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LA 1ère PRIÈRE DE PAUL - Partie 2


Chapitre 2 Mais, comme je l'ai dit en commençant, si mon texte est l'annonce d'une grande nouvelle, il est aussi UN ARGUMENT présenté par le Seigneur à Ananias.


Et d'abord, c'était un argument bien propre à rassurer Ananias. Naturellement, la mission qui lui était confiée lui inspirait des inquiétudes pour sa sûreté personnelle; il lui semblait qu'en allant vers Saul il se jetait, pour ainsi dire, dans la caverne d'un lion. "Certainement, pensait-il, puisque je suis un disciple de Christ, Saul de Tarse se saisira de moi et m'emmènera à Jérusalem." Alors voici, le Seigneur lui dit : "Il prie !" ,et à l'instant toute appréhension s'évanouit de son coeur. "Cela suffit, Seigneur, dut-il répondre avec joie; si Saul prie, je n'ai rien à craindre." - Et vous de même, mes chers auditeurs, soyez assurés que vous n'avez rien à craindre d'un homme de prières. Je ne sais comment expliquer ce fait, mais il est positif que les incrédules mêmes entourent le fidèle chrétien d'une certaine vénération. Un maître impie aime pourtant à avoir à son service un domestique pieux; tout en méprisant la religion pour lui-même, il l'estime dans son serviteur, et, s'il prie, il lui accordera une confiance particulière. Il est vrai que de nos jours, hélas ! il est des gens qui se font passer pour des hommes de prière, et dont la conduite prouve que leurs prétentions ne sont que feinte et mensonge. Il va sans dire que je ne parle point de ceux-là. Mais quant aux âmes qui prient dans le vrai sens du mot, ne craignez pas, je le répète, de placer en elles une confiance sans bornes. Qui s'entretient avec Dieu en secret se conduit droitement en public. Qui s'approche souvent du trône de la grâce offre toute garantie. Il me souvient d'avoir entendu raconter un fait, qui confirme ce que j'avance d'une manière bien remarquable. Deux touristes parcouraient ensemble les montagnes de la Suisse. A la nuit tombante, ils se trouvèrent au milieu d'une forêt, où ils ne tardèrent pas à apercevoir une petite hôtellerie d'assez triste apparence. L'un des voyageurs, incrédule déclaré, dit à son compagnon qui était chrétien : "L'aspect de cette maison ne me plaît pas; je crois qu'il serait imprudent de nous y arrêter. Entrons toujours, répliqua l'autre; nous verrons mieux ce qui en est." Ils y entrèrent en effet; mais l'intérieur de la maison leur sembla non moins suspect que l'extérieur. Leur malaise allait croissant, quand tout à coup le maître du logis leur dit : "Messieurs, j'ai l'habitude de lire la Bible, et de prier chaque soir avec ma famille; me permettez-vous d'accomplir aujourd'hui cet acte de dévotion en votre présence ? Certainement, avec le plus grand plaisir !" s'écrièrent les voyageurs. Après le culte, chacun gagna sa chambre. "Je suis complètement rassuré", dit tout bas l'incrédule à son compagnon.- "Pourquoi cela ?" demanda celui-ci. - "Parce que notre hôte a prié."- "Ah ! il paraît," repartit le chrétien, "qu'après tout vous faites quelque cas de la religion; parce qu'un homme prie, vous pouvez dormir tranquille chez lui." Et bien doux fut cette nuit-là le sommeil des deux voyageurs; car ils sentaient que dans une maison, qui avait pour toit la prière et pour murailles la piété, aucun être humain ne pouvait songer à leur nuire. Vous le voyez, mes frères, il n'était pas d'argument plus propre à apaiser les craintes d'Ananias que celui exprimé par ces simples mots : Voilà, il prie. Mais il y a plus. Ces paroles étaient encore un argument tout-puissant en faveur de la sincérité de Paul. La prière particulière est, sans contredit, la meilleure pierre de touche d'une sincère piété. Si Jésus avait dit à Ananias : "Voilà, Saul prêche", Ananias aurait été en droit de répondre : "Seigneur, il peut prêcher, tout en n'étant qu'un hypocrite." Si Jésus avait dit : "Voilà, il assiste à une assemblée de l'Eglise", Ananias aurait pu répliquer : "Seigneur, il peut s'y être glissé comme un loup en habits de brebis." Mais au lieu de cela, que lui dit son Maître ? "Voilà, Saul prie." Dès lors, Ananias est