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LES FAUX ENSEIGNEMENTS QUI PROVIENNENT DE L'INTÉRIEUR ET DE L'EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE


Lorsque j’enseigne l’histoire de l’Église à mes étudiants, le cours que j’aime le plus donner est celui sur les quatre conciles. Alors que nous étudions le concile de Nicée et les Ariens, les Pères cappadociens et le concile de Constantinople, je précise toujours aux étudiants que tous les hérétiques font appel à la Bible. En réalité, une grande partie de la querelle christologique de cette époque était centrée sur la manière de comprendre Proverbes 8.


Reconnaître que les hérésies émanent souvent d’une base et d’une approche bibliques devrait nous avertir et nous rendre humbles. Il est important de rester humble, car nous pouvons propager des erreurs même en prêchant la parole inerrante de Dieu. Quelles que soient nos bonnes intentions et notre méthode, il est possible d’enseigner une erreur. Cette erreur fera dévier les enfants de Dieu de la vérité.


De même, cela devrait nous mettre en garde contre des enseignements bibliques qui semblent être utiles et évidents mais qui peuvent être des faux enseignements, voir même des hérésies qui nous détruiraient, nous et nos auditeurs. Ceci est particulièrement vrai aujourd’hui. En effet, de nombreux enseignements sont écoutés à cause de la popularité du prédicateur ou de la taille de son ministère. Nous ne pouvons pas simplement affirmer qu’un enseignement est « biblique » et ne pas agir par la suite. Nous devons mettre cet enseignement à l’épreuve – parce que les enfants de Dieu lui sont précieux et doivent être protégés. (Matthieu 18.6 ; 1 Jean 4.1)


Notre mission est de protéger le troupeau. Ainsi, cela doit nous guider alors que nous nous examinons nous-mêmes pour savoir si nos enseignements sont purs.


Comment devons-nous répondre à l’erreur ? À travers tout le Nouveau Testament, les apôtres ont cherché à combattre les faux enseignements et l’hérésie. En fait, dans presque chaque épître, un faux enseignement ou une hérésie est exposé et traité. Par exemple, dans 1 Corinthiens, certains enseignants nient la résurrection de Jésus. La lettre aux Galates critique ceux qui affirment que la justification s’obtient par Jésus et l’adhésion au judaïsme, et non par la foi seule en Jésus seul. Dans la lettre aux Colossiens, Paul met en garde l’Église contre d’étranges enseignements mystiques du judaïsme qui semblaient combiner les lois alimentaires juives avec la philosophie grecque ésotérique. Dans 1 Jean, l’apôtre Jean s’oppose à ceux qui nient que Jésus le Fils de Dieu s’était incarné. Depuis toujours, les responsables de l’Église se sont battus contre les faux enseignements dans l’Église.


Toutefois, l’esprit combatif de la première Église semble très éloigné de la pensée plus tolérante et postmoderne de notre culture contemporaine. Inévitablement, toute prise de position courageuse en faveur de la vérité biblique sera repoussée, parce que « nous ne devons pas juger ». De même, le travail de ceux qui défendent la saine doctrine sera rabaissé parce que « nous ne pouvons pas vraiment connaître » la vérité. Ou alors certains diront : « il a l’Esprit de Dieu en lui », comme pour dire : « ses erreurs bibliques ne sont pas si importantes ». Enfin, il semblerait que notre époque se préoccupe davantage de l’apparence que de la vérité.


Cela ne signifie pas qu’en défendant la foi, nous pouvons ou devrions renoncer à la courtoisie. Une marque de notre conversion est de traiter tout le monde, y compris ceux qui sont dans l’erreur, avec gentillesse et courtoisie (2 Timothée 2.24 ; Tite 3.2). Assurément, nous pouvons être en désaccord sans être désagréables. Et pourtant, non seulement la vérité est en jeu, mais également des individus précieux que Dieu nous a confiés pour le soin pastoral et la supervision. Notre mission est de protéger le troupeau. Ainsi, cela doit nous guider alors que nous nous examinons nous-mêmes pour savoir si nos enseignements sont purs (1 Timothée 4.16).


LES DANGERS QUI PROVIENNENT DE L'INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE


Très certainement, au sein de l’Église évangélique, il y a une panoplie d’erreurs qui requièrent une correction pastorale. La plupart des erreurs portent sur l’application de l’Évangile dans la vie du croyant. Les faux enseignements mettront en péril la nature même de l’Évangile.


  • Le faux enseignement le plus répandu qui se cache derrière le nom de l’Évangile est, semble-t-il, le moralisme.

