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LES FAUX DOCTEURS NE PEUVENT RIEN CONTRE LA SOUVERAINETÉ DE DIEU



Dieu est pleinement souverain et il règne même sur les faux docteurs. C’est la principale vérité que Jude désire souligner lorsqu’il déclare que Dieu a déjà planifié et préparé la condamnation des faux docteurs. Leur condamnation est « écrite » depuis longtemps. Le mot grec utilisé par Jude ici est prographo, qui signifie littéralement : « écrit d’avance ». Leur jugement est planifié et enregistré d’avance dans les décrets éternels de Dieu.


Premièrement, l’énoncé de Jude gère manifestement que le jugement dernier de Dieu contre les faux docteurs est inévitable. Leur apostasie les désignent tant qu’hommes n’ayant plus aucun espoir de rédemption (Php 3:18-19 ; Heb 6:4-6; 10:26-27; 2 Pi 2:20; voir aussi Mat 1é:31-32; 1 Jn 5:16). Dieu se montre donc intransigeant envers eux.

Il est inutile d’essayer de les persuader, de faire appel à leur bon sens, ou même de les sauver de leur propre hérésie.

Nous essayons par contre de sauver leurs victimes d’un tel sort (Jd 22-23), mais les faux docteures sont eux-mêmes des gens qui ont vu et rejeté la vérité. Ils sont funestes, des enfants de destruction, des fils de colère dont la condamnation est écrite depuis longtemps.


De plus, le texte signifie clairement que Dieu lui-même a décrété leur destruction comme faisant partie de son plan original. Leur fin est arrêtée « depuis longtemps ». (« depuis des lustres » véhiculerait sans doute mieux le vrai sens de l’expression grecque, qui ressemble beaucoup au langage dont Dieu se sert quand il dit à Ézéchias : « N’as-tu pas appris que j’ai préparé ces choses de loi, et que je les ai résolues dès les temps anciens ? Maintenant j’ai permis qu’elles s’accomplissent » (2 Ro 19:25). En d’autres mots, Dieu n’a pas rendu son verdict sur ces apostats récemment. Ce jugement a été arrêté avant le début des temps, dans l’éternité passée. Il est toujours aussi valide aujourd’hui, revêtu d’une autorité parfaitement infaillible et divine.


Bien sûr, il s’agit là d’une déclaration catégorique quant à la souveraineté absolue de Dieu. Chaque infime détail de son plan éternel sera accompli à la perfection. Les faux docteurs et leur destruction inévitable ont toujours fait partie de son plan grandiose. Leurs oeuvres mauvaises ne compromettent donc jamais un seul élément de son plan, pas plus qu’elles ne font avorter un seul aspect de ses bonnes intentions. Au contraire, il y a longtemps, selon la sagesse parfaite de Dieu et son but éternel, les apostats eux-mêmes faisaient partie intégrante du plan original, et même leur destruction finale était déterminée par le décret éternel de Dieu.


Ici, Jude déclare la même chose que Pierre affirme dans 1 Pi 2. Ces hommes ont été « destinés » par Dieu à la ruine et sont donc condamnés au jugement (v8). « Eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point » 2 Pi 2:3. En d’autres mots, la condamnation de ces faux docteurs a toujours été en fonction. Leur destruction finale est une certitude absolue, arrêtée depuis toujours dans le plan immuable de Dieu.

Ne vous méprenez pas sur la portée d’une telle déclaration. L’Écriture ne limite aucunement la souveraineté de Dieu. Il domine même sur les faux docteurs et sur tout ce qu’ils font. Il établit les limites de leur apostasie et fixe les bornes de leur influence.

Comme c’était le cas pour Satan lorsqu’il a tenté Job, ils ne peuvent rien faire de plus que ce que Dieu permet dans sa souveraineté.

Cela ne veut pas dire, cependant, que Dieu est l’agent ou la cause directe d’un mal quelconque. Il ne faut pas s’imaginer que Dieu est à l’oeuvre pour faire que des personnes méchantes deviennent diaboliques de la même manière qu’il conforme les vrais croyants à l’image de Christ. « Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : c’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise » Jc 1:13-14


La souveraineté de Dieu ne le rend aucunement responsable du mal qui corrompt les coeurs des apostats. Le fait qu’il a déjà décidé de leur condamnation ne les absout pas du tout de leur culpabilité. Leur reniement volontaire de la vérité est un péché dont ils sont seuls et entièrement responsables. Dieu ne les contraint ni ne les incite à pécher. l’Écriture est claire sur ce point. Au jour du jugement, les pécheurs coupables ne pourront se défendre d’être en quelque sorte « victimes » de la souveraineté de Dieu ou que ce dernier est responsable, en quelque manière, de leurs transgressions. Dieu n’incite personne à pécher.


