UN PEUPLE CHOISI PAR DIEU
- L. GILMAN
- 31 mai
- 5 min de lecture

Dans son dessein éternel, forgé avant la fondation du monde, Dieu a choisi.
En hébreu, Bakhar : élire, désirer, aimer.
En grec, *Eklegomai* : cueillir pour soi, décider.
Ce choix divin, empreint d’amour et de souveraineté, s’est manifesté à travers l’histoire, traçant un chemin de grâce et de rédemption. Ce choix est entièrement inconditionnel, indépendant des mérites ou des actions humaines, révélant la liberté absolue de Dieu dans son plan parfait (Rom 11:6). Face à l’objection que cette élection serait injuste, il faut considérer la nature humaine et la grâce imméritée de Dieu, ainsi que sa fidélité à préserver ceux qu’il a choisis, garantissant qu’aucun élu ne se perdra.
Tout commence avec Abraham, le premier appelé, destiné à devenir le père d’une grande nation (Genèse 18:17-19). Rien dans Abraham ne justifiait cet honneur ; ce fut l’initiative gratuite de Dieu, qui, par amour, l’a choisi pour bénir toutes les nations. De sa lignée naît Israël, un peuple petit et humble, élu non pour sa grandeur ou sa supériorité, mais parce que l’Éternel a posé son regard sur lui (Deutéronome 7:7-8). « Ce n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples », dit l’Écriture, soulignant que le choix de Dieu repose sur sa seule volonté, sans condition préalable. Jacob, renommé Israël, devient l’héritage précieux de Dieu, chéri comme la prunelle de ses yeux (Ésaïe 41:8), non pour ses mérites, mais par la grâce souveraine de l’Éternel.
Ce peuple, mis à part pour refléter la sainteté divine (Deutéronome 14:2), n’a rien fait pour mériter cet appel. Dieu l’a choisi parmi tous les peuples, non pour ses qualités, mais pour accomplir son dessein rédempteur. Ce principe s’étend à tous les choix divins : Aaron, les sacrificateurs, David, ou encore le temple, tous sont élus sans mérite propre, par la seule décision de Dieu (Psaume 105:26 ; 1 Samuel 13:14). David, un simple berger, est oint comme roi, non pour sa stature, mais parce que Dieu l’a voulu selon son cœur (Psaume 78:70-71). Jérusalem, choisie pour porter le nom de l’Éternel, n’a rien de plus que les autres villes ; c’est Dieu qui l’a désirée (Psaume 132:13).
L’élection inconditionnelle de Dieu trouve son expression la plus claire dans Éphésiens 1:4-5 : « Il nous a choisis en lui avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés à être adoptés comme ses enfants par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté. » Ce passage révèle que le choix de Dieu précède la création elle-même, ancré non dans les œuvres ou la valeur des élus, mais dans son amour et sa volonté souveraine. Aucun mérite humain ne conditionne cette adoption ; elle est le fruit du « bon plaisir » de Dieu, qui décide librement d’appeler certains à devenir ses enfants. Cette élection, décidée dans l’éternité, garantit que ceux qui sont choisis sont destinés à la sainteté et à une relation filiale avec Dieu, par la grâce seule.
Certains objectent que si Dieu choisit certains et pas d’autres, il serait injuste, notamment en condamnant ceux qui ne sont pas élus. Mais cette critique méconnaît la nature humaine déchue. L’homme, par nature, est enclin au péché et se détourne de Dieu (Romains 3:10-12 : « Il n’y a point de juste, pas même un seul ; tous se sont égarés »). Sans l’intervention divine, nul ne chercherait le Dieu de la Bible, car son cœur ne le désire pas (Jean 6:44 : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire »). Si Dieu n’attire pas l’homme à lui, celui-ci, laissé à sa propre inclination, rejette Dieu par choix, préférant ses propres voies. Ainsi, le non-choix de certains ne les prive pas d’une inclination qu’ils n’ont jamais eue ; ils n’en veulent pas. Dieu n’est donc pas injuste en ne les choisissant pas, car tous méritent le jugement à cause de leur péché (Romains 6:23).
Sa justice s’exerce dans le châtiment du péché, tandis que sa grâce, imméritée, s’exprime dans le choix de sauver certains.
Dans la plénitude des temps, ce même choix inconditionnel se manifeste en Jésus, le Serviteur bien-aimé, élu pour sauver l’humanité (Matthieu 12:18). Jésus choisit à son tour ses disciples, non pour leur piété ou leur sagesse, mais par sa seule autorité (Jean 15:16 : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis »). Même Judas, inclus dans ce plan, accomplit la volonté divine (Jean 13:18). Paul, persécuteur des chrétiens, est saisi sur le chemin de Damas, non pour ses œuvres, mais pour devenir l’instrument choisi de Dieu (Actes 9:15). Cette élection s’étend aux croyants de toutes nations, appelés « dès le commencement pour le salut », non par leurs efforts, mais par la sanctification de l’Esprit et la foi en la vérité (2 Thessaloniciens 2:13).
Ceux que Dieu choisit, il les soutient et les garde jusqu’à la fin, comme l’affirme 1 Pierre 5:10 : « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » Ce verset souligne la persévérance des saints, assurant que l’appel de Dieu est irrévocable. Les élus, bien qu’éprouvés par des souffrances temporaires, ne sont jamais abandonnés. Dieu lui-même, par sa grâce, les perfectionne et les rend inébranlables, garantissant leur entrée dans la gloire éternelle. Cette persévérance n’est pas le fruit de leurs efforts, mais de l’œuvre souveraine de Dieu, qui veille sur ceux qu’il a choisis pour les conduire à leur destinée.
De plus, la certitude que nul élu ne se perdra est affirmée dans Jean 6:39 : « Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. » Jésus proclame ici que tous ceux que le Père lui a confiés—les élus—sont sous sa garde infaillible. La volonté divine garantit qu’aucun d’eux ne sera perdu, et leur résurrection au dernier jour est assurée. Cette promesse repose sur la puissance et la fidélité de Christ, qui accomplit parfaitement la volonté du Père, rendant le salut des élus inéluctable.
Le choix de Dieu n’est pas universel ; tous ne sont pas élus, mais ceux qui le sont n’ont rien fait pour le mériter. Dieu choisit « les choses folles », « faibles » et « viles » du monde, non pour leur valeur intrinsèque, mais pour confondre les sages et révéler que nul ne peut se glorifier devant lui (1 Corinthiens 1:27-29). Cette élection, décidée avant la création (Marc 13:20), repose uniquement sur la grâce imméritée de Dieu, qui appelle selon son bon plaisir. Être choisi, c’est être aimé sans condition, châtié comme un enfant par un Père aimant (Amos 3:2), et préservé pour l’éternité.
Dans les temps de la fin, lorsque la détresse s’intensifiera, Dieu abrègera ces jours pour ses élus, choisis avant la fondation du monde (Marc 13:20). Heureux le peuple qu’il appelle son héritage (Psaume 33:12) ! Être choisi, c’est être attiré dans la présence de l’Éternel, rassasié par la sainteté de son temple (Psaume 65:4), sans jamais pouvoir revendiquer le moindre mérite. C’est répondre à cet amour souverain par une vie consacrée, portant la lumière de son nom jusqu’aux extrémités de la terre.
L. Gilman
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