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MALHEUR À VOUS, HYPOCRITES !

Dernière mise à jour : 28 mai


hypocrites

Le chapitre 23 de l’Évangile selon Matthieu est une charge explosive de Jésus contre les pharisiens et les scribes, ces responsables religieux qui l’interrogent avec malice. Loin de se contenter de répondre à leurs provocations, Jésus les démasque avec une clarté implacable, dénonçant leur hypocrisie et leurs pratiques oppressantes. Il s’adresse à eux comme à des représentants d’une religiosité creuse, d’un système qui étouffe la vérité et éloigne les âmes de Dieu. Bien que ce texte visait principalement les leaders religieux juifs de l’époque, son message résonne avec une actualité troublante : les pharisiens et les scribes ne sont pas relégués au passé. Ils se retrouvent aujourd’hui dans nos assemblées, sur les bancs de nos églises, et parfois même à leurs pupitres. Leur portrait, dressé par Jésus, est une mise en garde intemporelle pour quiconque aspire à une foi authentique. Étudions-le avec sérieux, car il nous interpelle tous.


Jésus ne mâche pas ses mots lorsqu’il expose l’hypocrisie des pharisiens. Il pointe du doigt six traits qui les définissent, des caractéristiques qui, malheureusement, se manifestent encore dans les cercles religieux modernes. Ils disent, mais ne font pas, prêchant des vérités qu’ils n’appliquent jamais à leur propre vie, creusant un fossé entre leurs paroles et leurs actes. Ils alourdissent la loi de Dieu par des traditions humaines, imposant des règles écrasantes qui transforment la liberté de la grâce en un joug insupportable. Leur foi est un spectacle, une mise en scène pour attirer les regards admiratifs, car ils cherchent à être vus plutôt qu’à plaire à Dieu. Ils convoitent les places d’honneur, les titres prestigieux, les positions de pouvoir, oubliant que le Royaume de Dieu célèbre les humbles. Leur ego se nourrit des louanges humaines, et ils sont prêts à tout pour briller, même au prix de leur intégrité. Enfin, ils chassent les titres – « pasteur », « ancien », « docteur » – non pour servir, mais pour dominer et se sentir supérieurs.


Face à ces fautes, Jésus prononce huit fois ces mots cinglants : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! » Chaque « malheur » est une accusation précise, un projecteur braqué sur des péchés qui non seulement les condamnent, mais égarent ceux qu’ils prétendent guider. Par leurs enseignements tordus et leurs attitudes arrogantes, ils ferment le Royaume des cieux, barrant l’accès à la vérité et laissant les âmes dans l’obscurité. Sous une façade de sainteté, ils manipulent et dépouillent les plus vulnérables, utilisant la religion pour s’enrichir. Leur zèle à convertir produit des disciples encore plus corrompus qu’eux, des croyants façonnés à leur image hypocrite. Ils jouent avec la vérité, tolérant le mensonge par des subtilités théologiques, comme s’ils pouvaient tromper Dieu. Obsédés par les détails extérieurs – rituels, dîmes, apparences –, ils négligent la justice, la miséricorde et la fidélité qui plaisent à Dieu. Comme des sépulcres blanchis, ils paraissent purs à l’extérieur, mais leur cœur est rempli de corruption. Ils se vantent d’être plus éclairés que les prophètes d’antan, tout en reproduisant leurs erreurs, voire pire. Enfin, leur orgueil les rend aveugles, incapables de voir leur propre perdition, et ils entraînent les autres dans leur chute.


Pour ces fautes, Jésus ne retient pas sa colère. Il les appelle « insensés », « hypocrites », « conducteurs aveugles », « serpents », « race de vipères ». Ces mots ne sont pas une simple réprimande : ils sont un cri d’alarme, une invitation urgente à se détourner d’un chemin qui mène à la destruction. Tristement, ces pharisiens n’ont pas disparu avec le premier siècle. Ils sont toujours parmi nous, dans toutes les sphères religieuses, et oui, même dans nos églises. Ils portent des costumes modernes, parlent un langage chrétien, mais leur cœur reste éloigné de la vérité. Ce sont les faux chrétiens qui croient en Jésus sans jamais s’être véritablement repentis. Ils adoptent les codes de la foi, mais leur vie ne reflète pas la transformation opérée par l’Esprit.


