Le troisième terrain, celui qui est couvert de mauvaises herbes et d’épines, décrit le coeur trop passionné ou trop préoccupé par les questions du monde. Jésus explique : « ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux, qui ayant entendu la parole, s’en vont, et la laissent étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité » (Lc 8:14)
Ceux qui entrent dans cette catégorie (comme les auditeurs représentés par le terrain peu profond) semblent d’emblée bien réagir à la Parole. L’analogie suggère que cette personne manifestera probablement un signe initial de réceptivité. La semence jetée dans les mauvaises herbes germera. Ces gens « ayant entendu la parole, s’en vont » ; Jésus indique peut-être par là qu’ils donnent toutes les apparences d’un engagement sur le chemin la foi. Marc semble dire qu’au début, ils ont tout ce qu’il faut pour porter du fruit, mais qu’à un certain moment « les soucis du siècles, la séduction des richesses et l’invasion des autres convoitises, étouffent la parole et la rendent infructueuses « (Mc 4:19).
Il ne s’agit donc pas d’un incroyant endurci ni d’une personne superficielle et émotive. Dans le cas présent le terrain est bien labouré et sa profondeur est suffisante. Mais il contient toutes sortes d’impuretés; Les mauvaises herbes déjà présentes dans la terre ont commencé à germer sous la surface. Elles deviendront plus fortes et se développeront plus vite que la bonne semence. La Parole de Dieu fait figure d’une étrangère dans un tel coeur. Les mauvaises herbes et les épines occupent déjà le terrain.
Cette personne cultive un lien d’amour trop fort avec le monde, elle est obsédée par « les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie », de cette vie (Lc 8:14). Voilà la clé explicative. Les valeurs cultivées dans le monde séculier présent (plaisirs coupables, ambitions terrestres, argent, honneurs et toute une série d’autres distractions) inondent le coeur et étouffent la vérité de la Parole de Dieu.
« C’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies « (Jc 1:8). Comme Jésus l’enseigne ailleurs : « Nul serviteur ne peut servir deux maitres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Lc 16:13).
D’ailleurs dans le récit de Matthieu, l’accent porte sur l’amour de l’argent qui caractérise l’auditeur mondain : « la séduction des richesses étouffe cette parole, et la rend infructueuse (Mat 13:22). L’apôtre Paul écrit les lignes suivantes à Timothée : « Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments » (1 Tim 6:9-10). Rien n’est plus contraire à la vérité de l’2vangil que l’amour des richesses et les plaisirs de ce monde. A ceux dont le principal désir est de consacrer leurs ressources à des plaisirs mondains, Jacques 4:4 déclare : "Adultère que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l’amour de l’argent est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami des monde se rend ennemi de Dieu."
L’apôtre Jean condamne la mondanité avec la même sévérité : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde; Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (1 Jn 2:15). Voulait-il dire que c’est un péché d’apprécier les montagnes, les fleurs, la bonne nourriture et les gens ? Certainement pas. Il parle des valeurs et des vices de ce monde, tout ce qui est incarné dans l’hostilité pathologique et autodestructrice du monde contre Dieu : « Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père mais vient du monde » (v16)
C’est précisément ce que représentent les mauvaises herbes et les épines dans la parabole : l’égoïsme, les désirs pécheurs et le système de croyance impie qui domine ce monde; De telles valeurs, et non les valeurs naturelles qui appartiennent à l’ordre créé lui-même, voilà ce qui étouffe la vérité de la parole de Dieu dans les coeurs déchus et qui rend ce monde indigne de notre amour.
Ne nous y trompons pas. Les richesses matérielles ne sont pas mauvaises en soi, pas plus que le plaisir d’ailleurs. Lorsqu’ils occupent leur place légitime dans l’ordre de nos priorités, nous pouvons recevoir avec reconnaissance les richesses et le plaisir comme des dons gracieux de la main de Dieu qui est généreux (De 8:18; Ec 5:18-19; Os 2:10). Mais c’est mal de préférer les bienfaits au Bienfaiteur, et d’accorder plus de valeur aux biens tangibles et temporels qu’aux bénédictions spirituelles; Paul écrit à Timothée : « Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toute choses pour que nous en jouissions. » (1 Tim 6:17).
Le jeune home riche est un exemple né-testamentaire classique de l’auditeur mondain. Il vit à Jésus en cherchant ardemment la vie éternlle, mais il était matérialiste et aimait l’argent, et Jésus et savait. L’Écriture rapporte que « le jeune homme s’en alla tout triste ; car il avait de grans biens » (Mat 19:22). Il aimait les valeurs du monde plus qu’il n’aimait Dieu.
Judas est un autre exemple. Il prétendit suivre Jésus depuis l’appel des douze jusqu’au jour où il trahit Christ pour trente pièces d’argent. L’Écriture révèle que son vice était l’amour de l’argent: « Il était voleur et.. tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait » (Jn 12:6). Il représente le pire auditeur parmi ceux dont le coeur est plein de mauvaises herbes et d’épines.
Les auditeurs symbolisés par le terrain durci du chemin le terrain de faible profondeur de terre arable et le terrain rempli d’épines ont tous une chose en commun : « ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité » (lc 8:14). Or le but de toute agriculture est de produire du fruit !….
Ces trois types de terrains stériles représentent les incroyants, incluant les personnes qui ont initialement laissé entrevoir de belles promesses, mais n’ont pas porté de fruit.
John MacArthur