BIENVEILLANCE DIVINE : de l'étincelle humaine au feu de l'Esprit
- L. GILMAN
- 12 févr. 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 mars

LA BIENVEILLANCE DE DIEU : UN AMOUR QUI NOMME ET ÉLÈVE
Ésaïe 45:4 tonne comme une déclaration divine : « Pour l’amour de Jacob, mon serviteur, et d’Israël, mon élu, je t’ai appelé par ton nom. Je t’ai regardé avec bienveillance (*kanah*), avant même que tu ne me connaisses. » Dieu ne se contente pas de nous voir ; Dieu ne se contente pas de nous voir ; il nous nomme, nous appelle, nous couronne d’un surnom qui résonne comme une promesse. Il nous élève avec une affection qui dépasse notre compréhension
Psaume 106:4 implore : « Éternel, souviens-toi de moi dans ta bienveillance (ratsown) pour ton peuple ! Viens à mon secours ! » Et dans Proverbes 14:9, un contraste saisissant : les insensés dansent avec le péché, mais parmi les justes brille cette bienveillance (ratsown) – un plaisir, une faveur, une bonne volonté qui jaillit du cœur de Dieu. Il ne s’agit pas d’un vague sentiment : c’est une complaisance active, une joie qu’Il prend en nous, ses enfants. Dieu nous regarde, et dans ses yeux, nous ne sommes pas des anonymes : nous sommes précieux, choisis, entourés d’une tendresse infinie.
LA BIENVEILLANCE HUMAINE : UN ÉCHO IMPARFAIT DE LA BONTÉ
L’homme, lui aussi, peut tendre la main. Actes 27:3 nous montre Julius, un centurion romain, traiter Paul avec une bienveillance (philanthropos) empreinte de courtoisie et de bonté humaine, lui permettant de trouver réconfort auprès de ses amis. Puis, dans Actes 28:2, des « barbares » – des païens loin des promesses d’Israël – déploient une bienveillance (philanthropia) rare : un feu allumé sous la pluie, un accueil chaleureux malgré le froid mordant. Enfin, Hébreux 11:31 célèbre Rahab, une femme au passé trouble, qui, par foi, reçoit les espions avec bienveillance (eirene), offrant paix et sécurité au péril de sa vie.
Cette bienveillance humaine, c’est une lueur dans les ténèbres : bonté, hospitalité, courtoisie, parfois même un élan de cœur sincère. Elle ne demande ni foi ni alliance divine ; elle est à la portée de tous, païens ou non. Mais elle reste fragile, souvent dictée par les circonstances, les émotions ou les convenances. Elle réchauffe, oui, mais elle ne transforme pas en profondeur.
LA BIENVEILLANCE, FRUIT DE L’ESPRIT : UNE RÉVOLUTION DU CŒUR
Et puis, il y a autre chose. Quelque chose de plus grand, de plus fort, de plus vrai. Galates 5:22-23 dresse le portrait d’une vie habitée par l’Esprit : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de telles choses, aucune loi ne peut s’élever. » Les traductions varient – *bénignité* (Segond), *bienveillance* (Darby), *amour du bien* (Ostervald) – mais le cœur du message éclate : c’est une droiture intérieure, une intégrité qui ne se feint pas, une bonté morale qui ne plie pas.
Ce n’est pas une politesse de surface ni un sourire de circonstance. Non ! C’est une révolution qui germe dans l’âme, un état de cœur qui ne se contente pas de bien faire, mais qui aspire à être bon, profondément, authentiquement. Là où la bienveillance humaine s’arrête aux gestes, celle de l’Esprit creuse jusqu’à la racine de notre être. Elle ne dépend pas de l’humeur ou de l’éducation ; elle est un don, une marque de celui qui nous habite.
UNE COMPARAISON QUI FRAPPE : DE L’HUMANITÉ À LA SAINTETÉ
La bienveillance humaine est belle, mais elle est limitée. Elle peut surgir dans un élan spontané – un feu pour réchauffer, une porte ouverte, une main tendue – mais elle s’éteint souvent aussi vite qu’elle s’allume. Elle choisit ses moments, ses bénéficiaires, et reste teintée d’humanisme ou de bonnes manières. Elle est extérieure, visible, mais rarement durable.
La bienveillance du fruit de l’Esprit, elle, ne connaît pas de frontières. Elle ne trie pas, ne calcule pas, ne s’épuise pas. Elle est une flamme constante, un caractère forgé par Dieu lui-même. Là où l’homme offre une hospitalité sélective, l’Esprit plante une bonté universelle, une paix qui enveloppe tous, sans exception – amis, étrangers, même ennemis. Elle ne se pavane pas ; elle vit, tout simplement, parce qu’elle est ancrée dans une transformation divine.
CONCLUSION : UN REFLET DE L’AMOUR DIVIN
La bienveillance de Dieu est un torrent d’amour qui nous submerge, une faveur imméritée qui nous appelle par notre nom. La bienveillance humaine est une étincelle, précieuse mais fugace. Mais la bienveillance née de l’Esprit ? C’est un feu sacré, une force qui jaillit d’un cœur régénéré, aligné sur la volonté du Père.
Pour l’enfant de Dieu, cette bienveillance devient un mode de vie. Il regarde ses frères et sœurs – ceux qui partagent sa foi – avec un amour profond, un respect vibrant, une joie sincère de les côtoyer. Leurs différences ? Elles ne comptent pas. Leurs défauts ? Ils s’effacent devant l’acceptation radicale que l’Esprit inspire. Cette bienveillance n’est pas une façade ; elle est le miroir de celle que Dieu déverse sur nous. Elle est patiente, elle est fidèle, elle est sainte.
Alors, que choisirons-nous ? Les gestes polis d’une humanité bien intentionnée, ou la puissance d’une bienveillance qui reflète le cœur même de Dieu ? L’Esprit nous appelle à plus : à vivre, à aimer, à rayonner comme Lui, jusqu’à ce que le monde entier voie la différence.
L. Gilman
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