DU CHARISMATIQUE À LA DOCTRINE DE LA GRÂCE
- DANIEL GILMAN
- 25 févr.
- 57 min de lecture

" T É M O I G N A G E de 30 années d'église évangélique "
S O M M A I R E
Introduction
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Avant propos
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TÉMOIGNAGE EN 3 ÉTAPES
1ère étape : Mes débuts au sein de l’église pentecôtiste charismatique
2ème étape : Douai et la prédication de la croix.
3ème étape : La doctrine de la Grâce.
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LE BILAN DE 30 ANNÉES D’ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE
L’expérience Charismatique
La puissance de la prédication de la croix
La révélation de la doctrine de la grâce
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LES 5 POINTS DOCTRINAUX PRINCIPAUX
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Conclusion
Synthèse de ce témoignage.
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INTRODUCTION
Un Témoignage de Transformation et de Fidélité en Christ
Daniel Gilman a reçu la grâce du Christ en juillet 1995, à l’âge de 35 ans. Aujourd’hui âgé de 65 ans, il est retraité et vit avec son épouse Laetitia à Bray-Dunes, près de Dunkerque. Cette ville balnéaire est la dernière avant la frontière belge.
La vie de Daniel n’a pas été un long fleuve tranquille. Sa rencontre avec Jésus l’a radicalement transformé. Son témoignage, disponible sur le site [www.iltaime.com](http://www.iltaime.com), révèle combien il était autrefois athée et esclave de la sexualité, multipliant les aventures féminines, s’adonnant à la pornographie et vivant dans l’adultère. Séducteur invétéré, amateur de fête et d’argent, matérialiste à l’excès, il semblait voué à une existence loin de Dieu. Pourtant, la puissance et l’amour du Seigneur ont renversé cette trajectoire. Dieu lui a pardonné et lui a donné un esprit de repentance, l’amenant à renoncer à son ancienne nature en juillet 1995. Il est ainsi "né de nouveau", alors même qu’il ne cherchait pas Dieu et que son avenir semblait sombre. Gloire à notre Seigneur !
Son Parcours dans l’Église Évangélique
Dans ce livre, nous allons aborder son témoignage depuis 30 ans au sein de l’Église évangélique. Dès sa conversion, Dieu l’a conduit vers une assemblée pentecôtiste charismatique, un milieu dont il ignorait tout à l’époque. Depuis 1995, son parcours spirituel l’a amené à apprendre à marcher en disciple du Christ, mettant sa vie au service du Seigneur.
Au fil des années, il a fréquenté plusieurs assemblées dans le Nord et le Pas-de Calais, au gré de ses déménagements. Son chemin de sanctification a été jalonné de périodes de désert, de moments d’abondance et aussi de grandes solitudes spirituelles. Pourtant, par la grâce de Dieu et sous la conduite du Saint-Esprit, sa foi n’a cessé de croître, même si certains combats furent particulièrement éprouvants.
En 2018, avec son épouse, ils se retrouvent sur la côte d’Opale et, en quête d’une nouvelle église locale, ils rejoignent une assemblée baptiste près du Touquet qui prêche la doctrine de la grâce. Cette découverte marque un tournant : l’importance donnée à l’étude approfondie de la Parole de Dieu leur apporte une nouvelle révélation de la puissance de Dieu et de la vie en Christ. Cette approche contrastait fortement avec les manifestations charismatiques qu’ils avaient connues pendant plus de vingt ans dans le milieu pentecôtiste.
En 2020, lors du confinement, de retour à Lille, ils prennent une décision importante : ouvrir une église de maison. Pendant toute la durée de la crise sanitaire et jusqu’à fin 2023, ils y assurent les cultes et les réunions de prière, expérimentant une proximité fraternelle enrichissante et voyant des conversions s’opérer.
Un Ministère au Service du Corps de Christ
En octobre 2023, Daniel et Laetitia s’installent à Bray-Dunes, poursuivant fidèlement leur marche avec Dieu. Depuis 2016, ils ont créé le site [www.iltaime.com](http://www.iltaime.com) ainsi qu’une chaîne YouTube, diffusant des enseignements et des témoignages à travers le monde francophone. Cette mission, portée entièrement par Laetitia, est une œuvre remarquable : elle a produit plus de 1000 pensées du jour en audio, traduit des centaines de prédications et réalisé plus de 200 vidéos pour glorifier Dieu. Chaque année, ce travail nourrit spirituellement de nombreux pasteurs et fidèles à travers le monde.
L’Importance de la Vérité et du Discernement
Trente ans après sa conversion, Daniel témoigne avec force de la fidélité de Dieu et de Sa providence. Après avoir fréquenté des assemblées pentecôtistes de plus de 200 membres pendant 23 ans, il est, depuis six ans, engagé dans une église de maison où il prêche la doctrine de la grâce. Il poursuit sa mission avec Laetitia, marchant selon la volonté de Dieu pour contribuer à l’édification du Royaume.
L’impact du site [www.iltaime.com](http://www.iltaime.com) est considérable : depuis neuf ans, des dizaines de milliers de frères et sœurs, de toutes dénominations, y trouvent encouragement et enseignement. Ce ministère est aussi un témoin des défis spirituels actuels. De plus en plus de chrétiens ne fréquentent plus d’assemblée, désorientés par les nombreuses doctrines et dénominations. Arminiens ou calvinistes, pentecôtistes ou baptistes, réformés ou charismatiques : ce flou doctrinal grandissant est une menace pour l’unité et la clarté spirituelle du Corps de Christ.
Les réseaux sociaux, bien qu’utiles pour partager la foi, sont aussi un terrain propice aux divisions entre croyants. L’herméneutique (l’interprétation des Écritures) est au cœur de nombreux débats, et il devient difficile pour certains de discerner la vérité. Or, le débat en lui-même peut devenir un piège.
Daniel a longtemps été confronté aux querelles théologiques, mais aujourd’hui, il refuse d’y entrer. Son témoignage montre que Dieu libère de cette spirale lorsqu’on reçoit l’amour de la vérité et que l’on plonge profondément dans l’étude des Écritures. Plus on s’attache à la Parole de Dieu, plus on s’éloigne des interprétations humaines et des affiliations dénominationnelles. Ce n’est pas l’appartenance à un mouvement qui importe, mais l’attachement à la vérité.
Une Vie Dévouée au Service du Seigneur
Le Saint-Esprit se manifeste avant tout par la mise en pratique de la Parole de Dieu. Ce ne sont pas les manifestations spectaculaires qui déclenchent Sa puissance, mais l’obéissance et la fidélité dans le service. Daniel et Laetitia peuvent en témoigner : leur vie est une preuve vivante de la fidélité de Dieu.
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Avant-Propos
Je tiens de suite à préciser que ce qui suit est un témoignage, un ressenti, un parcours personnel, qui en aucun cas ne doit être pris comme une ligne de conduite à suivre ou une critique envers qui que ce soit. Ce serait d’une part, contraire à la volonté de Dieu et d’autre part, je ne suis pas un donneur de leçon. Je souhaite simplement exprimer ce que je vis depuis trente ans concernant l’église. Certains et certaines d’entre vous se reconnaîtront peut-être dans ce témoignage et il est toujours très enrichissant de le partager pour avancer et marcher dans les pas de Jésus. J’ai appris avec les années que ce qui compte, n’est pas de se revendiquer de telle ou telle dénomination, de ne pas être influencé par l’église des murs, des traditions mais bien de rechercher le Royaume et la justice de Dieu de tout notre cœur. Ce qui compte ce n’est pas ce que je pense mais ce que Dieu me demande de faire et de n’en rien rajouter !
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TÉMOIGNAGE
Première étape :
Mes débuts au sein de l’église pentecôtiste évangélique charismatique
C’est en juillet 1995 que Jésus s’est manifesté à moi, alors que j’étais seul dans notre cuisine. Marié depuis sept années, nous traversions à cette période avec Laetitia, mon épouse, une de nos pires tranches de vie et elle décida de partir avec nos deux enfants, faire un break chez sa sœur à 1000 km de Lille. Cette séparation dura 14 jours mais elle fut, sans que nous le sachions, la volonté de Dieu afin que LA RENCONTRE avec Christ, mon Sauveur et Seigneur, prenne vie. J’ai été, si je puis dire, visité par Jésus par le désir d’exprimer une souffrance intérieure qui me poussa à me mettre dans la cuisine, face contre terre, à m’humilier devant sa face, en larmes et à vomir tout le mal qui était en moi dans un cri et une douleur inexplicable qui se transforma en une paix libératrice que seul le Messie peut produire. J’ai compris plus tard que le Seigneur provoqua cette séparation avec mon épouse pour un cœur à cœur miraculeux avec lui. Depuis ce jour, après la rencontre et cette repentance salvatrice, je n’ai plus jamais été le même et ce miracle en produisit un autre dans la foulée. Le lendemain, Laetitia décida de rentrer à la maison après un événement tout aussi miraculeux chez sa sœur et à son retour, je décidais enfin de l'accompagner et d’aller dans l’assemblée pentecôtiste sur Roubaix qu’elle fréquentait depuis une année.
J’ai été accueilli avec beaucoup d’amour et d’attention, surpris même par la convivialité et la fraternité ambiantes. C’est à Roubaix, dans cette assemblée, que j’ai été baptisé par immersion après avoir reçu des cours de baptême et que j’ai découvert l’univers d’une communauté chrétienne qui se revendique pentecôtiste et très axée sur la vie de l’Esprit. Nous étions chez les charismatiques. Très vite, au bout de quelques mois, nous avons été sollicités avec Laetitia pour tenir le comptoir de librairie et en parallèle, le pasteur nous a invités à ouvrir notre maison pour y accueillir un groupe de prière hebdomadaire, que le pasteur conduirait. En très peu de temps, nous étions plongés dans le grand bain d’une nouvelle vie. Sans bien savoir ni comprendre ce qu’était le pentecôtisme, ni la profession de foi de cette assemblée (nous verrons que cela aura des conséquences plus loin), nous nous sommes fondus dans l’assemblée pour y vivre ce que l’on appelle la communion fraternelle. La louange prenait une place très importante, à tel point que l’un des membres de l’église réalisait des concerts et des CD qui louaient le Seigneur. L’évocation du Saint-Esprit était au cœur des messages et nous passions de très bons moments entre la louange, les rencontres, les agapes et aussi les travaux que demandait ce vieux bâtiment très vaste. Nous avons été éduqués, si je puis dire, à une spiritualité où les manifestations étaient le signe de la présence de Dieu, selon leurs rites et coutumes charismatiques. Le parler en langues, l’imposition des mains, la délivrance, les cures d’âmes, la louange prophétique et le fameux baptême du Saint-Esprit qui n’était validé que par le parler en langues. Toute cette religiosité de l’expérience et des manifestations était au programme d’une assemblée qui parlait du feu de l’Esprit et de la puissance de Dieu de façon récurrente. Nous sommes restés cinq ans dans cette assemblée avant de déménager dans le Pas-de-Calais, à Arras.
