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LES 5 SOLAS PIÉTINÉS



Analysons comment un travail de sape est effectué sur les cinq Solas de la Réforme dans le christianisme mondial.



SOLA SCRIPTURA


Les églises en divers lieux ne se caractérisent pas par une dépendance envers l’autorité de l’Écriture seule. D’abord, elles aspirent à faire une expérience SENSORIELLE de Dieu d’une manière qui n’a strictement rien à voir avec la Bible.


Beaucoup confessent de tout leur cœur l’inerrance biblique, mais dans la pratique, ils nient sa suffisance. L’Écriture est considérée comme entièrement vraie, mais son importance pour la prédication, le discipulat, l’exhortation, la croissance spirituelle, la piété et l’expérience chrétienne, est ignorée.

Si la Bible est jamais citée, on s’en sert comme d’une planche Ouija, en citant au hasard des versets complètement sortis de leur contexte, des « paroles de Rhéma » par lesquelles Dieu donne des ordres aux croyants (qui contredisent d’ailleurs souvent l’enseignement clair des écritures).

Malheureusement, ce mysticisme laissant peu de place à la Bible enthousiasme beaucoup de personnes. Nous oublions que la plus grande œuvre surnaturelle du Saint-Esprit est d’amener les pécheurs à se soumettre à la révélation des Écriture.


Sola Scriptura est également sapé par les méthodes post-modernes de contextualisation, ainsi que par les mouvements d’initiés, issus de la missiologie nord-américaine. Les missionnaires occidentaux dans les pays du Sud sont constamment poussés à ne pas enseigner à leurs convertis ce que la Bible dit sur l’organisation ecclésiale, l’identité chrétienne ou le sens de la vie de disciple. Au lieu de cela, on encourage de nouveaux croyants d’arrière-plan païen à développer leur herméneutique et leur pratique à partir de leur propre culture et vision du monde. Ces méthodologies missionnaires sapent la suffisance des Écritures en éviscérant la Bible et en recourant à des modèles culturels et des visions du monde autochtones pour former une identité chrétienne. De telles missiologies ne sont pas que déficientes : elles sont démoniaques, car elles asservissent les hommes aux esprits élémentaires de ce monde (Col 2:8).



SOLA GRATIA


Dans le christianisme mondial, la grâce de Dieu est souvent pervertie en une vision de la bénédiction divine correspondant à ce que D. A. Carson appelle les « caresses mutuelles » : si je caresse le dos de Dieu, il caressera le mien en retour !


La grâce de Dieu est diminuée par une redéfinition complète des catégories bibliques. La « foi » en Dieu est vue comme une œuvre par laquelle nous méritons sa bénédiction. La notion biblique de bénédiction est déconnectée du salut et de l’alliance et fait d’abord référence à des biens physiques terrestres que Dieu donne aux hommes en échange de leurs œuvres qu’il agrée. Autrement dit, si nous avons assez de « foi » ou faisons assez de faveurs à Dieu, il nous « bénira ». Les personnes familières de l’histoire de l’Église reconnaîtront ici une résurgence de la théologie catholique des indulgences.

Sola Gratia est davantage encore piétinée par un manque complet de compréhension du péché, de la dépravation humaine et de la rédemption de Dieu, qui fait grâce aux pécheurs.

L’accent est mis plutôt sur la puissance, les guérisons et les délivrances. Je ne compte plus le nombre de chrétiens professants, même de pasteurs, qui me regardent d’un air ébahi quand je leur dis que la plus grande bénédiction de Dieu est la connaissance de son Fils Jésus-Christ et le pardon de nos péchés par sa mort et sa résurrection.


Enfin, Sola Gratia est perdue parce que beaucoup ont perdu tout sens de la grâce. Les prédications, les sacrements et l’église locale ont tous été ravagés par des ecclésiologies fausses ou inexistantes.



SOLUS CHRISTUS


Solus Christus, dans le christianisme mondial, est ravagé par la théologie de l’« homme de Dieu ».


Beaucoup d’églises et de mouvements chrétiens mondiaux n’ont pas honoré Christ comme le seul médiateur entre Dieu et les hommes.


