ATTENTION À LA CONTREFAÇON !
- LAETITIA GILMAN
- 24 août 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 mai

Élevée dans le pentecôtisme pendant 25 ans, j’ai été immergée dans un univers spirituel intense, marqué par des pratiques vibrantes comme le parler en langues, que je pratiquais alors, croyant qu’il reflétait la présence de l’Esprit-Saint. Aujourd’hui, je ne le pratique plus, ayant réévalué cette expérience à la lumière de la Parole de Dieu. Avec le recul, je peux analyser objectivement les coutumes des assemblées charismatiques, où certaines pratiques exacerbées soulèvent des questions. Mon but n’est pas de condamner ces communautés, mais d’inviter à une réflexion critique, ancrée dans les Écritures.
Mon mari et moi avons fréquenté diverses assemblées pentecôtistes et charismatiques, chacune avec ses enseignements et atmosphères uniques. Certaines ont fortifié notre foi, offrant des moments de communion authentique et des relations fraternelles enrichissantes. D’autres n’ont apporté qu’un réconfort passager, tandis que certaines nous ont éloignés de l’église, troublés par des comportements déroutants. Les cultes et événements spéciaux étaient marqués par une ferveur palpable, les fidèles cherchant à entendre Dieu à travers prophéties, miracles ou expériences comme le parler en langues. Cette quête du spectaculaire reléguait souvent la Parole de Dieu au second plan.
Dans ces assemblées, les "paroles de Dieu" proclamées étaient souvent vagues, permettant à plusieurs de les recevoir et d'interpréter à sa guise. Plus troublant, j’ai entendu des prophéties proclamées avec assurance, annoncer la guérison de personnes gravement malades, mais qui ne se sont jamais réalisées, ces personnes finissant malheureusement par succomber à leur maladie. Ces échecs ont causé des blessures profondes, ébranlant la confiance des familles et des fidèles, dont moi-même. Le parler en langues, que j’ai pratiqué, était courant, perçu comme une puissance que Dieu donnait à ceux qui lui appartenaient, mais je me suis interrogée sur sa véritable origine, souvent plus émotionnelle que spirituelle. D’autres manifestations étaient fréquentes, particulièrement suite à l'imposition des mains de certains prédicateurs : secousses corporelles, perte d’équilibre, visions, pleurs ou rires incontrôlables. Si les réunions de prière attiraient peu, l’annonce d’un prophète ou d’un "faiseur de miracles" faisait accourir des foules, révélant une quête de sensations fortes au détriment d’une foi stable.
Au fil du temps, un malaise s’est installé. La valorisation de ces expériences, y compris les prophéties et le parler en langues, s’accompagnait souvent d’un relâchement spirituel : légèreté dans les comportements, minimisation du péché, effritement de la discipline ecclésiale et diminution de la crainte de Dieu. Ces dérives m’ont poussée à questionner l’origine de ces manifestations. Étaient-elles l’œuvre de l’Esprit de Dieu, de la chair, ou d’influences malines ? La Bible nous exhorte à "examiner toutes choses" (1 Thessaloniciens 5:21) et à tester les esprits (1 Jean 4:1), car le diable peut se déguiser en ange de lumière pour imiter les œuvres divines (2 Corinthiens 11:14).
Comment Dieu parle-t-il principalement ? Par sa Parole, la Bible, l’héritage précieux qu’il nous a laissé. Complète et suffisante (2 Timothée 3:16-17), elle nous instruit, nous corrige et nous guide (Psaume 119:105). Depuis que j’ai pris mes distances avec les pratiques charismatiques exacerbées, y compris le parler en langues, j’ai trouvé une paix profonde et une communion authentique avec le Seigneur. La Parole offre une foi stable, loin des émotions fluctuantes ou des manifestations incertaines. Dieu se révèle avec douceur, comme une colombe, menant ses enfants à la sanctification (Jean 16:13).
Les manifestations charismatiques, bien que parfois sincères, ne sont pas toujours d’origine divine. Certaines, comme les dons spirituels décrits dans 1 Corinthiens 12:7-11, peuvent être authentiques, mais d’autres peuvent provenir de la chair ou d’esprits trompeurs. Les prophéties de guérison non réalisées causent des préjudices spirituels et émotionnels, tandis que des expériences comme le parler en langues présentent des similitudes avec des pratiques non chrétiennes, exigeant un discernement rigoureux. Par exemple, dans l’hindouisme, des vocalisations spontanées surviennent lors de transes dans le bhakti yoga ou les rituels chamaniques, perçues comme une connexion divine. Dans le soufisme, branche mystique de l’islam, le dhikr peut entraîner des sons inarticulés en état d’extase. Ces parallèles, sans équivaloir aux pratiques chrétiennes, soulignent que des expériences similaires existent ailleurs, renforçant le besoin d’examiner leur source à la lumière des Écritures.
Certaines manifestations rappellent également le Kundalini hindou, incluant sensations d’énergie, visions lumineuses, pleurs incontrôlables ou vocalisations spontanées. Dans la Bible, le feu est souvent lié au jugement divin (Lévitique 10:1-2), non à une bénédiction automatique. Invoquer "le feu de Dieu" sans discernement peut ouvrir la porte à des influences démoniaques. Depuis le jardin d’Éden, le diable séduit pour détourner de la vérité (Genèse 3:1-5), manipulant émotions, musique ou manifestations pour créer une illusion de communion divine. Les fausses prophéties et les parallèles avec des pratiques ésotériques montrent que ce qui semble divin peut être une imitation maligne. Nous devons chercher Dieu dans sa Parole, bien plus que dans des expériences spectaculaires, pour éviter ces pièges.
La Bible est complète : rien ne doit y être ajouté ni retranché (Apocalypse 22:18-19). Les expériences des apôtres, comme le parler en langues (1 Corinthiens 14:18), servaient l’Évangile, non la quête de sensations (Actes 9:3-6). Dieu parle aujourd’hui par sa Parole, qui nous transforme et nous guide. Comme Élie l’a appris, Dieu se révèle souvent dans un "murmure doux et léger" (1 Rois 19:11-13), non dans le spectaculaire.
En quête de manifestations comme le parler en langues ou les guérisons, beaucoup s’éloignent de l’Évangile, adoptant sans le savoir des pratiques proches de l’ésotérisme. Ces dérives, amplifiées par des prophéties non réalisées, causent confusion et douleur. Mon souhait est que ce témoignage encourage à examiner chaque pratique à la lumière de la Bible, à se repentir des erreurs et à revenir à la Parole comme seule autorité.
Celui qui cherche Dieu le trouve dans sa Parole, la vérité éternelle (Jean 1:1). Les manifestations, qu’elles soient divines ou malines, ne doivent jamais éclipser l’héritage des Écritures. C’est à nous d’exercer le discernement, sachant que le diable peut imiter pour séduire. Que Dieu ouvre nos cœurs pour que nous plongions dans sa Parole, notre guide infaillible.
L. Gilman
Bonjour,
Y'aurait-il des Chrétiens ''Émotionnels'' VS des Chrétiens ''Spirituels'' (selon Dieu) ? Merci.