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LA MÉTHODE DE LA GRÂCE



Ils soignent à la légère la blessure de mon peuple : « Paix ! Paix ! » disent-ils ; et il n’y a point de paix ! (Jérémie 6.14)


Introduction

S’il n’y a pas de plus grande bénédiction que Dieu puisse envoyer à une nation ou un peuple que des pasteurs fidèles, sincères et droits, la plus grande malédiction que Dieu puisse envoyer à un peuple est de le livrer à des guides aveugles, non régénérés, charnels, tièdes et incompétents. Or il y a toujours eu beaucoup de loups en vêtements de brebis, qui prophétisaient des choses plus douces que Dieu n’avait permis. Il en est de même aujourd’hui ; il y en a beaucoup qui corrompent la Parole de Dieu et l’utilisent trompeusement. Il en était ainsi de manière particulière à l’époque de Jérémie ; et lui, fidèle au Dieu qui l’avait appelé, n’a jamais hésité à ouvrir la bouche contre eux et à rendre un noble témoignage à Celui au nom de qui il parlait. Si vous lisez le livre de Jérémie, vous verrez que nul n’a davantage parlé contre ce genre de ministres que Jérémie, et ici, en particulier au chapitre 6, il parle très sévèrement contre eux et les accuse de plusieurs crimes. Il les accuse en particulier de convoitise : « Car, dit-il au verset 13, du plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand, tous sont âpres au gain ; depuis le prophète jusqu’au sacrificateur, tous usent de fausseté. » Puis, au verset 14, il montre plus précisément comment ils avaient agi trompeusement, comment ils avaient abusé les pauvres âmes : « Ils soignent à la légère la blessure de mon peuple : ‹ Paix ! Paix ! › disent-ils ; et il n’y a point de paix ! » Le prophète, de la part de Dieu, avait annoncé la guerre contre le peuple et leur avait dit que leur maison serait laissée déserte. « Je suis plein de la fureur de l’Eternel, dit-il aux versets 11 et 12, je me lasse de la contenir. Répands-la sur l’enfant dans la rue, et de même sur le groupe des jeunes gens. Car l’homme et la femme seront pris, le vieillard et celui qui est chargé de jours. Leurs maisons passeront à d’autres, les champs et les femmes aussi, quand j’étendrai ma main sur les habitants du pays – oracle de l’Eternel. » Le prophète prononce un message foudroyant, afin qu’ils soient terrifiés et poussés à la repentance, mais les faux prophètes, les faux prêtres, s’efforçaient d’étouffer leur conviction de péché, et lorsqu’ils étaient blessés ou un peu terrifiés, ils couvraient la blessure et leur disaient que Jérémie n’était qu’un prédicateur fanatique, qu’il n’y aurait pas de guerre. Ils leur disaient : « Paix ! Paix ! Soyez tranquilles ! », alors que le prophète leur disait qu’il n’y avait pas de paix. Les paroles se rapportent donc principalement à des choses extérieures, mais je crois qu’elles se rapportent également à l’âme et visent ces faux docteurs qui, lorsque les gens étaient convaincus de péché, lorsqu’ils commençaient à se tourner vers le ciel, s’efforçaient d’étouffer leur conviction et leur disaient qu’ils n’étaient pas si mauvais. Or les gens aiment en général qu’on leur parle de cette manière ; nos cœurs sont excessivement trompeurs et désespérément mauvais ; seul le Dieu éternel sait à quel point ils sont perfides. Combien d’entre nous disons : « Paix ! Paix ! », alors qu’il n’y a pas de paix ! Combien se disent chrétiens, se flattent d’être attachés au Christ, mais si l’on regarde de plus près leur expérience, on s’aperçoit que leur paix est une contrefaçon diabolique ; ce n’est pas une paix qui vient de Dieu, ce n’est pas une paix qui surpasse l’intelligence humaine. Il est donc très important, mes chers amis, de savoir si notre paix est authentique. Nous désirons tous la paix ; la paix est une bénédiction ineffable. Comment pouvons-nous vivre sans paix ? C’est pourquoi il faut enseigner aux gens ce qui doit se produire en eux avant qu’ils ne puissent parler de paix à leur cœur. C’est ce que je veux faire aujourd’hui, afin d’être pur du sang de mes auditeurs, afin d’annoncer le plein conseil de Dieu. Je vais m’efforcer de vous montrer, à partir des paroles de Jérémie, ce qui doit se produire en vous avant que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur.


Deux considérations préalables

Mais avant d’en arriver là, permettez-moi d’apporter deux précisions. La première est que je pars du principe que vous croyez que la religion est une chose intérieure ; vous croyez que c’est une œuvre opérée dans le cœur par la puissance de l’Esprit de Dieu. Si vous ne croyez pas cela, vous ne croyez pas ce que la Bible dit. Si vous ne croyez pas cela, bien que vous possédiez une Bible, vous détestez le Seigneur Jésus-Christ dans votre cœur, car la religion est décrite partout dans l’Ecriture comme l’œuvre de Dieu dans le cœur. « Le royaume de Dieu est en vous », dit notre Seigneur. Et « le vrai chrétien, ce n’est pas celui qui en a les apparences ; est vraiment chrétien celui qui l’est intérieurement ». Si vous voyez la religion comme quelque chose d’extérieur, je ne vais peut-être pas vous plaire ce matin. Lorsque je parlerai de l’œuvre de Dieu dans le cœur d’un pauvre pécheur, vous ne me comprendrez pas plus que si je parlais dans une langue inconnue.