Jean Calvin, dans son commentaire de 1 Jean 2.18- 23, a écrit sur les antéchrists : « Nous voyons maintenant que c’est nier Christ, toutefois, quand on lui ôte les choses qu’il a, propres à sa personne. ». Calvin maintient que les prêtres corrompus de l’Église romaine médiévale étaient mus par l’esprit de l’Antéchrist pour s’approprier de manière illégitime ce qui revient à Christ seul. On voit quelque chose de très semblable dans le christianisme mondial aujourd’hui : l’« oint de Dieu », l’apôtre ou prophète auto-proclamé, devient le médiateur des bénédictions divines.

Beaucoup de « pasteurs » fonctionnent comme de petits papes dominant sur leurs propres petits royaumes, qui n’ont rien à voir avec le Royaume de Christ.

Plus grave encore : ces royaumes se perpétuent par le népotisme. Ils dévorent les pauvres, les faibles et les vulnérables. Ils se servent et abusent des brebis de Christ, ces pauvres brebis qui croient que les prophéties et prières des « oints de Dieu » leur permettent d’obtenir la faveur divine. Ces mauvais bergers ont détourné les yeux des brebis de leur avocat et grand-prêtre glorieux.


Dans le contexte du christianisme mondial, de tels « hommes de Dieu » sont honorés et exaltés. Ils sont considérés comme étant aussi au-dessus de tout soupçon ou toute critique, car on nous dit : « Ne touchez pas aux oints de l’Éternel ». C’est le même esprit qui animait l’Église romaine médiévale : l’esprit de l’Antéchrist.



SOLA FIDE


La doctrine de la justification par la foi seule est supplantée par diverses formes de religions légalistes. Le légalisme dans le christianisme mondial impose aux consciences fragiles des nouveaux croyants des traditions humaines et des formes cultuelles empruntées aux religions païennes.


Les pasteurs se permettent de prescrire à leurs ouailles ce qu’ils peuvent manger ou non, ou qui ils doivent épouser. Ils accordent aussi aux « prophéties » humaines le rang de paroles sortant de la bouche de Dieu lui-même !

La justification par la foi seule s’effondre quand on juge de l’état d’un homme devant Dieu à l’une de ses expériences spirituelles, notamment du « baptême de l’Esprit », du parler en langues et d’autres expériences mystiques.


La justification par la foi seule est encore plus sapée par des applications erronées des Lois de l’Ancien Testament au peuple de Christ, ainsi que par un enseignement qui inculque aux croyants la crainte des « malédictions générationnelles » et leur fait croire qu’ils doivent payer pour les péchés de leurs ancêtres, jusqu’à ce qu’un « homme de Dieu » vienne les délivrer.


Enfin, un modèle missionnaire récemment adopté par plusieurs organisations missionnaires occidentales s’attaque à la Sola Fide en défendant ce qu’on appelle le « discipulat fondé sur l’obéissance », c’est-à-dire un ministère centré sur l’obéissance, où l’Évangile de la régénération et la foi qui sauve et nous mène à l’obéissance sont à peine mentionnés.



SOLI DEO GLORIA


Enfin, le christianisme répandu par ces missionnaires et notamment en Afrique, se soucie souvent très peu de la gloire de Dieu. Le seul rassemblement de 10 000 personnes dans un auditorium au nom de Christ sera pour voir les tours d’un guérisseur par la foi ou d’un prétendu prophète.


Les principaux théologiens les plus connus dans les pays d’Afrique et d’Asie ne sont pas John Piper, D. A. Carson et R C Sproul, mais Benny Hinn, Joel Osteen et Joyce Meyer. Quand je dis que ce sont de faux enseignants, cela provoque des réactions ébahies.

La santé, la richesse et la prospérité éclipsent totalement le souci de la gloire de Dieu et de son Royaume. L’hérésie de la théologie de la prospérité encourage la glorification de soi, par la richesse, la victoire et des biens terrestres, au lieu de l’aspiration à rendre gloire à Dieu en partageant les souffrances de Christ.

L’amour de l’argent est un grand détracteur de la gloire de Dieu : au lieu d’œuvrer fidèlement pour la gloire de Dieu, les ministères se focalisent sur les chiffres et cherchent avant tout à garder ouvertes les vannes de la manne financière. L’idée même d’une vie vécue pour la gloire de Dieu est pour ainsi dire inexistante. Ainsi, la première préoccupation de la plupart des chrétiens est de savoir comment Dieu peut les bénir.


Aubrey SEQUEIRA

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