convaincu de la sincérité du nouveau converti. Et aujourd'hui comme alors, mes chers amis, la prière secrète, la prière individuelle est la plus sûre garantie de la sincérité d'une âme. Pour ma part, lorsqu'un jeune chrétien vient me consulter au sujet de son état spirituel, et qu'il m'entretient de ce qu'il sent et de ce qu'il fait, le plus souvent je coupe court à la conversation en lui disant : "Agenouillez-vous et priez." D'ordinaire il s'excuse, mais j'insiste. Enfin, il se prosterne, il gémit, il pleure; les paroles lui manquent, et ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'il parvient à balbutier d'une voix tremblante : "Seigneur, aie compassion de moi, qui suis le plus grand des pécheurs !" Les impressions religieuses de mon jeune frère m'inspirera déjà plus de confiance; mais, si je pouvais l'accompagner chez lui, s'il m'était donné de le voir prosterné dans la solitude et répandant son âme devant Dieu, oh ! c'est alors que je me sentirais sûr qu'une bonne oeuvre est commencée en lui, car celui-là est un vrai chrétien qui prie en particulier. Le fait seul que vous lisez chaque jour dans un livre de dévotion ne prouve pas le moins du monde que vous soyez un enfant de Dieu; mais, je le répète, si, dans le secret de votre cabinet, vous priez de tout votre coeur, on peut dire, sans crainte de se tromper, que votre piété est sincère. Un peu de sincère piété vaut mieux que des montagnes de formalisme. La piété du chez soi est la meilleure piété; la prière secrète est la meilleure prière. De deux choses l'une : ou la prière vous fera renoncer au péché, ou le péché vous fera renoncer à la prière. Mais l'on peut se tromper soi-même, tout en étant sincère; Paul ne se trompait pas; et la preuve, c'est que le Seigneur pouvait dire de lui : "Voilà, il prie." La prière du coeur, en effet, témoigne de la réalité de notre conversion aussi bien que de notre sincérité. S'il me fallait résumer toute la religion chrétienne en un seul mot, je n'en choisirais pas d'autre que celui-ci : La prière. Si l'on me demandait ce qui constitue, à mon avis, l'essence même de la vie chrétienne, je répondrais encore : La prière. Il faut nécessairement que l'âme ait été convaincue de son péché avant d'avoir pu prier; il faut qu'elle ait eu quelque espérance de pardon avant d'avoir osé s'approcher de Dieu. Par le fait, dans la prière sont renfermées toutes les expériences, toutes les vertus du chrétien. Dites moi seulement, mon cher auditeur, que vous êtes un homme de prière, et je vous répondrai aussitôt : "Dans ce cas, je n'ai aucun doute ni sur la réalité ni sur la sincérité de votre religion." Une dernière remarque avant de quitter ce chapitre de notre sujet. Les paroles que nous méditons étaient encore un argument qui établissait de la manière la plus concluante l'élection de Paul. C'est ce que nous montrent clairement les paroles qui suivent celles de mon texte : "Cet homme est un instrument que j'ai choisi."( Ou, selon d'autres versions, un vaisseau d'élite.) Je connais beaucoup de personnes, pour qui la doctrine de l'élection est un sujet de perpétuel tourment; souvent même, il m'arrive de recevoir des lettres où l'on me prend à partie, parce que je prêche cette doctrine. Voici la seule réponse que j'aie à faire à cet égard. L'élection est une vérité enseignée dans la Bible. Si elle vous déplaît, allez demander à mon Maître pourquoi il l'y a mise. Quant à moi, je n'y puis rien. Je ne suis qu'un serviteur, et je ne fais que vous rapporter ce que j'ai reçu d'en haut. Si j'étais au service d'un maître de la terre, je n'oserais altérer le message qu'il m'aurait confié. Il se trouve que je suis un ambassadeur du ciel, et malheur à moi si je ne vous transmettais pas fidèlement le message du Seigneur ! Que si vous trouvez à redire à ce message, encore une fois, je n'y puis rien; adressez-vous à qui de droit. "Mais, dira quelqu'un, comment puis-je savoir si j'ai été choisi de Dieu ? Je crains de ne pas être au nombre des élus." Pour te répondre, mon cher auditeur, permets-moi de te poser à mon tour quelques questions. Pries-tu ? Si l'on peut dire de toi : "Voilà, il