Généralement, les églises évangéliques enseignent la base de l’Évangile : les pécheurs qui croient en Jésus seul voient leurs péchés pardonnés, et le ciel leur est promis. Cependant, beaucoup de ces mêmes églises enseignent à leurs fidèles qu’une fois sauvés, ils doivent « filer droit et faire beaucoup mieux ». La vie chrétienne est une vie d’effort, et Dieu bénit ceux qui s’aident eux-mêmes, travaillent dur, évitent les ennuis, disent la vérité et « mènent une vie droite ». Sans le vouloir, les gens commencent à croire que c’est l’Évangile : une transaction presque économique où nous donnons à Dieu notre obéissance et il nous donne des bénédictions en retour : un toit et de la nourriture, un bon mariage et des enfants bien élevés, un bon travail et des vacances de temps en temps.

Évidemment, ce n’est pas du tout l’Évangile : c’est du moralisme. Pourtant, c’est ce que croient les adolescents évangéliques et, par extension, leurs parents et leurs églises. Le sociologue Christian Smith a démontré ce phénomène il y a plusieurs années, dans son livre Soul Searching : The Religious and Spiritual Lives of American Teenagers. Dieu est plutôt éloigné de nos vies, sauf dans les périodes de tristesse ou de peine. Dieu se rapproche alors pour nous guérir ; son vrai désir est que nous soyons gentils envers les autres, et il accorde les bénédictions du ciel aux hommes justes lorsqu’ils meurent.

Sous sa pire forme, ce moralisme peut engendrer un Évangile de prospérité atténué. Dans ce cas, les bénédictions ne sont pas simplement la nourriture et le toit, un bon mariage et des enfants ; à la place, on considère que notre obéissance est le chemin vers un succès matériel fantastique. Ceux qui vivent selon la justice sont ceux qui conduisent des voitures Lamborghini avec un autocollant « Je suis béni » pailleté sur la vitre arrière : l’idée étant que la bénédiction de conduire une Lamborghini est le résultat de notre obéissance à Dieu. Ceux qui plaisent à Dieu sont ceux qui ont les moyens de payer l’éducation privée pour leurs enfants ou les camps d’été les plus chers. Ce genre de confusion est à la fois au cœur du légalisme et de l’Évangile de prospérité.

Nous devons prendre garde à nous-mêmes et à nos enseignements, alors que nous cherchons à protéger le Peuple de Dieu des erreurs.


  • Un autre type de faux enseignement est le légalisme.

Le légalisme et le moralisme sont liés l’un à l’autre. Le moralisme affirme qu’il y a un échange avec Dieu : moralité contre bénédiction. Par contre, le légalisme a une compréhension de l’obéissance à Dieu qui est très spécifique, quoique tout aussi anti-biblique. Dans la lettre aux Galates, le légalisme prenait l’apparence de pratiques juives particulières qui étaient demandées au peuple de Dieu : la circoncision, les lois alimentaires et les fêtes religieuses. De nos jours, le légalisme peut prendre diverses formes. Il peut se retrouver dans des manières très spéciales et extra-scripturales d’honorer le Jour du Seigneur, dans certaines techniques concernant les fréquentations amoureuses, ou encore dans des approches de la culture qui confondent les préférences familiales avec les commandements bibliques. Cependant, le légalisme n’est qu’une sorte de moralisme, puisqu’il suggère que nous gagnons la faveur de Dieu par nos œuvres.

L’Évangile prescrit bel et bien des pratiques spirituelles particulières, et c’est la raison pour laquelle le moralisme et le légalisme sont si compliqués à traiter. L’Évangile dit que si nous aimons Jésus, il y aura forcément des fruits. Jésus a dit : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. » (Jean 15.10)

Toutefois, la différence entre l’obéissance à l’Évangile et l’obéissance légaliste ou moraliste est la suivante : nous obéissons à cause de l’amour que Dieu a manifesté en nous par Jésus-Christ. Nous n’obéissons pas en vue d’obtenir quelque chose de Dieu, qu’il s’agisse de son amour ou de ses bienfaits. Aucun de nous ne peut obéir à Dieu de manière suffisamment conforme au standard requis pour obtenir ses bienfaits. Nos œuvres lui sont acceptables uniquement parce qu’il les reçoit par Jésus et en son nom. Notre obéissance n’existe pas sans l’influence et la mise en œuvre du Saint Esprit, qui crée en nous le vouloir et le faire.


