Le 15 février 2015, j’ai écrit un tweet dans lequel je disais : « Nous sommes nés de nouveau pour nous repentir et croire ; et non pas que nous nous repentions et croyons pour naître de nouveau. La régénération vient en premier ! » Cela a provoqué un certain émoi et beaucoup de discussions en ont résulté. Une personne m’a demandé de m’expliquer et j’ai promis de le faire. C’est ce que je fais maintenant.
Tout d’abord, mettons de l’ordre dans notre vocabulaire. Il existe de nombreux mots qui sont utilisés à la fois dans la Bible et dans le vocabulaire chrétien normal pour désigner la nouvelle naissance. Ce sont des mots comme « naître de nouveau », « naître d’en haut », « naître de l’Esprit », « donner naissance à », « rendre vivant », « régénéré », etc. Ils se réfèrent tous au sujet que nous traitons dans ce billet de blog.
La nouvelle naissance assure la conversion
La nouvelle naissance est un acte de Dieu par lequel il insuffle la vie spirituelle aux pécheurs spirituellement morts. C’est cette vie spirituelle qui permet aux pécheurs de sentir le danger dans lequel ils se trouvent (c’est-à-dire la colère de Dieu) et de voir la capacité du Sauveur à les sauver du péché. Ces deux réalités deviennent aussi vraies pour eux que le monde physique qu’ils voient autour d’eux.
Lorsqu’une personne sent son danger et voit la capacité du Sauveur, elle se repent ensuite de ses péchés et appelle le Seigneur Jésus-Christ à la sauver. Ainsi, dans l’ordre du salut, la nouvelle naissance précède la conversion (c’est-à-dire la repentance et la foi). Au contraire, elle assure la conversion, ce que nous faisons. Nous nous repentons. Nous croyons.
La Bible dit aussi : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés… Mais, à cause du grand amour dont il nous a aimés, Dieu, qui est riche en miséricorde, nous a rendus à la vie avec Christ, alors que nous étions morts par nos offenses… Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éphésiens 2:1-9).
Cela doit être évident. Sans cet acte de Dieu, nous ne pouvons pas croire à l’Évangile. La Bible dit : « L’homme qui n’a pas l’Esprit ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu ; car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2.14).
Un homme doit d’abord avoir l’Esprit pour accepter le message de l’Évangile. Cela se produit lors de la régénération.
Dans l’Évangile de Jean, la Bible dit : « Cependant, à tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, enfants nés, non du sang, ni de la volonté de la femme, ni de la volonté de l’homme, mais nés de Dieu » (Jean 1.12-13).
Remarquez l’ordre. Ceux qui ont reçu le droit légal de devenir enfants de Dieu sont ceux qui ont reçu Jésus-Christ et ont cru en lui. Pourtant, ils ne sont pas nés par une décision humaine. Ils étaient déjà nés par une décision divine. Ils sont nés de Dieu !
L’analogie de la naissance physique
L’utilisation du mot « naissance » dans la Bible devrait suffire à nous convaincre de cet ordre, que la nouvelle naissance précède la conversion et n’est pas un produit de la conversion. Même dans le monde physique, nous ne faisons rien pour naître. Ce sont nos parents qui font quelque chose qui aboutit à notre conception et notre naissance survient neuf mois plus tard.
C’est parce qu’un bébé a déjà la vie qu’il crie pour avoir de l’oxygène à sa naissance. Nous appelons cela « le cri de vie ». Ce cri est inévitable parce que le bébé est déjà vivant. Si un bébé ne crie pas à la naissance, cela signifie qu’il est né mort. Ce n’est pas le cri de vie qui lui donne la vie. C’est parce que le bébé est déjà vivant qu’il crie.
C’est pourquoi lorsque Nicodème lui a demandé s’il devait entrer dans le ventre de sa mère pour naître de nouveau, Jésus a dit que la nouvelle naissance n’est pas quelque chose qu’un être humain fait. Jésus a dit : « La chair ne peut enfanter que la chair. C’est l’Esprit qui enfante l’esprit » (voir Jean 3:6). La nouvelle naissance est quelque chose que vous vivez, pas quelque chose que vous faites.