J’aimerais faire une seconde précision : c’est que je ne veux absolument pas réduire Dieu à une seule manière d’agir. Je ne veux absolument pas dire que tous, avant que la paix ne règne dans leur cœur, sont obligés de passer par les mêmes degrés de conviction. Non ! Dieu a diverses façons d’attirer à lui ses enfants. Son Esprit Saint souffle quand, où et comme bon lui semble. Je me hasarderai toutefois à affirmer qu’avant même que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur, que ce soit après une courte ou une longue période de conviction, que ce soit d’une manière forte ou douce, vous devez éprouver ce que je vais présenter dans ce qui suit.


Conditions à remplir pour avoir la paix avec Dieu

  • Pleurer sur nos péchés personnels

Premièrement, donc, avant de pouvoir parler de paix à votre cœur, vous devez être amenés à voir, sentir et pleurer sur vos transgressions de la loi de Dieu. Selon l’alliance des œuvres, « l’âme qui pèche mourra » ; maudit soit celui qui ne persévère pas dans tout ce qui est écrit dans le livre de la loi pour le mettre en pratique. Nous ne devons pas accomplir une partie de ce qui est écrit mais tout, et nous devons continuer à le mettre en pratique, de sorte que la moindre déviation de la loi morale, selon l’alliance des œuvres, que ce soit en pensée, en parole ou en acte, mérite la mort éternelle. Et si une seule mauvaise pensée, si une seule mauvaise parole, si une seule mauvaise action mérite la condamnation éternelle, combien d’enfers méritons-nous, mes frères, nous dont la vie tout entière a été une rébellion constante contre Dieu ! Avant donc que vous puissiez parler de paix à votre cœur, vous devez être amenés à voir, amenés à croire, combien il est terrible de s’éloigner du Dieu vivant.

Et maintenant, mes chers frères, examinez vos cœurs, car j’espère que vous êtes venus ici afin que votre âme soit rendue meilleure. Permettez-moi de vous demander si vous avez connu un moment dans votre vie où les flèches du Tout-Puissant vous transperçaient ? où le souvenir de vos péchés vous faisait souffrir ? où le fardeau de vos péchés vous accablait ? Vous est-il déjà arrivé de prendre conscience que la colère de Dieu était susceptible de s’abattre sur vous à cause de vos transgressions ? Vous est-il déjà arrivé de regretter vos péchés ? de vous dire que vos péchés étaient un fardeau trop lourd à porter ? Vous est-il déjà arrivé de faire de telles expériences ? Si ce n’est pas le cas, ne vous dites pas chrétiens ; vous pouvez parler de paix à votre cœur, mais il n’y a pas de paix. Que le Seigneur vous réveille, qu’il vous convertisse, qu’il vous donne la paix, si c’est sa volonté, avant que vous ne rentriez chez vous !

  • Etre convaincu du péché originel

De plus, peut-être tremblez-vous à cause de vos péchés, tout en étant étrangers à Jésus-Christ, la grâce n’ayant pas agi dans votre cœur. Avant que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur, vous devez éprouver une conviction plus profonde ; vous devez être convaincus, non seulement de vos transgressions contre la loi de Dieu, mais aussi de la source de toutes vos transgressions. Je veux parler du péché originel, de cette corruption originelle dans laquelle nous naissons et qui nous rend passibles de la colère et de la condamnation divines. Il y a de nombreuses personnes qui se prennent pour de fins raisonneurs et prétendent que le péché originel n’existe pas. Elles trouvent injuste que Dieu puisse nous imputer le péché d’Adam. Bien que nous portions la marque de la bête et du diable sur nous, elles disent que nous ne sommes pas nés dans le péché. Qu’elles observent donc les désordres qui règnent dans le monde et se demandent s’il s’agit du paradis dans lequel Dieu avait placé l’homme. Non ! Rien ne fonctionne dans le monde. Je me suis souvent dit lorsque je voyageais que les loups et les tigres qui s’attaquent à nous, les chiens qui aboient contre nous, suffisent à prouver le péché originel. Les tigres et les lions n’oseraient pas se dresser contre nous si Adam n’avait pas commis le premier péché ; car lorsque les animaux se dressent contre nous, c’est comme s’ils nous disaient : « Vous avez péché contre Dieu ; nous vengeons notre Maître. » Si nous regardons en nous-mêmes, nous y trouvons toutes sortes de convoitises contraires à la volonté de Dieu. Il y a l’orgueil, la méchanceté et la vengeance dans notre cœur ; et tout cela ne saurait venir de Dieu ; cela vient de notre premier parent, Adam, qui s’est éloigné de Dieu et tourné vers le mal. Bien que certaines personnes puissent nier cela, lorsque vient la conviction, tous les raisonnements charnels s’écroulent immédiatement et l’âme commence à voir la source de toutes les eaux polluées. Quand le pécheur commence à ouvrir les yeux, il se demande comment il a pu devenir si méchant. L’Esprit de Dieu lui montre qu’il n’y a rien de bon en lui par nature. Puis il prend conscience qu’il s’est entièrement égaré, qu’il est devenu totalement abominable, et la pauvre créature se jette au pied du trône de Dieu et reconnaît que Dieu aurait le droit de la condamner, de la retrancher, même si elle n’avait commis aucun péché actuel pendant sa vie. Avez-vous jamais fait cette expérience ? Avez-vous jamais reconnu que votre condamnation n’était que justice, que vous étiez par nature des enfants de colère et que Dieu aurait le droit de vous retrancher, même si vous ne l’aviez jamais offensé personnellement ? Si vous aviez réellement été convaincus de péché, si votre cœur avait été réellement transpercé, vous verriez et sentiriez cela. Et si vous n’avez jamais senti le poids du péché originel, ne prétendez pas être chrétiens. Je suis persuadé que le péché originel est le plus grand fardeau d’un vrai converti ; celui-ci désole l’âme régénérée, l’âme sanctifiée. La présence du péché dans le cœur est le fardeau d’une personne convertie ; c’est le fardeau d’un vrai chrétien. Il s’écrie continuellement : « Qui me délivrera de ce corps de mort, de cette corruption qui habite dans mon cœur ? » C’est ce qui perturbe le plus une âme misérable. Si donc vous n’avez jamais éprouvé cette corruption intérieure, si vous n’avez jamais vu que Dieu aurait le droit de vous maudire pour cela, en fait, mes chers amis, vous pouvez parler de paix à votre cœur, mais je crains qu’il n’y ait pas de paix véritable.