  • On trouve encore un autre type de faux enseignement qui est contraire au moralisme et au légalisme. Certains chrétiens pourraient regarder tout cela et dire : « Tout cet accent sur l’obéissance déforme l’Évangile. Dieu ne nous demande rien, sinon de croire en son Fils. Aussi longtemps que nous croyons en Jésus, Dieu nous reçoit comme nous sommes, selon son “ amour inconditionnel ” ». En conséquence, ces chrétiens diminuent l’importance de l’obéissance à un tel point qu’ils deviennent antinomistes.

Littéralement, les antinomistes sont « contre la loi », refusant toute légitimité à la loi de Dieu comme guide de la vie chrétienne. La plupart des évangéliques ne sont pas grossiers au point de nier toute légitimité à l’obéissance à la loi de Dieu. Ils ne peuvent pas contourner les paroles de Jésus et de Paul, Jacques et Jean sur l’obéissance chrétienne. L’antinomisme contemporain est plus subtil : il dénigre le rôle des obligations dans les prêches, diminue l’importance de l’effort dans la vie chrétienne, donne facilement le pardon pour des péchés horribles et évite la discipline d’Église.

Encore une fois, l’antinomisme est difficile à traiter parce qu’il est proche de la vérité. Notre justification n’est pas basée sur ce que nous faisons, mais sur l’œuvre de Christ que nous recevons par la foi seule. Comme nous l’avons déjà énoncé, notre effort est le résultat de l’influence et de la mise en œuvre de l’Esprit en nous. Le pardon est gratuit pour les repentants, alors que nous revenons sans cesse au Père et que nous nous repentons de notre péché. La différence entre l’antinomisme et l’Évangile est une question d’accentuation. Nous sommes justifiés gratuitement en Christ, mais cela nous pousse à travailler et lutter contre le péché. La repentance exige de nous détourner du péché et de nous soumettre à la discipline d’Église.


Tous ces dangers se trouvent dans l’Église évangélique. Peut-être les reconnaissez-vous, les avez-vous déjà entendus, ou peut-être même les avez-vous déjà crus. Pourtant, le moralisme, le légalisme et l’antinomisme sont tous des formes de faux enseignements. Nous devons prendre garde à nous-mêmes et à nos enseignements, alors que nous cherchons à protéger le Peuple de Dieu des erreurs.



LES DANGERS QUI PROVIENNENT DE L’EXTÉRIEUR DE L’ÉGLISE


Les pressions culturelles font dévier le message et la mission de l’Église du droit chemin. Lorsque l’Église adapte son message aux normes culturelles en vigueur, son message devient un faux enseignement, éloignant les fidèles de l’Évangile de Jésus.

  • Au sein de nombreuses églises évangéliques, on retrouve une forme insidieuse d’Évangile de type « Dieu et la patrie ».

Vous avez probablement déjà vu des plaques d’immatriculation ou des t-shirts qui associent la bannière chrétienne et le drapeau américain, comme si tous deux se soutenaient l’un l’autre. D’autres continuent de voir notre pays comme une « nation élue », ayant un rôle important dans les prophéties ou l’histoire du salut.Les pressions de notre culture conservatrice pour faire de l’Amérique une « nation chrétienne » au sens propre est un faux enseignement. Le royaume de Dieu ne s’identifie à aucun ordre politique ou État-nation, mais se tient comme juge au-dessus de tous. Après tout, la loi et le règne de Dieu sont le rocher qui brise les nations et remplit le monde (Daniel 2.44-45). Les royaumes de ce monde deviendront les royaumes de notre Dieu et de son Christ (Apocalypse 11.15). Ne pas distinguer le royaume de Dieu de l’Amérique est une forme de faux enseignement.


  • Un autre faux enseignement provenant « de l’extérieur » est de privilégier sa propre race avant celle des autres.

Certains évangéliques réformés ont défendu que la loi de Dieu requiert la séparation des races et prônent une loyauté tournée premièrement vers leur propre race. Bien que de tels enseignements soient très mal soutenus par la Bible, ceux qui ont une vision étroite de la famille tombent parfois dans ce faux enseignement. Ce dernier s’oppose pourtant au message global de la Bible, à savoir que la croix de Jésus-Christ détruit le mur qui sépare les races pour former une nouvelle humanité en lui (Ephésiens 2.14-16).