Certains occupent des positions de leadership, prêchant le dimanche des vérités qu’ils trahissent dès le lundi. Ils enseignent la Bible, mais leur vie personnelle contredit leur message. Ils font de la dîme une idole, promettant des bénédictions matérielles à ceux qui donnent, tout en s’enrichissant sur le dos des âmes vulnérables. Leur objectif n’est pas de glorifier Dieu, mais de remplir leurs églises, d’accroître leur influence, de bâtir leur propre royaume. Pour éviter de choquer, beaucoup refusent de prêcher la repentance et la crainte de Dieu. Leur évangile est édulcoré : un message d’amour sans sacrifice, de bénédictions sans obéissance, de croix sans renoncement. Ils baptisent à la hâte des convertis mal préparés, les admettent à la Cène sans discernement, et leur confient même des responsabilités dans l’église. Ainsi, ils produisent des générations de chrétiens de façade, des disciples qui imitent leur hypocrisie.


Cette hypocrisie prend aussi la forme d’une grâce mal comprise. Certains pensent que, puisque Jésus a tout accompli à la croix, ils peuvent continuer à chérir leurs péchés en secret. Ils se cachent derrière des versets mal interprétés, comme les paroles de Paul dans Romains 7, pour justifier leur duplicité. Ils sourient à l’église, plaisantent avec l’assemblée, mais leur cœur reste partagé entre Dieu et le monde. D’autres tombent dans le piège du légalisme, croyant que la grâce ne suffit pas. Ils ajoutent à l’œuvre de Christ leurs propres efforts, se glorifiant de leurs œuvres, de leur discipline, de leur apparence pieuse, pensant mériter le salut. Comme les pharisiens d’autrefois, ils imposent des règles strictes, des interdits rigides, transformant la liberté de l’Évangile en une prison de lois humaines. Ils jugent, condamnent, et écrasent les faibles sous le poids de leurs exigences, oubliant l’amour et la miséricorde qui caractérisent le cœur de Dieu.


Jésus appelle ces religieux « hypocrites » sept fois dans ce chapitre, car leur duplicité est leur marque de fabrique. Ils prétendent aimer Dieu, mais leurs actions les trahissent. Ils trompent les hommes, séduisent les foules, et parfois même se trompent eux-mêmes, convaincus que leur façade religieuse leur ouvrira les portes du ciel. Mais Dieu ne se laisse pas duper. Rien n’est caché à ses yeux. Il voit les pensées les plus secrètes, les intentions les plus enfouies, les péchés que nous refusons d’admettre. La religion, aussi pieuse soit-elle, ne sauve pas. Elle enferme dans un mensonge, éloigne de Dieu, et donne une fausse assurance. Jésus est clair : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Croire en Jésus ne suffit pas – même les démons croient en lui (Jacques 2:19). Il faut naître de nouveau, être transformé par la grâce de Dieu, qui ne vient qu’à ceux qui se repentent sincèrement.


Pourtant, il y a de l’espoir, même pour l’hypocrite. Dieu, dans son amour infini, appelle tous les hommes à se repentir, à reconnaître leur misère, à abandonner leurs masques. Mais cet appel est urgent, car le temps est court. Beaucoup entendront un jour ces paroles terrifiantes : « Je ne vous ai jamais connus » (Matthieu 7:23). Ils auront trompé leur entourage, leur église, et peut-être même eux-mêmes, mais ils ne tromperont jamais Dieu. Le châtiment de l’hypocrisie est sévère : « Aucun menteur n’entrera dans le Royaume des cieux » (Apocalypse 22:15). Mais la grâce de Dieu est plus grande encore. À ceux qui lavent leurs robes dans le sang de l’Agneau, qui se repentent et se tournent vers lui, Dieu promet la vie éternelle et l’accès à son Royaume.


Le chapitre 23 de Matthieu n’est pas seulement une condamnation des pharisiens d’hier ou d’aujourd’hui. C’est un miroir tendu à chacun de nous. Sommes-nous sincères dans notre foi ? Vivons-nous ce que nous prêchons ? Ou portons-nous un masque, cherchant l’approbation des hommes plutôt que celle de Dieu ? Dieu est saint, juste, et amour. Il ne tolérera aucun mensonge dans son Royaume éternel. Mais dans sa miséricorde, il nous invite à nous repentir, à embrasser la vérité, à marcher dans la lumière. Que nous choisissions ce chemin, que nous rejetions l’hypocrisie, et que toute la gloire soit rendue à celui qui seul est digne !


L. Gilman



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