J’ai un très bon souvenir de mes premiers pas dans cette assemblée de Roubaix. J’y ai découvert une forme de spiritualité que l’on pourrait définir de démonstrative. Découvrir la chaleur d’une communauté, vivre des moments de louange plus émotionnels que spirituels, partager des temps de prières et servir dans l’église marquent un bouleversement total dans la façon de vivre. Mais à l’époque, sans que je sois assez mûr spirituellement pour le percevoir, il manquait cruellement de lisibilité dans l’enseignement sur la profession de foi et d’ouverture sur des sujets tels que : la souveraineté de Dieu, la perte ou non du salut, l’état de notre âme, l’élection, la vie d’un disciple, la colère et la crainte de Dieu ou la doctrine de la grâce. Il y avait beaucoup d’activité, de mouvements dans l’assemblée et un programme très chargé, il y avait du monde (250 membres) et de l’engagement dans les travaux, les spectacles, l’école du dimanche, mais au fond, les âmes devenaient-elles de vrais disciples ? Peu après notre départ en 1999, cette assemblée a connu une grande division et elle ne s’en est jamais réellement remise. Au moment où je vous parle, 30 ans plus tard, les brebis se sont dispersées dans d’autres assemblées et certaines ont clairement quitté l’église. Construire une magnifique salle, créer une école chrétienne, réaliser de nombreux spectacles et concerts, faire venir des intervenants, n’a pas suffi pour faire tenir debout l’édifice spirituel. Les problèmes financiers se sont accumulés et la corde a fini par casser. En 2024, les murs, eux, sont encore debout mais le socle sacré est bien affaibli (les murs sont en vente à l’heure où j’écris ce livre). Que pèsent des murs de sable face au roc de la parole de Dieu ?
Étrange réaction
En mai 1999, lorsque nous avons annoncé au pasteur de Roubaix notre déménagement pour le Pas-de-Calais, quelle ne fut pas notre surprise quand il nous a accusés d’abandonner l’assemblée. Sa réaction s’ajouta avec celle d’un ancien qui, lui, nous prédisait carrément la malédiction, tant il n’était pas concevable pour lui de quitter son assemblée. Nous avons quitté le bureau du pasteur, j'étais en larmes et choqué. L’amour de la communauté livrait une partie de son visage caché. Ce n’est pas rien d’entendre de tels propos surtout quand vous êtes un jeune chrétien avec très peu de connaissance biblique. D’autant que nous aménagions à plus de 60 km et qu’il nous était impossible de rester. C’était une obligation et non une décision de quitter l’église. Ce fut une première expérience qui nous confirmait que l’église de Christ n’est pas celle des murs.
Arrivée à Arras et temps de désert spirituel
En 1999, nous avons déménagé à Arras. Lors de notre arrivée, on nous a recommandé une petite assemblée pentecôtiste à Lens que nous avons rejointe. Cette église rassemblait chaque dimanche une trentaine de frères et sœurs. Le pasteur nous a bien accueillis, mais l’assemblée était divisée en clans, ce qui nous a mis à l'écart sans que nous comprenions vraiment pourquoi. Le pasteur lui-même nous a confirmé lors de son départ à la retraite qu'il le regrettait. Nous ne nous sommes donc jamais réellement intégrés et ne sommes restés que deux années.
Le pasteur a pris sa retraite dans le courant de notre seconde année et a été remplacé par un ancien. Notre premier entretien avec ce nouveau berger a été catastrophique, et nous avons pris la décision de quitter l'assemblée. Cette période fut marquée par une stagnation totale sur le plan spirituel. Entre 2002 et 2005, nous n’avons fréquenté aucune église et avons stoppé le groupe de prière à la maison. Nous vivions sur le capital spirituel de Roubaix sans être renouvelés ni ressourcés. De mon côté, ma vie spirituelle était en berne, tandis que Laetitia ouvrait encore, de temps à autre, la Parole de Dieu. Inévitablement, notre vie mondaine reprit le dessus : loisirs, fêtes, et notamment le golf, que je pratiquais quotidiennement.
Cette expérience nous a appris qu’en l’absence d’un engagement personnel dans la prière et l'étude biblique, la vie spirituelle s’assèche inévitablement. Nous étions sérieusement refroidis. Comme le dit la Parole, il vaut mieux ne pas être tiède.
Le retour vers Dieu
Mais la main de Dieu ne lâche jamais ses enfants. En 2004, alors que la tiédeur spirituelle nous enveloppait depuis trois ans, un évangéliste avec qui j’avais gardé contact décida d’agir. Lors d’une de ses visites, il nous invita à assister à son message à Wattrelos, assurant qu’il répondrait à notre situation. Après quelques hésitations, nous avons accepté, à condition que personne ne cherche à nous "mettre le grappin dessus", tant nous étions blessés.
Le dimanche, à 10 heures précises, nous étions à Wattrelos pour entendre son message sur la persévérance. Ses paroles m'ont profondément touché. À la fin du culte, j’ai ressenti une main sur mon épaule. En me retournant, un frère me dit simplement : "Bienvenue dans la maison de Dieu, mon frère." Ce geste, anodin en apparence, a été pour moi un signal divin, une invitation à rentrer à la maison.
Dès le dimanche suivant, nous étions de retour dans une église soeur (à celle de Wattrelos), cette fois à Ronchin, plus proche de chez nous. Cette assemblée pentecôtiste chaleureuse et charismatique nous a rappelé celle de Roubaix, mais avec une intensité montée d’un cran. Elle comptait une cinquantaine de membres et était dirigée par un couple pastoral, dont les enfants et beaux-enfants jouaient un rôle actif dans l'église.
Durant ces six années à Ronchin, nous avons vécu de nombreux moments de bénédiction, mais aussi certaines pratiques qui nous interpellaient : des appels à la conversion très insistants, des prières pour les malades qui, malgré l’imposition des mains, ne donnaient pas de résultats visibles, des manifestations spectaculaires de la foi, et des chants en langues très bruyants qui effrayaient parfois les nouveaux venus.
Dans cette église, la spiritualité devait être visible, et les manifestations étaient perçues comme la preuve de la présence de Dieu. Je m’y suis pleinement investi : prières en langues, imposition des mains, appels à recevoir le baptême du Saint-Esprit… Mais avec le temps, j’ai pris conscience que ces manifestations ne suffisaient pas à nourrir ma foi en profondeur. Mon comportement restait trop souvent le même, et la connaissance doctrinale me faisait défaut. Mon épouse partageait mon ressenti. Pour la petite histoire, je prêchais dans l’assemblée sans même connaître ma propre profession de foi ni posséder de base théologique solide.
Cependant, malgré les imperfections de cette assemblée, nous y avons trouvé des frères et sœurs sincères, que nous aimons et pour qui nous prions. L’absence d’un enseignement clair sur la croix et la doctrine de la grâce nous a poussés à chercher une église qui nous nourrirait davantage sur le plan doctrinal, tout en étant plus proche de chez nous. Sur les recommandations d’un ami pasteur de Reims, nous avons rejoint une église pentecôtiste près de Douai, où nous sommes restés six ans également.
La suite de notre parcours spirituel nous a réservé bien d’autres enseignements...
2ème étape :
Douai et la prédication de la croix
Jésus décida de nous conduire vers la prédication de la croix. Six années pour apprendre le renoncement et l’humilité
Après six années passées à Ronchin, nous avons rejoint l’assemblée de Sin-le-Noble, près de Douai. C'est une église générationnelle qui fête aujourd’hui ses 60 ans. Elle est générationnelle parce que de nombreuses familles la fréquentent de génération en génération, de parents à enfants. Elle appartient à la dénomination pentecôtiste, mais avec une particularité : elle est très attachée au message de la croix et beaucoup moins aux manifestations charismatiques. Pour Laetitia et moi, c’était une découverte et une formation indispensable sur les premières fondations réellement scripturaires du christianisme. Nous avons découvert une assemblée où les manifestations charismatiques étaient moins mises en avant, au profit d’un enseignement riche et profond des Écritures. Le pasteur était un excellent prédicateur, apportant une nourriture solide. Ce fut pour moi un choc, car j’arrivais avec mes "gros sabots" évangéliques charismatiques. En quelques semaines, j’ai compris que j’avais tout à apprendre sur le fond des Évangiles : la croix, la repentance et le renoncement à soi-même. Durant toutes les années précédentes, mes expériences charismatiques m’avaient accompagné sur la forme, mais le Seigneur allait me faire toucher le fond, si je puis dire.
Ainsi, selon la volonté de Dieu, durant ces six années à Sin-le-Noble, je suis resté sur ma chaise avec pour seule occupation la tenue du comptoir de librairie. Pas de groupe de prière à la maison, aucune prédication, même pas un témoignage : juste écouter, méditer et me laisser façonner par les mains du potier. Ce fut un passage obligé, un complément indispensable, une nourriture équilibrée, un nettoyage intérieur qui libère.
Un changement radical
Pour la première fois en plus de douze ans, je découvrais la parole de Dieu en profondeur, avec un réel désir de la méditer. Finie la couche de surface : je recevais désormais une nourriture spirituelle solide, centrée sur le message de la croix. Un frère ancien de l’église, doté d’un don d’enseignement, nous instruisait avec rigueur, et je buvais littéralement ses paroles. Nous recevions aussi la visite de prédicateurs renommés, porteurs d’un enseignement doctrinal puissant. Moi qui pensais que la puissance s’exprimait par les manifestations, je réalisais qu’elle résidait dans la parole elle-même, par laquelle le Saint-Esprit entretient son feu divin.
Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a provoqué un tel changement ?
J’ai compris l’importance de mettre l’accent sur l’essentiel : la profondeur de la parole de Dieu qui glorifie Christ, plutôt que la quête d’expériences et de manifestations. J’ai expérimenté la force des fondations bibliques et la centralité de l’Évangile, par opposition à une spiritualité basée sur des émotions éphémères.
Avec le recul, j’ai commencé à douter de l’authenticité de certaines pratiques charismatiques, qui me semblaient plus ésotériques que fondées sur la parole de Dieu. Le "tout charismatique" m’avait amené à réagir davantage avec mes émotions, en cherchant à influencer Dieu plutôt qu’à me soumettre à son Esprit. Je réalisais que j’avais adopté des pratiques sans même les confronter aux Écritures. Pendant des années, j’avais écouté les prédicateurs et évangélistes, mais pas Jésus lui-même. Mon renoncement à moi-même était minimaliste, ce que l’Apocalypse 3:16 condamne sévèrement : "Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche."
Moi qui pensais être bouillant pour Jésus, je réalisais que je n’étais qu’un tiède qui faisait bien rire le diable.
Que savais-je réellement, après douze ans, sur le parler en langues, les dons spirituels, la doctrine, la souveraineté de Dieu, la question de l’assurance ou de la perte du salut, l’élection, la grâce, et l’action du Saint-Esprit ?
Finalement, bien peu de choses. Ma connaissance était davantage humaine que spirituelle. Je m’étais laissé porter par des discours et des pratiques, au lieu d’examiner moi-même les Écritures. J’ignorais tout de l’arminianisme, du calvinisme, du pentecôtisme, des Baptistes, ou même des professions de foi. J’étais une proie facile pour le diable, qui se réjouissait de mon manque de discernement et de ma foi vacillante.