Néanmoins, Dieu exerce souvent sa souveraineté sur l’Esprit et la volonté d’un pécheur pour des raisons de justice, de manière à sceller sa ruine et à accélérer sa condamnation. Par exemple, l’apôtre Jean, dans une paraphrase d’Esaïe 29:10, a écrit : « Il a aveuglé leurs yeux ; et il a endurci leur coeur, de peur qu’il une voient des yeux, qu’ils ne comprennent du coeur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse » Jn 12:40.


Même ce verset ne suggère pas que Dieu contraint certaines personnes à faire le mal. Considérez ces trois principaux moyens par lesquels l’Écriture affirme que Dieu influence souverainement la volonté du pécheur : il change un coeur endurci en coeur de pierre. Dieu endurcit parfois le coeur du malfaiteur (Rom 9:18). Il s’y prend de la même manière que le soleil durcit une motte de glaise, et non pas en injectant un motif obscur et étranger au coeur qui est autrement pur. Dans un sermon classique sur romains 9 et l’endurcissement du coeur de Pharaon, Jonathan Edwards a dit ce qui suit :

Lorsqu’on dit ici que Dieu endurcit le coeur de quelques-uns des enfants des hommes, on ne doit pas comprendre que Dieu se sert concrètement de son pouvoir pour endurcir le coeur de quelqu’un. Dieu n’agit pas de cette manière, il ne déploie aucune puissance pour endurcir le coeur. Supposer une telle chose serait l’équivalent d’accuser Dieu d’être l’auteur immédiat du péché. On lit que Dieu endurcit les hommes de deux façons : en retenant les influences puissantes de son Esprit, sans lesquelles leurs coeurs resteront durs et s’endurciront de plus en plus ; dans ce sens, il les endurcit, en les laissant s’endurcir. Et encore, en comandant ces choses dans sa providence qui engendrent leur endurcissement, puisqu’ils sont gangrenés par leur corruption.

Dieu n’a pas besoin d’infuser de mauvaises intentions dans le coeur d’un faux docteur pour sceller l’apostasie de la personne et ainsi accomplir le décret divin. Dieu retire simplement la lumière de sa vérité, l’influence de son Esprit et la miséricorde de sa grâce et les motifs obscurs du pécheur sont suffisants pour assurer sa propre ruine. Il embrouille la vison des non-croyants. Parfois, Dieu retient la vérité ou la rend difficile à comprendre pour ceux qui la détestent déjà. En réalité, il les rend « aveugles » (Jn 9:39; 2 The 2:11-12).


Bien sûr, une lumière éclatante peut être aussi aveuglante que les ténèbres. « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue » Jn 1:5. Lorsque Dieu rend aveugle quelqu’un qui préfère les ténèbres à la lumière (Jn 3:19), cela ne veut surtout pas dire que Dieu opère dans le domaine des ténèbres ou qu’une quelconque forme de ténèbres existe en lui (1 Tim 6:16).


Il utilise des agents malveillants pour accomplir ses propos. Parfois, le Seigneur se servira de Satan ou d’autres « causes secondaires » pour provoquer des actions qui découlent des motifs impurs qui résident dans le coeur d’un pêcheur (comparez par exemple 2 Sem 24:1 et 1 car 21:1; voir aussi Ez 14:7-9). Mais encore là, chaque motif impur se cachant derrière chaque péché provient de la créature déchue, jamais de Dieu.


Il va de soi que les motifs, les objectifs et les agissements de Dieu sont indiscutablement purs et saints en tout temps (Gen 50:20). Il accomplit le bien en toutes choses et par elles (Rom 8:28), et cela comprend tout le mal réalisé par les puissances des ténèbres. En conséquence, même s’il est vrai que Dieu a « décidé d’avance » et « prédéterminé » ou « décrété » les actions des malfaiteurs (2 Sam 12:11; 16:10; Act 2:23; 4:27-28), il n’approuve pas le mal derrière le geste. « Dieu est lumière, et il n’y a point en lui de ténèbres » 1 Jn 1:5. La volonté de pécher provient toujours du coeur du pécheur lui-même, et non de Dieu. Il n’est jamais l’auteur ou la cause déterminante du mal.



John MacArthur




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