  • Etre convaincu de l’imperfection de nos meilleures œuvres

De plus, avant que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur, vous devez non seulement être troublés par vos péchés personnels et le péché de votre nature, mais aussi par les péchés qui entachent vos meilleurs accomplissements. Lorsqu’une pauvre âme est réveillée par les terreurs du Seigneur, alors la pauvre créature, étant née sous l’alliance des œuvres, court directement vers cette même alliance des œuvres. Et tout comme Adam et Eve se sont cachés parmi les arbres du jardin et ont cousu ensemble des feuilles de figuier pour couvrir leur nudité, de même le pauvre pécheur, lorsqu’il se réveille, court vers ses accomplissements pour se cacher de Dieu et se fabriquer une justice qui lui soit propre. Il dit : « Je vais faire le bien maintenant ; je vais me réformer ; je vais faire de mon mieux ; et Jésus-Christ aura certainement pitié de moi. » Mais avant que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur, vous devez prendre conscience que Dieu pourrait vous condamner pour la meilleure prière que vous ayez jamais formulée. Vous devez prendre conscience que tous vos devoirs, toute votre justice, comme le prophète l’a élégamment exprimé, sont très loin de pouvoir vous justifier devant Dieu, sont très loin de pouvoir pousser Dieu à faire miséricorde à votre âme misérable, mais il les considère comme des vêtements souillés, il les déteste et ne saurait les agréer, si vous les lui apportez afin d’obtenir sa faveur. Mes chers amis, qu’y a-t-il dans nos accomplissements qui puisse nous justifier devant Dieu ? Nous sommes coupables par nature, nous méritons d’être condamnés dix mille fois. Et que valent nos accomplissements ? Nous ne pouvons rien faire de bon par nature : ceux qui sont dans la chair ne peuvent pas plaire à Dieu. Vous pouvez faire beaucoup de choses apparemment bonnes, mais vous ne pouvez pas faire une seule chose qui soit réellement bonne, parce que la nature ne peut pas agir comme si elle n’était pas corrompue. Il est impossible qu’un inconverti agisse pour la gloire de Dieu ; il ne peut rien faire par la foi, or tout ce qui ne relève pas de la foi est péché. Lorsque nous sommes renouvelés, nous ne le sommes que partiellement, le péché habite toujours en nous, il y a un mélange de bien et de corruption dans chacune de nos œuvres, de sorte qu’après notre conversion, si le Christ devait nous accepter seulement en fonction de nos œuvres, celles-ci nous condamneraient, car nous ne pouvons pas formuler une prière sans qu’elle soit éloignée de la perfection qu’exige la loi morale. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je dois vous avouer que je ne peux pas prier sans pécher, je ne peux pas prêcher sans pécher, je ne peux rien faire sans pécher. Et comme l’a dit quelqu’un, j’ai besoin de me repentir de ma repentance, et mes larmes ont besoin d’être lavées dans le sang précieux de mon Rédempteur. Nos meilleurs devoirs sont comme autant de péchés splendides. Avant que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur, vous devez non seulement vous lamenter sur le péché originel et vos péchés actuels, mais vous devez aussi vous lamenter sur votre propre justice, sur tous vos devoirs et accomplissements. Il doit y avoir une profonde conviction avant que vous ne puissiez vous affranchir de votre propre justice. C’est la dernière idole de votre cœur. L’orgueil de notre cœur ne nous permet pas de nous soumettre à la justice de Jésus-Christ. Si vous n’avez jamais senti l’insuffisance de votre propre justice, vous ne pouvez pas venir à Jésus-Christ. Il y en a peut-être beaucoup aujourd’hui qui disent : « Bien, nous croyons tout cela. » Mais il y a une grande différence entre parler et sentir. Avez-vous jamais éprouvé le besoin d’un rédempteur ? Avez-vous jamais ressenti votre besoin de Jésus-Christ, en raison des insuffisances de votre propre justice ? Et pouvez-vous dire de tout votre cœur : « Seigneur, tu pourrais me condamner sans te montrer injuste pour les meilleurs devoirs que j’aie jamais accomplis ? » Si vous ne cherchez pas la justice en dehors de vous-mêmes, vous pouvez parler de paix à votre cœur, mais il n’y a pas de paix.

