L’article est adapté de l’étude parue dans la revue de Vigi-Sectes « La route droite ».
J’ai découvert la megachurch Hillsong au début des années 2000, alors que ce mouvement commençait à se développer à l’international par le biais de la musique et des albums rock de leur groupe de jeunesse Hillsong United. En 2007, durant un séjour de 3 mois à Sydney (Australie), j’ai pu aller quelques fois à l’église-mère d’Hillsong et participer à leur conférence annuelle, qui est l’un des plus grands événements pentecôtistes réunissant près de 20 000 personnes au Parc Olympique.
Aujourd’hui en France, comme partout ailleurs dans le monde, les chants d’Hillsong sont chantés dans de très nombreuses églises. Si, en général, j’apprécie personnellement plutôt leur style musical, je trouve que le contenu théologique des paroles manque de profondeur. Et, malheureusement depuis un certain temps déjà, je m’attendais à ce que tout ce mouvement glisse vers l’évangile de la prospérité et renie finalement ouvertement l’amour de la vérité et l’Évangile de Jésus-christ. C’est ce qui est en train de se produire.
Prenons le temps d’analyser brièvement l’un des derniers chants francophones « Tel que je suis » d’Hillsong France, traduction de la version anglaise « As you find me ».
Existe-t-il un seul passage dans la Bible qui indique que Dieu nous aime tels que nous sommes (sans que la personne soit transformée sou l’action du Saint-esprit selon 2 cor 5:17) ? Que veulent dire de telles paroles d’ailleurs ? Qu’un Dieu Saint nous aime dans notre condition de pécheur et que nous n’avons pas besoin de changer ? Cette phrase me semblait familière, mais non biblique, alors j’ai cherché et j’ai trouvé.
Au début des années 1990, le groupe Nirvana avait sorti un de ses plus grands succès « Comme as you are » (Viens tel que tu es), un chant rempli de contradictions et de confusion. Son chanteur principal, Kurt Cobain, a fini par se suicider trois ans après.
Hillsong est devenu le leader évangélique de l’évangile de la légèreté où chacun est en voyage, mais un voyage personnel sans le gouvernail de la vérité.
Voici l’esprit qui inspire le chant « Tel que je suis » et jugez-en vous-même :
L’homme n’est plus pécheur, mais imprévisible
Il ne rejette pas la grâce de Dieu, mais gaspille ses bontés.
Il n’a pas une nature mauvaise, il commet simplement des fautes (la version anglaise est encore plus douce, parlant d’erreurs).
L’homme n’a rien à offrir en retour à Dieu, ni la soumission à sa Parole, ni l’obéissance, ni l’amour de la vérité.
Et d’affirmer : « C’est notre louange qui réjouit le plus Dieu, puisqu’après tout il nous aime tels que nous sommes. »
Où est passé l’appel à la repentance dans les chants d’Hillsong, où sont passés les psaumes de David qui dépeignent la souffrance, la méchanceté de l’homme, la sainte colère de Dieu, l’abattement, les larmes, la persécution, le jugement de Dieu ?
Où sont passé ces chants qui révèlent la vraie condition de l’homme sans Dieu ?
Où est passé le psaume 119 qui déclare que sont heureux ceux qui sont intègres et qui gardent la loi de Dieu, ses commandements, ses préceptes, ses statuts, ordonnances, paroles, sentences ?
Où sont passés ces chants qui nous révèlent le seul chemin vers la croix, celui de la repentance où le coeur brisé reconnaît sa noirceur à la lumière de la Parole de vérité de Jésus-Christ, par la révélation de la grâce de Dieu ?
Depuis la chute d’Adam, nous avons tous le même combat : faire mourir l’amour du MOI, soumettre notre volonté au Père des lumières, pour sa gloire seule. Et pourtant combien de chants d’Hillsong ne tournent qu’autour de « JE », « MOI » et « MA » ?
Jean qui a marché plus de 3 ans avec Jésus, qui a connu la souffrance, la moquerie, l’indifférence, la persécution, savait ce que signifiait suivre Christ ; il connaissait le véritable sens de l’amour et le prix à payer. Voici ce qu’il écrit : « Mes petits-enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui : par là nous savons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même. » 1 Jn 2:1-6
Malheureusement, quand l’amour de la Parole de Dieu ne demeure pas dans notre coeur, c’est l’esprit du monde qui nous attirera toujours plus loin de Jésus-Christ. Et comme l’apôtre Jean nous le rappelle, l’esprit du monde se résume à ces principaux facteurs :
l’orgueil et la convoitise
La gloire et les passions
L’être et l’avoir
Et si nous ne veillons pas, si nous n’avons pas pour ancre la Vérité, chacun de nous peut facilement partir à la dérive.
Les exigences de Jésus sont claires :
Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Mc 8:34-35
Hillsong est en train de passer un nouveau cap et c’était prévisible. À force de renier ce qui fait la force de l’Évangile, et la puissance de la parole de Christ qui fait de nous une nouvelle créature, Hillsong est maintenant en train d’ouvrir les portes à l’homosexualité au sein de ses églises. Que cette Église soit un rappel pour chacun de nous. Qe son exemple soit la démonstration de l’inévitable chute qui attend tous ceux qui ont honte de Jésus-christ et qui se préoccupent plus de la gloire sur terre que de la gloire de Dieu et de la vie éternelle. Alors que le mariage homosexuel s’ouvre petit à petit dans la plupart des pays occidentaux, les églises sont maintenant confrontées à un choix, se « mettre à la page » ou bien rester fidèles à la Parole de Dieu ; peu en importe le prix.
Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement.1 Jn 4:17
C’est seulement dans une telle position devant Dieu et face au monde, que nous pouvons connaître la vraie paix, celle qui surpasse toute intelligence humaine. (Php 4:7)
Eric Podico
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