Et comme si cela ne suffisait pas, Jésus a continué en disant que dans cette affaire, Dieu est totalement souverain. Nous ne pouvons pas prédire à qui il donnera la nouvelle naissance. « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme né de l’Esprit » (Jean 3:8).
L’instrument de la Parole
Le moyen que Dieu utilise pour réaliser cette nouvelle naissance est la Parole de Dieu, l’évangile de notre salut. Ainsi, nous lisons dans Jacques 1:18 : « Il a voulu nous donner la vie par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de toute sa création » (NIV). C’est un acte souverain de Dieu (« il a choisi ») mais c’est par l’instrument de « la parole de vérité ».
Ce n’est pas quelque chose que Jacques seul a enseigné. L’apôtre Pierre dit : « Car vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu… Et c’est ici la parole qui vous a été annoncée » (1 Pierre 1:23-25). Rien ne peut être plus clair que cela !
Même un arminien comme Charles Wesley croyait et enseignait cela lorsqu’il écrivit dans son célèbre hymne, « O pour que mille langues chantent ».
« Il parle, et entendant sa voix,
les morts reçoivent une vie nouvelle,
les cœurs brisés et affligés se réjouissent,
les pauvres et les humbles croient. »
Remarquez l’ordre. Jésus parle. Une vie nouvelle vient dans les pécheurs. Nous nous réjouissons et croyons. C’est pourquoi le salut est entièrement une grâce.
C’est parce que Dieu nous rend vivants alors que nous sommes morts (et que nous ne pouvons rien faire pour nous-mêmes). Ensuite, grâce à cette renaissance, nous sommes capables de nous repentir et de croire. Le salut est l’œuvre de Dieu et non de nous-mêmes.
Quelques implications pour les prédicateurs
Puisque Dieu utilise sa Parole comme instrument dans son œuvre de régénération, cela ne rend pas la prédication inutile. Nous ne nous contentons pas de dire en tant que prédicateurs : « Puisque Dieu régénère ceux qu’il veut et quand il veut, nous n’avons pas besoin de prêcher l’Évangile. » Non ! Nous le prions avant et après avoir prêché afin qu’il utilise la Parole prêchée pour donner la vie aux morts. Lorsqu’il le fait, nous savons qu’ils croiront.
Puisque la nouvelle naissance est un acte de Dieu, elle garde ceux d’entre nous qui prêchent la Parole de Dieu humbles même lorsque de nombreuses personnes se convertissent grâce à notre ministère. Nous réalisons que le pouvoir de convertir les pécheurs n’est ni en nous ni dans notre prédication. Comme le dit Paul : « J’ai semé la semence, Apollos l’a arrosée, mais c’est Dieu qui l’a fait croître. Ainsi, ni celui qui plante ni celui qui arrose n’ont d’importance, mais Dieu seul fait croître » (1 Corinthiens 3.6-7).
Encore une fois, puisque la nouvelle naissance est un acte souverain de Dieu, elle empêche ceux d’entre nous qui prêchent la parole de Dieu d’utiliser des astuces – tamiser les lumières, jouer de la musique qui peut faire pleurer une pierre, etc. Comme le dit Paul dans 2 Corinthiens 4:1-6, nous avons renoncé aux voies secrètes et honteuses ; nous n’utilisons pas de tromperie, ni ne déformons la parole de Dieu.
Au contraire, nous savons que (1) notre Évangile est voilé pour ceux qui périssent parce que le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit des incrédules afin qu’ils ne puissent pas voir la lumière de l’Évangile, et (2) c’est Dieu qui a dit : « Que la lumière brille du sein des ténèbres », qui fait briller sa lumière dans nos cœurs pour nous faire briller la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. Ainsi, tout ce que nous faisons, c’est prêcher l’Évangile fidèlement, en suppliant les pécheurs de se réconcilier avec Dieu. Dieu insufflera la vie à ceux qu’il veut sauver !
Conrad Mbewe
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