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LA BASE DE NOTRE HÉRITAGE


En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés selon le plan de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté, afin que nous servions à célébrer sa  gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru. Éphésiens 1.11-13a

En lui, réfère clairement à Jésus-Christ (v. 10), qui est la base, ou la source, de notre héritage. Sans Jésus-Christ, la seule chose suprême et éternelle que quelqu’un puisse recevoir de Dieu est la condamnation. Dieu envoie le soleil, la pluie et beaucoup d’autres bonnes choses à tous les humains, les justes comme les injustes (Mt 5.45). Mais il n’octroie ses bénédictions spirituelles qu’à ceux qui sont en lui (voir v. 1,3,4,6,7,10). « Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12).

Dans Romains 6, Paul donne la biographie spirituelle de tous les croyants. Il commence en disant : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? » (v. 3.) Et il continue : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts à la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection » (v. 4,5). Par un miracle merveilleux que seul Dieu peut comprendre, tout croyant est allé à la croix du Calvaire, a été spirituellement crucifié avec le Sauveur, a été enterré et est ressuscité avec lui. Non seulement Christ a été crucifié et enterré et est ressuscité pour chaque croyant, mais également avec chaque croyant. Et non seulement ça, mais en plus « nous savons que lorsqu’il [Christ] paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3.2). En ce jour glorieux, nous serons finalement « semblables à l’image de son Fils » (Ro 8.29).

Nous sommes […] devenus héritiers est la traduction d’un seul mot grec composé (eklêrôthêmen). Lorsqu’un événement à venir était si certain qu’il était impossible qu’il ne ce produise pas, les Grecs en parlaient souvent comme s’il s’était déjà produit (comme ici, où Paul utilise l’aoriste passif de l’indicatif).

Dans le chapitre deux, il utilise un temps semblable (aoriste actif de l’indicatif) pour parler du fait que Dieu « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ » (v. 6), bien que lui et tous ceux à qui il parlait n’avaient pas encore fait cette expérience glorieuse. Cette habitation éternelle avec le Seigneur était aussi certaine que s’ils étaient déjà au ciel.

La forme passive du verbe au début de 1.11 permet deux traductions, qui sont toutes deux en accord avec le reste des Écritures. On peut traduire : « sommes devenus un héritage » ou, comme notre texte le dit : sommes […] devenus héritiers. La première façon de mettre les choses indiquerait que nous, c’est-à-dire les croyants, sommes l’héritage de Christ. Jésus a  maintes fois parlé des croyants comme de dons que son Père lui fait (Jn 6.37,39 ; 10.29 ; 17.2,24 ; etc.). Jésus nous a gagnés au Calvaire — comme butin de sa victoire sur Satan, le péché et la mort — et nous lui appartenons. « Ils seront à moi, dit l’Éternel des armées, ils m’appartiendront au jour que je prépare » (Ma 3.17). Dans l’éternité passée, le Père a planifié et déterminé que tous ceux qui mettraient leur confiance en son Fils lui seraient donnés, et lui constitueraient un glorieux héritage.

Traduit de l’autre façon, cependant, l’expression signifie exactement le contraire : ce sont les croyants qui reçoivent l’héritage. Pierre dit de nous que Dieu « nous a régénérés pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir » qui nous « est réservé dans les cieux » (1 Pi 1.3,4).

Les deux traductions sont donc grammaticalement et théologiquement possibles. Selon les Écritures, les croyants appartiennent à Dieu, et celui-ci leur appartient. Le Nouveau Testament dit que nous sommes en Christ, et que Christ est en nous ; que nous sommes dans l’Esprit, et que l’Esprit est en nous. « Mais celui qui s’attache au Seigneur, est avec lui un seul esprit » (1 Co 6.17). Et Paul peut donc dire : « Christ est ma vie » (Ph 1.21).

L’aspect pratique de cette vérité est que parce que nous sommes identifiés avec Christ, notre vie devrait être conforme à la sienne (voir 1 Jn 2.6). Nous devons aimer comme il a aimé, aider les autres comme il l’a fait, avoir la sollicitude qu’il avait, partager comme il l’a fait, et sacrifier nos intérêts et notre bien pour ceux des autres comme il l’a fait. Tout comme notre Seigneur, nous sommes dans ce monde pour vivre pour les autres.

Bien que les deux façons de traduire eklêrôthêmen puissent être défendues, le point central de ce que dit Paul dans Éphésiens 1.3-14 rend la seconde traduction plus appropriée ici : nous sommes […] devenus héritiers. Le fait que nous héritions avec Christ est une autre des bénédictions étonnantes et magnifiques que le Père nous a données dans son Fils. Comme Paul le dit clairement au verset 3, notre héritage inclut « toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ». En Jésus-Christ, les croyants deviennent bénéficiaires de toutes les promesses que Dieu ait jamais faites. Pierre nous dit que la puissance de Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » et « les plus grandes et les plus précieuses promesses » (2 Pi 1.3,4). Paul dit, d’une façon très inclusive : « pour ce qui concerne toutes les promesse de Dieu, c’est en lui qu’est le oui » (2 Co 1.20).

En accord avec ses promesses divines, Dieu pourvoit gracieusement à tous nos besoins possibles. Il nous promet la paix, l’amour, la grâce, la sagesse, la vie éternelle, la joie, la victoire, la force, la direction, la puissance, la miséricorde, le pardon, la justice, la vérité, la communion avec lui, le discernement spirituel, le ciel, les richesses éternelles, la gloire — tout cela et tout ce qu’il a d’autre de bon à donner. Paul dit : « soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir. Tout est à vous ; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu » (1 Co 3.22,23). Parce que nous avons été faits cohéritiers avec Christ, nous avons la garantie de posséder tout ce qu’il possède. Nous sommes « héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ » (Ro 8.17).

C’est donc sur Jésus-Christ que repose le fait que nous sommes […] devenus héritiers. Paul présente d’abord ce fait selon la perspective divine, puis sous la perspective humaine.

John MacArthur

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