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LE FEU DIVIN : RÉVÉLATION, PURIFICATION ET JUGEMENT


feu divin

Dans les Écritures, le feu est bien plus qu’un élément physique : il est l’emblème de la présence, de la sainteté et de la justice de Dieu. Décrit comme un « feu dévorant » (Deut 4:24 ; Heb 12:29), il incarne la majesté divine, un amour jaloux pour son peuple, mais aussi un jugement inexorable contre le péché. Ce feu, à la fois créateur, purificateur et destructeur, révèle Dieu dans toute sa gloire, guide son peuple, purifie les élus et consume les impies. Cependant, dans certains cercles chrétiens, notamment charismatiques, l’invocation du « feu » de Dieu est parfois réduite à une formule simpliste, déconnectée de sa profondeur biblique. Que signifie véritablement le feu divin, et comment devrions-nous l’approcher ?


Une Présence Ardente et Glorieuse

Le feu est, dans l’Ancien Testament, une manifestation tangible de la présence de Dieu. Il apparaît à Moïse dans un buisson ardent, brûlant sans se consumer (Ex 3:2), signe d’une sainteté qui transcende la nature. Il guide Israël dans le désert sous forme d’une colonne de feu, lumière dans les ténèbres et assurance de la protection divine (Ex 13:21). Sur le Sinaï, la gloire de l’Éternel resplendit comme un « feu dévorant » (Ex 24:17), provoquant crainte et révérence chez les Hébreux. Ce feu parle : Dieu s’adresse à son peuple du milieu des flammes (Deut 4:36), et sa voix fait « jaillir des flammes de feu » (Ps 29:7). Il approuve les sacrifices, comme ceux d’Élie (1 Rois 18:38), de David (1 Chro 21:26) ou de Salomon (2 Chro 7:1), consumant l’offrande en signe d’acceptation divine. Même les serviteurs de Dieu, anges et messagers, sont décrits comme des « flammes de feu » (Ps 104:4), reflétant sa puissance.


Un Feu de Purification et de Consécration

Le feu divin n’est pas seulement une manifestation de gloire : il est un instrument de purification et de transformation. Les sacrifices offerts à Dieu, comme l’agneau, doivent être rôtis au feu, symbolisant le péché consumé (Ex 12:9). Les objets impurs passent par le feu pour être rendus purs (Nb 31:23), et les nazaréens consacrent leurs cheveux dans les flammes (Nb 6:18). À la Pentecôte, des « langues de feu » marquent la descente du Saint-Esprit, emplissant les disciples de puissance et de sainteté (Act 2:3). Ce feu éprouve la foi des élus, comme l’or dans un creuset (Zac 13:9 ; 1 Pi 1:7), les préparant pour la gloire éternelle. Il est « comme le feu du fondeur » (Mal 3:2), purifiant les cœurs et consacrant les vies à Dieu. Ainsi, le feu n’est pas seulement un signe extérieur : il agit au plus profond de l’être, transformant et sanctifiant.


Un Feu de Jugement et de Colère

Mais le feu de Dieu est avant tout l’expression de sa justice et de sa colère contre le péché. Il consume les rebelles, de Sodome et Gomorrhe, détruites par le soufre et le feu (Gen 19:24), aux fils d’Aaron, punis pour avoir offert un « feu étranger » (Lev 10:1-2). Il dévore les nations impies (Am 1:4-14) et les idoles (Deut 7:5). Contre son propre peuple, le feu s’enflamme lorsque l’infidélité ou l’injustice prédomine : il embrase le camp des murmureurs (Nb 11:1), menace les adorateurs du veau d’or (Deut 9:15-16) et consume les palais de Jérusalem pour son idolâtrie (Ez 22:21). À la fin des temps, Jésus reviendra « au milieu d’une flamme de feu » pour juger les méchants (2 Th 1:7-8), et un « étang de feu » attendra les impies, Satan, la bête et le faux prophète (Ap 20:10, 14-15). Ce feu éternel, inextinguible, est la manifestation ultime de la justice divine, où « la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles » (Ap 14:11).


Le Feu dans le Mouvement Charismatique : Une Invocation à Réévaluer

Dans certains milieux charismatiques, il est courant d’entendre des chrétiens proclamer « Fire ! Fire ! » lors de rassemblements, comme une formule visant à invoquer la puissance du Saint-Esprit. Cette pratique, souvent empreinte d’enthousiasme, s’inspire de passages comme Actes 2:3, où le Saint-Esprit descend sous forme de langues de feu. Cependant, cette invocation peut parfois manquer de discernement théologique.

Le feu de Dieu, dans les Écritures, n’est pas une force mystique à manipuler, ni une formule magique pour provoquer une expérience spirituelle. Il est avant tout un attribut de la sainteté divine, porteur de jugement autant que de grâce.

Proclamer « Fire ! » sans comprendre la profondeur du feu divin risque de banaliser sa signification. Le feu de Dieu n’est pas seulement une source de bénédiction ou de ferveur spirituelle : il est aussi un signe de jugement, consumant le péché et purifiant les cœurs par l’épreuve. Les Écritures avertissent que Dieu est un « feu dévorant » (Heb 12:29), et que son feu éprouvera l’œuvre de chacun (1 Cor 3:13). Les charismatiques, dans leur zèle, doivent se demander : sont-ils prêts à accueillir ce feu qui, comme à la Pentecôte, transforme radicalement, mais qui, comme dans le jugement final, consume tout ce qui est impur ? Invoquer le feu de Dieu, c’est appeler sa sainteté, sa justice et sa puissance, avec la révérence et la crainte qu’elles exigent.


Un Feu qui Appelle à la Révérence

Le feu divin, dans toute sa complexité, est une invitation à contempler Dieu dans sa totalité : sa gloire, sa miséricorde, sa justice. Il a guidé Israël, inspiré les prophètes, embrasé les apôtres et purifié les élus. Jésus lui-même, dont les yeux sont « comme une flamme de feu » (Ap 1:14), incarne ce feu rédempteur et juge. Ce feu ne peut être invoqué à la légère, comme une simple étincelle d’excitation spirituelle. Il demande un cœur humble, prêt à être purifié, jugé et transformé.


Que les chrétiens s'approchent de Dieu avec une sainte crainte, reconnaissant que son feu est à la fois un don de grâce et un avertissement solennel. Puisse ce feu divin nous pousser à vivre dans la sainteté, à proclamer l’Évangile avec audace et à nous préparer pour le jour où le Seigneur apparaîtra pour établir son règne éternel.



L. Gilman



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