VOUS ÊTES LIBRES DE QUITTER VOTRE ASSEMBLÉE !!!
- L.GILMAN
- 17 sept. 2018
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 avr.

Combien d’entre vous n’ont jamais entendu ou reçu cet avertissement sévère de la part de pasteurs ou d’anciens : « Tu ne dois pas quitter ton assemblée ! » ? Souvent, cette injonction s’appuie sur le verset d’Hébreux 10:25, dans la version Louis Segond : « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. »
Ce verset, mal compris ou mal utilisé, a causé bien des ravages. Certains responsables, par ignorance, l’ont invoqué pour maintenir leur autorité. D’autres, je le crains, l’ont détourné sciemment afin de garder leurs bancs remplis. Mais que voulait vraiment dire Paul dans ce passage ? Et si ce verset avait été mal traduit ?
Il est intéressant de noter que la traduction de Darby rend ce verset différemment : « N’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude de faire, mais nous exhortant l’un l’autre, et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher. » Contrairement à la version Louis Segond, Darby n’utilise pas le terme « assemblée », mais parle du « rassemblement de nous-mêmes ». Cette nuance est cruciale ! Paul ne fait pas référence à une assemblée physique, un bâtiment ou une institution, mais à un rassemblement spirituel entre chrétiens.
La version anglaise « Authorized Version 1769 » va dans le même sens : « Not forsaking the assembling of ourselves together », soit « Ne pas abandonner le rassemblement de nous-mêmes ». De même, en hébreu, le mot כַּנּס (Ranes) signifie littéralement « rassembler » ou « réunir ». Ces traductions montrent clairement que Paul parle d’une communion fraternelle, et non d’une obligation de rester dans une structure ecclésiale spécifique.
Malheureusement, la traduction Louis Segond, en utilisant le mot « assemblée », a permis à certains responsables d’exercer une influence néfaste, voire abusive, sur les croyants. Combien de chrétiens se sentent prisonniers de ce verset, culpabilisés à l’idée de quitter une communauté où ils se sentent mal ? Certains restent, rongés par la culpabilité, et finissent par devenir aigris. D’autres, ayant le courage de partir, risquent de s’éloigner complètement du corps de Christ. Heureusement, il y a aussi ceux qui rejettent cette condamnation humaine et continuent à se rassembler ailleurs, dans un autre lieu, avec d’autres frères et sœurs.
Paul, dans ce passage, exhorte les chrétiens à ne pas abandonner la communion fraternelle. À l’époque, certains avaient déserté la foi, séduits par les préoccupations du monde ou attachés à leur ancienne vie. Paul s’adresse particulièrement à ceux qui, malgré les défis, gardent la foi et ont besoin d’encouragement pour persévérer ensemble.
Aujourd’hui, de nombreux chrétiens déçus se retrouvent isolés. Blessés par des comportements, en désaccord avec des doctrines ou des fonctionnements, ils fuient les assemblées, pensant que toutes se ressemblent. Ils craignent d’être jugés comme « instables », « rebelles » ou « insoumis ». Vivant leur foi seuls, ils s’exposent à un grand danger. Comme une brebis séparée du troupeau, un chrétien isolé devient vulnérable. Mais soyons clairs : le troupeau dont parle Paul n’est pas l’assemblée que vous fréquentez le dimanche. Le troupeau, c’est le rassemblement de chrétiens unis pour adorer et louer le Seigneur dans un même Esprit.
C’est de cela que Paul parle ! Lorsque deux ou trois sont réunis au nom de Jésus-Christ pour s’exhorter, se reprendre, se consoler et l’adorer, ils forment ce « rassemblement de nous-mêmes » (Matthieu 18:20). Un chrétien né de nouveau ne peut se passer du corps de Christ, c’est-à-dire de la communion avec ses frères et sœurs. Mais cela signifie-t-il que le corps de Christ est confiné à un lieu précis, un bâtiment ? Absolument pas ! Le corps de Christ est partout où l’Esprit de Dieu se manifeste.