Ces deux faux enseignements sont politiquement « de droite ». Évidemment, il y a des pressions dangereuses provenant de la gauche qui cherchent à modifier l’enseignement de l’Église. Tandis que notre culture promeut les mariages homosexuels, le changement de sexe, et bien d’autres croyances ou styles de vie alternatifs, les églises subissent une pression grandissante pour changer leur enseignement. Certains évangéliques affirment que Jésus n’a jamais abordé la question de l’homosexualité et qu’il s’agit donc d’une question ouverte pour les chrétiens. D’autres acceptent l’idée souvent réfutée selon laquelle l’apôtre Paul n’avait pas en tête les mariages homosexuels « monogames » quand il a écrit Romains 1. D’autres églises n’ont pas accepté ces opinions, mais sont restées silencieuses. Pourtant, en ne se prononçant pas sur les questions concernant l’homosexualité et le changement de sexe, ces églises laissent la porte ouverte à toutes éventuelles dérives possibles de leurs fidèles.

Nous pourrions enseigner tellement plus à propos de la beauté et de l’excellence de l’amour sexuel à l’intérieur des liens du mariage biblique.

C’est particulièrement le cas pour les représentations culturelles autour de la sexualité. J’ai été choqué lorsque j’ai rencontré un enseignant d’une école chrétienne qui m’a dit qu’environ soixante pourcent de ses lycéens croyaient que la cohabitation avant le mariage était une façon acceptable de discerner la « compatibilité ». Assurément, leurs églises ne leur enseignaient pas cela explicitement. Cependant, elles ne leur enseignaient rien au sujet de la sexualité au-delà d’un message d’abstinence simple et négatif. Nous pourrions enseigner tellement plus à propos de la beauté et de l’excellence de l’amour sexuel à l’intérieur des liens du mariage biblique. Hélas, nos jeunes sont trop souvent laissés à eux-mêmes avec les représentations culturelles de ce monde.


  • Cependant, le danger prédominant de notre culture est son rappel constant de l’autonomie.

En tant qu’Occidentaux, nous croyons que nous sommes des individus autosuffisants, autodéterminés et que nous pouvons créer notre propre identité et notre propre avenir. Par conséquent, nous croyons que personne n’a vraiment le droit de nous dire comment utiliser notre corps, ni même de nous demander des comptes. Ainsi, dans le domaine de la sexualité, nous définissons notre propre genre et nos pratiques sexuelles. Dans le domaine de la conception, nous rationalisons l’avortement. Dans le domaine du mariage, nous justifions le divorce, l’adultère, le mariage ouvert, et la polyamour.


Néanmoins, cette autonomie se manifeste d’une autre façon. Puisque nous choisissons notre identité et notre avenir, il n’y a pas de Dieu qui a le droit d’envoyer des gens en enfer. En réalité, il n’y a pas de vraie religion de toute manière. Toutes les religions ne sont que des méthodes personnelles pour cheminer dans la vie. Faire du prosélytisme (prêcher l’Évangile et le danger de l’enfer) n’est pas seulement une habitude de mauvais goût, c’est aussi une pratique néfaste parce que cela contredit notre autonomie fondamentale. Du jardin d’Eden jusqu’à nos jours, nous suivons la promesse du serpent « Vous serez comme Dieu » et nous posons la question de l’ennemi : « Dieu a-t-il vraiment dit ? »

Bien que les formes d’autonomie de notre culture ne se retrouvent pas nécessairement dans une Église évangélique locale, cela ne signifie pas que nous sommes libres des tentations de l’autonomie. Quand les gens refusent de se rendre dans une assemblée locale parce qu’ils veulent rester indépendants, c’est une forme dangereuse d’autonomie. Quand d’autres fuient leurs églises plutôt que de se soumettre à la discipline d’Église, c’est aussi de l’autonomie. De même, quand les anciens tiennent l’assemblée en otage avec « leur vision » pour l’Église, plutôt que de se soumettre humblement aux autres frères, c’est encore un exemple de la dangereuse autonomie de notre culture.

Lorsque nous nous accommodons, notre culture, quelle que soit sa forme, finit par endommager le message de l’Église. La culture mondaine nous mène vers différents faux enseignements. En tant que pasteurs et anciens, soyons conscients que nos enseignements peuvent être influencés par notre culture, car de précieuses âmes sont en jeu.