Le plus troublant, c’est que je me croyais chrétien jusqu’au bout des doigts, convaincu d’être sur le bon chemin simplement parce que je pratiquais ma foi et affichais une certaine ferveur spirituelle. Mais que pratiquais-je réellement ? Beaucoup de religieux suivent leur tradition sans véritablement connaître Dieu. Ils se construisent une image de Dieu conforme à leurs attentes, plutôt que d’accepter Celui qui est révélé dans les Écritures. Connaître la vie de Jésus comme un historien ou se revendiquer chrétien de nom ne signifie pas vivre en communion avec Lui et pour Lui. Hélas, nombreux sont ceux qui pensent être sur le bon chemin alors qu’ils s’égarent.
Heureusement, le Seigneur, dans sa grâce, ne laisse pas ses brebis se perdre. Il les ramène dans Son troupeau. L’assemblée de Sin-le-Noble a été pour nous une véritable école, nous enseignant à marcher dans un juste équilibre, sans artifices ni détours, sur le chemin de la croix et de la sanctification du cœur. Parallèlement, nous avons commencé à rechercher des enseignements bibliques en ligne. Les prédications de pasteurs profondément attachés à la saine doctrine nous ont été d’une aide précieuse pour mieux comprendre les attributs de Dieu et apprendre à vivre pleinement notre nouvelle vie en Christ.
Fini de marcher avec des béquilles !
Avancer ensemble malgré les différences
À cette période, Laetitia a obtenu un diplôme d’école biblique par correspondance après trois années d’études. Elle a également été responsable du groupe de femmes au sein de l’assemblée de Sin-le-Noble durant cinq ans, tout en gérant notre entreprise. J’honore mon épouse pour sa foi, son courage et sa ténacité à ne jamais rien lâcher. Elle est mon aide précieuse, "la biche de mes amours".
De mon côté, je me suis de plus en plus attaché à la parole de Dieu, mais j’étais encore très occupé par notre entreprise de menuiserie. Je n’avais pas la même intensité de développement spirituel que mon épouse, ce qui entraînait parfois des tensions et des incompréhensions. Elle avançait, et j’avais deux longueurs de retard. Ce n’était qu’une étape, un col à franchir. Aujourd’hui, nous marchons dans la même cadence, et vous allez découvrir pourquoi.
De 1994 à 2017, nous avons connu différentes étapes :
Roubaix : où nous avons été adoptés par Christ et nourris au "biberon" spirituel.
Lens : où nous avons traversé par la suite 3 années de désert spirituel.
Ronchin : où nous nous sommes réconciliés avec l'église
Sin-le-Noble : où nous avons reçu une formation solide sur la parole de Dieu.
Mais Dieu allait encore nous emmener plus loin, vers une véritable transformation avec notre installation sur la Côte d’Opale en 2018. Nous verrons cela dans la troisième étape : la doctrine de la grâce.
L'importance et la puissance du message de la croix
Je tiens à préciser que je ne cherche pas à accuser qui que ce soit en abordant notre passage chez les charismatiques. Ce témoignage est le reflet de mon cheminement spirituel, de mon évolution avec Jésus. J’ai vécu parmi eux des moments de joie, de fraternité et une chaleur humaine qui resteront gravés dans mon cœur. Ce que je remets en question, ce sont certaines pratiques qui, selon les Écritures, méritent d’être examinées.
Deux exemples :
1. Le parler en langues : Selon 1 Corinthiens 12, c’est un don et non un dû. Il est faux de prétendre que seul le parler en langues prouverait que l’on a reçu le Saint-Esprit.
2. La délivrance : Jésus a délivré des païens, mais un enfant de Dieu, sanctifié, ne peut être possédé intérieurement par le péché originel. Pour les péchés existentiels, le combat est extérieur, et il s’agit de repentance et de renoncement.
Nous avons étudié ces sujets avec mon épouse en nous appuyant uniquement sur la parole de Dieu. Seule la parole doit être le centre de notre foi : elle est la source de la véritable puissance du Saint-Esprit.
Qui est ton pasteur, prêche-t-il la vérité ?
Ce sujet est crucial. Nous ne devons suivre qu’un seul maître : Jésus-Christ. Paul lui-même insistait sur le fait qu’il n’était que le porte-parole de Christ. Trop de pasteurs aujourd’hui se placent au centre du message, prêchant des doctrines de complaisance comme l’évangile de prospérité. Un véritable pasteur est celui qui transmet fidèlement la parole de Dieu, sans y ajouter ni en retrancher un iota.
Le pasteur est le chef d’orchestre de la symphonie de Dieu. Les notes sont les Écritures : il doit les transmettre avec fidélité, sans influencer la partition divine. Il ne faut pas suivre un pasteur pour son charisme ou sa personnalité, mais pour sa fidélité à la parole de Dieu.
Nous devons tous vérifier par nous-mêmes la justesse de l’enseignement que nous recevons. Car si un pasteur joue une fausse partition et que l’assemblée ne la connaît pas mieux que lui, c’est tout le troupeau qui risque d’être égaré.
Seul Jésus est le bon berger. Amen.
Comment savoir si ton pasteur est un véritable porte-parole
de la Saine doctrine ?
Actes 17, versets 10 à 11
Aussitôt, les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu'ils arrivèrent, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. Ces Juifs avaient un cœur plus noble que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures pour vérifier si ce qu'on leur disait était exact.
Voici la réponse de Dieu : il nous est demandé d'examiner chaque jour les Écritures pour vérifier la véracité de ce qui est prêché. Il est essentiel de nous plonger dans la Parole de Dieu, bien plus que de nous concentrer exclusivement sur une pratique charismatique qui, en plus, pourrait ne pas correspondre à la vérité. Ce serait un danger grave. L’école du Saint-Esprit ne se trouve pas dans le charisme, mais dans la connaissance de la Parole de Dieu et dans notre relation avec Jésus.
À ceux qui me disent : "Comment discerner le vrai du faux si je suis un(e) jeune chrétien(ne) ?" Il est essentiel de commencer sans attendre à étudier les Écritures de manière constante, et d'utiliser les outils informatiques de la Bible, comme l'application "Online Bible". Par ailleurs, ne vous isolez pas dans votre communauté locale. Intéressez-vous aux enseignements d'autres sites engagés dans la saine doctrine, comme www.iltaime.com (et sa page YouTube), qui propose également des liens vers d'autres ressources. Vous pouvez aussi vous inscrire à l'école biblique en ligne Didaché, qui vous guidera dans la vérité.
La puissance du Saint-Esprit se manifeste par une vie transformée !
J’ai appris avec le temps que l’on reconnaît la puissance du Saint-Esprit à une vie transformée, un caractère brisé, et un renoncement à soi-même. C'est aussi un esprit de repentance constante face aux péchés que nous combattons, comme des nés de nouveau.
Jésus est amour, mais il est aussi juste et saint, et il n'accepte aucun compromis. Ce message a profondément frappé mon cœur et m'a poussé à me laisser façonner totalement, en rejoignant l’église de Sin-le-Noble. Je dis bien commencé à me laisser façonner, car il me fallait encore franchir une étape pour le faire de façon définitive. La croix nous sauve par grâce, de la colère de Dieu sur notre âme coupable, et la vie chrétienne est un parcours de sanctification. C’est un combat permanent, tout autant qu’une libération avec la paix apportée par la grâce. La vie chrétienne ne cherche pas la prospérité ou l’estime de soi. Elle n'est pas nourrie par des prières pour satisfaire des désirs matériels ou émotionnels. C’est une vie d’intercession, afin que nous soyons éclairés et que nous partagions la mauvaise nouvelle du péché pour amener à la repentance, et la bonne nouvelle de la grâce.
Mes expériences charismatiques m’ont éclairé de façon partielle, mais elles ne m’ont pas permis de changer radicalement. Elles entretenaient malgré tout une vie spirituelle. Les prédications m'apportaient un peu de connaissance, mais il en faut bien plus pour devenir un véritable disciple de Dieu. Seule ma relation soutenue et l’étude croissante de la Parole ont été la source de l’eau vive de l'Esprit qui change l'eau en vin. Depuis cette révélation, combien de miracles avons-nous, Laetitia et moi, été témoins à la gloire de Dieu !
Fin 2014 a marqué un dépouillement et un renouvellement total dans ma vie de foi.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, l’église de Sin-le-Noble a marqué un tournant capital dans ma marche avec Jésus. J'avais franchi un cap spirituel incontestable, guidé par un pasteur qui, en plus d'être un bon berger, était un prédicateur exceptionnel. Mais en même temps, je n’étais pas totalement libéré de l’emprise de mon travail. L’écart se creusait avec Laetitia, et la pression des deux entreprises a fini par tout faire exploser au sein du foyer.
En 2014, après 7 ans de gestion d’entreprises et une année particulièrement difficile, mon épouse a dû passer une semaine à l'hôpital pour des examens liés à des problèmes de cervicales, mais aussi au stress lié au travail. Le diagnostic a révélé une grande fatigue physique et morale. Quelques semaines après, en novembre 2014, un désaccord a provoqué la séparation. Laetitia a décidé de quitter le foyer, se retrouvant dans une maison vacante à Lille, à 40 km de chez nous. Ce break de trois mois allait radicalement changer nos vies.
Que s’est-il passé pendant ces trois mois ?
La séparation brutale m’a terrassé. Je me suis retrouvé seul dans notre grande maison, qui devenait un lieu de solitude et de tristesse. Laetitia continuait à gérer nos entreprises de loin, mais rien n’était plus comme avant. Il me fallait aussi maintenir les affaires en cours et répondre aux charges des deux sociétés. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de ma fragilité psychologique et de la volonté de Dieu de me châtier sévèrement.
Dieu m’a corrigé, non pour me punir, mais pour me libérer. De quoi, me direz-vous ? De cet égo qui devait être crucifié une bonne fois pour toutes afin que je puisse servir Dieu et lui rendre gloire. Malgré un nouveau cap spirituel, je persistais encore dans la désobéissance et un manque de discipline, ce qui me conduisait à m'exprimer plus dans la chair que dans l'Esprit. Mon âme était assiégée par des pensées sombres, l’angoisse et la tristesse. Pendant ce temps, Laetitia, bien que gérante d’entreprises, priorisait sa vie spirituelle avec une discipline de fer et une foi inébranlable. Moi, je n’étais pas le protecteur que le Seigneur attendait d’un mari. Le chaos conjugal devenait inévitable.
Pendant ces trois mois de séparation, j’ai passé de nombreux jours et week-ends à pleurer, cherchant à me laver de cette crasse intérieure. Je priais, me plongeais dans la Bible, et chaque dimanche, j’allais au culte, mais nous ne nous parlions pas. Cette distance était insupportable, mais je comprenais que Dieu me disait : « Plus tu es éloigné de ton épouse, plus tu te rapproches de Moi ». La repentance a pris une nouvelle racine en moi, et je suis devenu profondément détestable de ce que j’étais. Je réalisais que vivre une foi accompagnée d’actes valait bien mieux que de crier haut et fort que l’on est chrétien tout en étant désobéissant et indiscipliné. Pendant cette période, je priais intensément, suppliant Jésus de me parler et de m’aider. J’écrivais pendant des heures, inspiré par le Saint-Esprit, pour expier cette souffrance et la culpabilité de mes actions. Peu à peu, ma souffrance égocentrique s'est transformée en une prise de conscience de la sagesse de la décision de Dieu. Il m’éloignait de Laetitia pour la protéger, et en même temps, il me façonnait pour le servir.
