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LA VISITATION DE L'ESPRIT !


Il ne vint pas comme un vent puissant et impétueux. Mais peu à peu, la personne du SaintEsprit envahit toutes nos pensées. Sa présence prenait toute la place et Sa lumière pénétrait jusqu’aux replis les plus cachés de nos coeurs. Il parlait dans chaque réunion à Travers le message du directeur : mais c’était dans notre propre chambre qu’Il se révélait à beaucoup d’entre nous. Certes, le Saint-Esprit était déjà pour nous une vraie personne ; autant que nous pouvions en juger, nous l’avions reçu. Certains d'entre nous avaient discerné une grande part de son action dans leur vie, et par elle. Mais, maintenant, la révélation de sa personne était si extraordinaire que toutes nos expériences précédentes semblaient insignifiantes. Il n’y eut rien de spectaculaire, mais Il se révéla d’une manière si réelle à notre regard spirituel que ce fut pour nous comme un « face à face ». Alors nous avons compris que nous ne l’avions jamais vraiment « vu » auparavant. Comme Job nous avons dit : « J’avais entendu parler de toi, mais maintenant mon oeil t’a vu ! » et, comme lui, nous nous sommes écrié : « C’est pourquoi je me condamne et je me repens, sur la poussière et sur la cendre » (Jb 42:5-6)


A la lumière de Sa sainteté, ce n’est pas tellement notre péché, mais notre moi que nous découvrions…. L’orgueil et l’égoïsme sous-jacents à tout ce que nous avions fait, la convoitise et l’amour-propre là où nous ne les aurions jamais soupçonnés. Nous savions que notre corps était destiné à être " le temple du Saint-Esprit ", mais quand Il nous pressa de répondre à la question : « Qui demeure dans ton corps ? » Nous ne pouvions affirmer que c’était Lui. Nous aurions peut-être osé le dire autrefois, mais à présent nous l’avions vu, Lui. Dans sa nature, Il était parfaitement semblable à Jésus. Il ne vivait jamais pour lui-même, mais toujours pour les autres. Nous étions des gens qui avaient tout quitté pour suivre le Sauveur, nous avions renoncé à tous les biens d’ici-bas, pour vivre par la foi. Ainsi, autant que nous pouvions en juger, nous avions entièrement consacré notre vie à celui qui était mort pour nous. Mais voici ce qu’Il nous dit : « Vous, vous avez livré votre vie entre mes mains. Maintenant, Moi, je désire vivre Ma vie dans votre corps, ce qui est totalement différent ».


Nous avons alors relu le livre des Actes des Apôtres, mais découvert qu’il ne s’agissait pas des Actes des Apôtres, mais des Actes du Saint-Esprit. Le corps de Pierre, celui des autres disciples, étaient devenus des temples. Le Saint-esprit, personne divine, vivait dans le corps des apôtres tout comme le sauveur avait vécu sa vie terrestre dans le corps qui était né à Bethléhem. Tout ce que le Saint-Esprit demandait de nous, c’était notre volonté et notre corps. « Je vous exhorte donc frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant » (Rom 12:1). Il nous semblait n’avoir jamais lu ce texte auparavant. Il était clair qu’Il ne nous demandait par un service, mais un sacrifice. « Notre Dieu est un feu dévorant » (Heb 12:29). Si Dieu le Saint-Esprit prenait possession de nos corps, alors Sa vie consumerait tout ce qui appartenant à la nôtre. Nous avions souvent chanté : « je désire être comme Jésus », mais quand une personne qui est exactement semblable à celle du Sauveur nous a offert de venir vivre Sa vie en nous, jour après jour et heure après heure, nous avons découvert combien ce « désir » était irréel. Que de choses en nous voulaient encore vivre leur propre vie, et reculaient devant cette « sentence de mort » ! Nous commencions maintenant à saisir le sens des paroles du Seigneur : « quiconque veut sauver sa vie la Perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera » (Lc 9:24).


Pourquoi le Saint-Esprit s’était-il ainsi manifesté à nous ? Il nous l’expliqua clairement : c’est qu’il y avait à faire aujourd’hui, dans le monde, une oeuvre que Lui seul pouvait accomplir : « convaincre le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement » (Jn 16:8). Il n’est donc pas étonnant que le Maître ait ordonné à ses disciples de ne pas s’éloigner de Jérusalem avant d’avoir reçu « ce que le Père avait promis » C’est quand l’Esprit serait venu, qu’ils deviendraient ses témoins « à Jérusalem, dans toute la Judée, en Samarie et jusqu’au extrémités de la terre » (Act 1:8).


Plusieurs d’entre nous, le 29 mars précédent, avaient tout déposé sur l’autel dans le but d’apporter l’Evangile à toute créature. Nous étions prêts à être un modeste rouage dans le gigantesque appareil dont Dieu avait besoin pour accomplir cette oeuvre dans votre génération. Mais maintenant le Saint-Esprit nous disait, comme autrefois l’Eternel à Moïse : « Je suis descendu pour accomplir cette oeuvre ». Et nous savions qu’Il est aussi Puissant que Saint.


