IL RESTAURE MON ÂME
- L. GILMAN
- 5 févr. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 juin

Pendant de longues années, j’ai erré dans les ombres du désespoir, le cœur assoiffé de vérité et d’amour. Mes recherches, aussi ardentes fussent-elles, ne m’offraient aucun refuge où étancher cette soif. La vie, dans sa cruauté apparente, me semblait dépourvue de sens, et la mort exerçait sur moi une étrange fascination. Mais un jour de mars 1994, une lumière a percé mes ténèbres : mon cœur s’est ouvert à Jésus, et ma vie s’est engagée sur le chemin d’une métamorphose profonde. J’ai toujours apprécié mon prénom, Laetitia, qui signifie « la joie » en latin, mais il sonnait comme une ironie face à la tristesse qui m’habitait. Timide à l’excès, l’idée de m’exprimer en public me terrifiait. Je me souviens encore d’un témoignage partagé lors d’un camp chrétien, face à quatre cents âmes, six ou sept ans après avoir rencontré le Seigneur. Mes mains tremblaient tant que je ne pouvais tenir le micro, et l’on m’apporta un pied pour le poser. Aujourd’hui, je contemple avec émerveillement le miracle que Dieu a accompli en moi. De l’abîme du chagrin et du silence, Il m’a élevée vers une joie profonde, qu’Il a gravée au plus intime de mon être. Cette joie, discrète mais inébranlable, n’est pas une effusion bruyante, mais une paix intérieure, un bonheur d’appartenir à Celui qui m’a tout donné. En Lui, j’ai trouvé ma véritable identité, ma direction, mon espérance. Jésus est ma joie, mon ancre, ma vie.
Il m’a fallu attendre l’âge de trente et un ans pour embrasser pleinement l’amour de la vie – non pas cette vie que certains célèbrent dans l’éphémère, faite de fêtes ou de plaisirs égoïstes, mais une vie éclairée par une vérité plus haute. Trop de visages autour de nous cachent leur douleur derrière des masques de gaieté, pour s’effondrer dans la solitude, parfois jusqu’à l’irréparable. Nous connaissons tous une âme blessée par ce paradoxe, et notre cœur aspire à l’aider. Mais seul le Saint-Esprit peut ranimer un cœur éteint et lui insuffler la vie véritable. Je n’étais pas de ces masques, mais une chercheuse éperdue de bonheur, brisée par la tristesse. Aujourd’hui, je proclame avec ferveur : « Il restaure mon âme. » Cette œuvre, patiente et délicate, est une promesse irrévocable.
Jésus est venu briser les chaînes des captifs, libérer les opprimés, et j’étais de ceux-là, prisonnière du mensonge, de l’orgueil, écrasée par le jugement d’autrui et les injustices du monde. Notre Roi connaît chaque fardeau qui nous plie, chaque obstacle qui nous retient. Il nous rencontre dans notre fragilité, puis, tel un potier, façonne l’argile de notre âme selon Son dessein. En contemplant le chemin parcouru, je suis saisie d’admiration devant la patience infinie de ce Potier. Son art est d’une précision exquise : avant de poser l’argile sur le tour, Il la purifie, la plonge dans des eaux qui ôtent ses impuretés, jusqu’à ce qu’elle s’abandonne entre Ses mains. Sans cette préparation, l’argile, imparfaite, se briserait à la cuisson, et le vase serait perdu. Mais notre Seigneur veille sur Ses œuvres. Avec une tendresse unique, Il modèle chaque créature selon sa nature et Son projet divin.
L’action du Saint-Esprit s’apparente aussi à celle d’un chirurgien céleste, soignant les blessures de l’âme. Certains portent des cicatrices profondes, comme des rescapés de batailles, tandis que d’autres n’ont que des éraflures. Pourtant, tous nécessitent Ses soins attentifs. Le Saint-Esprit, Médecin suprême, opère avec une précision surnaturelle. Aucune plaie, même la plus secrète, n’échappe à Son regard. Pour les blessures infectées ou les cœurs qui saignent, Il applique un remède infaillible, restaurant pleinement ceux qui s’en remettent à Lui avec confiance. Quelle grâce d’avoir un Dieu si attentif, dont l’amour dépasse notre entendement ! Il discerne chaque souffrance, chaque lien qui nous retient encore. Comme l’orfèvre purifie l’or, Il affine nos âmes, faisant remonter à la surface toute impureté, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une essence pure, prête à servir Sa gloire. Par amour, Il soigne Ses enfants ; pour Sa gloire, Il les appelle à Son service. Il veut restaurer chaque âme, mais Il nous invite à participer à cette œuvre. Nos larmes, nos cris, sont des offrandes précieuses qui apaisent et guérissent. J’ai versé des torrents de larmes aux pieds du Seigneur – non des pleurs d’amertume, mais des sanglots nés des profondeurs de mon être, qui ont apaisé mon cœur. Dans l’intimité de la prière,
L.Gilman
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