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LA NATURE DE L'ÉLECTION



Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées! (1 Pierre 1.1-2)


En tant qu’étrangers spirituels, la chose la plus importante, pour les lecteurs de Pierre, n’est pas la relation au monde terrestre mais celle qui les unit au monde céleste. Parlant de l’espérance d’Abraham, l’écrivain de l’épître aux Hébreux dit : « Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hé 11.10 ; voir aussi Hé 11.13-16 ; Jn 14.1-3 ; Ph 3.20).

À la lumière de cette vérité, Pierre définit son auditoire comme ceux qui sont élus (eklektos). L’apôtre répètera cette idée plus loin : « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (2.9). Les textes de l’Ancien Testament auxquels Pierre fait allusion dans ce verset montrent clairement qu’il sait que Dieu a souverainement choisi Israël : « Car tu es un peuple saint pour l’Éternel, ton Dieu ; l’Éternel, ton Dieu, t’a choisi, pour que tu sois un peuple qui lui appartienne entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre » (De 7.6 voir aussi De 14.2 ; Ps 105.43 ; 135.4).


L’amour souverain de Dieu


L’amour souverain de Dieu lui dicte le choix de son Église. L’apôtre Paul dit à l’Église d’Éphèse : « En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté » (Ép 1.11). Il dit aux Thessaloniciens : « Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité » (2 Th 2.13 ; voir aussi Jn 15.16 ; Ro 8.29,30 ; 1 Co 1.27 ; Ép 1.4,5 ; 2.10 ; Col 3.12 ; 1 Th 1.4 ; Tit 1.1).

Jésus non plus n’hésite pas à enseigner, sans ambiguïté ni excuses, la vérité de la doctrine de l’élection : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6.44) ; « Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis » (Jn 13.18 ; voir aussi Lu 10.20 ; 18.7 ; Jn 17.6,9). Dans son discours sur le mont des Oliviers, le Seigneur affirme la véracité de l’élection divine en y faisant indirectement référence par trois fois : « Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés » (Mt 24.22 ; voir aussi Mt 24.24,31 et Mc 13.20).

Dans toutes les parties du monde, Dieu s’est choisi des individus qui lui appartiennent en propre (Ap 5.9 ; 7.9 ; voir aussi Jn 10.16 ; Ac 15.14). C’est ce peuple-là qui constitue l’Église (voir Ro 8.29 ; Ép 5.27). Tout au long du Nouveau Testament la vérité cruciale de l’élection est présentée clairement (Ép 2.8,9 ; Mt 24.22,24,31 ; Lu 18.7 ; Col 3.12 ; Tit 1.1,2 ; Ja 2.5). L’apôtre Jean cite à maintes reprises les paroles de Jésus affirmant que le Père donne au Fils tous ceux qu’il choisit :

Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi ; car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu’il avait dit : Je suis le pain qui est descendu du ciel. Et ils disaient : N’est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? Jésus leur répondit : Ne murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi (Jn 6.37-45).


J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole […] Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture soit accomplie […] Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde (Jn 17.6,12,24).


Les élus sont l’expression de l’amour du Père pour le Fils.


Le Fils reçoit tous ceux que le Père lui donne ; il les garde et les conduit à la vie éternelle. Jésus révèle le principe de l’élection à ses disciples dans l’épisode de la chambre haute : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne » (Jn 15.16). Jean écrit : « Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut » (5.21). Luc expose la doctrine de l’élection souveraine de Dieu dans l’épisode du premier voyage missionnaire de Paul pendant leur séjour dans l’Église d’Antioche de Pisidie :


Paul et Barnabas leur dirent avec assurance : C’est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens. Car ainsi nous l’a ordonné le Seigneur : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre. Les païens se réjouissaient en entendant cela, ils glorifiaient la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. La parole du Seigneur se répandait dans tout le pays (Ac 13.46-49).


Paul affirme clairement que l’élection est exclusivement le fruit de la grâce et du plan souverain de Dieu : « Qui [le Seigneur] nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels » (2 Ti 1.9). Le grand apôtre définit plus précisément cette vérité dans l’épître aux Romains :


Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés (Romains 8.28-30).


À la fin du Nouveau Testament, Jean souligne encore le caractère éternel de l’élection quand il fait remarquer que le livre de vie existe avant la fondation du monde (Ap 13.8 ; 17.8 ; voir aussi Ap 3.5 ; 20.12,15 ; 21.27). De toute éternité, Dieu a toujours eu à l’esprit une vaste communauté de croyants qu’il a choisi d’aimer (1 Jn 4.10 ; voir aussi Ro 10.20), de sauver de leur péché (Ép 2.1-5 ; Col 2.13), et de rendre conformes à l’image de son Fils (Ro 8.29 ; 1 Co 1.7-9 ; 2 Co 3.18 ; Jud 24,25). Dieu a consigné dans son plan éternel chacun des noms de ces individus de nationalités et d’époques si différentes, avant même que le monde n’existe.



John MacArthur


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