Les deux premiers mois furent tendus avec Laetitia, mais peu à peu, nous avons recommencé à nous parler. J’ai plaidé coupable et lui ai même dit qu’à sa place, j’aurais réagi de la même façon. Je me sentais profondément repentant et remplis de compassion pour elle. Je décidais de combattre avec elle, avec foi et détermination, ce qui nous divisait. Nous n’étions plus en duel, mais en duo. Cette nouvelle dynamique a produit une relation saine.
Laetitia, de son côté, testait mes comportements et demandait du temps. Nous avons convenu que, si nous devions nous remettre ensemble, il ne fallait pas revivre les mêmes tensions. Je lui ai promis que je ne reviendrais pas si j'avais le moindre doute sur une récidive de ma part. Avec cette décision, je me suis rapproché encore plus de Dieu, le laissant me parler, me façonner et changer mon cœur. Je ne voulais plus de moi, mais seulement Lui, pour qu'il guide mes pas dans sa volonté.
Durant cette période de transition, nous avons décidé que lors de nos retrouvailles, certains changements importants devaient avoir lieu. Laetitia avait reçu la conviction qu’il fallait liquider nos sociétés, vendre la maison, et que je devais retrouver un emploi salarié. Lorsque j’ai partagé cela avec notre pasteur, il m’a dit : « Daniel, le Seigneur te dépouille de tout afin que tu connaisses une nouvelle vie ». Il ne s’était pas trompé. Jésus opérant en moi sa toute-puissance, trois mois après la séparation, j’ai rejoint Laetitia à Lille, et nous y sommes restés neuf ans.
Je n’étais plus du tout le même, et Jésus prenait enfin les rênes de ma vie. En mars 2015, nous avons liquidé notre société principale (la seconde nous a permis de facturer encore quelques honoraires pour un temps) et mis en vente notre maison, qui fut vendue fin juillet 2015. Côté travail, à 55 ans, j’ai retrouvé un excellent poste chez mon ancien employeur le 23 novembre 2015, 15 ans après avoir quitté son entreprise. Ce qui fut miraculeux, c’est que Laetitia, lors de notre réunion à l’église en février 2015, avait annoncé ce que le Seigneur avait mis sur son cœur pour cette année-là : la liquidation de l’entreprise en mars, la vente de la maison en juillet, et le nouvel emploi en novembre. Elle avait donné des dates précises, et tout s’est déroulé exactement comme elle l’avait prédit. Deux cents frères et sœurs peuvent en témoigner. J’avais été dépouillé de tout, et une nouvelle vie s'ouvrait devant nous, conforme à la parole du Pasteur et à la providence divine. Tout allait évoluer, et aujourd’hui, en 2024, dix ans plus tard, nous servons pleinement le Seigneur.
Après ces étapes spirituelles importantes depuis 19 ans, que le Seigneur souhaitait-il que je franchisse comme nouvelle étape ?
Installés dans notre nouvelle maison à Lille, avec un nouveau travail chez mon ancien employeur, j’ai pris la décision d’étudier la Bible dans son intégralité pour la première fois de ma vie, de Genèse à Apocalypse. Pendant plus de trois ans, j’ai rempli des cahiers entiers comme pour laisser une marque indélébile de ma soif de la parole de Dieu. En parallèle, je passais beaucoup plus de temps en prière. Mon travail me permettait de télétravailler et de disposer de plages horaires pour me nourrir spirituellement. Nous avons passé encore une année dans l’assemblée de Sin le Noble, dirigée depuis deux ans par un jeune pasteur, une grande bénédiction pour nous. Laetitia, responsable du groupe de femmes, a cependant constaté quelques dérives doctrinales entre la parole et les actions des responsables. Cela nous a poussés à dénoncer ces écarts. Chacun est resté sur ses positions, et nous avons décidé d’un commun accord qu’il n’était plus possible de nous entendre. Ce fut la fin d’un cycle marqué par un tournant qui nous a beaucoup bénis, et nous bénissons toujours cette assemblée et ses membres. Nous nous sommes quittés en bons termes. Parallèlement, le site www.iltaime.com, créé en décembre 2015, continuait de croître en fréquentation.
Troisième étape :
La doctrine de la grâce
Les années 2017 et 2018 ont été particulières, nous nous trouvions à un carrefour, cherchant constamment à Dieu pour qu’il nous éclaire sur le chemin à suivre. Quelle église rejoindre ? Nous voulions avant tout poursuivre la progression spirituelle que Dieu nous avait conduite à franchir depuis 20 ans. Installés à Lille, nous avons fréquenté l’église ELM (Eglise Lille Métropole) pendant une année. Cette église pentecôtiste ADD, la plus grande du Nord avec près de 900 membres et une organisation technique et médiatique impressionnante (culte retransmis), offrait de bons enseignements. Cependant, le côté impersonnel, la distance imposée par le nombre et l’esprit mondain du lieu ne nous invitaient pas à y rester. Nous n’étions pas là pour "chauffer une chaise" dans un protocole religieux, mais pour servir et être nourris de manière solide.
L’année suivante, nous avons acheté un mobile-home sur la côte d’Opale, où nous avons passé de nombreux week-ends. C’est à ce moment-là que le Seigneur a continué de nous conduire spirituellement vers un nouveau cap. Les week-ends où nous étions à Lille, nous allions à ELM, et quand nous étions sur la côte, nous avons rejoint une petite église baptiste à Boulogne-sur-Mer. Ce fut une première expérience de cette dénomination, et nous avons ressenti un profond changement dans notre approche de la foi.
Du charismatique à la doctrine de la grâce
Après avoir été nourris pendant 12 ans par un enseignement charismatique centré sur le Saint-Esprit et 6 ans de prédication axée sur la croix et le renoncement, nous avons découvert, en 2019, la doctrine de la grâce. Après avoir été immergés dans la religion de l’expérience et des manifestations chez les pentecôtistes, Jésus nous a conduits vers les réformés, attachés aux cinq solas :
Sola scriptura (l'Écriture seule)
Sola Christus (le Christ seul)
Sola fide (la foi seule)
Sola gratia (la grâce seule)
Sola gloria (gloire à Dieu seul)
Dans le même temps, nous avons découvert des concepts que nous n'avions jamais abordés auparavant, tels que l’arminianisme et le calvinisme. Ces deux courants se rejoignent dans leur foi en Christ, mais diffèrent dans leur interprétation de certains passages des Écritures. Je garde un souvenir merveilleux de cette période, où nous étions peu nombreux (12 à 15 personnes) dans une petite salle d’hôtel à Etaples, près du Touquet, avec une guitare et une trompette pour louer Dieu. Les prédications nous dévoilaient peu à peu la doctrine de la grâce, et nous avons eu des échanges riches avec le couple pastoral. Nous nous sommes plongés davantage dans les Écritures.
Puis, le Covid-19 est arrivé en janvier 2020 avec les confinements. Dans l’urgence, nous avons pris la décision de vendre le mobile-home, ce qui a eu pour conséquence de ne plus pouvoir rejoindre l’église de la côte d’Opale. Cependant, il était crucial de maintenir et d’entretenir notre vie spirituelle.
Je n’étais plus du tout le même, et Jésus prenait enfin le contrôle de ma vie. En mars 2015, nous avons liquidé notre société principale (la seconde nous ayant permis de facturer encore quelques honoraires pour un temps) et mis en vente notre maison, qui a été vendue à la fin du mois de juillet 2015. Côté travail, à 55 ans, j’ai retrouvé un excellent poste chez mon ancien employeur le 23 novembre 2015, 15 ans après avoir quitté son entreprise. Ce qui fut particulièrement miraculeux, c’est que Laetitia, lors de notre réunion à l’église en février 2015, avait annoncé ce que le Seigneur avait mis sur son cœur pour cette année-là : la liquidation de l’entreprise en mars, la vente de la maison en juillet, et le nouvel emploi en novembre. Elle avait donné des dates précises, et tout s’est déroulé exactement comme elle l’avait prédit. Deux cents frères et sœurs peuvent en témoigner. J’avais été dépouillé de tout, et une nouvelle vie s’ouvrait devant nous, selon la parole du Pasteur et la providence divine. Tout allait évoluer, et aujourd’hui, en 2024, dix ans plus tard, nous servons pleinement le Seigneur.
Après ces étapes spirituelles importantes durant 19 ans, quelle nouvelle étape le Seigneur désirait-il que je franchisse ?
Installés dans notre nouvelle maison à Lille et avec un nouveau travail chez mon ancien employeur, j’ai pris la décision d’étudier la Bible dans son intégralité pour la première fois de ma vie, de Genèse à Apocalypse. Pendant plus de trois ans, j’ai rempli de nombreux cahiers, marquant ainsi ma soif profonde de la parole de Dieu. En parallèle, je consacrais beaucoup plus de temps à la prière. Mon travail, qui me permettait de télétravailler, me laissait des plages horaires pour me nourrir spirituellement. Nous avons passé encore une année dans l’assemblée de Sin le Noble, dirigée depuis deux ans par un jeune pasteur, une véritable bénédiction pour nous. Cependant, Laetitia, responsable du groupe de femmes, a observé certaines dérives doctrinales entre la parole et les actes des responsables. Cela nous a poussés à dénoncer ces écarts. Chacun est resté sur ses positions, et nous avons décidé, d’un commun accord, qu’il n’était plus possible de continuer ensemble. Ce fut la fin d’un cycle, marqué par un tournant spirituel qui nous a bénis. Nous bénissons toujours cette assemblée et ses membres et nous nous sommes séparés en bons termes. Parallèlement, le site www.iltaime.com, créé en décembre 2015, continuait de croître en fréquentation.
Troisième étape :
La doctrine de la grâce
Les années 2017 et 2018 ont été particulièrement marquantes. Nous nous trouvions à un carrefour, cherchant constamment à Dieu pour qu’il nous éclaire sur le chemin à suivre. Quelle église rejoindre ? Notre désir était avant tout de poursuivre la progression spirituelle que Dieu nous avait amenés à vivre pendant 20 ans. Installés à Lille, nous avons fréquenté l’église ELM (Église Lille Métropole) pendant une année. Cette église pentecôtiste ADD, la plus grande du Nord avec près de 900 membres et une organisation technique et médiatique impressionnante (culte retransmis), offrait de bons enseignements. Cependant, le côté impersonnel, la distance imposée par le nombre et l’esprit mondain de cet endroit ne nous invitaient pas à y rester. Nous n’étions pas là pour "chauffer une chaise" dans un cadre religieux, mais pour servir et être nourris de manière solide.
L’année suivante, nous avons acheté un mobile-home sur la côte d’Opale, où nous avons passé de nombreux week-ends. C’est à ce moment-là que le Seigneur a continué de nous conduire spirituellement vers un nouveau cap. Les week-ends où nous étions à Lille, nous allions à ELM, et lorsque nous étions sur la côte, nous avons rejoint une petite église baptiste à Boulogne-sur-Mer. Ce fut notre première expérience au sein de cette dénomination, et nous avons ressenti un profond changement dans notre approche de la foi.