  • Être convaincu de notre péché d’incrédulité

Mais encore, avant que vous ne puissiez parler de paix à votre âme, il y a un péché particulier qui devrait vous troubler. Je crains pourtant que peu d’entre vous ne sachent ce que c’est. C’est le péché principal du monde chrétien, et pourtant le monde chrétien n’y pense que rarement. De quoi s’agit-il ? C’est ce dont la plupart d’entre vous ne pensent pas être coupables, c’est-à-dire le péché d’incrédulité. Avant que vous ne puissiez parler de paix à votre cœur, vous devez être troublés par l’incrédulité de votre cœur. Mais se pourrait-il qu’il y en ait parmi vous qui ne soient pas croyants, bien qu’ils soient nés en Ecosse, dans un pays réformé, et qu’ils aillent à l’église tous les dimanches ? Se pourrait-il qu’il y en ait parmi vous qui, bien qu’ils reçoivent le sacrement une fois par an – je préférerais que ce soit plus souvent – et bien qu’ils prient en famille, ne croient pas en Jésus-Christ ? Je crains que nous découvrions après examen que la plupart d’entre vous ont moins de foi dans le Seigneur Jésus-Christ que le diable lui-même. Je suis persuadé que le diable croit davantage à la Bible que la plupart d’entre nous. Il croit à la divinité de Jésus-Christ, contrairement à beaucoup de ceux qui se disent chrétiens ; il croit et il tremble, contrairement à beaucoup d’entre nous. Mes amis, nous confondons la foi historique et la foi véritable, produite dans le cœur par le Saint-Esprit. Vous vous figurez que vous croyez, parce que vous croyez qu’il y a un livre qu’on appelle la Bible et que vous allez à l’église. On peut faire cela sans avoir la foi véritable en Christ. Croire simplement que le Christ a existé, croire simplement qu’il y a un livre qu’on appelle la Bible, cela ne vous fera pas plus de bien que de croire que César ou Alexandre le Grand ont existé. La Bible est un dépôt sacré. Combien nous devrions être reconnaissants pour ces oracles divins ! Mais nous pouvons avoir hérité de ceux-ci et ne pas croire au Seigneur Jésus-Christ. Mes chers amis, l’Esprit du Dieu vivant doit opérer un changement dans le cœur. Si je vous demandais depuis combien de temps vous croyez en Jésus-Christ, que me répondriez-vous ? Je suppose que la plupart d’entre vous me répondraient qu’ils croient en Jésus-Christ depuis aussi longtemps qu’ils s’en souviennent. Vous n’avez jamais été des incroyants. Vous ne pourriez pas me donner une meilleure preuve que vous n’avez jamais cru en Jésus-Christ, à moins que vous n’ayez été mis à part très tôt, dès le sein maternel, car ceux qui croient véritablement en Christ savent qu’il y a eu un temps où ils ne croyaient pas en lui. Vous dites que vous aimez Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de toute votre force. Si je vous demandais depuis combien de temps vous aimez Dieu, vous me répondriez que vous l’avez toujours aimé ; vous n’avez jamais détesté Dieu, il n’y a jamais eu d’hostilité dans votre cœur contre Dieu. Mais à moins d’avoir été sanctifiés très tôt, vous n’avez jamais réellement aimé Dieu de votre vie. Mes chers amis, j’insiste là-dessus, parce que tant de gens vivent dans l’illusion qu’ils croient déjà et s’égarent. Un certain Monsieur Marshall avait dressé la liste de tous les péchés qu’il avait confessés sans jamais trouver la paix. Pourquoi ? avait-il demandé à un pasteur. Celui-ci lui avait répondu, après avoir examiné sa liste : Je ne trouve rien sur le péché d’incrédulité dans toute votre liste. C’est l’œuvre particulière de l’Esprit de Dieu de nous convaincre de notre incrédulité – que nous n’avons aucune foi. Jésus-Christ dit : J’enverrai le Consolateur, et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, « parce qu’ils ne croient pas en moi » ; il convaincra donc le monde d’incrédulité. Maintenant, mes chers amis, Dieu vous a-t-il jamais montré que vous n’aviez pas de foi ? Avez-vous déjà été amenés à pleurer sur votre incrédulité ? Votre cœur s’est-il déjà exprimé ainsi : Seigneur, donne-moi la foi ; Seigneur, permets-moi de te saisir ; Seigneur, permets-moi de t’appeler mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus-Christ vous a-t-il jamais convaincu de cette manière ? Vous a-t-il jamais convaincu de votre incapacité à vous rapprocher de lui et poussé à supplier Dieu de vous donner la foi ? Si ce n’est pas le cas, ne parlez pas de paix à votre cœur. Que le Seigneur vous réveille, et vous donne la paix véritable avant que vous ne partiez d’ici et ne soyez plus !