prie", certainement on peut aussi ajouter : "Voilà un instrument choisi de Dieu." As-tu la foi ? Si tu l'as, tu es un élu. Tels sont les signes de l'élection. Si tu ne possèdes, ni foi ni esprit de prière, tu n'as aucune raison de penser que tu fais partie du peuple particulier de Dieu. Mais gémis-tu de ne pas croire encore ? Souhaites-tu aimer Christ ? Y a-t-il dans ton coeur - je ne dis pas un désir - mais la millième partie d'un désir de t'approcher de Jésus ? Et ce désir, tout faible qu'il est, te porte-t-il à crier à Dieu avec ferveur et avec larmes ? S'il en est ainsi, ô mon frère, rassure-toi; ne crains pas de ne pas être un élu; car, de même que la prière de Paul était une marque certaine de son élection, de même quiconque s'adresse à Dieu avec sincérité prouve par là qu'il a été élu avant la création du monde, afin qu'il fût saint et irrépréhensible devant Christ, par la charité:

Ephésiens 1 : 4 En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui,

Chapitre 3 Venons-en maintenant à L'APPLICATION. Je regrette, mes chers amis, de ne pouvoir traiter convenablement un sujet aussi sérieux; toutefois, je me console dans la pensée que mon glorieux Maître demande à chacun selon ce qu'il a, et non selon ce qu'il n'a pas. Je suis profondément pénétré du sentiment de mon impuissance; je sais que je ne pourrai parler à vos consciences d'une manière aussi solennelle que je devrais le faire ; quoi qu'il en soit, mon droit est auprès de l'Éternel, et mon oeuvre est auprès de mon Dieu, et au dernier jour il sera manifesté que, si je n'ai pas mieux rempli les devoirs de mon ministère, j'ai failli par faiblesse ou par erreur, mais non par un manque de cordiale affection pour vos âmes. Et d'abord je m'adresserai à mes frères dans la foi. Ne voyez-vous pas, mes bien-aimés, leur dirai-je, qu'un esprit de véritable et fervente dévotion est le plus sûr indice que nous sommes de fils de Dieu ? Cela étant, ne s'ensuit-il pas tout naturellement que plus nous persévérerons dans la prière, plus nous jouirons de l'assurance de notre salut ? Peut-être quelques-uns de vous ont-ils perdu dernièrement cette glorieuse assurance et la paix qui en découle; ils ne savent plus s'ils sont, oui ou non, des enfants de Dieu; leurs âmes sont remplies de ténèbres. Mes frères, voulez-vous savoir où vous avez perdu le témoignage de votre adoption ? Je vais vous le dire : c'est dans votre cabinet. Toutes les fois qu'il y a affaiblissement de vie spirituelle chez un chrétien, soyez sûrs que le mal a commencé là, et pas ailleurs. Je vous parle, hélas ! d'après mon expérience. Souvent je me suis éloigné de Dieu; j'ai perdu pour un temps cette douce saveur de son amour que j'avais goûtée autrefois; j'ai eu à m'écrier dans la tristesse de mon âme : "Le Seigneur m'a-t-il rejeté pour toujours, et ne continuera-t-il plus à m'avoir pour agréable ?" Je suis monté dans la chaire de vérité, mais j'ai prêché sans feu et sans énergie. J'ai ouvert la Bible, mais n'y ai point trouvé de lumière. J'ai voulu entrer en communion avec Dieu, mais tous mes efforts ont été vains. Et savez-vous quelle était la cause de ce déplorable état spirituel. ? J'avais prié avec mollesse et langueur. Oui, mes frères, me voici devant vous, confessant mon péché; je reconnais que, lorsque mon âme a été en souffrance, j'avais à quelque degré négligé la prière. O chrétiens ! voulez-vous être heureux ? Priez beaucoup. Voulez-vous être victorieux du monde ? Priez toujours davantage. Qui cesse de prier cesse de combattre. C'est la prière qui préserve de la rouille les armes de l'enfant de Dieu. "Si les douze apôtres eux-mêmes revenaient à la vie, disait un chrétien éminent, et que, pour jouir de leurs entretiens, vous négligiez vos dévotions particulières, ils auraient porté le plus grave préjudice à vos âmes." La prière est le navire qui revient au port chargé du plus riche fret; c'est le terrain qui rapporte à celui qui le cultive la plus abondante moisson. Mon frère, tu te plains de ne pas jouir d'une communion plus intime avec Dieu; mais à qui la faute, je te le demande, si ce n'est à toi, - à toi, qui le matin