Du charismatique à la doctrine de la grâce
Après avoir été nourris pendant 12 ans par un enseignement charismatique centré sur le Saint-Esprit et 6 ans de prédication axée sur la croix et le renoncement, nous avons découvert, en 2019, la doctrine de la grâce. Après avoir été immergés dans la religion de l’expérience et des manifestations chez les pentecôtistes, Jésus nous a conduits vers les réformés, attachés aux cinq solas :
Sola scriptura (l'Écriture seule)
Sola Christus (le Christ seul)
Sola fide (la foi seule)
Sola gratia (la grâce seule)
Sola gloria (gloire à Dieu seul)
Dans le même temps, nous avons découvert des concepts que nous n’avions jamais abordés auparavant, tels que l’arminianisme et le calvinisme. Ces deux courants se rejoignent dans leur foi en Christ, mais diffèrent dans l’interprétation de certains passages des Écritures. Je garde un souvenir merveilleux de cette période où, dans une petite salle d’hôtel à Etaples, près du Touquet, nous étions une douzaine de personnes, chantant la louange avec une guitare et une trompette, tout en écoutant des prédications qui nous dévoilaient progressivement la doctrine de la grâce. Nous avons eu des échanges riches avec le couple pastoral, et nous nous sommes plongés plus profondément dans les Écritures.
Puis, le Covid-19 est arrivé en janvier 2020, avec les confinements. Dans l’urgence, nous avons pris la décision de vendre le mobile-home, ce qui nous a empêchés de continuer à fréquenter l’église de la côte d’Opale. Cependant, il était impératif de maintenir et de nourrir notre vie spirituelle.
L'expérience charismatique
Ce que j’appelle la « religion de l’expérience » (le charismatique) est marquée par une forte propension à développer ce que l’on définit comme la vie de l’Esprit. Le focus est mis sur les manifestations liées aux dons de l’Esprit, au détriment de la doctrine biblique. On se trouve dans une approche démonstrative, visant à faire passer l’invisible au visible. Bien qu’il y ait des prédications (de plus en plus courtes malheureusement), des moments de prière et d’intercession, la priorité est donnée à l’influence de la louange (qui devient de plus en plus longue au détriment du message). Celle-ci évolue souvent en imitant la musique du monde, avec effets spéciaux et danses. Le parler en langues sans interprétation (glossolalie) est également pratiqué, souvent dans un brouhaha inaudible, ce qui a pour effet de fuir plutôt que d’attirer. L’imposition des mains (souvent utilisée pour la délivrance de soi-disant « nés de nouveau », ce qui constitue une hérésie), les paroles prophétiques et les appels à la conversion sont également des éléments fréquents.
Avec le recul, ce qui m’attriste profondément, c’est que le message de la croix est très peu prêché. Cela ouvre la porte à de nombreuses fausses conversions et à une recherche d’émotions charnelles. On dilue considérablement le message de la croix pour faire place à un évangile de l’amour, promettant une vie meilleure. Mais qu’en est-il de la repentance, de la culpabilité et de notre humanisme dévoyé, que la parole de Dieu dénonce avec force ? Pour éviter de choquer, on diffuse un évangile de prospérité et d’estime de soi, importé des États-Unis, qui est une imposture diabolique, infectant les assemblées pentecôtistes et déployant les branches du charismatisme.
Un autre fléau qui se propage dans ce milieu est celui que j’appelle la « Dîme Boomerang » : plus tu donnes, plus tu reçois. Je vous invite à découvrir les richesses de nombreux pasteurs qui pratiquent ces manipulations abominables à des fins personnelles. Ils se vantent d’être riches, quelle abomination !
Frères et sœurs, il est important de rappeler avec force qu’une véritable conversion se manifeste par une vie changée, transformée. Aucune manifestation charismatique de ce type ne peut produire ce changement. Le parler en langues est un don biblique, comme le précise Paul dans 1 Corinthiens 12:10, mais il n’est pas offert à tous. De plus, il doit s’agir d’une langue connue et interprétée pour ceux qui ne la parlent pas. Toute autre pratique ressemble à ce que vivent d’autres religions, qui manifestent un langage non divin. Renseignez-vous sur ce sujet. Je suis fermement opposé à l’idée que si tu ne parles pas en langues, tu n’as pas reçu le Saint-Esprit. C’est un mensonge ! Nous avons autour de nous des pasteurs, des enseignants de la parole, des frères et sœurs qui ne parlent pas en langues, mais qui témoignent d’une vie transformée, de miracles et de service, et qui sont remplis du Saint-Esprit. Un né de nouveau ne se manifeste pas par le parler en langues, mais par son témoignage de repentance, une vie changée, et ce qu’il dégage en termes d’amour agapé, de justice et de sainteté de Dieu. Je me souviens de ma propre glossolalie, où je répétais toujours les mêmes mots, sans que cela n’ait jamais changé quoi que ce soit en moi, à l’exception du sentiment égocentrique d’être spirituellement supérieur.
C’est pour toutes ces raisons, après 20 ans d’expérience dans les assemblées charismatiques et une évolution vers d’autres phases très riches de la vie chrétienne, que je pense qu’il faut trouver un équilibre pour éviter de se perdre dans l'excès de la recherche d’expérience. Oui, le parler en langues est biblique, oui, la délivrance est biblique, mais elle s’adresse uniquement aux non-convertis. Les nés de nouveau doivent être libérés des influences extérieures par la prière, la foi active et la puissance de la parole de Dieu. Oui, il existe des paroles de connaissance qui éclairent, oui, le Seigneur nous permet de recevoir des dons, mais ce ne sont pas des expériences ou des manifestations. Ce sont l’œuvre du Saint-Esprit, opérant un changement intérieur puissant. Depuis que je m’immerge chaque jour dans la doctrine de la grâce, je n’ai jamais autant ressenti la puissance du Saint-Esprit. Ma relation personnelle avec le Seigneur et les révélations de sa parole ont littéralement transformé mon cœur, afin qu’il grandisse en moi et que je diminue. Je suis passé de la recherche d’expériences à la recherche de sa présence et de sa parole de vie.
J’encourage mes frères et sœurs dans les assemblées charismatiques à s’interroger sur les compléments théologiques dont ils ont besoin pour leur évolution spirituelle. Une vie spirituelle focalisée principalement sur le charismatique est limitée, comme je l’ai vécu. Certains diront : "Mais Daniel, nous ne sommes pas que charismatiques, nous lisons la Bible, nous prions, nous intercédons et nous développons une vie de foi." Gloire à Dieu pour cela, et persévérez ! Mais ce que je souhaite mettre en lumière, ce sont les dérives comportementales et pratiques excessives. Il existe de nombreux faux prophètes dans l’église évangélique charismatique, et de nombreux frères et sœurs en témoignent.
Est-il délicat d’être dans ce type d’assemblée ?
Comme je l’ai précisé, ce n’est que mon expérience, et certains seront peut-être en désaccord, partiellement ou totalement, avec moi. Mais ce qui est essentiel, c’est d’être en accord avec Dieu. Il est incontestable qu'il y a des dérives, des imperfections, des hérésies, des faux chrétiens, des boucs et parfois des loups ravisseurs dans toute assemblée, qu’elle soit charismatique ou non. Toutefois, nous connaissons de nombreux frères et sœurs sincères dans le milieu charismatique. Mon témoignage est le fruit d’un constat après avoir connu une toute autre église et un message qui me semblent indispensables pour discerner les déviances de certaines pratiques dans ce milieu. Si vous êtes aujourd’hui dans une assemblée pentecôtiste charismatique et que votre cœur a soif de Dieu, que vous désirez toujours plus de relation et de révélations, il est important d’aller au-delà de l’expérience charismatique. Jésus le sait bien. Lui-même nous a conduits, mon épouse et moi, vers une exploration plus profonde de sa parole, vers les grands fonds d’un océan qui nous révèle ses mystères dans une dimension toute nouvelle. Jésus nous enseigne que nous ne devons ni retrancher ni ajouter quoi que ce soit à la parole sacrée. Alors, laissons-le se manifester à nous en mourant à notre chair.
Matthieu 6:33 : Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par-dessus.
Enfin, j’encourage ceux qui sont conscients de certaines dérives à s’en remettre au Seigneur, lui demandant de vous orienter selon sa volonté. Nous connaissons de nombreux frères et sœurs qui vivent cette progression, et certains sont aujourd’hui sans assemblée. Ils ont quitté leur assemblée charismatique pour plonger dans les eaux profondes et pures de la puissance de Dieu, manifestée à la croix de Golgotha.
La puissance de la prédication de la croix :
De la mauvaise à la bonne nouvelle
Lorsque nous avons quitté l’église de Ronchin pour celle de Sin le Noble, le Pasteur de Ronchin m’a dit : « Tu ne vas pas aimer le message de l’église de Sin le Noble, car on y prêche la croix. » Cette remarque, bien que venant de lui, n’était pas celle de Jésus. En tant que véritable enfant de Dieu, j'avais un besoin urgent de recevoir le message de la croix pour connaître une sanctification radicale et profonde dans ma relation avec Christ, ainsi que dans mon amour pour la vérité. Cette vérité, que j’avais tant de mal à accepter concernant mon état charnel, allait progressivement briser la dureté de mon cœur, pour le transformer à jamais.
La prédication de la croix devrait être le fondement de toute vie chrétienne, car elle révèle la vérité sur notre état de dépravation totale, sur notre culpabilité, et sur notre condamnation à la géhenne en raison de notre nature pécheresse, qui est incapable de chercher Dieu par elle-même. Il est nécessaire, tout d’abord, de proclamer la mauvaise nouvelle, c’est-à-dire les conséquences du péché originel et des péchés personnels qui en découlent.
Romains 3:9-12 Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, Pas même un seul ; Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul.
Après cette mauvaise nouvelle de notre condamnation, la prédication de la croix annonce également la bonne nouvelle : celle de la grâce et de la résurrection pour ceux qui sont sauvés. Jésus paie notre dette et vient chercher son peuple. Quelle différence j’ai vécue entre une spiritualité fondée sur des expériences extérieures et celle qui repose sur la croix, la repentance, le renoncement et la mort à notre ancienne nature. Je suis passé d’une vie axée sur l’extérieur à un changement intérieur profond. La prédication de la croix n’a pas besoin de grandes démonstrations extérieures, elle nous touche profondément, et nous libère progressivement de nos chaînes destructrices. Il n’y a pas besoin de manifestations spectaculaires. Nous devons porter notre croix et renoncer à nous-mêmes pour la gloire de Christ.
Ce n’était pas le message que j’entendais à Roubaix ou à Ronchin, même si l’on parlait de combattre. Je le dis clairement : l’évangile n’y était pas prêché de la même manière. L’accent sur le péché est très présent dans les Évangiles et les épîtres de Paul, pourquoi ? Parce que le péché originel est la raison principale de la venue de Jésus et de son sacrifice sur la croix.
La croix est au cœur de notre nouvelle naissance. Sans la croix, nous serions tous condamnés à la mort.
La croix est le cœur du message que chaque église doit annoncer chaque dimanche.