  • Saisir la justice toute-suffisante du Christ

De plus, avant de pouvoir parler de paix à votre cœur, vous devez non seulement être convaincus de votre péché actuel et du péché originel, des péchés de votre propre justice, du péché d’incrédulité, mais vous devez être capables de saisir la justice parfaite, la justice tout-suffisante du Seigneur Jésus-Christ ; vous devez saisir par la foi la justice de Jésus-Christ, et alors vous aurez la paix. « Venez à moi, dit Jésus, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Cela encourage tous ceux qui sont fatigués et chargés ; mais la promesse de repos ne leur est faite que s’ils viennent à lui et croient en lui, et le tiennent pour leur Dieu et leur tout. Avant que nous puissions avoir la paix avec Dieu, nous devons être justifiés par la foi, nous devons laisser le Christ entrer dans nos âmes, afin que sa justice devienne notre justice et que ses mérites soient imputés à nos âmes. Mes chers amis, avez-vous jamais été unis à Jésus-Christ ? Jésus-Christ s’est-il jamais donné à vous ? Vous êtes-vous jamais approchés du Christ avec une foi vivante, de manière à sentir le Christ dans vos cœurs, à l’entendre parler de paix à vos âmes ? La paix a-t-elle jamais coulé dans vos cœurs comme une rivière ? Avez-vous déjà ressenti cette paix que le Christ a annoncée à ses disciples ? Je prie Dieu qu’il vienne vous parler de paix. Vous devez faire l’expérience des réalités invisibles, de la religion intérieure, de l’œuvre de Dieu dans le cœur d’un pauvre pécheur. Ce ne sont pas des choses de peu d’importance, mes chers auditeurs ; vous êtes tous concernés par cela, vos âmes sont concernées, votre salut éternel est concerné. Vous êtes peut-être tous en paix, mais peut-être le diable vous a-t-il endormis dans une léthargie et une sécurité charnelles, et s’efforcera-t-il de vous y maintenir jusqu’à ce qu’il vous mène en enfer, et là vous vous réveillerez ; mais vous vous rendrez compte avec épouvante que vous avez été trompés, quand vous verrez le grand abîme et ne pourrez le franchir, quand vous demanderez une goutte d’eau pour rafraîchir votre langue et ne pourrez l’obtenir.


Application à différentes catégories d’auditeurs

Permettez-moi donc de m’adresser à plusieurs catégories de personnes ; et que Dieu, dans sa miséricorde infinie, bénisse l’application !

  • À ceux qui ont la paix avec Dieu

Certains d’entre vous peuvent peut-être dire : « Par la grâce de Dieu, nous remplissons toutes ces conditions que vous avez décrites. Béni soit Dieu, nous avons été convaincus de nos péchés actuels, nous avons été convaincus du péché originel, nous avons été convaincus de notre propre justice, nous avons ressenti l’amertume de l’incrédulité, et par la grâce nous nous sommes accordés avec Jésus-Christ ; nous pouvons parler de paix à nos cœurs, parce que Dieu nous a parlé de paix. » Pouvez-vous dire cela ? Alors je vous salue, comme les anges ont salué les femmes le premier jour de la semaine : Ne craignez pas, mes chers frères, vous êtes des âmes heureuses ; vous pouvez vous détendre et être en paix, car Dieu vous a donné la paix ; vous pouvez vous réjouir de toutes les dispensations de la providence, car rien ne peut vous arriver maintenant. Mais quel sera l’effet de l’amour de Dieu sur votre âme ? Vous n’avez pas à craindre de manquer de signes extérieurs, sachant qu’il y a la paix à l’intérieur. Vous êtes-vous accordés avec le Christ ? Dieu est-il votre ami ? Le Christ est-il votre ami ? Alors, levez les yeux avec confiance ; tout est à vous, et vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. Tout concourt à votre bien ; les cheveux mêmes de votre tête sont comptés ; celui qui vous touche, touche la prunelle de l’œil de Dieu.

