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LA JUSTIFICATION CONDUIT À LA SANCTIFICATION !


La justification est la tranformation instantanée du statut d’une personne devant Dieu, et non une transformation graduelle qui se produit en elle. Mais il ne faut pas confondre la justification et la sanctification. Dieu ne justifie pas ceux qu’il ne sanctifie pas. Il n’offre pas la justification comme moyen indépendant d’obtenir le salut.


Beaucoup commettent l’erreur qui est celle de "l’antinomianisme". Ce terme a été inventé par Martin Luther qui, déjà en son temps, constatait que certains déformaient la doctrine qu’il avait redécouverte. Ces antinomiens affirmaient que la justification par la foi éliminait la nécessité de la prédication de la loi, de l’obéissance à la loi et de la sanctification en tant que preuve de justification. Voici comment il les décrit « Mais dans leur folie, nos amis antinomiens désirent flatter des hommes qui se sentent en sécurité, et les déclarer bons, en leur rappelant la justice imputée. Bien qu’il soit difficile aujourd’hui de faire peur avec les éclairs et les tonnerres de la loi, le faux sentiment de sécurité est tellement commun, qu’il faut faire tomber les éclairs et retentir le tonnerre de la loi. »


La solution à l’antinomianisme avancée par Luther, était la prédication de la loi de Dieu, car c’est avec juste raison qu’il avait compris que ceux qui se bercent de la promesse de la justification tout en vivant dans la débauche indiquent par là même que leur sécurité est fausse !


La justification par la foi conduit-elle à une vie licencieuse ? Certainement pas, si elle est correctement comprise. Paul alla au devant de l’argument des antinomiens : « Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? » (Rom 6:1) « Quoi donc ! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de là ! » (Rom 6:15)


Le chapitre 6 de l’épître aux Romains est la réfutation de l’aninomianisme par Paul. Il affirme que notre union avec Christ garantit que nous ne serons plus jamais esclaves du péché : « notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché » (Rom 6:6-7)


Tout en proclamant le salut par la grâce, sans les oeuvres, ceux qui pensent qu’un chrétien peut perdre son salut ont en fait créé un système qui dépend presque entièrement des oeuvres humaines pour toute mesure de justice pratique. Selon eux, après avoir été justifié, le croyant doit agir par ses propres efforts. Ils affirment que la sanctification, l’obéissance, la soumission et tous les aspects de la vie de disciple sont l’oeuvre du croyant, qu’il décide ou non d’accomplir.


Nous ne devons pas notre justification à quelque bon élément qui se trouve en nous ; pas même à l’oeuvre sanctificatrice ou régénératrice de Dieu dans nos coeurs. La justification n’est possible que par l’imputation de la justice de Christ :

« et à celui qui ne fait point d’oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice » Rom 4:5.

« ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront… dans la vie par Jésus-Christ lui seul » Rom 5:17.

« Par l’obéissance d’un seul beaucoup seront déclarés justes » Rom 5:19

« Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient (qui obéissent) » Rom 3:21-22)

« celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » 2 cor 5:21

« non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » Phil 3:9


Heureusement, l’évangile selon Jésus ne laisse pas les croyants dépendre uniquement de leurs propres forces. La glorieuse justification dont notre Seigneur a parlé n’est que le premier pas de la vie abondante qu’il a promise « celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein » Jn 7:38 Le salut qu’il a promis nous donne non seulement la justification mais aussi la sanctification, l’union avec lui, le Saint-Esprit qui habite en nous et une éternité de bénédiction. Ce salut n’est donc pas un simple acte judiciaire unique.


C’est pourtant un acte judiciaire unique, la justification, qui en est le moment décisif.

  • C’est elle qui nous conduit à une nouvelle relation avec Dieu, afin que nous puissions marcher dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière.

1 Jn 1:7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui–même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.

  • C’est elle qui nous donne la paix avec Dieu à la place de l’ancienne hostilité.

Rom 5:1 Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus–Christ,

  • C’est elle qui fait de nous des héritiers dans l’espérance de la vie éternelle.

Tit 3:7 afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.


La justification est au coeur de l'oeuvre de Dieu pour nous, depuis sa prescience dès avant la fondation du monde jusqu’à notre glorification finale avec lui.

Rom 8:29-30 Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier–né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.


Elle est donc au coeur même de l’évangile de Jésus.


L’élection, la régénération, la foi, la justification, la sanctification et même la glorification sont toutes divers facettes faisant partie intégrante de l’oeuvre salvatrice de Dieu. Il n’est pas possible d’isoler la justification au point d’en faire l’unique aspect de l’oeuvre salvatrice de Dieu. C’est pourtant et malheureusement cette erreur qu’on retrouve constamment dans la théologie contemporaine.



John MacArthur

"L'Évangile selon Jésus"



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