prends à peine le temps, avant de courir à tes affaires temporelles, de prononcer, à la hâte, deux ou trois mots de prière, et qui rentrant le soir fatigué de corps et d'esprit, n'as pour ainsi dire à consacrer à Dieu que les instants de rebut de ta journée ? Et ce que je dis aux individus, je le dis également aux Eglises. Si aujourd'hui il y a si peu de vie dans nos troupeaux, c'est parce qu'il n'y a pas plus de prières. Pour mon compte, j'ai la plus triste opinion des Eglises qui ne prient pas. Si je vais le dimanche de lieu de culte en lieu de culte, je vois partout des auditoires considérables, mais, si je vais dans la semaine aux réunions de prières, je n'y trouve qu'une douzaine de personnes. Dieu peut-il nous bénir, Dieu peut-il répandre son Esprit sur nous, tant que les choses sont en cet état ? Sans doute il pourrait le faire, mais ce ne serait pas selon l'ordre de ses dispensations, car il dit expressément à Sion qu'elle enfantera des fils quand elle sera en travail d'enfant:

Esaïe 56 : 8 Le Seigneur, l'Eternel, parle, Lui qui rassemble les exilés d'Israël : Je réunirai d'autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés. Mes frères, emportez dans vos coeurs cette pensée, qu'il nous faut plus de prières. Allez, et dites à votre pasteur que son troupeau ne prie pas assez. Engagez vos amis à prier avec vous. Dussiez-vous même être seul, établissez une assemblée de prière; et si on vous demande combien de personnes y assistaient, répondez sans hésiter : "Nous étions quatre; car avec moi il y avait Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit, et nous avons joui ensemble d'une riche et intime communion." - Si nos Eglises ne répandent pas devant Dieu comme des flots de supplications, je ne sais en vérité ce qu'il adviendra d'elles. Oh ! puisse le Seigneur nous réveiller tous, et nous exciter à crier vers lui, car alors la victoire sera à nous. Plût à Dieu, mes bien-aimés, que je puisse en cet instant même ranimer dans vos coeurs, par ma parole, la flamme vacillante de la lumière, en sorte qu'en quittant ce lieu de culte, vous alliez, chacun de votre côté, incendier pour ainsi dire vos familles, vos Eglises, vos alentours, jusqu'à ce qu'enfin l'Eglise de Christ tout entière, gagnée de proche en proche par ce saint embrasement, et s'offrant à Dieu en sacrifice vivant et saint, fasse monter vers son trône comme une fumée d'adorations et de louanges ! En résumé, mes frères, voici ce que je vous dis : Si vous priez, vous avez dans ce fait même une preuve que vous êtes chrétiens; moins vous priez, plus vous avez de raison de suspecter votre christianisme; et si vous aviez eu le malheur de renoncer complètement à la prière, ce serait un signe que votre âme a cessé de respirer, ou plutôt qu'elle n'a jamais eu le souffle de la vie. Mes dernières paroles sont pour les inconvertis. Oh ! pécheurs, que ne donnerais-je pas en cet instant, pour me trouver ailleurs que dans cette chaire; car, si c'est déjà une chose solennelle, pour un prédicateur de l'Evangile, que de s'adresser aux croyants, qu'est-ce donc que d'avoir affaire avec vous ?... D'un côté, nous craignons de vous encourager par nos paroles à compter sur vos propres forces, et de l'autre, nous tremblons à l'idée de vous laisser dormir du fatal sommeil de l'indolence et d'une fausse sécurité. Je crois qu'il n'est pas de fidèle ministre du Seigneur qui ne se sente parfois embarrassé, quant à la manière dont il convient de vous faire entendre la vérité; non pas que la nécessité de vous annoncer l'Evangile soit pour nous un sujet de doute, mais nous voudrions pouvoir vous l'annoncer de telle sorte que vos âmes fussent gagnées à Christ. Pour ce qui me regarde personnellement, je puis me comparer avec vérité à une sentinelle, qui, debout à son poste, est accablée de lassitude. Avec quelle énergie sa volonté se débat contre l'infirmité physique qui menace de la vaincre ! Le souvenir de sa responsabilité l'excite à de nouveaux efforts. Ce n'est pas le vouloir qui lui manque, c'est le pouvoir. Et moi de même, sentinelle du Seigneur, je souhaite ardemment être fidèle, mais en même temps