Mais alors, mes chers amis, prenez garde de ne pas vous reposer sur votre première conversion. Vous qui êtes de jeunes croyants en Christ, vous devriez chercher à connaître toujours plus le Seigneur Jésus-Christ ; vous ne devez pas vous appuyer sur vos expériences passées ni sur une œuvre en vous, mais toujours sortir de vous-mêmes et vous appuyer sur la justice de Jésus-Christ en dehors de vous ; vous devez toujours venir comme de pauvres pécheurs pour puiser de l’eau à la source du salut ; vous devez oublier les choses qui sont en arrière, et tendre continuellement vers celles qui sont en avant. Mes chers amis, vous devez entretenir une relation tendre et étroite avec le Seigneur Jésus-Christ. Il y en a beaucoup parmi nous qui perdent leur paix à cause de leur marche chaotique ; quelque chose ou quelqu’un s’intercale entre le Christ et nous, et nous tombons dans les ténèbres ; quelque chose ou quelqu’un dérobe notre cœur à Dieu, et cela attriste le Saint-Esprit, et le Saint-Esprit nous livre à nous-mêmes. Permettez-moi donc de vous exhorter, vous qui avez la paix avec Dieu, à veiller à ne pas perdre cette paix. C’est vrai, si vous êtes en Christ, vous ne pouvez pas être séparés de Dieu : « Il n’y a pas de condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus. » Mais si vous ne pouvez être séparés de Dieu, vous pouvez tomber de manière grossière et vous briser les os pour le restant de vos jours. Prenez garde de ne pas revenir en arrière ; pour l’amour de Jésus-Christ, n’attristez pas le Saint-Esprit – vous pourriez ne jamais retrouver votre paix pendant votre séjour sur terre. O veillez à ne pas vous égarer et errer loin de Dieu, après vous être accordés avec Jésus-Christ. Mes chers amis, j’ai payé cher pour avoir reculé. Nos cœurs sont si maudits et méchants, que si vous n’y prêtez pas attention, si vous ne veillez pas constamment, vos cœurs mauvais vous tromperont et vous égareront. Ce sera triste d’être sous le fouet d’un Père correcteur, comme Job, David et d’autres saints dans les Ecritures. Laissez-moi donc vous exhorter, vous qui avez la paix, à marcher en étroite communion avec le Christ. Je suis attristé par la marche nonchalante des chrétiens ; il y a si peu de différence entre eux et les autres que j’ai du mal à identifier qui sont les vrais chrétiens. Les chrétiens ont peur de parler de Dieu, ils nagent dans le sens du courant ; s’ils sont en compagnie de non-chrétiens, ils parlent du monde comme s’ils étaient dans leur élément. Vous n’auriez pas fait cela lorsque vous avez découvert l’amour du Christ. Lorsque la lumière du Seigneur a éclairé votre âme, vous pouviez parler de l’amour du Christ jour et nuit. Il fut un temps où vous aviez quelque chose à dire pour votre cher Seigneur ; mais maintenant, lorsque vous êtes en présence de non-chrétiens et qu’ils disent des choses inconvenantes, vous avez peur d’être raillés si vous parlez de Jésus-Christ. De très nombreuses personnes sont maintenant devenues conformistes dans le pire sens du mot. Elles s’élèvent contre les cérémonies de l’église, et elles ont peut-être raison de le faire, mais elles sont conformistes dans leur comportement, elles se conforment au monde, ce qui est bien pire. Beaucoup adoptent toutes les nouvelles modes suscitées par le diable. Prenez donc garde de ne pas vous conformer au monde. Qu’est-ce que les chrétiens ont à faire avec le monde ? Les chrétiens devraient être singulièrement bons, audacieux pour leur Seigneur, afin que tous ceux qui vous côtoient puissent remarquer que vous côtoyez Jésus. Je voudrais vous exhorter à vous enraciner en Jésus-Christ, afin que Dieu demeure continuellement dans votre cœur. Au lieu de stagner et de perdre notre joie, nous devrions grandir dans notre foi pour acquérir l’assurance que nous appartenons à Dieu, et marcher ainsi dans la joie du Saint-Esprit et être édifiés. Jésus-Christ est maltraité dans la maison de ses amis. Excusez-moi d’être aussi direct, mais cela me fait plus de peine que Jésus-Christ soit blessé par ses amis que par ses ennemis. Nous ne pouvons pas attendre autre chose des déistes, mais lorsque ceux qui ont senti sa puissance s’égarent et ne marchent pas selon la vocation qui leur a été adressée, ils jettent le discrédit sur la religion de notre Seigneur. Pour l’amour du Christ, si vous connaissez le Christ, restez près de lui. Si Dieu vous a parlé de paix, conservez cette paix en levant les yeux vers Jésus-Christ à chaque instant. Vous qui avez la paix avec Dieu, si vous avez des épreuves, ne craignez rien, toutes choses concourront à votre bien. Si vous êtes soumis à la tentation, n’ayez pas peur. S’il a parlé de paix à votre cœur, toutes ces choses seront pour votre bien.

  • À ceux qui n’ont pas la paix avec Dieu

Mais que vous dirai-je, à vous qui n’avez pas la paix avec Dieu ? Et il s’agit peut-être de la majeure partie de cette assemblée : cela me fait pleurer d’y penser. La plupart d’entre vous, si vous examinez votre cœur, devez confesser que Dieu ne vous a jamais parlé de paix ; vous êtes des enfants du diable, si le Christ n’est pas en vous, si Dieu n’a pas parlé de paix à votre cœur. Pauvre âme ! Quelle terrible condition que la vôtre ! Pour rien au monde je ne voudrais être à votre place. Pourquoi ? Vous êtes suspendus au-dessus de l’enfer. Quelle paix pouvez-vous avoir alors que Dieu est votre ennemi, alors que la colère de Dieu demeure sur vous ? Réveillez-vous donc, vous qui dormez dans une fausse paix, réveillez-vous, chrétiens charnels, hypocrites qui allez à l’église, recevez la sainte cène, lisez la Bible, mais n’avez jamais senti la puissance de Dieu dans votre cœur ; vous qui êtes des chrétiens de nom, vous qui êtes des païens baptisés ; réveillez-vous, réveillez-vous, et ne vous reposez pas sur un fondement trompeur. Ne me reprochez pas de m’adresser à vous de la sorte ; en effet, c’est par amour pour vos âmes. Je vois que vous vous attardez dans votre Sodome et que vous voulez rester là ; mais je viens vers vous comme l’ange l’a fait avec Lot, pour vous prendre par la main. Venez à Jésus-Christ, mes chers frères, fuyez, fuyez, fuyez pour sauver votre vie, courez vers Celui qui a versé son sang, courez vers le trône de la grâce ; et suppliez Dieu de briser votre cœur, suppliez Dieu de vous convaincre de vos péchés actuels, suppliez Dieu de vous convaincre du péché originel, suppliez Dieu de vous convaincre de votre propre justice ; priez Dieu de vous donner la foi et de vous permettre de vous accorder avec Jésus-Christ.