PRENDRE SOIN DU PEUPLE DE DIEU EN PRÊCHANT LA PAROLE


Notre seul espoir de protection est d’enseigner tout le conseil de Dieu. En réalité, la meilleure manière de prendre soin du peuple de Dieu est de prêcher la Parole. Nous devons donc être intentionnels dans la façon dont nous prêchons la Parole de Dieu, afin que nous puissions amener tout le monde à une pleine maturité en Christ (Colossiens 1.28)

Un moyen d’être intentionnel dans ce but est l’utilisation de la prédication textuelle suivie. Certes, parfois une série thématique est d’un grand profit. Cependant, le plus grand besoin du peuple de Dieu est de comprendre et appliquer la Parole de Dieu. Le meilleur procédé est de prêcher systématiquement pour comprendre le message biblique global et ses détails.

Alors que les pasteurs font une exposition systématique des livres de la Bible, les opportunités de traiter divers faux enseignements viendront. Prêcher systématiquement Galates permettra aux orateurs d’aborder naturellement le moralisme et le légalisme. Enseigner de manière systématique l’Évangile de Matthieu permettra d’aborder beaucoup de sujets comme le divorce, l’immoralité sexuelle et l’idolâtrie politique. Faire l’exposition systématique de la Genèse nous permet d’aborder le sujet majeur de l’autonomie. Enfin, prêcher à travers le Cantique des Cantiques nous fera aborder l’excellence, la beauté du désir sexuel et l’amour dans le mariage biblique.

Plus nous serons au milieu des nôtres, plus nous pourrons écouter et analyser notre culture, et plus nous serons prêts à enseigner.

Ces exemples suggèrent une autre manière d’être intentionnels dans le pastorat : les anciens, les enseignants et les pasteurs doivent exposer aux gens différentes parties de la Bible. Exposer à la fois l’Ancien et le Nouveau Testament, expliquer les livres de sagesse ou apocalyptiques : cela est nécessaire pour enseigner tout le conseil de Dieu. C’est aussi utile pour donner des exemples sur comment étudier la Bible.

Un autre moyen de prendre soin du peuple de Dieu en prêchant la Parole est de « réfuter, reprendre, encourager » (2 Timothée 4.2). La plupart des prédicateurs préfèrent une forme particulière de prêche et d’enseignement. Notre peuple, au contraire, a besoin d’être repris et réfuté, et parfois exhorté et encouragé. Si nous sommes toujours en train d’encourager, mais que nous ne reprenons jamais, notre peuple va recevoir plusieurs passages de l’Écriture, mais jamais comme il le faut. Si nous sommes toujours en train de reprendre, mais que nous n’exhortons jamais, le peuple ne recevra pas l’énergie ou l’encouragement dont il a besoin pour continuer.

Cela signifie donc que nous devons connaître notre peuple. Une des difficultés du ministère pastoral est notre isolement. Dans notre ministère de prédication hebdomadaire, nous avons tendance à suivre la routine, préparer des sermons et des cours. Avec le temps, nous croyons que tout le monde voit la vie de la même façon que nous. En réalité, parce que nous sommes plongés dans l’Écriture et le ministère, nous pouvons perdre de vue les personnes, ce qu’elles sont et comment elles pensent.

Ainsi, plus nous serons au milieu des nôtres, plus nous pourrons écouter et analyser notre culture, et plus nous serons prêts à enseigner. Nous toucherons davantage les gens tels qu’ils sont, selon leurs besoins. C’est une des raisons pour lesquelles le modèle biblique pour le pasteur est celui du berger, et que l’Écriture nous appelle à « fai[re] paître le troupeau de Dieu qui est chez vous » (1 Pierre 5.2). La Bible s’attend à ce que nous connaissions les nôtres : à la fois par leur nom, mais aussi par leur cœur, ce qu’ils pensent, ce qui façonne leur vision du monde et comment ils abordent la vie.

Je pense que c’est la raison pour laquelle l’apôtre Paul a dit à Timothée : « Applique-toi à la lecture publique des Écritures, à l’encouragement, à l’enseignement » (1 Timothée 4.13). La Parole de Dieu est le meilleur moyen de faire grandir des chrétiens solides. Notre appel en tant que pasteurs et enseignants est d’équiper les nôtres afin qu’ils soient capables de discerner le bon chemin et qu’ils y marchent. Nous savons que les hérétiques feront toujours appel à la Bible, alors nous devons équiper les nôtres pour qu’ils sachent pourquoi ces enseignements « chrétiens » sont faux. Mais bien plus encore, pour qu’ils reconnaissent quel est le vrai enseignement.

Ainsi, nous accomplissons le ministère que Dieu nous a confié. Le but est que chaque personne confiée à nos soins rentre au ciel en toute sécurité. Pour ce but, nous travaillons et luttons avec toute l’énergie de Dieu qui nous est donnée par l’Esprit.


Sean Michael Lucas

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