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LIBRE DE MOURIR



Au centre de la pratique de la mortification se trouve l’union du croyant avec le Christ, Jésus. Dans Romains 6.1-13, Paul montre la relation entre l’union avec Christ et la mortification. En Romains 6, l’apôtre répond à l’objection selon laquelle la justification promouvrait le péché. Il enseigne que l’œuvre de Christ sur la croix, qui est la base de la justification, est aussi la base de la sanctification. Paul fonde son argument sur l’union du croyant avec Christ dans sa mort et sa résurrection. Il dit : « En effet, si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne » (Rm 6.5).


Lorsque vous êtes confrontés à la tentation, lorsque des convoitises s’élèvent en vous pour vous attaquer, considérez-vous comme morts au péché.


La Bible présente cette union sous deux aspects : le croyant est en union avec Christ par alliance et par la conversion.


Premièrement, le croyant est en union avec Christ par alliance.

Dans 1 Co 15.21-22, Paul affirme que toute l’humanité a été précipitée dans le péché et la condamnation parce qu’elle était en alliance avec Adam. De même, tous les élus sont sauvés parce qu’ils sont en union avec le Seigneur Jésus-Christ.

Lorsque Christ est venu sur terre, il a parfaitement obéi à la loi de Dieu et a offert sa vie sans péché comme sacrifice pour les péchés de son peuple. Parce qu’il est le chef de l’alliance de son peuple, il a agi pour tous ses élus, et ils ont agi en lui. Quand il a obéi, ils ont obéi ; quand il est mort, ils sont morts ; quand il est ressuscité des morts, ils sont ressuscités. Ainsi, la faute de leur péché lui a été imputée alors qu’il était attaché à la croix, satisfaisant la colère de Dieu ; donc, leurs péchés sont pardonnés (Rm 3.24-26). De plus, du fait que Christ a parfaitement obéi à la Loi, sa parfaite obéissance leur est imputée, et Dieu les déclare justes (Rm 6.7 ; 2 Co 5.21). Ce pardon et cette imputation de la justice constituent la justification du croyant.

Deuxièmement, le croyant est en union avec Christ par la conversion.

Ce que Christ a fait pour nous légalement, pendant qu’il était sur terre, devient nôtre personnellement quand nous naissons de nouveau et nous nous repentons et croyons en lui (la conversion). Lorsque nous sommes convertis, nous sommes greffés en Christ personnellement et son Saint-Esprit habite en nous. Cette union personnelle avec Christ est la base de la sanctification.


En ce qui concerne la sanctification, deux choses se produisent lors de notre conversion.


Premièrement, à cause de notre union avec Christ, lorsque nous naissons de nouveau, le vieil homme meurt (Rm 6.6).

Dans la conversion, la mort de Christ nous est appliquée de sorte que notre nature pécheresse est mise à mort ; par conséquent, nous sommes morts au péché. Bien que Dieu dans sa providence ait laissé un reste de péché en nous et que nous devions travailler à le tuer (la mortification), notre union avec Christ dans sa mort garantit les résultats de la mortification.

Deuxièmement, lorsque nous naissons de nouveau, nous sommes libérés de la puissance du péché.

Paul dit que la puissance qui a ressuscité Christ d’entre les morts est la puissance qui nous régénère et qui est à l’œuvre en nous (Rm 6.8, 9 ; Éph 1.18-20). Par conséquent, nous vivons par la puissance de la résurrection (Ga 2.20), et ainsi, à cause de notre union avec Christ, l’œuvre de mortification n’échouera pas.


Comment, alors, appliquons-nous notre union avec la mort et la résurrection de Christ à notre lutte contre le péché ?


Tout d’abord, Paul nous appelle à pratiquer le devoir de la pensée spirituelle et positive (Rm 6.11). La puissance de la pensée positive est une doctrine erronée, mais il y a de la puissance dans la pensée spirituelle. Paul nous exhorte à penser spirituellement à notre union avec Christ et à nous considérer comme morts au péché.

Lorsque vous êtes confrontés à la tentation, lorsque des convoitises s’élèvent en vous pour vous attaquer, considérez-vous comme morts au péché. Lorsque vous vous affligez de votre manque d’amour pour Dieu et de croissance dans la grâce, rappelez-vous ceci : « je suis vivant en Christ » ; « je peux grandir dans la sainteté ». Pratiquez la puissance de la pensée spirituelle.

Deuxièmement, pratiquez le devoir lié à votre service spirituel. Paul utilise un concept militaire dans les versets 12-13. Puisque le péché n’est plus notre maître, nous ne devons pas le laisser régner dans notre corps pour obéir à ses convoitises. Il utilise le terme de corps, puisque les perversions du péché dans l’âme se manifestent souvent dans les appétits corporels et le corps devient un instrument du péché : nos yeux, notre parole, nos mains et nos pieds. Paul dit, cessez de mettre les membres de votre corps au service du péché, mais présentez-vous plutôt à Dieu comme ceux qui sont vivants d’entre les morts et qui appartiennent à Dieu. La mortification résulte de notre consécration à Dieu. Troisièmement, ayez recours à votre baptême. En raison de l’union avec Christ, le baptême est un outil désigné par Dieu pour nous aider à mortifier le péché. Paul utilise le baptême dans les versets 3-4 pour prouver que nous ne continuerons pas dans le péché.


Le grand catéchisme de Westminster répond à la question (#167), « Comment devons-nous employer notre baptême ? » avec ce qui suit :

Le devoir nécessaire, mais souvent négligé de tirer profit de notre baptême doit être accompli par nous tout au long de notre vie, en particulier au moment de la tentation, et lorsque nous sommes présents à l’administration de ce dernier à d’autres ; par une considération sérieuse et reconnaissante de sa nature, et des fins pour lesquelles le Christ l’a institué, des privilèges et des avantages conférés et scellés, et du vœu solennel que nous y avons fait ; pour être humilié : de notre souillure pécheresse, de ne pas être à la hauteur et de marcher à l’encontre de la grâce du baptême et de nos engagements ; pour grandir jusqu’à l’assurance du pardon du péché et de toutes les autres bénédictions qui nous sont scellées dans ce sacrement ; pour puiser notre force de la mort et de la résurrection du Christ, en qui nous sommes baptisés, pour la mortification du péché et la vivification de la grâce ; et pour s’efforcer de vivre par la foi, afin d’avoir notre conduite en sainteté et en justice, comme ceux qui, en lui, ont renoncé à leurs noms pour Christ ; et pour marcher dans l’amour fraternel, comme étant baptisés par le même Esprit en un seul corps.


« Tirer profit » ou « employer » signifie s’approprier le baptême dans nos vies. Notez particulièrement que nous nous approprions les bénéfices du baptême en « puis[ant] notre force de la mort et de la résurrection du Christ, en qui nous sommes baptisés, pour la mortification du péché et la vivification de la grâce ». Notre baptême nous rappelle que nous sommes en union avec Christ et que nous sommes morts au péché et à sa puissance. Lorsque nous réfléchissons à notre baptême et à sa signification, nous tirons notre force de la mort et de la résurrection de Christ. De plus, notre baptême nous rappelle notre obligation de nous repentir, de mortifier notre péché et de poursuivre la sainteté. Le baptême est donc un pont utile qui relie ce que nous sommes en Christ à la lutte contre la tentation et le péché.


Notre union avec Christ garantit notre mortification. Rappelons-nous de la puissance qui est la nôtre en Christ, mettons notre corps au service de la justice et utilisons notre baptême comme un moyen pour atteindre ces objectifs.


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