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LES BESOINS DES BREBIS



Un pasteur m’a écrit ceci un jour : « Vous dénoncez bien fort les échecs des conducteurs spirituels, mais vous ne nous dites pas en quoi nous échouons. Je vous demande, au nom de l’amour fraternel, de le faire avec vérité ».


L’échec réside en ceci : nous, les prédicateurs de l’évangile, nous ne gardons pas fermement ce qui doit rester notre seul but : insister auprès des croyants sur la vraie valeur de l’obéissance. Jésus a exigé une discipline ferme et sans condition de la part de tous ceux qui ont choisi de le suivre et de confesser son saint nom.


De nos jours, il y a, chez nos prédicateurs, trop d’égoïsme et d’orgueil et pas assez d’inquiétude et de souffrance à l’égard du péché. Peu d’entre eux, en effet, sont encore capables de manifester leur douleur dans leurs prédications, à la vue de croyants qui rétrogradent ou se refroidissent. Il est dramatique qu’autant de conducteurs spirituels aient perdu l’onction du Saint-Esprit et que leur seul souci soit leur propre réputation. Ils n’ont plus les regards fixés sur leurs brebis mais sur la façon de financer et de promouvoir leurs rêves personnels et onéreux.


L’apôtre Paul avait un vrai coeur de pasteur, un coeur qui ne cessait de souffrir et de s’inquiéter de la croissance spirituelle de ses brebis. Il écrivait aux Corinthiens : « Car je suis jaloux à votre sujet d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure » (2 Cor 11:2). Il parlait des Galates comme de « mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous » (Gal 4:19). Il dit aussi aux Thessaloniciens : « nuit et jour, nous lui adressons de très instantes supplications, afin de voir votre visage et de suppléer à ce qui manque à votre foi » (1 the 3:10).

Mon coeur saigne, lorsque je réalise combien je suis loin d’être à la hauteur de ce que devrait être un pasteur. Il me manque si souvent cet Esprit qui poussait Paul à tant d’amour et à tant de compassion pour le peuple de Dieu : « Qui donc est en effet notre espérance, notre joie, notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, à son avènement ? Oui, vous êtes notre gloire et notre joie; ... Maintenant nous vivons, puisque vous demeurez fermes dans le Seigneur » (1 The 2:19-20, 3:8).


Cet homme de Dieu encourageait ses brebis par des lettres qui suscitaient en elles la sainteté et une faim ardente de Jésus-Christ. Il leur disait en pleurant : « Nous prions continuellement pour vous … en sorte que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en lui » (2 th 1:11-12). « Nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. Comme une mère ce qu’un père est pour ses enfants; nous vous avons exhortés, consolés » (1 Th 2:7; 11-12). Paul ne voulait pas de leur argent et avait à coeur de ne jamais être un fardeau pour eux. Il écrivait : « Dans le labeur et dans la peine, nous avons travaillé nuit et jour pour n’être à la charge à aucun de vous » (2 Th 3:8). S’ils avaient apporté à Paul une aide financière, celle-ci aurait été tout à fait justifiée. Paul fit cependant le choix de subvenir lui-même à ses besoins. Il se refusait à revêtir « le manteau de la convoitise » sous prétexte que lui avait été confiée la tâche d’annoncer la Parole. Il résuma ainsi son but dans le ministère : « Qu’il affermisse vos coeurs pour qu’ils soient sans reproche dans la sainteté devant Dieu » (1 the 3:13). Je demande instamment à Dieu qu’il me donne un tel coeur ! Que le Saint-Esprit fasse se lever des pasteurs et des évangélistes dont les ministères n’aient d’autre but que d’affermir le coeur de leurs fidèles dans la sainteté et de les inciter à s’emparer de Christ !


Ce qui est tragique, c’est que les pasteurs ont tellement noyé cette vérité de Dieu sur l’abnégation, qu’ils ont donné naissance à une génération de croyants faibles et débauchés qui ne comprennent plus ce que signifie la séparation d’avec ce monde. Bon nombre de nos églises ont ainsi mélangé leurs messages à la mondanité de sorte que les chrétiens peuvent aujourd’hui pécher ouvertement sans rougir ! Et paradoxalement, au cours de ces dernières années, le monde lui-même a été choqué par la boue et la corruption qui règnent au sein de la chrétienté, et cela à juste titre !


Dans bien des prédications de l’évangile, il n’est pas fait mention de la croix, on n’y parle pas de la souffrance ou de la repentance, on n’y trouve pas cette haine du péché, on n’y entend pas les exigences d’une séparation d’avec le monde ou celle de la pureté, il n’y est fait aucun appel pour s’abandonner à Christ, mourir à soi-même, se débarrasser des passions de la chair, on n’y rencontre ni abnégation, ni esprit de dévouement, il n’y est donné aucun avertissement sur les persécutions à venir et l’imminence du jugement. Et, pour comble de malheur, bien des chrétiens préfèrent à l’heure actuelle entendre parler des droits qu’ils possèdent en Christ mais ignorent les droits qu’il a sur eux !


David Wilkerson

"Une plus grande faim de Jésus"




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