La croix, c’est Jésus crucifié et c’est aussi notre propre crucifixion afin d’être libéré de l’esclavage du péché. Dès lors, comment ne pas être surpris par cette phrase de mon ancien Pasteur, qui disait que le message de la croix ne me plairait pas ? Mais la réalité est que le message de la croix est impopulaire et souvent rejeté, c’est une folie totale pour ceux qui ne croient pas.
1 Corinthiens 1:18 Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
Pour illustrer ce que Paul dit, j’aimerais m’adresser à ces Pasteurs qui, par peur de choquer, diluent le message de la croix. Leur stratégie, en ne prêchant pas la croix dès le départ, les mène sur un chemin erroné. Jésus nous demande d’honorer son sacrifice, et cela passe par l’annonce de la mauvaise nouvelle avant la bonne nouvelle. J’ai aussi entendu dire, après avoir quitté l’église charismatique, que je ne serais plus abreuvé par le Saint-Esprit. Cette idée est une hérésie, car c’est le message de la croix qui m’a révélé une puissance que je ne connaissais pas, et elle a produit en moi un changement radical.
Frères et sœurs, nous devons passer par la croix comme Jésus l’a fait, certes de manière différente, mais c’est inévitable. Il n’est pas possible de naître de nouveau sans d’abord recevoir la grâce de Christ et sans passer par la crucifixion de notre vieille nature. Il est inutile, comme je l’ai vécu dans les milieux charismatiques, de tenter d’attirer les âmes avec un message dilué. C’est favoriser de fausses conversions, avec des conséquences graves. Sans la croix, Jésus ne serait pas Jésus ; la croix est le passage entre la mort et la vie éternelle.
En recevant le message de la croix de manière répétée, rien n’a été plus pareil. J’avais franchi un cap, celui de mourir définitivement (et non partiellement) à ma nature charnelle. Pour rappel, je ne dis pas que la croix n’est pas évoquée dans les milieux charismatiques, mais ce n’est certainement pas la priorité. Sans une prédication accompagnée d’un enseignement profond sur le sacrifice de Jésus, je m’étais plus attaché pendant des années à une religion fondée sur des expériences extérieures plutôt qu’à me laisser transformer. En réalité, pendant cette période charismatique, j’étais resté maître de ma vie tout en affichant une image de dévouement spirituel. C’était la façade ; mais en profondeur, la réserve était vide. J’aimais rappeler ma fidélité à la vie de l’église, nos groupes de maisons, nos ateliers pour les couples, nos témoignages en France et en Suisse, ainsi que mon engagement dans le service de l’église. Mais peu à peu, j’ai pris conscience que tout cela était souvent l’expression d’un égo charnel qui aimait se mettre en avant. Mon manque de connaissance biblique était un signe de l’ouverture trop fréquente de la porte à des influences malignes.
La croix ne se vit pas en partie, mais dans son intégralité. Elle est une arme à double tranchant.
J’ai appris que la connaissance, l’étude de la parole, une relation constante dans la prière, l’obéissance aux commandements de Dieu (qui vont souvent à l’encontre de ma nature), la discipline spirituelle indispensable, tout cela est le ciment d’une vie de foi authentique. La vie d’un disciple ne peut être légère, suffisante ou facile, qu’on le veuille ou non. Le culte du dimanche, la participation à un groupe de prière, quelques prières hebdomadaires, et une découverte partielle de la Bible selon nos désirs, ne suffisent pas pour plaire à notre Seigneur. Le diable aime investir les assemblées évangéliques pour garantir une religion qui plaît aux hommes mais qui ne les pousse pas à suivre pleinement le Seigneur. « Il ne faut pas annoncer la croix dans son ensemble à nos membres, sinon ils fuiraient notre assemblée », ai-je entendu dire. C’est une position triste.
La croix n’est-elle pas justement le message qui sauve ? Et il faudrait la diluer pour ne pas choquer les âmes ?
L’apôtre Paul annonce sans détour le message de la croix, et il précise que ce message est fracassant pour notre nature charnelle :
1 Corinthiens 1:17-18 Ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
Tout est dit ici. C’est la réponse à ceux qui hésitent à annoncer la croix en toute vérité. L’évangile doit être proclamé dans toute sa radicalité. Minimiser volontairement le message de la croix, c’est substituer la vérité et orienter les âmes vers un faux chemin. J’ai souvent entendu dans les milieux charismatiques qu’il fallait d’abord parler de l’amour de Jésus et de ce qu’Il a accompli pour nous, pour attirer les âmes, avant de parler de la croix. Mais pour ma part, j’ai été touché par la grâce de Jésus, avec une repentance sincère qui a changé mon cœur, et je crois que seule la parole de Dieu dans sa pureté peut véritablement transformer les vies. Diluer le message de la croix est dangereux et peut contribuer à l’apostasie croissante.
La révélation de la doctrine de la grâce
Depuis juin 2019, avec Laetitia, nous sommes nourris par la doctrine de la grâce. Après avoir approfondi notre compréhension du Saint-Esprit, de la croix et de Jésus, le Seigneur nous a sensibilisés à la grâce. Une fois encore, nous avons franchi une étape décisive. C’est à cette période précise que nous avons été interpellés sur nos convictions. Je m’explique.
Il existe deux grands courants doctrinaux : l’arminianisme, principalement adopté par les pentecôtistes, et le calvinisme, dominant chez les baptistes.
Voici un résumé des principales différences pour une meilleure compréhension :
Le calvinisme met l’accent sur : | L’arminianisme met l’accent sur : |
La souveraineté de Dieu - Le libre arbitre humain
La dépravation totale de l’homme - La dépravation partielle
L’élection inconditionnelle - L’élection conditionnelle
La grâce irrésistible - La grâce prévenante
La persévérance des saints - La possibilité de perdre son salut
Sans en être pleinement conscients, puisque cela ne nous avait jamais été clairement enseigné, nous pratiquions la doctrine arminienne au sein du mouvement pentecôtiste. Cette approche considère que Dieu n’est pas totalement souverain, que l’homme a la capacité de venir à Dieu par lui-même, et que l’élection est une affaire conjointe entre Dieu et l’homme. Selon cette doctrine, Dieu, dans sa prescience, sait déjà qui va l’accepter ou le rejeter. La grâce serait alors accordée en fonction de la conduite de l’homme, et le salut pourrait être perdu.
Pour un calviniste, en revanche, Dieu est souverain en toutes choses. La nature humaine est totalement dépravée, ce qui signifie que l’homme est incapable de se libérer du péché par lui-même. Mort spirituellement depuis le jardin d’Éden, l’homme, dans sa nature charnelle, déteste Dieu et peut même se prendre pour Dieu. Seule la grâce sauve et produit en nous la vie de l’Esprit. Sans elle, nous sommes condamnés. L’assurance du salut est incontestable : quel père ou quelle mère renierait son propre enfant ?
Ne pensez-vous pas que cet éclairage doctrinal est d’une importance capitale ?
Il ne s’agit pas d’opposer les deux courants dans des débats stériles – ce qui est malheureusement souvent le cas – car le diable se réjouit de voir l’Église divisée entre arminiens et calvinistes. L’objectif est plutôt de faire le point sur notre foi, nos convictions profondes et notre engagement spirituel. Comment percevons-nous la souveraineté de Dieu ? Est-elle totale ou partielle ? L’élection est-elle le fruit d’un partage entre Dieu et l’homme, ou découle-t-elle uniquement de la grâce irrésistible, tout en tenant compte de la responsabilité de l’homme ? Avons-nous l’assurance du salut ou devons-nous sans cesse la remettre en question ?
En réfléchissant à mon positionnement, j’ai pris conscience de l’importance capitale de l’enseignement dans l’Église. Toutefois, je n’aime pas enfermer les convictions dans les termes d’arminianisme et de calvinisme, car cela entraîne souvent des débats houleux. Je préfère me référer à ce que j’appelle la doctrine de la grâce.
L’impact de la doctrine de la grâce
Lorsque nous sommes sans le savoir – je dis bien sans le savoir, faute d’enseignement – dans une assemblée où le pasteur prêche une souveraineté partielle de Dieu, la perte du salut et une élection conditionnelle, alors qu’au fond de nous nous croyons l’inverse, cela crée un désordre intérieur. Nous commençons à ne plus nous sentir en paix sans même comprendre pourquoi. Frères et sœurs, il est essentiel d’être éclairés sur ces points doctrinaux.
Avec cette nouvelle compréhension, j’ai réalisé pourquoi je ne me sentais plus du tout à l’aise avec la mouvance pentecôtiste charismatique. Voici pourquoi.
L’enseignement de cette Église repose sur l’idée que Dieu n’est pas un dictateur et que l’homme n’est pas un robot : chacun a donc son libre arbitre pour accepter ou rejeter Dieu. Vu sous cet angle, cela me rassurait autrefois de savoir que je gardais le contrôle et que je n’étais pas à la merci d’un Dieu totalitaire. Ma perception de la souveraineté divine se limitait alors à son rôle de créateur de l’univers, tandis qu’il me laissait maître de ma propre destinée. Dans ce cadre, le salut n’était pas assuré, puisqu’il dépendait en partie de moi. J’avais toujours le pouvoir de choisir et la faiblesse de succomber au péché.
Quant à la dépravation humaine, elle ne pouvait être totale, puisque j’avais mon mot à dire concernant mon élection. Il y avait en moi non seulement du mal, mais aussi du bien. Dieu, dans son amour, laissait la porte du libre arbitre ouverte afin que tous puissent être sauvés.
Le piège de cet enseignement
Le problème avec cet enseignement, c’est qu’il pousse à continuer de dépendre de soi-même et à instrumentaliser Dieu selon nos propres désirs. C’est une marche basée sur le mérite et non sur la grâce seule. En refusant d’accepter la dépravation totale, je pensais ne pas être si mauvais que cela et conserver mon pouvoir de décision.
Convaincu que Dieu voulait sauver tout le monde et qu’il avait envoyé son Saint-Esprit pour cela, j’abordais l’évangélisation avec enthousiasme, persuadé que tout le monde pouvait être sauvé si je priais pour eux. Dieu m’avait donné une autorité, et je savais la mettre en pratique à travers les dons reçus. Au nom de Jésus, j’exerçais un certain pouvoir !
Mais c’est précisément pour cette raison que je parle de piège et de grand danger. En faisant le bilan de mon parcours au sein de l’Église charismatique, j’ai analysé mes comportements et mes convictions passées. La grande majorité d’entre elles reposaient sur des émotions charnelles et des démonstrations de pratiques religieuses plutôt que sur la Parole de Dieu.
Je cherchais à agir avec puissance, mais ce n’était pas la puissance de Dieu. La plupart du temps, en invoquant le nom de Jésus, j’exprimais mes propres émotions charnelles plutôt que l’Esprit de Dieu. Constatant des résultats médiocres et l’impuissance d’une puissance illusoire, je me décourageais fréquemment. Un antagonisme constant régnait en moi : d’un côté, je voulais être un homme de Dieu spirituel ; de l’autre, j’étais frustré, en manque de paix et souvent triste.
Être focalisé en permanence sur le Saint-Esprit et ses manifestations ne faisait que creuser davantage le vide dans mon cœur.