Pendant que le Saint-Esprit nous visitait ainsi, nous demeurions prosternés à ses pieds. Jusqu’alors, nous nous étions imaginés que notre consécration avait une certaine valeur, que nous serions, avec des milliers d’autres, ceux qui évangéliseraient le monde dans notre génération ! Mais, maintenant que le Saint-Esprit était venu, nous comprenions que nous serions laissés de côté, à moins que nos corps ne deviennent les temples dans lesquels Il pourrait habiter, et par lesquels Il accomplirait son oeuvre. " Je ne suis pas venu, nous dit-il, pour vous donner joie, paix et victoire, ou quelqu’autre bénédiction. En Jésus, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. Mais je suis venu pour vous attacher à la Croix, afin que je puisse vivre dans votre corps, par amour pour un monde perdu " (col 3:3 - 2 Cor 4:10 - Gal 2:20)


Il nous avertit qu’avant l’achèvement de cette tâche, les épreuves seraient si grandes et les attaques de Satan si furieuses que « la chair et le sang » seraient incapables de les surmonter. Il nous rappela qu’à la veille de la crucifixion, à l’heure du combat décisif contre les puissances des ténèbres, le Sauveur seul était demeuré ferme ; tous ses disciples l’abandonnèrent, en dépit de leur dévouement, de leurs promesses et de leur amour pour le Maître. Face aux années à venir, aux ténèbres des derniers temps, à l’ultime combat entre le Ciel et l’Enfer pour les royaumes de ce monde, nous ne pouvions apercevoir qu’une seule Personne « suffisante pour ces choses », c’était la troisième et glorieuse Personne de la Trinité, le Saint-Esprit, agissant par ceux en qui il avait pu faire sa demeure.


Il nous rejoignit l’un après l’autre. L’un après l’autre, nous avons pleuré devant lui. L’un après l’autre, nous avons pleuré devant Lui. L’un après l’autre, nous avons crié comme Esaïe quand il vit le Seigneur : " Malheur à moi, je suis perdu… impur…. ! " L’une après l’autre, nos volontés étaient brisées et nous nous rendions sans conditions. L’un après l’autre, nous faisions la glorieuse découverte qu’Il était venu habiter en nous, et la grandeur miraculeuse de notre privilège nous submergeait.


Cette expérience personnelle était décisive. Nous étions de « nouvelles créatures ». Sa parole aussi devenait nouvelle : nous l’avions si souvent rabaissée au niveau de notre expérience ; mais maintenant la Personne qui habitait en nous nous invitait à élever notre expérience au niveau de la Parole. Nous comprenions que la mort à soi-même est UNE MORT LENTE, et que celui qui nous habitait aurait fort à faire avant d’être réellement libre d’accomplir Son oeuvre à travers nous. Mais une chose était sûre : Il était venu, et Il ne pouvait échouer.


Pour importante qu’elle ait été pour nous personnellement, cette Visitation du Saint-Esprit revêtait une signification bien plus grand encore pour le monde. Dieu est celui pour qui les nations sont « comme une goutte d’eau tombant d’un seau : elles comptent comme poussière sur la balance » (Es 40:15). Prosternés devant Lui, nous ne pouvions que dire le coeur rempli d’une crainte respectueuse : « Tu es venu pour ébranler le monde ! » (Ag 2:6)


Ces jours-là, nos n’éprouvions ni excitation, ni enthousiasme d’origine psychique. Lorsque sa puissance était descendue sur nous, après le 29 mars, nous avions été comme transportés, nous avions chanté et fait éclater nos louanges. Mais à présent, nous étions saisis d’un tel respect devant la Sainte Majesté de Sa personne que nous osions à peine élever la voix pendant les réunions. Dehors, la nature me paraissait remplie de Sa Présence. Quand nous nous promenions ensemble, nous nous surprenons soudain à parler à voix basse… La nuit venue, nul ne pensait à aller dormir, car Dieu était là. C’était comme un avant-goût de la Cité-Sainte où « il n'y aurait plus de nuit » !

Quand nous étions réunis, dans la communion fraternelle, ou en train de prier pour quelqu’un qui émergeait à la lumière, ou que nous demeurions en présence de Dieu, dans le repos de nos coeurs, deux ou trois heures du matin nous semblaient être midi.


Cette Visitation de l’Esprit de caractère particulier dura environ trois semaines. Mais, Dieu soit loué ! Il était venu pour « demeurer » en nous et n’a pas cessé depuis lors. Personne n’a le monopole du Saint-Esprit. Il est Dieu, et quelle que soit l’expérience que nous avons de lui, Il est infiniment plus grand que tout ce que nous pouvons connaître de Lui. Qu’il s’agisse des ses dons (charismes), de ses manifestions, de ses onctions, Il est plus grand que tout cela. Quelle que soit la manière dont Il s’est manifesté à nous, nous avons à reconnaitre également son action puissante dans et par les autres. De plus en plus, nous regardions au Saint-Esprit lui-même, répandu sur toute chair, selon la prophétie de Joël, comme à l’Unique par qui la vision qu’Il nous avait donnée pouvait être accomplie, grâce aux instruments qu’Il s’est préparé dans toutes les parties du monde « (Joël 2:28).


En faisant descendre le feu sur le sacrifice, l’Esprit avait scellé pour Lui-même une équipe d’intercesseurs « pour toute créature » : professeurs et instituteurs, docteurs et infirmières, gens de maison et secrétaires, jardiniers et mécaniciens, leurs tâches étaient diverses, mais unique leur mission. Parmi les étudiants, un grand nombre demeurèrent unis à cette communauté de prière et de travail.


Il y a des moments où Dieu, dans sa façon d’agir envers Ses serviteurs, met à part pour Son service non seulement des individus, mais des communautés, baptisées dans l’Esprit pour former un seul corps, en vue d’un seul objectif fixé par Lui. C’était là ce qu’Il venait de faire.


Norman Grubb

extrait "sur la brèche"

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