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LES LIMITES DE L'OECUMÉNISME




Tel est les titre d’un article, publié par Philippe Viguier sur Inernet. L’étude est intéressante pour deux raisons. D’une part, elle expose le sujet de manière souvent juste, mais, d’autres part, le langage n’en est pas moins souvent vague et mal défini. C’est justement ce dernier aspect qui retient notre attention, car il est l’exemple typique d’un manque de clarté, courant aujourd’hui, pour parler de questions d’une brûlante actualité sans appeler les choses par leur nom. Une remarque de l’un de nos collaborateurs résume bien la situation : " Tu en fais bien ressortir les déficiences et le caractère si vague qu’il en devient dangereux … C’est dommage que le bon grain se mêle ainsi avec l’ivraie."


Reprendre l’ensemble de l’article occuperait trop de place dans le cadre de cette publication, aussi nos lecteurs ne trouveront-ils ici que quelques illustrations des lacunes que nous relevons dans l’article de Philippe Viguier. Il ne s’agit donc pas d’un dialogue avec l’auteur, mais de réflexions suggérées par son texte.


Ph. Viguier : L’oecuménisme est un mouvement qui cherche à rétablir l’unité visible des chrétiens en dépit des divergences doctrinales…


E. Ropp : La formulation est bien trop vague ! Qui peut être considéré comme chrétien ? L’unité des vrais chrétiens n’est pas à décréter, elle est spontanée là où le Saint-Esprit peut agir librement !


Ph. V : La culture du postmodernisme dans laquelle nous vivons encourage le dialogue et l’ouverture d’esprit. Il y a des côtés très positifs à cela.


E. R : « Dialogue » est devenu un maître-mot ! En son nom on fait des compromis coupables.


Ph. V : On a tous à apprendre des autres. On porte souvent des oeillères.


E. R : Ce sont là des lieux communs sans valeur face aux Saintes Écritures. Cela n’exclut pas le fait qu’il reste nécessaire de s’éprouver soi-même à la lumière de ces dernières !


Ph. V : On peut décourager quand on pense être les derniers défenseurs de l’Évangile, …


E.R : On ne se décourage pas si l’on sait que la Vérité est en jeu !


Ph. V : … alors que Dieu agit souvent de manière puissante là où on ne l’imaginerait jamais.


E.R : Il reste à examiner les faits par rapport aux Écritures. Oui, Dieu peut agir même dans des milieux infidèles, mais ce n’est pas une raison pour être infidèle soi-même !


Ph. V : Le dialogue est essentiel. En tant que responsable d’Église, je trouve les réunions oecuméniques aussi intéressantes qu’enrichissantes. Cependant, je reste extrêmement prudent d’encourager les gens de mon assemblée à participer à ce genre de réunions. Voici pour en quelques lignes.


E.R : On peut certes rencontrer des gens qui pensent autrement que soi, mais dialoguer dans le cadre d’un système faux dès le départ, ne peut mener qu’au compromis. Dans ce cas, il vaut mieux soumettre à l’autre parti un exposé des vérités bibliques ; il peut l’accepter ou le laisser ! Mais on ne va pas plus loin en cas de refus.


Ph. V : Le vocabulaire chrétien est utilisé différemment d’une assemblée à l’autre. On peut utiliser les mêmes mots et vouloir dire des choses complètement différentes. … Quand on approfondit, on réalise que certaines valeurs sont diamétralement différentes.


E. R : Oui !


Ph. V : L’oecuménisme ferme l’oeil à des hérésies dangereuses

Dans la pensée occidentale, on aime créer des systèmes et des catégories. Le problème est qu’en créant des « boites », on tombe facilement dans des généralités et dans le jugement.


E.R : Philippe Viguier parle trop peu de discernement !


Ph. V : Le courant oecuménique a raison de regarder au-delà des « boites » dénominationnelles.