La doctrine de la grâce m’a libéré du poids de mes incertitudes
En arrivant sur la Côte d’Opale, intégré à une petite assemblée centrée sur la doctrine de la grâce, j’ai décidé d’examiner mes convictions profondes afin d’être en total accord avec la Parole de Dieu, sans être influencé par des doctrines humanistes ou déviantes. Mon objectif n’était pas de me définir comme arminien ou calviniste, mais plutôt de comprendre le contenu de leurs conclusions respectives.
Que me demande Jésus ? Où se trouve la seule et unique vérité ? Pourquoi l’herméneutique est-elle si partagée ? Comment éviter de me perdre dans une fausse doctrine ? Qu’est-ce qui est essentiel et qu’est-ce qui l’est moins ?
Les cinq points doctrinaux principaux
J’ai commencé par étudier les cinq points doctrinaux fondamentaux, un par un :
1. La souveraineté de Dieu
J’avoue avoir lutté avec ce sujet ; ce fut un réel combat. J’étais tiraillé entre l’idée du libre arbitre garant de ma propre volonté et la conviction profonde que ma conversion était entièrement l’œuvre de Jésus, et non la mienne. Ma nature déchue ne voulait pas de Lui, pourtant, c’est bien Jésus qui a frappé à la porte de mon cœur en juillet 1995. Quelle grâce !
C’est Lui qui m’a accordé la nouvelle naissance, je n’y suis pour rien.
C’est Lui qui a envoyé Son Saint-Esprit pour me façonner et m’éclairer.
C’est Lui qui a greffé en moi l’esprit de repentance face à mon état d’homme coupable.
C’est Lui qui m’a libéré de mon péché originel et qui me permet de combattre mes péchés quotidiens pour me rendre pur.
C’est Lui qui me permet, selon les Écritures, d’être saint.
Frères et sœurs, j’ai lutté avec cette conception d’un Dieu souverain en toute chose. Je tenais fermement à mon libre arbitre. Je savais que j’étais responsable de mon état, mais il m’était difficile d’accepter que la décision de venir à Lui ne m’appartenait pas. C’est en étudiant les Écritures que j’ai réalisé que ni Abraham, ni Moïse, ni les apôtres, ni même Paul sur la route de Damas ne sont venus à Dieu de leur propre initiative. C’est bien Dieu qui les a choisis et qui s’est révélé à eux. En revenant sincèrement sur le jour de ma conversion, j’affirme aujourd’hui avec foi que, né de nouveau, ma vie dépend entièrement et non partiellement de Dieu.
Cette révélation de la souveraineté absolue de Dieu est devenue une conviction irréversible. Pourquoi ?
Parce que ma nature ténébreuse, morte en esprit depuis la chute en Éden, ne voulait pas de Dieu. Oui, nous avons un libre arbitre, mais ce libre arbitre est biaisé, incapable de choisir Jésus par lui-même, tant Sa sainteté est contraire à notre nature pécheresse. Un mort ne peut se ressusciter lui-même ! Sinon, quel sens aurait la croix, la rédemption et la résurrection de Jésus ?
Parce que, né de nouveau, je ne désire que dépendre de Son amour, de Sa justice, de Sa sainteté et de Sa perfection. Je connais mon manque d’amour, ma partialité, mes transgressions et mon imperfection. Jésus devient le Maître de ma vie, non pour faire de moi un robot, mais pour me libérer du mal qui est en moi et produire en moi le bien qui est en Lui. Chaque jour, je prie pour que Sa souveraineté me conduise vers la sainteté et brise ma nature charnelle.
Parce que cette souveraineté me permet de mieux comprendre l’action du Saint-Esprit. Je réalise que tout en moi dépend entièrement de Christ. Je n’ai pas choisi de venir au monde, je ne sais pas quand je vais le quitter, mon corps ne m’appartient pas, et mon âme non plus. Je suis donc dépendant de mon Créateur, et Il est souverain sur ma vie. Ce qui vient de moi-même, de ma nature humaine, n’est pas saint. Seule la sainteté de Dieu l’est.
Une liberté véritable
Je n’ai jamais été aussi libre que depuis que je reconnais Jésus comme le Souverain absolu de ma vie. Pourquoi ?
D’une part, je ne suis plus sous l’esclavage du péché originel.
D’autre part, régénéré en esprit, j’ai maintenant les armes pour combattre mes péchés quotidiens.
Enfin, mon âme purifiée me fait expérimenter les miracles et la providence de Dieu, dans une espérance que les ténèbres ne connaissent pas.
Mon intelligence, même mes émotions, sont renouvelées. Je vis dans une dimension qui ne se compare à rien d’autre. Je suis pleinement libre, animé d’une soif croissante de glorifier mon Sauveur et Seigneur. Je ne suis plus tiraillé, je ne me pose plus la question de savoir si je peux perdre mon salut, je suis libre en Christ. Libéré du poids de ma nature dépravée et ténébreuse, qui est vaincue.
J’ai compris qu’être libre, c’est être totalement dépendant du bien, de Jésus et de l’espérance éternelle. La perception de la liberté pour ceux qui ne sont pas enfants de Dieu est un leurre provoqué par leur aveuglement spirituel. Ils pensent être libres, alors qu’ils sont en réalité esclaves de cette illusion. Le péché enferme, il ne libère pas. La véritable liberté consiste à être entièrement dépendant de Celui qui nous sauve de cet esclavage.
2. La Dépravation Totale
Est-ce que je reconnais ma dépravation totale ou partielle ? Là est la question. En d’autres termes, suis-je totalement coupable ou en partie ? Y a-t-il en moi quelque chose de bon pour avoir le désir d’aller vers Jésus par moi-même ?
Les Écritures révèlent ma nature dans les versets suivants :
Romains 3:9-20 "Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, Pas même un seul ; Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul..."
Ce message s’adresse à tous les hommes et toutes les femmes sur terre, sans exception. La Parole nous révèle sans équivoque que nul ne cherche Dieu et que la destruction et le malheur sont sur leur route. C’est plus que clair : notre nature pécheresse est déchue, sortie de sa route et coupée de la présence de Dieu.
Les Écritures sont sans appel : nous ne sommes pas coupables en partie, mais totalement. Il est bien dit : "Nul ne cherche Dieu", pas un certain nombre, mais tous. Nous ne pouvons donc pas dire que notre culpabilité est partielle.
De quoi la grâce nous sauve-t-elle ? De la colère de Dieu !
De quelle colère s’agit-il ? De notre trahison, de notre désobéissance, qui nous a coupé de notre relation avec Sa Sainteté. Sans la grâce imméritée de Christ, sans l’esprit de repentance greffé par Lui en nous, sans le pardon de Dieu, sans la réconciliation avec notre Père, nous sommes des condamnés à mort pour notre entière culpabilité devant l’Éternel.
Sans une intervention extérieure, nous ne pouvons échapper à l’enfer. C’est pour cela que je suis convaincu de notre totale culpabilité.
Il n’y a que le Saint-Esprit, offert par la grâce, qui peut changer notre nature pécheresse en une vie nouvelle dans la sainteté de Dieu.
Le pire des péchés est l’incrédulité, et notre nature l’entretient. Certains pensent qu’ils recherchent Dieu et vont contredire l’idée même de la dépravation totale. Mais en réalité, ils recherchent un dieu, mais pas Jésus, pas le renoncement et la croix qu’Il proclame, pas la repentance salvatrice qui demande de mourir à notre ancienne vie. Des milliards de personnes s’inventent un Dieu idolâtre qui correspond à leur nature et qui répond à leurs peurs et superstitions. C’est une copie qui ressemble à l’original.
Notre nature morte en Éden est incapable de se tourner vers le véritable et unique Dieu. C’est impensable pour elle. Cette séparation a produit la mort et le péché originel.
3. L’Élection Inconditionnelle
Voilà bien un sujet qui alimente depuis toujours des débats théologiques. Comment Dieu déciderait-il de n’en sauver que certains et de laisser aller les autres en enfer ?
Je ne vais pas ici entrer dans le débat, mais simplement vous adresser ce que mon cœur croit selon ce que j’en retire des Écritures.
Dieu est-il souverain en toute chose ? Oui, et Il fait ce qu’Il veut. Il le déclare :
Philippiens 2:12-13 "Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon Son bon plaisir."
Job 38:1-16
"L’Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit : Qui est celui qui obscurcit Mes desseins Par des discours sans intelligence ? Ceins tes reins comme un vaillant homme ; Je t’interrogerai, et tu m’instruiras. Où étais-tu quand Je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l’intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ?"
Dieu est souverain et créateur en toute chose. Il décide de qui sera sauvé ou pas.
Il est Dieu. Qui sommes-nous alors que nous L’avons trahi, pour contester Ses décisions ?
Dieu est-il miséricordieux ?
Oui, et c’est bien pour cela que l’élection inconditionnelle en est la preuve.
Pourquoi ce ne serait pas plutôt l’élection conditionnelle qui le prouverait ? La réponse est simple : personne ne mérite le salut et tous sont coupables. De fait, le sacrifice de Jésus à la croix est le signe de l’infinie miséricorde de Dieu, qui décide d’en sauver un certain nombre.
Soyons objectifs : qui a décidé de rompre ? Est-ce Dieu qui s’est séparé de l’homme ou l’homme qui a choisi de devenir apostat ? Vous connaissez la réponse. Quelle fut la première conséquence ? Dieu retira son Esprit, étant pleinement saint, et l’homme tua l’homme (Caïn et Abel). Dès lors, la condamnation était sur le pécheur séparé de la sainteté de Dieu.
4. La grâce irrésistible
La grâce irrésistible est la conséquence de l’élection inconditionnelle. Seule la grâce efficace sauve, c’est-à-dire la grâce que Dieu accorde à certains. Le monde dans son ensemble est sous la grâce commune, universelle, qui permet de ne pas vivre ici-bas en enfer. Mais la grâce efficace, elle, n’est accordée qu’à ceux qui sont inscrits sur le livre de vie.
Apocalypse 17:8
La bête que tu as vue était, et elle n’est plus. Elle doit monter de l’abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n’a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s’étonneront en voyant la bête...
Éphésiens 2:4-9
Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés... Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi...
C’est précis : seule la grâce réservée aux appelés est efficace. La grâce irrésistible est-elle injuste ? Non ! C’est le contraire, puisque personne au monde ne la mérite. Oui, sa grâce est irrésistible.
Prescience et Prédestination
La prescience est le fait que Dieu connaît à l’avance celles et ceux qui lui donneront leur vie afin de recevoir sa grâce. La prédestination est le fait que Dieu, avant la fin du monde, avait lui-même choisi ceux qu’il adopterait en leur offrant sa grâce. Là encore, les écritures sont claires.
Jean 15 versets 15 à 16 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.
Actes 26 versets 14 à 18 Paul sur la route de Damas : Nous tombâmes tous par terre, et j’entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Je répondis: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car je te suis apparu pour t’établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai. Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés.
Exode 3 versets 1 à 12 Dieu descend vers Moïse effrayé ! Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian; et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu, à Horeb. L’ange de l’Eternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. Moïse dit: Je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point. L’Eternel vit qu’il se détournait pour voir; et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit: Moïse! Moïse! Et il répondit: Me voici. Dieu dit: N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.