  • À ceux qui sont bercés par une fausse paix

O vous qui vous sentez en sécurité, je dois être un fils de tonnerre pour vous, et ô que Dieu vous réveille, même si c’est avec le tonnerre. C’est poussé par l’amour, en effet, que je vous parle. Je sais par expérience ce que c’est que d’être bercé par une fausse paix. J’ai sommeillé longtemps, longtemps je me suis cru chrétien, alors que je ne savais rien du Seigneur Jésus-Christ. Je suis allé peut-être plus loin que beaucoup d’entre vous : je jeûnais deux fois par semaine, je priais plusieurs fois par jour, je participais à la sainte cène chaque jour du Seigneur ; et pourtant je ne savais rien de Jésus-Christ dans mon cœur, je ne savais pas que je devais devenir une nouvelle créature. Je ne savais rien de la religion intérieure dans mon âme. Et peut-être que beaucoup d’entre vous se bercent d’illusions comme je le faisais, pauvre créature. C’est donc par amour pour vous que je vous parle. O si vous n’y prenez pas garde, une apparence de religion détruira votre âme ; vous vous reposerez sur vos pratiques religieuses et vous ne viendrez pas à Jésus-Christ, alors que celles-ci ne sont que les moyens et non la fin de la religion. Le Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux qui croient. Alors réveillez-vous, vous qui dormez sur vos lauriers ; réveillez-vous, chrétiens de nom ; réveillez-vous, vous qui pensez être riches et n’avoir besoin de rien, alors que vous êtes pauvres, aveugles et nus. Je vous conseille de venir à Jésus-Christ et de lui acheter de l’or, des vêtements blancs et un collyre. Mais j’espère qu’il y en a qui sont un peu conscients de leurs blessures ; j’espère que Dieu n’a pas l’intention de me laisser prêcher en vain ; j’espère que Dieu atteindra certaines de vos âmes précieuses et réveillera certains d’entre vous de leur sécurité charnelle. J’espère qu’il y en a qui sont disposés à venir à Christ et commencent à se rendre compte qu’ils ont construit sur de faux fondements.

