam. Mais je lui dis : « Comment pouvez-vous dire cela alors que, selon le Coran, même Jésus est vivant au ciel tandis que les prophètes sont couchés dans leurs tombeaux ? »
Mon marabout est alors resté perplexe et a convenu que selon le Coran, Jésus est le détenteur de l’Évangile et qu’il est un signe de la miséricorde de Dieu pour tous les peuples.(7)
Ces passages cités par mon marabout m’ont conforté dans ma conviction que le seul espoir de salut pour les musulmans comme pour les chrétiens était en Jésus-Christ. D’autres contacts avec d’autres marabouts m’ont permis d’entendre les mêmes réponses au sujet de Jésus et certains ont même avoué que s’ils disaient aux gens tout ce que le Coran dit de Jésus, beaucoup finiraient par suivre Jésus. J’ai donc continué mes recherches dans la Bible et dans le Coran jusqu’au moment où j’ai lu ceci dans le Coran 19/3334 : « Et paix sur moi le jour où je naquis et le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité comme vivant. Voilà Jésus, fils de Marie, Parole de Vérité, dont ils doutent encore. » Je demandai alors à mon marabout : « À qui ce passage s’adresse-t-il ? Quels sont ceux qui doutent de Jésus, de sa mort, de sa résurrection et du fait qu’il est la Parole de la Vérité ? » Cette fois-ci encore, mon marabout a eu beaucoup de mal à me répondre.
Persécution et secours de Dieu.
C’est ainsi que le 10 janvier 1978, je me suis confié en Dieu au nom du Seigneur Jésus-Christ. J’ai accepté le Christ au soir de ce jour en brûlant toutes mes amulettes et livres de marabout où je puisais puissance et formules pour la magie blanche. Suite à cette décision, je dus faire face à la persécution de mes parents, le soir même. Mon père et ma mère sont venus à mon chevet vers minuit pour me forcer à renoncer à ma foi en Jésus-Christ avec pleurs et chantages : ma maman a juré de me maudire en soulevant son sein droit si je ne renonçais pas immédiatement à Christ (dans notre milieu, le sein droit de la maman est plus sacré que le nom même de Dieu. C’est pourquoi, si quelqu’un jure au nom de Dieu, il y a 50 % de chances qu’il vous mente, mais s’il jure sur le sein droit de sa maman, il dit la vérité).
Je suis resté ferme malgré tout ce chantage. Mon père s’est alors mis en colère. II a dit, qu’il ne me reconnaissait plus comme son fils et qu’il me chassait de la famille, en me retirant tout ce qu’il m’avait donné : chambre, meubles, et même les vêtements. II s’est tourné vers moi et m’a dit : « Va-t’en loin d’ici ! » Après lui avoir remis ma valise avec les habits, je m’apprêtais à sortir lorsqu’il m’arrêta et me demanda d’enlever les habits que je portais. J’ai dû alors lui donner ma chemise et mon pantalon, mais il a crié : « Enlève aussi ton slip ! » À ce moment-là, maman l’a supplié, afin qu’il me laisse sortir au moins avec mon slip et il a cédé.
Je suis sorti de la famille, chassé par mes parents. Heureusement que cela s’est passé en pleine nuit. Je me suis rendu à la Mission des Assemblées de Dieu et après avoir escaladé le mur, je me suis réfugié dans la chapelle.
Le lendemain, des frères et sœurs chrétiens m’ont remis quelques habits. Ils m’ont soutenu dans la prière et j’ai moi-même prié pour mes parents et tous les amis, qui me persécutaient à cause de ma foi en Jésus, voyant derrière cela la colère du diable se déchaînant contre moi pour me faire abandonner Jésus, le seul chemin qui mène à Dieu. Dieu a exaucé mes prières et un jour, mon père m’a fait chercher pour que je revienne m’installer en famille en me faisant dire : « Mon fils, je demeure toujours ton père et je ne peux pas t’abandonner ! » C’est ainsi que je suis revenu à la maison. Dieu a touché le cœur de mes parents et les a disposés à écouter mon témoignage et mes messages. Dieu soit loué pour son don ineffable, Jésus-Christ, par lequel chaque être humain peut recevoir le salut ! (Actes 4.12).
Ce que je suis devenu après ma conversion
Dieu a accompli beaucoup de choses dans ma vie. Des changements remarquables sont intervenus selon ce que dit la Bible dans 2 Corinthiens 5.17 : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles. » Ma conception des choses spirituelles avait changé : Désormais, je voyais Dieu comme un Père plein d’amour et de compassion. J’ai été délivré de la crainte de la mort et j’ai reçu l’assurance de la vie éternelle. Jésus m’a donné la paix du cœur et a mis dans mon cœur un amour nouveau pour lui et les chrétiens tout en me détachant de l’attrait des plaisirs du monde.
Jésus m’a aussi libéré de la superstition et de la crainte des sorciers qui me conduisaient autrefois à offrir des sacrifices pour me protéger contre les malédictions et les actes de sorcellerie. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de ces choses car le sang de Jésus est suffisant pour mon pardon et ma protection.
J’aimerais exhorter mes frères chrétiens qui passent par des épreuves ou des doutes, et leur dire : « Persévérez, mes frères, car Jésus-Christ est vraiment le seul chemin, la vérité et la vie et nul ne peut aller au Père que par lui. » (Jean 14.6)
Pour tous mes amis musulmans, qui n’ont pas encore découvert qui est Jésus-Christ, je prie afin que Dieu leur accorde par ce témoignage et par d’autres recherches de rencontrer Jésus-Christ, le Messie promis dans les Saintes Écritures et de l’accepter comme leur Sauveur. Ce que Jésus a fait dans ma vie, il peut le faire aussi dans votre vie. En lui réside toute la puissance de Dieu pour vous sauver, vous transformer et vous apporter la guérison dont vous avez besoin. Il est vivant, confiez-vous en lui et il agira. Cherchez-le de tout votre cœur et il se révélera à vous.
Que le Seigneur vous bénisse et vous aide à trouver le chemin.
Des noms de lieux et de personnes ont été modifiés par raison de sécurité (NDLR).
Coran 29/46 : « Ne disputez que de la belle façon avec les gens du livre. Sauf avec ceux d’entre eux qui prévariquent. Et dites, nous croyons à ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même et c’est à lui que nous nous soumettons. »
Coran 10/94 : « Et si tu es en doute sur ce que nous avons fait descendre vers toi, interroge ceux qui dès avant toi lisent le livre. Certes, la vérité t’est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. »
Coran 5/5 : « Vous sont permis, aujourd’hui, les choses excellentes ; et permise la nourriture de ceux à qui le livre a été donné et votre propre nourriture leur est permise ; et les dames d’entre les croyantes et les dames d’entre les gens à qui le livre a été donné avant vous, quand vous leur aurez donné leur salaire d’honneur, en mariage… »
Coran 46/9 : « Dis : en fait de messagers, je ne suis pas une innovation ; et je ne sais pas ce que l’on me fera, ni à vous… »
Coran 19/19 : « Il ne dit rien d’autre : je suis un messager de ton Seigneur pour te faire don d’un garçon pur… »
Coran 5/46 : « Et nous avons lancé sur leurs traces Jésus fils de Marie, en tant que confirmateur de ce qu’il avait devant lui du fait de la Thora. Et nous lui avons donné l’Évangile… » Coran 19/21 : « II dit comme cela ! ça m’est facile, dit ton Seigneur ! Et nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde de notre part. C’est affaire faite. »
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