Jean 10 versets 27 à 30 Choisis par Dieu en Christ ! Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père nous sommes un.
Je pourrais multiplier encore et encore les exemples comme l’élection de David, celle des apôtres, le prophète Jérémie et bien d’autres. La prédestination est très controversée, mais les écritures démontrent qu’elle est la vérité. Elle est la racine même de la souveraineté de Dieu. Cependant, nous devons ne jamais cesser d’annoncer l’évangile, puisque nous sommes les ambassadeurs au service du Royaume, pour participer au sauvetage de ceux qui sont inscrits sur le livre de vie. Personne ne sait qui recevra ou pas la grâce irrésistible. Il y a une image biblique incontestable qui dépeint parfaitement la prédestination, c’est celle du potier.
Romains 9 versets 17 à 21 Car l’Ecriture dit à Pharaon: Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras: Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté? O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil?
Beaucoup pensent que si tout est joué d’avance, alors à quoi bon prier ? La parole de Dieu répond à cela :
Matthieu 28 versets 18 à 20 Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Jésus nous demande d’annoncer la bonne nouvelle. Frères et soeurs, heureusement qu’il y a la prédestination, car sans elle nul ne serait sauvé. Gloire à Dieu !
5. La persévérance des saints
Peut-on perdre son salut ? Avons-nous l’assurance du salut ? Ces questions sont délicates et divisent les croyants. Certains pensent que Dieu peut offrir sa grâce, envoyer son Saint-Esprit, mais que l’homme, en ne respectant pas les commandements ou en se détournant volontairement, pourrait la perdre. D’autres croient que Dieu agit comme un Père : par la grâce de Jésus, il nous adopte, nous régénère par son Esprit, et rien ne peut nous arracher de sa main.
D’autres interrogations se posent : La nouvelle naissance est-elle partielle ou totale ? Dieu a-t-il le pouvoir de transformer radicalement un cœur, ou seulement de manière incomplète ? Est-il effrayant de penser qu’après la nouvelle naissance, nous ne pouvons plus revenir en arrière ? La souveraineté de Dieu est-elle une garantie de salut ou une forme de totalitarisme ?
Pendant plus de vingt ans, j’ai été convaincu que l’on pouvait perdre son salut. Pourquoi ? Parce que j’avais une perception erronée de la souveraineté divine. Le manque d’enseignement sur l’élection me plongeait dans un tourbillon de doutes et d’incertitudes. Mais en étudiant de près ce que les Écritures enseignent sur la souveraineté de Dieu, la nouvelle naissance et le salut, j’ai découvert l’assurance du salut. Cette vérité m’a libéré de la peur de perdre mon salut.
Je ne parle pas ici d’une assurance artificielle ou d’un salut illusoire dont se persuadent certains religieux. Non, je parle du salut par grâce irrésistible, basé sur une élection inconditionnelle. Oui, je suis convaincu qu’un véritable né de nouveau, ressuscité et régénéré en Esprit, justifié par Christ, adopté par le Père, ne peut perdre son salut. Jésus ne fait rien à moitié. Lorsqu’il accorde sa grâce, elle est irréversible et efficace, pour l’éternité. Remettre en question le salut reviendrait à crucifier Christ une seconde fois.
Si certains semblaient engagés dans l’église mais ont tout abandonné depuis des années, la question n’est pas celle de la perte du salut, mais bien de savoir s’ils ont été véritablement convertis.
Conclusion :
La synthèse de ce témoignage
La vie chrétienne n’est pas une simple option complémentaire à notre quotidien. Elle ne se réduit pas à une religion humaine, mais repose sur une relation vivante entre Dieu et l’homme. Cette relation brise la nature pécheresse pour la remplacer par la sainteté divine.
Que nous le reconnaissions ou non, nous sommes tous dépendants. Soit du diable, soit de Dieu. Avant ma nouvelle naissance, j’étais esclave de ma nature humaine déchue (dépravation totale), séparé de Dieu, sous l’emprise du péché et des ruses du tentateur. Mais en juillet 1995, Jésus m’a offert sa grâce, un tournant radical qui a marqué la mort de mon ancienne vie et la naissance d’une nouvelle. Je suis alors passé de la dépendance du diable à celle de Dieu. Quelle grâce !
Depuis ce jour béni, je suis entre les mains de Jésus — et personne ne peut m’en arracher (Jean 10). Il m’a fait passer de la mort à la vie, me conduisant progressivement dans la connaissance de sa vérité. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Sur ce chemin de grâce et de pardon, Jésus m’a équipé du Saint-Esprit, de la repentance et de son amour pour glorifier Dieu. Concernant son Église, il m’a d’abord conduit parmi les charismatiques, puis sur le chemin de la croix, avant de me faire découvrir la doctrine de la grâce. Ce parcours, voulu par lui, m’a appris à vivre pour lui et à être libéré du poids de ma nature déchue.
Depuis trente ans, avec mon épouse, nous marchons dans la foi, en tant que disciples et serviteurs du Royaume. Au-delà des dénominations et des clivages doctrinaux, j’ai découvert plusieurs facettes de l’Église et approfondi la théologie systématique, ce qui m’a appris la patience et la sagesse dans ma compréhension des Écritures. Plus j’étudie la Parole, plus je réalise combien elle est une source infinie de révélations.
Aujourd’hui, à 65 ans, je suis comme un enfant émerveillé par la grandeur de Dieu, ses miracles et sa providence. Dans un monde en plein chaos, je suis convaincu que nous avons un rôle essentiel à jouer : transmettre notre foi et laisser le Saint-Esprit agir à travers nous.
Durant ces trente années, avec Laetitia, nous avons vécu une transformation profonde :
• Devenus mari et femme,
• Époux et épouse,
• Parents et grands-parents,
• Frère et sœur en Christ,
• Serviteurs du Royaume.
C’est le miracle de l’alliance sacrée voulue par Dieu, qui nous a fait passer des ténèbres à la lumière et nous a donné une nouvelle identité, non plus terrestre, mais céleste. Nous sommes désormais des étrangers sur cette terre, mais enfants de Dieu, héritiers de son amour infini.
Notre engagement quotidien dans la foi se traduit ainsi :
• Chaque jour après le déjeuner, étude approfondie de la saine doctrine,
• Chaque soir à 18h30, prière d’intercession pour nos proches, l’Église et les persécutés,
• Chaque mardi soir, animation d’un groupe de prière en visioconférence,
• Chaque dimanche, culte d’adoration et de partage,
• Toutes les sept semaines, organisation d’un culte et d’une agape fraternelle avec trois églises unies depuis cinq ans,
• Chaque jour, travail sur le site www.iltaime.com.
Avec un tel programme, impossible de s’ennuyer ou de manquer de nourriture spirituelle ! Tout cela est le fruit de l’œuvre de Jésus dans notre vie.
Gloire à Dieu !
Un appel à ceux qui ont soif de Dieu
J’aimerais, pour terminer, lancer un appel à toutes celles et ceux qui ont soif de Dieu : soif de sa présence, de sa parole, de ses révélations, d’une relation toujours plus intime et profonde avec lui.
Peut-être que vous ne cherchez ni une place dans l’église, ni votre propre intérêt, mais que vous vous trouvez à un carrefour de solitude spirituelle et de découragement. Peut-être êtes-vous sans assemblée, soit parce que vous êtes isolé géographiquement, soit parce que vous avez constaté des dérives par rapport à la vérité biblique. Peut-être faites-vous partie d’une assemblée très centrée sur le charismatique, mais où la nourriture solide fait défaut. Peut-être encore que Jésus vous interpelle pour prendre une nouvelle direction, mais que vous n’osez pas franchir le pas.
Sachez que c’est souvent dans ces périodes de transition que le changement opère. Jésus, qui veille parfaitement sur ses brebis, saura vous consoler si nécessaire et vous éclairer sur le chemin qu’il a tracé pour vous. J’ai moi-même connu ces moments de solitude et de découragement, mais Jésus m’a toujours rappelé qu’il n’était pas un simple carrefour éphémère, mais le Chemin éternel. Il a un plan pour chacun d’entre nous, qu’il révèle en temps voulu. Nous devons traverser des épreuves pour croître dans la foi, et cela est inévitable. La patience est essentielle, et c’est précisément dans ces moments de sécheresse qu’il faut nous plonger encore plus profondément dans la source vivante de sa parole.
Un encouragement
Chaque dimanche, lors de notre culte à la maison, nous sommes parfois seulement deux avec mon épouse, et d’autres fois six à huit personnes. C’est ainsi que Dieu le veut. Pourtant, à travers le site et la chaîne YouTube Iltaime, nous partageons l’Évangile avec près de 28 000 abonnés et avons touché des millions de personnes au fil des années.
Nous ne cherchons rien d’autre que de transmettre la Bonne Nouvelle et de glorifier notre Seigneur. Pour certains, l’appel de Dieu les conduit à un ministère pastoral, à l’enseignement ou à l’évangélisation. Pour d’autres, comme Laetitia et moi, la plus grande grâce est simplement d’être des adorateurs, des serviteurs, des disciples et des ambassadeurs du Royaume céleste.
Le nombre n’a aucune importance : ce qui compte, c’est d’être dans la présence de Jésus. Il nous connaît mieux que nous-mêmes et nous place là où nous devons être, selon sa volonté et non la nôtre. Durant plus de vingt-cinq ans, nous avons été conduits dans des assemblées comptant entre 150 et 900 membres. Aujourd’hui, il nous confie une mission différente. Alléluia !
Sommes-nous malheureux ? Oh que non ! Nous touchons un grand nombre de frères et sœurs à travers le monde. C’est pourquoi je veux vous encourager : avec Jésus, personne ne reste indéfiniment au carrefour de la solitude et du découragement. Chacun a un chemin tracé devant lui, il suffit de laisser Christ nous orienter avec foi et confiance.
Pour conclure
Je rends grâce à Jésus de nous avoir fait passer par trois étapes essentielles de progression spirituelle, qui ont permis un équilibre dans notre marche avec lui. J’ai appris à être vigilant et à ne pas rester figé dans des postures rigides liées aux idéologies ou aux dénominations religieuses. La foi est avant tout une histoire d’amour entre Jésus et ses brebis.
Je suis simplement un enfant de Dieu, qui s’appuie sur Christ. Je crois qu’il est fondamental de rester ouvert aux échanges autour de la Parole et d’éviter les débats stériles d’opposition. La foi grandit avec l’étude des Écritures, car elles sont une source inépuisable de révélations divines. La Parole rendue vivante en nous produit le changement qui éclaire et libère.
Bien que nos parcours soient différents, une chose est commune à tous ceux qui sont nés de nouveau : le Saint-Esprit. Il ne varie pas selon les personnes, il est le même pour tous, et il nous conduit dans la vérité sur le chemin de la croix. Il ne divise pas, mais unit. Il n’accuse pas, mais pardonne. Il ne condamne pas, mais libère. Il est le cœur de l’unité de la grande famille de Dieu.
Frères et sœurs, nous sommes le temple du Saint-Esprit, et cela doit se voir et s’entendre. Gloire à Jésus !
Daniel Gilman



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