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LORSQUE LA TOLÉRANCE DEVIENT INTOLÉRABLE



« Légitime », « moralement acceptable », « un droit humain » : autant de qualificatifs que nous impose notre siècle pour accréditer des comportements que l’on aurait autrefois dénoncés comme inacceptables, honteux ou pervers. Comment comprendre cette subversion des valeurs traditionnelles ?

Que nos contemporains cherchent à redéfinir le bien et le mal à leur guise, au détriment de la Vérité, ne devrait pas nous étonner. Le coeur humain, trompeur par dessus tout et incurable (Jer 17:9), sait prendre les mots en otages, les défigurer et remplacer leur compréhension ordinaire par un contenu anti-chrétien.


Prenons l’ « amour » par exemple. La Bible nous l’a révélé dans sa plus vaste dimension. Dieu s’est pleinement manifesté en Jésus-Christ comme Celui qui es Amour. Il cherche à restaurer une relation d’amour entre ses créatures rebelles et lui-même. Ce Dieu a instauré entre l’homme et la femme une alliance fondée sur l’amour : le mariage. Il nous commande d’aimer notre prochain. Mais dans notre société, qui évacue le Dieu de la Bible, l’ « amour » se déconnecte de sa source. Le nouvel « amour » sert à justifier toute liaison sentimentale ou physique entre n’importe quels partenaires, sans considération d’âge, de sexe, de responsabilité, ni d’aucunes convenances. Or, cet éclatement de la Vérité en de multiples tâtonnements de fortune rend l’expérience de l’amour toujours plus précaire. La subjectivité égocentrique de l’amoureux prévaut sur les intérêts de quiconque.


Les partisans d’une émancipation morale complète ne souhaitent portant pas être assimilés à des anarchistes. Leurs credo sont pleins de termes vertueux, habilement recyclés :

  • l’harmonie (ou l’unité) dans la diversité

  • L’accueil et l’acceptation

  • La compassion

  • La justice et l’égalité

  • La spiritualité

  • Les préjugés et l’esprit sectaire

  • La haine

  • Le pardon

  • La vérité


La Bible a beaucoup à dire sur chacun de ces concepts. Elle les définit et oriente notre conduite en conséquence. Mais la compréhension actuelle des ces termes est, n’en doutons pas, aux antipodes de la vision biblique. Esaie 5:20-21 se joue sous nos yeux. L’apôtre Paul déclare que ce processus de refus et de désintégration de la Vérité mène à un jugement de Dieu, jugement qui commence ici-bas déjà, dans le vécu des artisans de mensonge et dans nos sociétés (Rom 1:28-32).


Que deviendront les chrétiens dans ce monde de fausseté ? Notre ancrage dans la Bible telle qu’elle est nous vaudra d’être assimilés tôt ou tard aux propagateurs de haine, à des esprits bornés opposés aux progrès de leur temps, à des fauteurs d’inégalité. Nous sommes déjà accusés du péché impardonnable : l’intolérance. Or, en excluant la loi biblique des opinions qu’ils tolèrent, les « tolérants » trahissent leur parti-pris.


Ce jugement arbitraire porté sur le christianisme ne doit pas nous pousser à la radicalisation. À l’exemple de Dieu, nous avons toujours à faire preuve de tolérance dans nos rapports avec autrui. Avec ceux qui ne partagent pas nos convictions, nous sommes exercés à la patience et à l’espérance, car nous aussi étions autrefois esclaves de nos convoitises (Eph 2:1-3). Dieu supporte les révoltes et les égarements des pécheurs, il nous supporte malgré nos faiblesses et nos chutes et nous demande de supporter les faibles. Il fait preuve d’une tolérance patiente et miséricordieuse en vue du salut du plus grand nombre (2 Pi 3:1-9). Mais ce que souhaite l’homme naturel, c’est que Dieu tolère le péché : une impossibilité. En Dieu, la compassion, l’amour et la patience vont de pair avec la vérité, la justice, la sainteté, la sagesse et tous les autres attributs de sa divinité. Dieu est étranger au laisser-aller et au laisser-faire d’aujourd’hui.


Par conséquent, les chrétiens ne peuvent pas rester muets devant la montée de l’impiété. Jésus, dans ses lettres aux septs Eglises, loue les gens d’Éphèse parce qu’ils ne tolèrent pas les méchants (Ap 2:2), mais il blâme les croyants de Thyatire parce qu’ils tolèrent la fausse prophétesse Jézabel (Ap 2:20). Il est parfois nécessaire de s’afficher, avec respect et sans orgueil légaliste.


Derrière les comportements et les raisonnements de ceux qui aspirent à une tolérance sans frontières, il y aune volonté, un chef d’orchestre. À savoir le prince de ce monde, Satan, le père du mensonge. En face de lui, la Parole nous décrit un Dieu dont les yeux sont trop purs pour voir le mal (Hab 1:13). Si Dieu supporte les pécheurs ce n’est pas par faiblesse ou par indifférence, mais parce qu’il « est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté ». (Ps 103:8, Rom 2:4-5). Un temps vient où Dieu fera comprendre l’étendue de son intolérance à l’égard de ceux qui le défient avec arrogance. Le sort réservé à la terre pendant la Tribulation ultime (Ap 6:15-17) nous en donne un avant-goût.


N’ayons pas peur d’être marginalisés ou stigmatisés parce que nous refusons les nouveaux critères du bien et du mal. La foi biblique n’est pas négociable.


Claude-Alain Pfenniger

Condensé du livre de Mark Hitchcock et Jeff Kinley

La bonne nouvelle 3/2020



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