Je recommande vivement à chaque chrétien de rejoindre une assemblée, grande ou petite, car la communion fraternelle est essentielle. Cependant, je ne condamnerai jamais quelqu’un qui quitte une communauté où il ne se sent plus à sa place. Ce qui est dangereux, c’est de rester isolé. Le loup rôde, attendant sa proie, et une brebis seule est une cible facile.
En revanche, il est scandaleux de condamner une brebis qui quitte un enclos pour un autre ! Qui peut prétendre détenir le meilleur enclos ? Chaque assemblée a ses particularités, et toutes ne conviennent pas à chacun. Est-ce une raison pour juger ceux qui cherchent ailleurs ? À une époque où l’apostasie prospère, où fausses doctrines, autres évangiles et autres esprits se répandent, où le péché s’infiltre dans certaines assemblées sans être dénoncé, devons-nous exiger des chrétiens qu’ils restent dans un lieu qui les éloigne de la vérité, sous prétexte d’un verset mal traduit ? Non, c’est inacceptable !
Jésus a brisé les chaînes des dénominations et de la religiosité. Il nous a rendus libres de marcher dans la vérité, et non d’être esclaves d’un système ou d’un fonctionnement imposé par des hommes. J’ai moi-même quitté plusieurs assemblées pour des raisons variées, et je ne l’ai jamais regretté. Ce parcours m’a permis de grandir, de découvrir des enfants de Dieu authentiques, mais aussi de reconnaître la religiosité et l’hypocrisie. J’ai appris que chaque communauté a ses forces et ses faiblesses, et qu’aucune n’est parfaite. Ces expériences, guidées par le Seigneur, ont été riches d’enseignements.
À vous qui êtes déçus, je ne vous encourage pas à quitter le troupeau, mais si vous souffrez là où vous êtes, cherchez un autre enclos. D’autres brebis vous accueilleront, vous permettant de poursuivre la course, renouvelés et fortifiés. Changez de lieu, mais ne vous isolez pas du « rassemblement » ! Nous avons besoin du corps de Christ, et le corps a besoin de nous. Rejetez toute culpabilité imposée par ceux qui vous reprochent de quitter une assemblée. Vous êtes libres en Christ, et non esclaves d’un système religieux. Suivez Jésus, pas les hommes, tout en restant unis au troupeau qui a besoin de vous et auquel vous avez tant à offrir.
Partout dans le monde, des chrétiens authentiques se rassemblent. Que vous soyez deux, dix, cinquante ou trois cents, peu importe le nombre : l’essentiel est d’être unis dans le même Esprit. Car, comme le dit Matthieu 18:20, « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Comment pourrait-il y avoir une véritable communion si l’Esprit n’est pas le même ? Et comment le Seigneur pourrait-il agir s’Il reste à la porte, ignoré ? Trop de chrétiens pensent être dans la volonté de Dieu parce que leur assemblée est prospère, avec des bâtiments magnifiques, des miracles spectaculaires ou une louange vibrante. Pourtant, dimanche après dimanche, Jésus frappe à la porte, mais un autre esprit anime leur culte, et Il n’est pas invité à entrer.
Jésus a démoli les murs pour nous montrer ce qu’est Son Église : non pas un bâtiment, mais un peuple uni par Son Esprit, qui se rassemble en Son nom pour s’exhorter, prier et Le célébrer. Aucune assemblée, aucun homme n’est parfait, mais l’Église de Christ se prépare dans la sanctification, aspirant à paraître pure devant son Roi. Cette Église fuit les fausses doctrines et refuse de se compromettre avec les loups déguisés en anges de lumière.
L’Église de Christ est partout, et vous la reconnaîtrez. Demandez au Seigneur de vous guider, et Il le fera. Toute assemblée a ses défauts, mais le Saint-Esprit vous conduira là où vous devez être, pour un temps court ou long. N’abandonnez jamais le « rassemblement des enfants de Dieu ». Restons unis dans un même Esprit, au-delà des dénominations, avec Jésus comme Maître et la vérité – toute la vérité – comme fondement.
L. Gilman
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