« C’est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d’égarement pour qu’ils croient au mensonge. » 2 Thes 2:11
Voici quelques pistes de réflexions :
UNE AFFAIRE DE LANGAGE
Toute idéologie se caractérise par la construction d’une réalité « autre » ou « seconde » effectuée par l’utilisation d’un langage particulier, de néologismes, de mots nouveaux ou de mots familiers revêtant une signification nouvelle. Aujourd’hui, un nouveau vocabulaire appelé « novlangue » a atteint le coeur de notre société.
Ainsi nous croyions immuable la conception traditionnelle d’une famille, à savoir : L’union d’un homme et d’une femme mariés, c’est à dire un couple avec ses descendants et ses ascendants. Or, la folie des néologismes donne, au mot existant « famille » une acception toute nouvelle recouvrant une multitude de formes, toutes équivalentes les unes aux autres. Ainsi, sont apparues la famille recomposée, la famille monoparentale, la famille englobant des nouvelles parentalités avec « papa et papa » ou « maman et maman », pour ne citer que les exemples les plus flagrants. Le but ? Subvertir notre langage familier pour faire valoir une nouvelle idéologie qui ridiculise et décrit la famille voulue par Dieu.
Déjà le psalmiste s’élevait contre la manipulation par le langage quand il s’exclamait : « que l’Eternel extermine ceux qui disent : Nous sommes forts par notre langue, nous avons nos lèvres avec nous. Qui pourrait devenir notre maître ? » (Ps 12:4)
LA CULTURE DE L’EFFACEMENT
Une des conséquences de ce qui précède est la suivante : toute personne qui, par exemple, défend publiquement la conception traditionnelle du mariage, de la famille et des sexes est de plus en plus mal considérée. Elle peut même être victime de la cancel culture, aussi appelée en français culture de l’effacement ou culture de l’annulation, qui consiste, entre autres, à une mise au ban de certains individus et communautés. Cette forme de bannissement est un avatar du « politiquement correct ». Ainsi peut-on être catalogué comme « homophobes » ou « transphobes ».
« Phobe » signifie « qui craint ». Craignons-nous les personnes homosexuelles ? Ou craignons-nous les transgenres ? Pas du tout. Mais simplement, en tant que chrétiens, nous faisons une différence entre comprendre et être d’accord. Aussi, contre ces fausses craintes, nous déclarons haut et fort ce que Dieu, dans sa perfection, a décidé, à savoir que c’est dans la complémentarité entre l’homme et la femme que la vie peut apparaître : « Dieu créa l’homme à son image. Il créa l’homme et la femme et les bénit en leur disant : Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre. » (Gen 1:27-28).
QU’EST-CE QUE LE « WOKISME » ?
L’adjectif « woke » désigne une personne consciente du manque de justice sociale et du racisme. Ce terme nous est venu des États-Unis et signifierait donc « être conscient de toutes les injustices qui sont faites aux minorités sexuelles, ethniques ou autres ». Voici donc un autre exemple de création récente d’un mot, du moins en français, car en anglais « woke », dans son acception première, veut dire « éveillé ».
Suis-je « woke » ? Comme chrétienne, je devrais sans doute l’être si je prend au sérieux ce verset biblique qui m’ordonne de me mettre debout : « Réveille-toi toi qui dors, relève-toi d’entre les mort, et Christ t’éclairera » (eph 5:14).
Dans ce mouvement, certains groupes placent leur vision du monde et leurs conviction au dessus de toute autre chose.
Moi aussi, aimant et respectant la Parole de Dieu, je place mes convictions chrétiennes par dessus toute autre chose. Avec cette différence : je ne veux pas les imposer aux autres. En cela, je suis l’exemple de mon Sauveur et Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il envoya ses disciples évangéliser les juifs. S’ils devaient connaitre le rejet de la part de certaines personnes, Jésus leur conseilla de les ignorer et de continuer leur chemin. « Lorsqu’on ne vous accueillera pas et qu’on n’écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds » (Mat 10:14). La leçon à tirer est que, si quelqu’un ne veut pas de la vérité, je peux continuer à prier pour lui, mais je ne l’obligerai à rien. Et, surtout, je ne les calomnierai pas et je ne déclencherai pas une « tempête d’insanités » contrairement aux nouveaux « moralistes woke ».
COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?
On assiste, sans conteste, aujourd’hui, à une dérive des mots et des valeurs, une dérive qui inévitable lorsque l’on rejette l’autorité du Dieu de la Bible. Rien de nouveau sous le soleil. Déjà, Adam et Eve ont désobéi au Seigneur et, par leur désobéissance, ont ainsi introduit la douleur, la souffrance et la mort dans un monde qui, auparavant, était parfait. L’homme aurait-il depuis appris quelque chose ? Non. Déjà au temps des Juges « chacun faisait ce qui lui semblait bon ». (Jg 21:25)
Et aujourd’hui, ces slogans parlent pour eux-mêmes : « sois libre, sois toi-même, l’important est ce que tu ressens ! »
Quiconque n’est pas « woke » est menacé de marginalisation sociale !
Comme le montre l’histoire chrétienne, la marginalisation sociale n’est pas nouvelle. Ainsi le premier martyr de cette histoire est Étienne, lapidé à Jérusalem en l’an 47, comme nous pouvons le lire en Actes 7:55-60. Par la suite, des persécutions éclatent contre les disciples de Jésus, car ils refusent d’honorer les dieux romains, donc de pratiquer le culte impérial. Beaucoup sont condamnés mort et jetés aux lions. Au XVIIe siècle, à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes, les croyants sont livrés à la vindicte publique. Ceux que l’on appelle les pasteurs du désert vont exercer leur ministère dans la clandestinité et au péril de leur vie.
Est-ce mieux aujourd’hui ? Loin de là. L’organisation internationale Portes Ouvertes, qui soutient les chrétiens persécutés dans le monde, déclare qu’à l’heure actuelle, au moins soixante six pays persécutent les fidèles, toutes dénominations confondues. Cela ne devrait pas nous étonner, car Jésus-Christ l’avait déjà prédit il y a plus de deux milles ans : « Rappelez-vous ce que je vous ai dit : Un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si les gens m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jn 15:20).
QUE FAIRE ?
Le mouvement « woke » sème l’hostilité en polarisant la société. Dans un autre sens et un tout autre but, le Seigneur Jésus-christ sépare aussi comme il le dit lui-même : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. » Mat 10:34-36)
Que pouvons-nous faire face à cette situation ? Cela n’est peut-être pas toujours agréable, mais nous devons être prêts à défendre les convictions fondées sur la Parole de Dieu.
À mon avis, défendre nos propres convictions chrétiennes implique trois choses :
Premièrement aimer Jésus notre Sauveur et Seigneur de tout notre coeur.
Deuxièmement avoir le courage d’être différent au coeur du courant dominant.
Troisièmement être décidé à suivre Jésus, quel qu’en soit le prix. La Bible nous y invite avec cet appel sans équivoque : « Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner qu’elle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Rom 12:2).
Monika Von Sury
Un tournant décisif
"Comment la révolution culturelle néo marxiste,
bouleverse notre société et nos écoles »
EN RÉSUMÉ
Face aux transformations qui s’opèrent dans notre société sous nos yeux, il importe que nous soyons particulièrement vigilants et attentifs pour en discerner le caractère pernicieux, afin de ne pas nous laisser entraîner par elles et de savoir y résister en retenant fermement les valeurs bibliques, qui sont les seules armes efficaces pour faire triompher la vérité. La confusion dans le langage (novlange), la culture de l’effacement (cancel culture) et le wokisme (déni des vraies valeurs), avec son caractère révolutionnaire, qui fait fi des valeurs chrétiennes et dresse les hommes les uns contre les autres, doivent conduire les enfants de Dieu à s’emparer des armes spirituelle pour défendre les principes de la Parole de Dieu. L’amour de la vérité sera leur meilleure motivation.
Bernard Prunneaux
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