  • À ceux qui désespèrent de la miséricorde divine

Peut-être le diable vous incite-t-il à désespérer de la miséricorde ; mais n’ayez pas peur, c’est par amour que je vous ai parlé comme je l’ai fait, c’est pour vous réveiller et vous faire prendre conscience du danger. Si l’un d’entre vous veut être réconcilié avec Dieu, Dieu lui-même, Père, Fils et Saint-Esprit, veut être réconcilié avec vous. O, même si vous n’avez pas encore la paix, venez à Jésus-Christ ; il est notre paix, il est notre artisan de paix, il a établi la paix entre Dieu et l’homme coupable. Voulez-vous la paix avec Dieu ? Alors, venez à Dieu par Jésus-Christ, qui a acquis la paix ; le Seigneur Jésus a versé son sang pour cela. Il est mort pour cela ; il est ressuscité pour cela ; il est monté au plus haut des cieux, et il intercède maintenant à la droite de Dieu. Peut-être pensez-vous qu’il n’y aura pas de paix pour vous. Pourquoi donc ? Parce que vous êtes des pécheurs ? Parce que vous avez crucifié le Christ, vous l’avez exposé à la honte, vous avez foulé aux pieds le sang du Fils de Dieu ? Pourtant, il y a la paix pour vous. Qu’a dit Jésus-Christ à ses disciples, quand il est venu à eux le premier jour de la semaine ? Le premier mot qu’il a dit était : « La paix soit avec vous » ; il leur montra ses mains et son côté, et dit : « La paix soit avec vous. » C’est comme s’il avait dit : « Ne craignez rien, mes disciples ! Voyez comment mes mains et mes pieds ont été percés pour vous ; ne craignez donc pas. » Comment le Christ a-t-il parlé à ses disciples ? « Allez dire à mes frères, et dites en particulier à Pierre, qui a le cœur brisé, que le Christ est ressuscité, qu’il est monté vers son Père et votre Père, vers son Dieu et votre Dieu. » Et après que le Christ est ressuscité d’entre les morts, il est venu prêcher la paix, comme la colombe de Noé qui tenait dans son bec une feuille d’olivier : « Je vous laisse ma paix. » Qui étaient-ils ? Ils étaient ennemis du Christ tout comme nous, ils avaient renié le Christ tout comme nous. Peut-être êtes-vous retournés en arrière et avez-vous perdu votre paix, et vous pensez que vous ne méritez pas la paix ; vous ne la méritez plus. Mais Dieu guérira vos infidélités, il vous aimera gratuitement. Quant à vous qui êtes blessés, si vous êtes disposés à venir au Christ, dépêchez-vous de le faire. Peut-être voulez-vous vous parer de vos devoirs religieux, qui ne sont que des chiffons pourris. Non, vous feriez mieux de jeter vos haillons et de venir nus tels que vous êtes. Peut-être direz-vous : « Nous voudrions venir, mais nous avons le cœur dur. » Votre cœur ne s’attendrira qu’une fois que vous vous serez approchés du Christ ; il enlèvera le cœur de pierre, et vous donnera un cœur de chair ; il parlera de paix à vos âmes ; si vous l’avez trahi, il sera votre paix. Comment puis-je vous convaincre ce matin de venir à Jésus-Christ ? Il y a une multitude d’âmes ici ; bientôt vous mourrez tous et passerez en jugement ! Il se pourrait même qu’avant la fin de cette journée certains d’entre vous rendent l’âme. Et comment ferez-vous si vous n’êtes pas en paix avec Dieu, si le Seigneur Jésus-Christ n’a pas parlé de paix à votre cœur ? Si Dieu ne vous parle pas de paix, vous serez condamnés pour toujours. Je ne dois pas vous flatter, mes chers amis ; je dois parler sincèrement à vos âmes. Peut-être pensez-vous que je vais trop loin. Mais quand vous comparaîtrez en jugement, vous verrez que ce que je dis est vrai : vous serez soit condamnés soit consolés pour l’éternité. Que Dieu influence vos cœurs pour venir à lui ! Je ne veux pas m’en aller sans vous avoir persuadés. Je n’ai pas le pouvoir de vous persuader, mais Dieu peut se servir de moi pour persuader certains d’entre vous de venir au Seigneur Jésus-Christ. O avez-vous jamais ressenti la paix de ceux qui aiment le Seigneur Jésus-Christ ! « Ils ont une grande paix, dit le psalmiste, ceux qui aiment la loi ; rien ne les offensera. » Mais il n’y a pas de paix pour les méchants. Je sais ce que c’est que de vivre une vie de péché ; je m’efforçais d’étouffer la conviction de péché. Et je suis sûr que c’est ce que font beaucoup d’entre vous ; lorsque vous êtes en société, vous chassez la conviction. Mais vous feriez mieux de reconnaître votre état, sinon vous serez condamnés. Si c’était une question sans importance, je ne dirais pas un mot à ce sujet, mais vous serez condamnés sans Christ. Il est le chemin, la vérité et la vie. Je n’accepte pas que vous alliez en enfer sans Christ, que vous enduriez des tourments éternels. Comment pouvez-vous supporter la pensée de vivre avec le diable à jamais ? N’est-il pas préférable d’avoir l’âme troublée ici, que d’être envoyé en enfer par Jésus-Christ ? Qu’est-ce que l’enfer, si ce n’est d’être privé de la présence du Christ ? S’il n’y avait pas d’autre enfer que celui-là, ce serait déjà suffisant. Ce sera l’enfer d’être tourmenté avec le diable pour toujours. Soyez donc réconciliés avec Dieu, et vous serez en paix. Je vous supplie, en tant que pauvre et insignifiant ambassadeur de Jésus-Christ, de vous réconcilier avec Dieu. Mon but ce matin, le premier jour de la semaine, est de vous dire que le Christ veut être réconcilié avec vous. L’un d’entre vous veut-il être réconcilié avec Jésus-Christ ? Alors il vous pardonnera tous vos péchés, il effacera toutes vos transgressions. Mais si vous continuez à vous rebeller contre le Christ et à le blesser tous les jours, si vous continuez à maltraiter Jésus-Christ, la colère de Dieu s’abattra sur vous. On ne se moque pas de Dieu ; ce qu’un homme a semé, il le moissonnera aussi. Et si vous ne voulez pas être en paix avec Dieu, Dieu ne sera pas en paix avec vous. Qui peut se tenir debout devant Dieu quand il est en colère ? C’est une chose terrible de tomber entre les mains d’un Dieu en colère. Lorsque les soldats et les gardes sont venus arrêter Jésus, ils sont tombés à la renverse lorsqu’il leur a dit : « C’est moi. » Et s’ils n’ont pu supporter la vue du Christ revêtu des haillons de la mortalité, comment supporteront-ils sa vue lorsqu’il sera sur le trône de son Père ? Il me semble voir les pauvres misérables arrachés de leurs tombes par le diable ; il me semble que je les vois trembler, crier aux collines et aux rochers de les couvrir. Mais le diable dira : « Venez, je vais vous emmener » ; et alors ils se tiendront tremblants devant le tribunal du Christ. Ils comparaîtront devant lui et l’entendront prononcer cette phrase irrévocable : « Retirez-vous de moi, maudits ! » Il me semble entendre les pauvres créatures, disant : « Seigneur, si nous devons être condamnés, qu’un ange prononce la sentence. » Non, c’est le Dieu d’amour, Jésus-Christ, qui la prononcera. Ne croyez-vous pas cela ? Mes propos sont en accord avec les Ecritures. Si vous les prenez au sérieux, soyez des hommes, et ce matin, partez avec une pleine résolution, avec la force de Dieu, pour vous attacher au Christ. Et puissiez-vous n’avoir aucun repos dans vos âmes jusqu’à ce que vous le trouviez en Jésus-Christ ! Je pourrais continuer, car il est doux de parler du Christ. N’aspirez-vous pas au jour où vous aurez un nouveau corps, un corps immortel semblable au corps glorieux du Christ ? Mais il est temps, peut-être, que vous alliez vous préparer pour vos cultes respectifs, et je ne voudrais empêcher aucun d’entre vous de s’y rendre. Mon but est d’amener de pauvres pécheurs à Jésus-Christ. O que Dieu veuille amener à lui plusieurs d’entre vous ! Que le Seigneur Jésus vous renvoie dans vos foyers maintenant avec sa bénédiction, et que le Rédempteur vous convainque de votre assoupissement et détourne les méchants de leurs mauvaises voies ! Et que l’amour de Dieu, qui dépasse toute intelligence, remplisse vos cœurs ! Exauce ma prière, ô Père, pour l’amour du Christ, à qui soit l’honneur et la gloire, maintenant et à jamais ! Amen.



George Whitefiel

Prêché le 13 septembre 1741 dans la cour de la cathédrale de Glasgow.

Titre original : “The Method of Grace”


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