E.R : On ne comprend toujours pas qui est inclus dans ce «courant oecuménique». On aimerait savoir si l’Église Catholique est incluse dans ces boites.


Ph. V : L’oecuménisme est idéaliste mais peu réaliste.


E.R : Il n’est surtout pas biblique !


Ph. V : … Peu importe l’Église locale, la dénomination ou le mouvement, il y aura toujours un mélange de vrais et de faux croyants parmi ceux qui revendiquent le nom de Dieu.


E.R : Il y a cependant, une question de proportion et de principes de recrutement !


Ph. V : Les eaux du royaume des cieux sont difficiles à naviguer !


E.R : Surtout dans toute cette confusion !


Ph. V : L’Église universelle est invisible, seul Dieu connait ceux qui sont réellement à lui.


E.R : Il faudrait aussi appliquer le principe, assez simple, énoncé par notre Seigneur : « On reconnait l’arbre à ses fruits » !


Ph. V : Pour entrer dans le dialogue oecuménique il faut du discernement, du recul et faire preuve d’une maturité dans la foi que les nouveaux croyants n’ont pas toujours.


E.R : L’oecuménisme tel qu’il est pratique le plus souvent aujourd’hui, porte le ver dans son fruit, il est à proscrire car on se met au trou d’une même table avec des incroyants notoires, pour commencer les Églises de multitudes - celle de Rome comme celle de Genève. Il faut se référer à 2 Cor 6:14-18.


Ph. V : Encourager une association libre avec des mouvements où l’on retrouve autant de mal que de bien (ou pire encore) peut perturber des nouveaux croyants.


E.R : Perturber ? C’est un euphémisme ! Et pourquoi pas scandaliser ? Et cela n’apporte RIEN de bon ni d’utile our les croyants affermis ! 2 Cor 6:14-18.


Conclusion


Ph. V : Travailler avec des Églises d’autres mouvements chrétiens peut être extrêmement enrichissant


E.R. Formule beaucoup trop vague.


Ph. V : Mon avis personnel est que la meilleure association se fait entre Églises locales qui se connaissent et dont les convictions ont été testées plutôt qu’entre grands mouvements où les convictions sont diluées.


E.R. et même opposées !


Ph. V : L’amour et le dialogue sont importants.


E.R. Dans une association saine, oui ; dans l’oecuménisme non ! Car l’amour vrai - celui de la vérité - exclut le compromis de l’esprit oecuménique.


Ph. V : Cependant, l’Église locale reste l’entité privilégiée où Dieu agit et où l’unité doit impérativement être préservée (1 Cor 1:10 ; 12:25-27)…


E.R : Unité n’est pas oeuménisme !


Ph. V : Trouver une Église locale n’est pas toujours facile. Cela demande du temps, de l’engagement, de la réflexion, du discernement….


E.R : Oui !


L’impression générale que nous retenons de cette lecture est que Ph. Viguier est trop imprégné de « l’air ambiant ». Les choses essentielles ne sont pas assez affirmées avec vigueur et clarté. Pourquoi ne mentionne-t-il jamais l’Église catholique par son nom ? Serait-ce parce qu’il la considère comme chrétienne (c’est toute l’impression qu’il donne, sinon il devrait le dire clairement), ou bien parce qu’il ne veut pas mettre ses lecteurs mal à l’aise ? Il est diplômé en théologie, certes, mais sa réflexion manque de profondeur. Il reste aveugle sur des points fondamentaux. Le passage de 2 Cor 6:4-18 présente une ligne de partage, on ne peut plus nette, entre les « eaux troubles et tourmentées » de l’oecuménisme et le fleuve de la vie (vérité non négociable) qui coule de la Parole de Dieu. Ce passage n’est jamais cité, et même son esprit n’apparait pas dans son exposé.


Le pasteur donne l’impression qu’il se fait des illusions sur ce que représente l’oecuménisme de pervers et de dangereux pour les église qui veulent rester fidèles à la Parole de Dieu.


Eric Ropp




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