le sentiment de mon incapacité pèse lourdement sur moi. Oh ! veuille le Saint-Esprit me venir en aide, et non seulement à moi, mais à tous mes collègues dans le ministère, afin que les uns et les autres nous nous appliquions à exalter, non point la liberté humaine ou la justice propre, mais uniquement la grâce qui est en Jésus ! Maintenant donc, ô pécheurs qui m'écoutez, je vous déclare hautement, solennellement, qu'une âme qui ne prie point est une âme qui n'a point Christ. Oui, j'en atteste le Dieu vivant, vous qui ne connaissez rien de la prière du coeur, êtes encore sans Dieu, sans espérance, étrangers à la république d'Israël ! Vous qui ne savez pas ce que c'est que de gémir sur vos péchés, êtes complètement dépourvus de la piété qui sauve ! Et souffrez que je vous demande si vous avez jamais sérieusement réfléchi à l'épouvantable état dans lequel vous vous trouvez. Vous êtes éloignés du Seigneur; par conséquent le Seigneur est irrité contre vous, car sa Parole nous déclare que le Dieu fort s'irrite tous les jours contre le méchant. Oh ! pécheur, lève tes yeux en haut. Ne vois-tu pas le regard courroucé de l'Eternel qui te suit en tous lieux ? Oh ! je t'en supplie, pour l'amour de toi-même, songe au sort qui t'attend, si tu vis et meurs sans prière ! Et ne te persuade point que la misérable prière, que tu comptes peut-être prononcer à ton lit de mort, te sauvera. De telles prières, je ne crains pas de dire, sont, pour la plupart, de lugubres comédies, et rien de plus ! C'est une monnaie qui n'a pas cours dans le ciel, car elle est marquée au coin de l'hypocrisie et faite de vil métal...


Mondains qui m'écoutez, prenez donc garde ! Que ferez-vous, quand la fin viendra ? Il serait à désirer pour vous que la mort fût un éternel sommeil, mais elle ne l'est point. L'enfer est une réalité, réalité plus terrible qu'on ne saurait dire ! Je ne veux pas chercher à émouvoir vos imaginations en vous décrivant les tourments des damnés; Dieu veuille que vous ne les connaissiez jamais par expérience !... Oh ! qui pourrait concevoir les souffrances de cet infortuné, qui, du milieu de flammes dévorantes, s'écrie avec angoisse: "Que n'ai-je une goutte d'eau pour rafraîchir ma langue !" Voyez ses lèvres brûlantes, son visage contracté par l'excès de sa douleur... Mais encore une fois, je ne veux point vous décrire cet horrible tableau. Qu'il me suffise de te dire, pauvre pécheur, que l'enfer des enfers sera pour toi la pensée de l'éternelle durée de ton supplice. Lorsque les damnés élèvent leurs regards vers le trône de Dieu, ils voient inscrite sur ce trône cette irrévocable sentence : POUR TOUJOURS ! Lorsqu'ils secouent les chaînes brûlantes de leurs tourments, ces chaînes mêmes leur crient : POUR TOUJOURS ! Lorsqu'ils poussent des hurlements de désespoir, les échos infernaux leur répondent : POUR TOUJOURS ! O lamentable pensée ! Etre en enfer, et y être pour l'éternité !... Mes frères, voulez-vous échapper aux peines éternelles, voulez-vous être au nombre des bienheureux ? Sachez que la route du ciel ne se trouve que par la prière.

Invoquez le Seigneur Jésus, demandez le Saint-Esprit, approchez-vous du trône de la grâce. Retournez, retournez; et pourquoi mourriez-vous, ô maison d'Israël ? Je suis vivant, dit l'Eternel, je ne prends point plaisir à la mort du pécheur, mais je désire plutôt qu'il se détourne de son mauvais train et qu'il vive. Le Seigneur est miséricordieux et plein de compassion. Allons donc à lui en disant : "Il guérira nos rébellions, il nous aimera de bon coeur, il nous pardonnera abondamment, pour l'amour de son Fils." Oh ! si je pouvais en ce jour gagner une seule âme, je serais satisfait. Si j'en gagnais vingt, quelle ne serait pas ma joie ! Plus j'attirerai d'âmes à Christ, plus nombreuses seront les couronnes qui ceindront mon front..... Mais qu'ai-je dit ? Non, Seigneur Jésus, elles ne ceindront point mon front, car je les jetterai toutes à tes pieds, en te disant : "Non point à moi, ô Eternel, non point à moi, mais qu'à ton nom soit la gloire, aux siècles des siècles !"




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